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EAN : 9782358720816
150 pages
La Fabrique éditions (11/03/2016)
3.83/5   38 notes
Résumé :
« Pourquoi j’écris ce livre ? Parce que je partage l’angoisse de Gramsci : “le vieux monde se meurt. Le nouveau est long à apparaître et c’est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres”. Le monstre fasciste, né des entrailles de la modernité occidentale. D’où ma question : qu’offrir aux Blancs en échange de leur déclin et des guerres qu’il annonce ? Une seule réponse : la paix. Un seul moyen : l’amour révolutionnaire. »

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En interpellant à la première personne du singulier ceux qui mettent tant de mauvaise volonté à regarder dans le bonne direction Houria Bouteldja choisit de donner au déroulé programmatique du PIR une scansion subjective avec tout ce qu'elle charrie d'épidermique et d'énergie incantatoire. Il fallait bien aussi la grâce d'une Ecriture au service de l'auto-analyse afin d'espérer pouvoir attraper la main de ce Communautarisme Blanc confit dans sa morgue stérile et son onanisme et lui permettre ainsi d'accéder pour se sauver lui-même, à l'Amour Révolutionnaire.
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Cet essai me laisse perplexe. L'autrice s'appuie sur des auteurs comme Frantz Fanon, James Baldwin, Malcom X, cité fréquemment Gramsci ou Sartre et bien d'autres. Il y a une révolte et une colère qui servent de base à cet essai, où tout le monde peut se voir convoquer dans différents chapitres: Vous les Blancs, Vous les Juifs... mais s'il y a bien un parti-pris tout à fait entendable sur la position révolutionnaire notamment des femmes racisées, celles qui n'ont plus rien perdre que leurs chaînes, la dénonciation me paraît fourre-tout pour s'achever par une prise de position en faveur de l'islam comme porteur d'un idéal propre à sauver l'humanité dans l'amour de son prochain. J'ai du mal à me sentir attiré par ce discours empreint d'une colère déterminée alors qu'il y a beaucoup d'éléments qui doivent être réfléchis comme marqueurs d'une critique sans égale pour la société occidentale dénoncée comme capitaliste et postcoloniale envers les "invisibles". Dautres textes me paraissent plus construits que cet exposé pour le Parti des Indigènes de la République

https://www.liberation.fr/debats/2016/05/24/la-derive-identitaire-de-houria-bouteldja_1454884
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Pour lire Houria Bouteldja, prenez votre colère, votre agacement, votre susceptibilité, ainsi que vos grands chevaux, et posez les quelques parts, loin de vous. Car l'autrice, un peu à la manière d'une Virginie Despentes, fonce dans le tas, commence par des phrases chocs avant de les expliciter plus ou moins longuement, nous bouscule dans notre façon de penser la politique, le féminisme, l'antiracisme, la lutte contre l'antisémitisme. Ainsi, il serait facile, parfois, de s'embraser, voir de jeter le livre, en se révoltant d'anti féminisme ou d'antisémitisme. Même si la réflexion de Bouteldja est parfois très borderline, et n'est pas à accepter absolument les bras ouverts, elle a tout de même cette qualité de nous faire cogiter. Car quoi de mieux qu'un livre qui nous bouscule dans nos certitudes pour étayer notre pensée politique ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J’ai souvent entendu cette phrase : « l’immigré est une chance pour la France » prononcée par des humanistes qui, face à l’extrême droite, tentent de démontrer – assez futilement – l’utilité de l’immigré. Cette « utilité » est économique le plus souvent. L’immigré paie ses impôts, consomme en France et crée des richesses. Vraiment ? Et s’il avait une autre utilité ? Celle, par exemple, de transporter avec lui et de conserver la mémoire des sociétés solidaires, où la conscience collective est forte et où chacun se sent responsable du groupe. Celle de résister à l’atomisation de la société, à l’individualisme forcené. Celle de protéger l’individu contre la vie nue, en lieu et place du « chacun pour soi ». On aura tout dit de l’islam et du « communautarisme » sauf cette évidence aveuglante qui en est pourtant le fondement. Nos sages ne disaient-ils pas : « Que Dieu nous préserve du mot je » ? Par fidélité à cet adage, l’immigré a fait ce qu’il a pu pour en préserver le sens ultime dans une France qui exalte le « je » libéral, consommateur, jouisseur. Un « je » qui sert de moteur au marché et écrase tous les « nous » velléitaires, à commencer par le « nous » des postcoloniaux opportunément stigmatisé comme tribal. Contrairement aux élites de ce pays, bourgeoises, arrogantes et cyniques, l’immigré a l’expérience du prolo blanc. Il le connaît. Il sait comment il a été livré, désarmé, privé de Dieu, du communisme et de tout horizon social, au grand capital. Ce regarde douloureux qui assiste au délitement de sa famille, de ses solidarités et de ses espoirs, maintes fois, il l’a croisé, l’immigré. Il est même possible qu’il ait pu y lire parfois comme une triste confession. « Vous au moins, il vous reste quelque chose à quoi vous raccrocher. » Oui. De sa foi, l’indigène tire sa puissance. L’immigré est un homme politique qui s’ignore. Il est un guide. Ses intuitions sont puissantes et son instinct de survive aiguisé. Aux mirages d’une civilisation qui a enfanté l’homme nucléaire, aux deux sens du terme, de là où il se situe, de là où il a été assigné – la place de l’Autre radical –, à celui qui prétend concurrencer Dieu, il répond : Allahou akbar !

