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EAN : 9782204135146
388 pages
Le Cerf (14/01/2021)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Casseurs, Black-Blocs, Antifafs, Skinheads rouges : c'est en spécialiste reconnu des marges activistes que Christophe Bourseiller nous fait plonger dans l'univers militant et violent de l'ultra-gauche. À l'heure où la démocratie se fragilise, une indispensable enquête sur ceux qui la menacent.

Ils ont pour nom de guerre les " Black Blocs ", les antifas, les autonomes, les zadistes. Ils se définissaient hier comme situationnistes, conseillistes, luxemb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les éditions du Cerf pour l'envoi de cet ouvrage, qui retrace l'Histoire de l'ultragauche, principalement en Europe de l'Ouest, pendant le XXe et le début du XXIe siècle.

J'ai été surprise par le foisonnement de courants qui se séparent en ruisseaux tumultueux. Des intellectuels, aux noms généralement inconnus du public, qui débattent, publient des revues, s'unissent ou se divisent, adhèrent ou rejettent le marxisme, le léninisme ou le trotskisme. Certains restent fidèles aux grands penseurs d'extrême gauche, tandis que d'autres souhaitent les dépasser ou encore les renient. Les événements historiques marquent leur évolution — comme les autres familles politiques — et il est frappant de voir les hésitations de certains face à la montée du fascisme ou du nazisme dans les années 30.

Ces groupuscules (parce que si quelques courants arrivent quelquefois à attirer des milliers de militants, d'autres ne sont que le regroupement d'une poignée d'individus) ont profondément muté au cours du XXe siècle. Leurs modifications, scissions, déchirements et rapprochements donnent parfois le tournis, alors même qu'ils ont peu de présence auprès du public. S'ils ont une influence sur le déclenchement de mai 68, il faudra attendre ces dernières années pour qu'ils réapparaissent dans l'actualité (ZAD, manifestations des gilets jaunes en centre-ville).

À ce titre, il est très utile de découvrir ce livre pour connaître leur histoire. Il m'a enfin permis de comprendre pourquoi l'ultragauche refusait la démocratie, attitude qui ne peut que me choquer. D'après ces militants, le fascisme et la démocratie ne seraient que les deux faces du capitalisme, car dans les deux cas le système maintient l'oppression par le capital. Par exemple, fallait-il se rapprocher de l'URSS, ou les Républiques Soviétiques n'étaient qu'un capitalisme d'État ? Ce genre de débat justifie des conflits entre des intellectuels qui possèdent pourtant comme point commun le rejet la société moderne.

Un ouvrage érudit et documenté sur des courants idéologiques dont on parle sans y connaître grand-chose. Maintenant, je situe mieux les influences et les objectifs.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Je vais le dire sans ambages, avec beaucoup de respect pour l'énorme travail de recherche que Christophe Bourseiller a déployé pour sa rédaction : la lecture de ce livre a, pour moi, été une souffrance, et si je n'avais pas eu "des comptes à rendre" dans le cadre d'une masse critique Babelio, je l'aurais sans aucun doute abandonné bien avant la fin.
Pourtant, le sujet m'intéressait, sans quoi je n'aurais pas pris le risque de "m'infliger ça". Alors, que s'est-il passé ?
D'abord, grosse douche froide, le décalage entre le contenu et la première/quatrième de couverture. En première, une photo de black bloc et le sous-titre "Zadistes, Blacks blocs, situationnistes, néo-anarchistes, communistes libertaires", soit une image et pas mal de mots qui évoquent l'histoire récente (et même contemporaine). En quatrième, ce texte : "Ils ont pour nom les black blocs, les antifas, les autonomes, les zadistes. (...) Ce sont eux les "infiltrés", les "provocateurs", les "casseurs" qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments..." etc. 80% de la 4ème de couverture est consacrée à ces phénomènes ultra-récents et même actuels. Dans le livre, Bourseiller y consacre très exactement 15 pages... sur 370.
Selon moi, cette présentation pour le moins trompeuse risque de décontenancer (voire d'énerver) plus d'un lecteur.
Bon, finalement, nous sommes partis pour reprendre les origines idéologiques de l'ultra-gauche par le menu, en insistant bien sur les années 20, l'après-guerre et les années 60-70. Allons-y, après tout, ça peut aussi être intéressant...
Et là, deuxième douche froide, me voilà confronté à un véritable pensum de mouvements qui se créent, qui se défont, qui se refont, de revues qui sont publiées, abandonnées, de personnages qui apparaissent, disparaissent, réapparaissent, sans aucune notice biographique nous permettant de les situer ou de nous les rendre un minimum sympathiques (ou antipathiques, mais quelque chose, quoi !)
Là, malgré toute ma bonne volonté, j'ai dû lire en diagonale certaines de ces très nombreuses et interminables énumérations de noms et de titres de revues (d'une demi-page parfois) dont je n'avais pour la plupart jamais entendu parler.
On cherchera en vain, dans ces lignes, la moindre pédagogie. Jamais l'auteur n'explique ce qu'est le conseillisme, le situationnisme, le trotskisme, le marxisme-léninisme, le maoïsme... Pour le savoir, j'ai dû avoir recours à Wikipédia. Il ne s'agit donc pas d'un livre de vulgarisation pour profanes ou même semi-profanes (ma culture sur le sujet n'était pas très étendue, certes, mais je ne partais pas non plus de rien), mais plutôt d'une litanie factuelle et indigeste de dates, noms, titres, faits, à l'usage des universitaires.
Quant à la "valeur historique réelle" de ces faits, si je puis m'exprimer ainsi, je reprends les termes de l'auteur dans sa conclusion, ils me paraissent assez éclairants : "que doit-on penser de ces agrégats minuscules qui se défont dans l'indifférence, de ces maigres ténors qui s'égosillent sans haut-parleur ? N'est-il pas quelque chose de dérisoire dans ces bataillons dépenaillés, ces régiments sans généraux, ces phalanges d'intellos au verbe haut mais souvent obscur (...) ?"
Dérisoire en effet, c'est bien le minimum. Pathétique serait même plus juste. Autant de pages consacrées aux faits et gestes de quelques pitres sans envergure, sous une forme aussi âpre et aride, c'était beaucoup me demander.
Merci à Babelio et aux éditions du Cerf pour cette masse critique non-fiction.
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Tout d'abord merci, à Babelio et aux éditions du Cerf, pour l'envoi de ce livre passionnant.
Des prémices de l'ultra-gauche à nos jours, le tour d'horizons des mouvements se fait avec clarté. L'auteur connait son sujet sur le bout des doigts. Excellent travail, complet et accessible avec en prime une belle bibliographie pour aller plus loin, bien que l'ouvrage me semble très complet. Les analyses sont pertinentes, le style n'est pas pompeux, il pose les bases et pousse les explications pour offrir une vue d'ensemble.

