Je tiens une nouvelle fois à remercier Babelio et les éditions Lajouanie pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique "mauvais genres." Parmi la grande sélection proposée par Babelio,
Coups de folie de
Dominique Bourgeon m'avait particulièrement attirée. En effet, je me réjouissais à l'idée d'une enquête policière sur fond politique : la mouvance anarchiste. J'avais particulièrement apprécié Yellow Cake de
Franck Linol car il s'agissait justement d'un polar avec en toile de fond le scandale politico-écologique de l'uranium en Haute-Vienne. Voilà d'ailleurs un autre point qui me plaisait a priori dans le roman de
Dominique Bourgeon : c'est ce que j'appellerais un roman policier « de terroir, » provincial (ne pas voir de raillerie dans mes propos, je suis une provinciale, ce mot n'a donc pas de connotation négative pour moi comme cela peut parfois être le cas pour d'autres) puisque le décor de ce roman est la Lozère.
Un autre parallèle que j'avais établi et qui explique le fait que j'aie retenu ce livre dans mes voeux pour la Masse Critique est le postulat de départ, une jeune gendarme expérimentée mutée en Lozère. Cela me faisait penser à
Surface d'
Olivier Norek que j'avais lu récemment et vraiment aimé, dans lequel le personnage principal, une femme également, est mutée dans l'Aveyron.
Peut-être avais-je trop d'attentes ? En tout cas, la lecture de ce roman fut décevante, sur plusieurs points.
En premier lieu, vient la faiblesse des dialogues. On se croirait très souvent dans un mauvais téléfilm, cela sonne faux.
Ensuite, j'ai horreur que l'on me prévienne de ce qui va arriver aux personnages. Je vous donne l'exemple d'une fin de chapitre (pas de spoilers, ne vous inquiétez pas) : ''Dans quelques heures, x va vivre des instants capitaux. Sans qu'il en prenne vraiment conscience.'' Je préfère une fin de chapitre qui soit un réel cliff-hanger : une action qui se termine ou qui est en train de se dérouler et qui nous pousse inlassablement à repousser l'heure de l'endormissement plutôt qu'une phrase comme celle-ci, maladroite, qui tente vainement de maintenir l'attention du lecteur.
De plus, le suivi de l'intrigue principale est constamment entrecoupé de nombreux retours en arrière, qui m'ont considérablement freinée. Certes, certains sont nécessaires et viennent alimenter le récit principal, en revanche, d'autres relèvent plutôt de la petite anecdote historique superflue. Je comprends l'intention de l'auteur, certaines de ces histoires ont pour but de faire planer un mystère supplémentaire sur le Causse : la bête rôde. Malheureusement, je ne dois pas être la bonne cliente pour cela et ces pauses dans le récit m'ont ennuyée.
Enfin, les notes de l'auteur se sont révélées être une autre entrave dans ma lecture. J'aurais préféré des notes de bas de pages, il y en a d'ailleurs quelques-unes pour expliciter des acronymes par exemple, que des renvois en fin de livre qui sont assez handicapants et qui ne sont, par ailleurs, pas d'un grand intérêt.
Je suis désolée que cette lecture ne m'ait pas transportée comme je l'espérais.
Je vais conclure en faisant part de ce qui me semble être une petite erreur d'éditions. Sur la quatrième de couverture, il est précisé que l'intrigue se déroule en juillet 2015. Or, les nombreuses dates présentes au sein du livre indiquent juillet 2016. C'est tout à fait anecdotique mais je tenais à le signaler.