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3,21

sur 474 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne vais pas revenir sur l'immense plaisir livresque ressenti à la lecture du premier roman d'Olivier BOURDEAUT (En attendant Bojangles) qui m'a menée à Pactum salis, son deuxième livre.

Eh bien, non, je ne fais pas partie des déçu(e)s, assez nombreux sur les réseaux sociaux « littéraires » de ce « polar » fantaisiste, qui ne ressemble, c'est certain, en rien au précédent. Et heureusement, car on aurait dit de l'auteur qu'il ne savait pas se renouveler.

J'ai pourtant retrouvé le charme fou de son premier opus dans cette histoire d'une rencontre amicale entre un paludier misanthrope ex-parisien et un agent immobilier ambitieux, malhonnête, fêtard et jamais dénué de scrupules. Vous remarquerez que je ne parle pas d'amitié entre eux, mais plutôt de rencontre.

C'est pour moi, à nouveau, un sans-faute pour cet auteur aux charmes littéraires certains. J'ai adoré, cette fois aussi son style très travaillé, parfois poétique (descriptions des marais, ambiances…) et surtout son humour au vitriol. Personne n'en réchappe, ni les personnages toujours analysés avec une finesse remarquable et une psychologie jubilatoire, ni les quidam s'incluant dans le récit. L'auteur nous abreuve de figures de style sans en faire trop, et c'est un REGAL à lire.

Oui, Olivier BOURDEAUT est un auteur que j'ai un immense plaisir à suivre, et qui cette fois encore me procure une grande joie de lectrice, car le style épouse le fond, tout va.
Avec ce regard dur et juste porté sur notre propre génération et société, il nous montre la volonté de certains de sortir du moule social, et le désir d'autres d'y plonger vaille que vaille. Pour Jean, le paludier, ce n'est pas un retour aux sources, mais un « aller-aux-sources » sorte de mise en relief par la poésie rugueuse d'un métier qui n'a pas changé depuis les temps romains.

Evidemment, certains passages sont rocambolesques et apporte une petite touche de folie à cette histoire qui m'a moins bouleversée que la forme prise pour nous la conter, mais cela n'ôte rien à la tonalité de mes ressentis.
L'amitié-rencontre est-elle réellement un pacte de sel ?
A vérifier avec cette lecture qui met à jour les excès humains, l'amitié mesquine, rivale, revancharde et forcément épineuse. Certains se reconnaitront peut-être, chez l'un, ou chez l'autre.

Vous comprendrez pourquoi je préfère le terme de « rencontre » plutôt qu' « amitié ».

A vous de juger.

Lien : http://justelire.fr/pactum-s..
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Mais qu'allaient-ils donc chercher, tous ces lecteurs qui affichent leur déception après avoir lu ce Pactum salis ?
Un Bojangles bis ?
Une suite improbable au bouleversant précédent roman de l'auteur ?
Pourquoi cette envie de relire ce qui a déjà été écrit ?
Moi, c'est d'un oeil neuf que j'ai découvert ce livre, et que puis-je dire d'autre que mon plaisir à sa lecture...
Pactum salis ne manque pas de sel (jeu de mots facile me diront les éternels chipoteurs), au propre comme au figuré. J'ai découvert un métier (un sacerdoce diraient certains), avec Jean, le paludier qui nous fait travailler à ses côtés.
Quant à l'autre sel, celui de l'humour, de la légèreté, de l'insolence parfois, il est présent à chaque page.
Je me suis régalé avec chacun des personnages de ce roman. Parce que Olivier Bourdeaut nous en dresse un portrait touchant, drôle, cruel parfois. Il nous offre une photographie d'hommes, de femmes, de lieux, ou d'animaux.
Jean, ses parents, Guerande et ses 30 000 ronds points (j'avoue je n'ai pas vérifié, mais s'il le dit...).
Henry, le voisin, mélange du Mr Hulot de Tati (Jacques, pas le magasin) et d'intello au discours suranné.
Michel, qui dans une nuit d'ivresse est venu souiller le travail de Jean, pour une rencontre....marquante.
Jules, le gendarme chasseur de voleur de deux roues, et observateur d'oiseaux, un chapitre jubilatoire.
Et puis une mouche, va donner un tournant érotique au récit, mais...chut ! Je ne vous en dis pas plus.
Et puisque nous en sommes aux Insectes Volant Identifiés, préparez la citronnelle, y a du moustique dans les marais salants, et du gros.
Ah, j'oubliais, il y a un cadavre aussi, qui comme le cochon dans la saumure du saloir de nos grands-parents, est en train de faisander sous une montagne de sel.
Voilà, tout ça pour dire qu'une fois de plus, j'ai adoré l'écriture de Bourdeaut. C'est léger, même dans les confrontations.
Un roman salé sucré, à déguster sans modération.
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Paludière.