Et il ajoute : Il n’y a de Dieu que Dieu. En islam, la transcendance divine ordonne l’humilité et la conscience permanente de l’éphémère. Les vœux, les projets de ses fidèles ne sont-ils pas tous ponctués par « in cha Allah » ? Nous commençons un jour et nous finissons un jour. Seul le Tout-Puissant est éternel. Personne ne peut lui disputer le pouvoir. Seuls les vaniteux le croient. (pp. 130-132)
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Comme je vous l’ai dit, vous m’êtes à la fois familiers et étrangers. Familiers parce que non-Blancs insolubles dans la blanchité antisémite mais étrangers parce que blanchis, intégrés dans un échelon supérieur de la hiérarchie raciale. En vérité, entre nous, tout reste encore possible. Je suis peut-être optimiste, mais je fais le choix de l’être. Nous avons un destin commun comme nous avons potentiellement un avenir politique commun. Cela dépendra de ce qui dans votre personnalité façonnée par cette foutue modernité prendra le dessus : le sionisme et le confort de la dhimmitude ou la conscience de votre éternel sursis. Si la second option devait avoir votre faveur, nous pourrions alors faire un bout de chemine ensemble. Toutes les conditions sont réunies. Nous vivons un moment charnière de notre histoire. Sur l’échiquier international, Israël déçoit l’empire, l’Iran s’impose comme puissance régionale et la greffe sioniste n’a jamais pris dans le monde arabe et ne prendra jamais si Dieu veut. En Europe, les nationalismes prospèrent à l’ombre de la crise de civilisation et prennent pour cibles les « sémites » musulmans. Combien de temps encore pensez-vous passer entre les gouttes et miser sur les facultés des thuriféraires du drapeau à faire la distinction entre un « sémite » musulman et un « juif sémite » ?

Jouons cartes sur table. A ce stade, je pourrais simplement me contenter de vous tourmenter et tracer ma route car aujourd’hui vous et nous ne sommes pas situés au même niveau dans l’échelle des oppressions. Par conséquent, il y a conflit d’intérêts entre nous. Certes. Mais nous avons en commun de ne pas constituer les corps légitimes de la nation. (pp. 63-64)
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Du désenchantement du monde et de leur conflit avec l'église dont ils tirent une vérité universelle, les Français ne sont pas peu fiers. Ils ont tué Dieu, décrété la fin de l'Histoire et porté aux nues la Raison qu'ils qualifient d' « humaine » par fausse modestie mais qu'ils pensent ontologiquement française. Car la Révolution française est mère de toutes les révolutions modernes. Elle préfigure la république contre l'ordre monarchique, elle offre la Déclaration des droits de l'homme à l'humanité et consacre son caractère universel. Elle annonce la sécularisation de la société qui évoluera en hyper sécularisation (par l'action conjuguée de l'anticléricalisme, sûrement justifié dans le contexte de l'époque, du capitalisme et de la raison d’État), de toute transcendance, au point que laïcité finit par se confondre avec impiété collective et neutralité de l’État avec athéisme d’État – qui pourtant est une croyance comme une autre. Ainsi, lorsqu'un Français blanc croise le chemin d'un Français musulman, ce n'est pas tant un ami ou ennemi qu'il rencontre mais une énigme. Qui est cet humain qui s'entête à se prosterner cinq fois par jour dans des postures dégradantes, un mois durant sous des températures parfois caniculaires, dérobe corps et chevelure aux regards concupiscents et cotise mois après mois, année après année pour construire une mosquée dans la ville où grandiront ses enfants plutôt que verser son obole aux Restos du cœur ? Qui est cette créature insensée à qui on a offert les Lumières sur un plateau d'argent mais qui s'obstine à se tourner vers La Mecque tel un tournesol que seul le soleil peut subjuguer ?
Cette créature sait quelque chose qui échappe à la Raison blanche. D'instinct, parce qu'elle aussi reconnaît les étoiles, elle n'accorde aucune confiance au mythe de la Modernité qui fait des promesses mais n'en tient aucune. Ses cicatrices, du temps béni des colonies, saignent toujours. Elle sait comme personne la fragilité du moderne et la solidité de l'archaïque. Et lorsqu'elle investit, elle ne mobilise pas une raison abstraitement universelle mais la sienne, celle qui lui est propre et procède de son expérience et de sa condition.
