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3,92

sur 307 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voyager : cent fois remettre sa tête sur le billot, cent fois aller la reprendre dans le panier à son pour la retrouver presque pareille. On espérait tout de même un miracle alors qu'il n'en faut pas attendre d'autre que cette usure et cette érosion de la vie avec laquelle nous avons rendez-vous, devant laquelle nous nous cabrons bien à tort.
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La solitude, la chaleur, extrême, qui tue pensée, les sortilèges diaboliques de l'île, la simplicité, la pauvreté et le sentiment de frôler la folie. Mais l'écriture, difficile, reste, et dans cette plongée dans la vie du village cingalais, cette « déchéance », toujours le fond protestant, le jugement, souvent rude, qui le retiendra au bord.
Une galerie de personnage (y compris les insectes). La perfection des phrases, et une description qui atteint au lyrisme dans la réprobation.
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J'AI AIMÉ…

1. le style, très imagé et plein d'humour, avec un sens de la formule remarquable qui m'a fait noter plusieurs citations. J'ai notamment été impressionnée par le chapitre 10 et la description de la « guerre des insectes » qui fait écho au chaos des sentiments du narrateur. Si le narrateur se moque beaucoup des habitants du Sri Lanka et de leurs coutumes, il se moque aussi souvent de lui-même, comme lors de cette scène très amusante au dispensaire lors de laquelle les patients, dont il fait partie, observe les radios des poumons comme s'il s'agissait d'un spectacle de divertissement :

"Quand sont apparues mes vraies pompes à air de riche, à peine ombrées et entamées, ça a été presque l'ovation. (...) Tous ces souffreteux se réjouissant en somme de me voir si bien équipé pour leur survivre." p. 50

2. La structuration du récit en courts chapitres thématiques.

J'AI MOINS AIMÉ…

1. le côté décousu du récit, qui m'a donné envie d'abandonner la lecture dans la première moitié du livre. le narrateur raconte un peu tout ce qui lui passe par la tête et il est d'autant plus difficile d'accrocher que les premiers chapitres restent très vagues sur le contexte dans lequel il effectue ce voyage.

2. le manque d'action. Il s'agit principalement d'un journal de voyage dans lequel le narrateur consigne ses observations. Si celles-ci n'étaient pas relatées avec autant d'humour, elles seraient franchement ennuyeuses…

3. La profusion d'allusions littéraires et autres qui rend la lecture parfois un peu frustrante pour ceux qui ne disposent pas de toutes les références culturelles nécessaires.
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Un livre déniché lors d'une visite à la Ferme aux Histoires de notre ami Henri Boillot
Poursuivant seul le voyage qu'il a conduit jusqu'en Inde, Nicolas Bouvier décide d'aller à Ceylan. Sur cette île qui est « le séjour des enchanteurs, des mages et des démons », il voyage finalement assez peu. Il rencontre quelques personnes – dont l'épicière tamoule qui lui donne le poisson-scorpion du titre - et quelques fantômes, mais son voyage est surtout intérieur. Accompagné par les très nombreux insectes qui infestent sa chambre, l'auteur sombre petit à petit dans une sorte de folie. Sa solitude est parfois interrompue par des courriers d'Europe. Ceux de ses parents qui ne comprennent pas pourquoi il gâche sa vie là-bas, celui de sa fiancée qui lui annonce en même temps leur rupture et son propre mariage !
Il tient aussi moralement et financièrement grâce aux articles historiques ou géographiques qu'il écrit pour des revues savantes et qui lui permettent ainsi de survivre.
J'ai eu de la peine à terminer cette lecture, gagné par cette torpeur, cette lourdeur, cet engourdissement. J'aurais eu tort de ne pas aller jusqu'au bout puisque les deux dernières pages sont celles de la « délivrance » de Bouvier. Une petite blessure au front lui permet de se vider de « tout le noir mirage qui pourrissait (dans sa tête) depuis longtemps ». Il va pouvoir repartir vers une autre destination, le Japon
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