Lui est agent immobilier, prêt à tout pour assurer son ascension sociale. Quant à cet autre, il est paludier et cultive avec soin sa misanthropie. Une amitié improbable va naître entre eux.

J'ai retrouvé avec un immense plaisir Olivier Bourdeaut. Dans ce roman nous suivons deux hommes que tout oppose et qui pourtant vont nouer une étrange amitié. L'un est issu d'un milieu populaire et a fait tout ce qu'il peut pour s'en extraire, quant au second, issu d'un milieu très privilégié, il a rompu tout lien avec autrui.

Cette lecture a été délicieuse. L'auteur manie l'humour noir avec maestria. Les deux chapitres de présentation de nos protagoniste sont absolument splendide. La suite est dans la même veine. Je pense notamment à un passage qui met à l'honneur une mouche.

La relation entre les deux "héros" n'est toutefois pas mise de côté. Les deux tentent de s'apprivoiser mutuellement. Entre amitié et rivalité, les deux se fascinent et se repoussent à la fois. Leurs dialogues sont également savoureux.

Bref, cette lecture a été un immense coup de coeur. Il ne me reste plus qu'à lire le fameux "En attendant Bojangles".
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J'ai découvert Olivier Bourdeaut grâce à l'émission de Frédéric Lopez, Mille et une vies (« de cancre à auteur à succès »). L'auteur y racontait son histoire, l'implication de son frère dans son travail d'écriture, le soutien de sa famille, son parcours d'écrivain semé d'embuches pour déboucher sur une première publication En attendant Bojangles, une merveille ! J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce premier roman, truffé de sincérité, d'amour, de folie, d'humour relatant le chemin d'un trio entre parentalité et enfance menacé par la maladie psychiatrique de la mère. le récit, loin de s'embourber dans le pathos, choisit de saisir les instants heureux et, quitte à sombrer totalement, cette joyeuse petite famille décide de suivre cette éblouissante figure maternelle dans la folie et de faire de leur vie une fête quotidienne.

Un second roman fracassant

J'espérais, au fond de moi, qu'Olivier Bourdeaut ne s'arrête pas là. Et fort heureusement, il s'est remis à écrire et a récemment sorti son deuxième ouvrage, Pactum Salis. Quand on découvre un auteur, qu'on adhère à son style et son univers, on attend toujours beaucoup d'une seconde lecture guettant les indices qui nous rappelleraient la première découverte. Dans Pactum Salis j'ai retrouvé le charme Bourdeaut mais avec un « je ne sais quoi » de différent, de plus mûr, de plus osé et fracassant.

Je ne me suis pas mise dedans immédiatement, j'ai un peu peiné à trouver mon rythme, à m'attacher aux personnages de Jean, le paludier, et à celui de Michel un agent spécialisé dans l'immobilier de luxe profitant de « vacances » méritées dans un hôtel de la Baule. L'auteur les prend un par un, défile la bobine de leur vie jusqu'à prendre deux épingles pour crocheter le tout et former un canevas parfait. Leurs routes se croisent et alors le roman prend une toute autre tournure et enfin, je plonge.

Querelle d'ego et de testostérone

Don Quichotte et Sancho Panza, Laurel et Hardy … Ce binôme détonnant se rencontre sur un malencontreux débit d'alcool menant Michel et sa « Pursche » dans les salines de Jean. Cet hasard, à deux doigts du meurtre, va les conduire à un jeu de chien et chat, un sempiternel « je t'aime moi non plus » auréolé d'une querelle d'égo et de testostérone. Ils s'admirent autant qu'ils se détestent. Pactum Salis, c'est l'histoire de deux hommes que tout oppose et qui s'apprivoisent sans jamais se trouver. Olivier Bourdeaut fait de Jean un homme cultivé, rustre, isolé, célibataire, entouré par le silence rythmant son quotidien, par des allers et venues aux marais salants.