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Depuis que j'ai vu sur moi s'abattre la férocité blanche, je sais que plus jamais je ne me retrouverai. Mon intégrité est perdue pour moi-même et pour l'humanité à jamais. Je suis dans la strate la plus basse des profiteurs. Au-dessus de moi il y a les profiteurs blancs. Le peuple blanc propriétaire de la France. Prolétaires, fonctionnaires, classes moyennes, mes oppresseurs. Ils sont les petits actionnaires de la vaste entreprise de spoliation du monde. Au-dessus il y a la classe des grands possédants, des capitalistes, des grands financiers qui ont sus négocier, avec les classes subalternes blanches en échange de leur complicité, une meilleure répartition des richesses du gigantesque hold-up.
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Je pense donc je suis, je pense donc je suis … Dieu.
Qui se cache derrière le « je » cartésien ? A l'époque où la formule est prononcée, l'Amérique avait été « découverte » depuis deux cents ans. Descartes est à Amsterdam, nouveau centre du système monde. Est-il concevable d'extraire ce « je » du contexte politique de son énonciation ? Non, répond le philosophe sud- américain Enrique Bussel. Ce « je » est un « je » conquérant. Il est armé. Il a d'un côté la puissance de feu, de l'autre, la Bible. C'est un prédateur. Ses victoires l'enivrent. « Nous devons nous rendre maîtres et possesseurs de la nature », poursuit Descartes. Le « je » cartésien s'affirme. Il veut défier la mort. C'est lui qui désormais occupera le centre. Je pense donc je suis celui qui décide, je pense donc je suis celui qui domine, je pense donc je suis celui qui soumet, qui pille, qui vole, qui viole, qui génocide. Je pense donc je suis l'homme moderne, virile capitaliste et impérialiste. Le « je » cartésien va jeter les fondements philosophiques de la blanchité. Il va séculariser les attributs de Dieu et les transférer vers le dieu Occident qui au fond n'est rien d'autre qu'une parabole de l'homme blanc.
C'est ainsi que vous êtes nés.
Je n'ai jamais pu dire « nous » en vous incluant. Vous ne le méritez pas. Et même si, pour forcer le destin, je le faisais, vous ne me reconnaîtriez pas. Je ne suis pas des vôtres et comme je ne suis pas une mendiante, je ne vous demanderai rien. Et pourtant, je ne me résous pas vraiment à vous exclure. Je n'en ai ni le pouvoir ni la volonté. L'exclusion est votre prérogative. Je ne suis pas vous et me refuse à le devenir. La seule chose que je veux vraiment, c'est vous échapper autant que je peux.
Je vous vois, je vous fréquente, je vous observe. Vous portez tous ce visage de l'Innocence. C'est là votre victoire ultime. Avoir réussi à vous innocenter. Et cette victoire devient sublime au moment où, jetant votre regard sur nous, vous nous voyez nous interroger et interroger nos frères sur notre propre culpabilité. « Si nous sommes colonisés, c'est bien parce que nous sommes colonisables. » Nous sommes coupables, vous êtes innocents. Et vous avez fait de nous les gardiens de votre innocence. Cette innocence me frappe. Un nouveau-né est moins innocent. Il se pourrait même qu'il paraisse plus vicieux parfois. Vous vous êtes fait anges. Des anges affranchis de toute justice terrestre. Vous faites de vos victimes des bourreaux et de l'impunité votre royaume. Vous êtes des anges, parce que vous avez le pouvoir de vous déclarer anges et celui de nous faire barbares.
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Vidéo de Houria Bouteldja
51ème séance, 3 mai 2023 Lettre d'information du Séminaire : https://laggg2020.substack.com/ Séances précédentes et renseignements : http://linktr.ee/laggg 00:01:34 Guerre à venir entre l'Iran et Israël 00:15:50 En finir avec le djihadisme, exemple de la démilitarisation du Japon 01:30:00 Pétrification du discours antisioniste 01:38:00 La "vérité" historique 01:58:30 La collonisation antisioniste 02:09:30 Le Monde Diplomatique 03:09:48 Paradoxe des antisionistes juifs 03:34:02 Farce du Canaanisme 03:46:15 Folie d'Houria Bouteldja 04:09:45 Alain Gresh emberlificoté 04:13:10 Fantasmes autour d'Al-Aqsah 04:28:50 Les djihadistes rajeunis 04:44:58 Mensonges sur la Cour suprême 05:01:13 La calomnie de l'apartheid 05:34:10 La parole des Arabes israéliens 05:53:45 Thomas Vescovi 06:52:00 Ilan Pappe critiqué par Benny Morris 07:05:11 Pourquoi je fais de si longues séances 07:06:13 Psychanalyse sauvage d'Éric Hazan 08:15:34 Penser l'être juif
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