S'il est un roman dont j'attendais impatiemment la parution c'est bien celui-ci. Deux après
En attendant Bojangles (500 000 ex. vendus, traduit dans plus de 30 langues),
Olivier Bourdeaut revient sur le devant de la scène littéraire pour tenter de confirmer son talent. Sauf qu'il reste en coulisse à servir le café.
Dire que ce roman est de mon point de vue un authentique ratage est un mot presque doux en fait. Jamais tout au long de ces 250 pages je n'ai retrouvé la patte, le style, l'esprit de l'auteur que j'avais tant aimé jusqu'à le rencontrer, lui faire dédicacer plusieurs exemplaires (ce que je déteste faire), le recommander 500 fois, le faire acheter 358. Bref niveau fan absolu, j'étais bien placé.
Je suis malheureusement passé totalement à côté de ce dernier roman. Je ne suis jamais parvenu à m'accrocher à l'histoire. Dix fois j'ai eu envie de tout lâcher (ça a commencé page 20, ça ne s'est jamais vraiment arrêté), et puis non j'ai repris ma lecture, recommandé par une blogueuse. En attendant un démarrage qui ne vint jamais.
Cette histoire d'amitié entre deux hommes que tout oppose synthétise à merveille le pire de Gavalda, de Legardinier et de Delacourt réunis.
La volonté de l'auteur était de ne pas faire un copycat de Bojangles.
Soit. Mais est-ce vraiment une raison pour servir un brouet pareil ? Mais pourquoi ?
Pourquoi être subitement atteint d'adjectivopathie aigu et de métaphorite généralisée ? Pourquoi faut-il à tout prix enchaîner sans discontinuer les qualificatifs pour chaque élément (décor, personnage, situation) décrit ? Jusqu'à l'overdose ? Pourquoi toujours essayer de tout qualifier ? de trouver le bon mot ? Un peu d'air que diable ! Où est la légèreté ?
On se noie littéralement dans les marais salants guérandais dans une intrigue qui n'a quasiment aucun intérêt si ce n'est de dresser le portrait de personnages caricaturaux (l'agent immobilier en mal de simplicité, le paludier-paysan en mal de reconnaissance sociale, les jolies filles du bord de mer à traces de maillot). Dans ce Bourdeaut-ci, on sombre dans le zéro nuance de Grey. Et même les références musicales pataudes sont habitées par la grâce d'un chroniqueur de Direct 8.
C'est de l'écriture au marteau pilon, sans nuance, sans légèreté, en expliquant tout, racontant tout, sans laisser ni le choix, ni la place au lecteur,
A force de vouloir être là on ne l'attendait pas, l'auteur fini par n'être nulle part.
Ce roman balourd comme un panda du zoo de Beauval, ou lourd tout court comme un parpaing lusophone, m'a littéralement exténué.
De grâce, passez votre chemin
Pactum Salis d'
Olivier Bourdeaut aux éditions Finitude, 2018
PS : J'ai lu quelque part que ce roman n'était en réalité pas le second de l'auteur (après Bojangles donc) mais son premier (écrit avant donc mais jamais publié). Sans plus de précision sur la véracité de ce ouï dire.
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