La suite sur : www.lesmotsdesautres.com
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Peut être moins bouleversant que "En attendant bojangles" ou "Florida" mais on retrouve l'écriture précise et immersive de l'auteur. J'ai beaucoup aimé lire cette histoire entre deux hommes si différents, c'est improbable et pourtant ça fonctionne ! Avec Olivier Bourdeaut rien n'est impossible et on n'est jamais prêt.e quand un événement assez noir se produit.
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sous cette photo de couverture à la géométrie parfaite sur cache un roman décalé, loufoque, à la violence latente et à l'humour puissant, toujours sur le fil. Une histoire simple d'amitié étrange et de complicité complexe. Avec toujours la tension, savoir si ça va finalement mal tourner...
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Les critiques me laissaient penser que j'allais peut-être être déçue mais pas du tout ! Alors c'est certain que ce nouveau roman n'a absolument rien à voir le précédent mais pourquoi vouloir qu'un auteur à succès écrive toujours la même chose ? 🙄
C'est différent et c'est tant mieux ! Ce fût un réel plaisir pour moi de retrouver son style et sa manière, si particulière, de construire ses personnages.
Il touche une fois encore au domaine de la psychologie en y ajoutant cette fois une certaine violence.
J'ai beaucoup aimé.
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2ème roman après le merveilleux "En attendant Bojangles". Fantaisie, drôlerie, salé.... tous ces ingrédients font de ce livre une recette de bonheur enivrant pour une fin d'été tout en rondeur et gaité !
Les 2 personnages principaux, un paludier et un agent immobilier, sont tellement attachants avec leurs travers et leurs différences. Une rencontre hasardeuse et une amitié surprenante emmènent le lecteur dans une histoire rocambolesque : ces 2 personnalités s'opposent en tout et pourtant les 2 acolytes vont d'emblée se respecter et désirer se découvrir pour finalement se lier d'amitié l'un à l'autre par un "pactum salis" (pacte de sel), avec pour décor les marais salants de Guérande.
A noter également un 3ème personnage, assez farfelu, qui n'est pas sans nous rappeler un certain autre du 1er roman.
Enfin, une petite énigme dès le début nous intrigue jusqu'à la fin.
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« Amicitia pactum salis dit un proverbe médiéval ; l'amitié est un pacte de sel, c'est-à-dire que l'amitié est durable, voire éternelle, comme le sel ». Ce pourrait être le prologue de cette fiction reposant sur le lien improbable qui va unir Jean, un paludier exilé de Paris et Michel, un agent immobilier de luxe, self-made-man. Deux mondes aux antipodes mais qui vont s'entremêler durant ces quelques jours d'été entre les marais salants Guérandais et la Baule.
La conservation du raccourci « pactum salis », pour le titre, renforce encore l'impression détonante de l'histoire. A mon humble avis très bien choisi quant on découvre le fil rouge du roman.

Outre l'histoire de ces deux hommes que tout oppose mais qui vont vivre « intensément » le monde de l'autre durant ces quelques jours (bon surtout Michel), j'ai retrouvé derrière ces lignes des souvenirs de jeunesse : les balades dans les marais salants Guérandais, sur les routes sinueuses et les chemins qui serpentent les marais, la sensation de nature presque intacte, simplement sculptée par les paludiers depuis des siècles, avec les mêmes outils, les mêmes gestes. Ces couleurs incroyables, du lever au coucher du soleil, les reflets colorés des bassins, imbibés de sel.
J'y ai aussi retrouvé des souvenirs de jeune adulte : l'aventure de la découverte de l'autre féminin, sur la plage, à la Turballe, à la Baule et puis au Croisic et à Batz sur mer. Des soirées Bauloises arrosées dont certaines passées au Nossy Be. Des virées nocturnes à travers les marais salants, pour rejoindre les boites de nuit dont La Grange. Cette sensation déjà à l'époque de toucher du doigt le luxe et l'effervescence d'une station balnéaire atypique.

Le rapport au temps et à l'autre complètement différent entre ces 2 mondes, celui de Jean dans les marais salants, vivant tout le jour et dont l'emploi du temps est dicté par la nature, et celui de Michel, dans ses beaux hôtels, et vivant la nuit, dont l'emploi du temps est totalement décorrélé d'un rythme « naturel », m'a toujours frappé et Olivier Bourdeaut le rend avec brio.

