Un livre déniché lors d'une visite à la Ferme aux Histoires de notre ami
Henri Boillot…
Poursuivant seul le voyage qu'il a conduit jusqu'en Inde,
Nicolas Bouvier décide d'aller à Ceylan. Sur cette île qui est « le séjour des enchanteurs, des mages et des démons », il voyage finalement assez peu. Il rencontre quelques personnes – dont l'épicière tamoule qui lui donne
le poisson-scorpion du titre - et quelques fantômes, mais son voyage est surtout intérieur. Accompagné par les très nombreux insectes qui infestent sa chambre, l'auteur sombre petit à petit dans une sorte de folie. Sa solitude est parfois interrompue par des courriers d'Europe. Ceux de ses parents qui ne comprennent pas pourquoi il gâche sa vie là-bas, celui de sa fiancée qui lui annonce en même temps leur rupture et son propre mariage !
Il tient aussi moralement et financièrement grâce aux articles historiques ou géographiques qu'il écrit pour des revues savantes et qui lui permettent ainsi de survivre.
J'ai eu de la peine à terminer cette lecture, gagné par cette torpeur, cette lourdeur, cet engourdissement. J'aurais eu tort de ne pas aller jusqu'au bout puisque les deux dernières pages sont celles de la « délivrance » de Bouvier. Une petite blessure au front lui permet de se vider de « tout le noir mirage qui pourrissait (dans sa tête) depuis longtemps ». Il va pouvoir repartir vers une autre destination, le Japon