Je me suis toujours demandé ce qui animait ces personnes souvent vêtues de noir, j'ai beaucoup vu et lu sur l'ultra-droite et ses mouvements et ce livre résume parfaitement le mouvement opposé. Pour moi c'est un indispensable pour comprendre les mouvements black blocs, zadistes, néo-anarchistes etc, ainsi que la politique actuelle car il ne se contente pas de présenter les mouvements mais les replacent dans le contexte de leurs époques. En bref, le livre m'a beaucoup plu grâce à la pluralité des sujets qu'il aborde et la pédagogie dont fait preuve l'auteur.
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Je n'ai lu que la cinquième partie : 2000-2020, seule nouveauté. Un peu mince et rapide: quelques références mais pas vraiment d'investigation alors que c'est ce qui est mis en avant sur la couverture. Bref, un peu déçue même si quelques vérités rectificatrices (par rapport aux affirmations du journaliste Lambda) sont bienvenues:
"Les cibles sont soigneusement choisies en fonction de leur dimension symbolique : capitalisme, État ou ordre établi.
Les biens pillés sont systématiquement partagés sur place et/ou avec les badauts."
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
En 2016, on pointe un comportement radicalement différent. Tandis que les syndicats demeurent apathiques et se contentent de faire patienter leurs cortèges en attendant que les troubles s'apaisent, les organisations d'extrême gauche jouent la carte d'un laisser-faire teinté de solidarité vis-à-vis de ces jeunes gens turbulents dont on respecte les méthodes sans pour autant les adopter. De même que les inculpés de Tarnac bénéficient du soutien actif d'une grande partie de la gauche modérée, les autonomes ne se voient aucunement combattus par les gauchistes, lorsqu'ils constituent des "cortèges de tête" et adoptent la stratégie offensive du "black bloc".
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En soutenant Robert Faurisson et en épousant sa thèse qui nie la réalité des six millions de morts, Guillaume s'attaque justement au cœur même du dispositif idéologique démocratique. L'affaire Faurisson est ainsi pour Guillaume un "scandale efficace". C'est une question de stratégie... Pierre Guillaume se persuade en outre de la vérité du discours "faurissonnien". Il entreprend sur le champ de rameuter la quasi-totalité des petits groupes du milieu. Sans doute faut-il à ce point méditer le fait que de nombreux acteurs de la scène ultra-gauche se laissent convaincre en quelques mois et adoptent à leur tour le discours révisionniste. Pas tous, cependant...
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Par delà les différences apparentes, le fascisme et la démocratie sont perçus comme relevant tous deux du même système capitaliste, puisque les rapports de classes et d'exploitation y demeurent inchangés.
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On voit ainsi éclore dans la mouvance post-situationniste une sensibilité écologiste radicale, qui se déploie originellement dans des expériences communautaires héritant des thèses fouriéristes. Cette autonomie rurale se regroupe bientôt dans des petites communautés closes qui tentent de forger au quotidien une forme de communisme agraire.
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Hitler durcit cependant les mesures antisémites. L'Allemagne s'enfonce dans la nuit. Mais le GIC continue imperturbablement à prôner des grèves sauvages antisyndicales. Pourtant, la répression se renforce. Le groupe des communistes internationaux est bientôt sommé de prendre position. Va-t-il s'agréger aux réseaux antifascistes qui tentent de contrer la montée des dictatures ? En aucune façon : "Il n'y a pas la moindre différence entre "démocratie" et fascisme, quelle que soit la forme étatique", écrit en juillet 1935 la revue internationale PIC.
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Videos de Christophe Bourseiller (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christophe Bourseiller
Les blocages et mobilisations organisés par les agriculteurs se poursuivent dans le Sud-Ouest de la France. Dans l'attente de mesures gouvernementales, la colère persiste dans le monde agricole. Peut-on s'attendre à un élargissement de ce mouvement ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Manon Pengam, maîtresse de conférences en sciences du langage à l'université Cergy-Paris. Christophe Bourseiller, producteur et critique de cinéma.
Visuel de la vignette : Christophe Archambault / AFP
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