J'ai beaucoup aimé sa prose aussi. La manière dont son roman est parsemé de métaphores extraordinaires par leur originalité et leur mordant et tellement justes. L'auteur maitrise totalement les figures de style sans en faire des tonnes et c'est un vrai plaisir à lire.

Dans la même lignée que « Dernier désir » de Olivier Bordaçarre, on trouve une intensité brute et vraie dans « Pactum salis » qui ne laisse pas indifférent son lecteur. « Pactum salis » m'a clairement donné envie de lire son premier roman « En attendant Bojangles ».
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Pactum Salis est le second roman d'Olivier Bourdeaut, le nouvel auteur était donc attendu au tournant surtout après le succès et l'adaptation en BD de En attendant Bojangles. J'ai lu des critiques très variées, la mienne sera plutôt dithyrambique.

Olivier Bourdeaut c'est avant tout un univers. Pactum Salis et Bojangles sont fondamentalement des histoires tristes, et pourtant quelle joie ! Parfois j'avais l'impression de lire une tirade de Woody Allen.

L'histoire se déroule au coeur des marais salants de Guérande, elle retrace la naissance d'une amitié masculine particulièrement agitée et ponctuée de soubresauts tout aussi surprenants les uns que les autres. Olivier Bourdeaut tire également les fils du passé et lève le voile sur certains traits de caractère en élaborant quelques retour-en-arrière. Jean est un paludier solitaire, Michel est un requin de l'immobilier, ils vont s'adorer et se haïr.

Comme d'autres lecteurs j'ai été surprise par les premières pages du roman qui versent un peu dans l'exercice d'éloquence littéraire. Faute pardonnée, ce passage ne fait que deux pages et demi et il ne faut surtout pas s'arrêter là. Par ailleurs, ces deux pages permettent de planter le décor et la redondance du "dix septième jour" est assez poétique.

Olivier Bourdeaut dresse toujours le portrait de personnages hauts en couleurs et c'est un réel plaisir. Cette histoire d'amitié est donc drôle, mouvementée, émouvante et surprenante. Il est difficile d'en dire plus car seul l'auteur est à même de construire un décor aussi vif.

Mes grands plaisirs de lecture se traduisent par l'apposition de petits post-it là où une phrase a particulièrement retenue mon attention. Or il semble que je me sois régalée à partir de la page 68, c'est précisément le moment où Jean alors encore étudiant, rencontre Henri. Ce Henri est simplement magique, il mériterait un roman à lui seul. Et une palme d'or à Bourdeaut pour avoir inventé le Dédé, soit le débauché de droite ! Lorsque l'auteur narre l'amitié qui lie Henri et Jean il déploie des perles d'écriture passant de figures de styles en métaphores sans ambages.

"Au début, j'habitais un très grand appartement, et puis je n'ai cessé de revoir mes prétentions à la baisse en même temps que je révisais mes ivresses à la hausse"*

Si certains lecteurs se sont amusés à critiquer quelques éléments géographiques fustigeant le fait qu'Olivier Bourdeaut ne connait pas suffisamment Guérande, d'autres l'ont trouvé pédant et arrogant.... Oui, le fil conducteur tient dans les marais salants, non ça n'est pas un documentaire sur la récolte du sel. Oui, j'ai appelé Google à l'aide plusieurs fois pour éclairer ma lanterne quant à certains mots que je découvrais. On m'a appris à m'enrichir par la lecture, Olivier Bourdeaut a contribué à l'enrichissement de mon vocabulaire. L'auteur maîtrise son écriture et son écriture est en accord avec le caractère de ses personnages : il use de figures de style pour Henri, d'un langage châtier de charretier pour Jean, pragmatique pour Michel.

Rien n'est pédant chez Olivier Bourdeaut, tout est ironique ou humoristique. Rien n'est à prendre au pied de la lettre, rien n'est plausible car tout est imaginatif.
Il suffit simplement de se laisser guider...

Bisous bisous Olivier, je te coeur.

*page 68
Olivier Bourdeaut - Pactum Salis - Finitude 2018

Lien : https://dadou-lit.wixsite.co..
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