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Citations sur Le vide et le plein : Carnets du Japon 1964-1970 (58)

Il en va souvent ainsi des gens qui "font les mystérieux": c'est leur néant qu'ils dissimulent, ou l'espoir, qu'après tout on ne peut blâmer, que derrière ce néant dont ils souffrent se cache quelque chose qu'ils ne connaissent pas encore.
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Ici, si vous voulez honorer un homme ou un objet, donnez-lui de l'espace.
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Lorsqu'on a vraiment un but, les jours ne se ressemblent pas. Il n'y a plus de quotidien, plus rien qu'une immense trajectoire tendue. Ainsi sont les saints. Et la notion même du quotidien, dans cette perspective, au lieu d'évoquer la vie machinale, n'exprime plus que la périodicité de vastes rotations qui font progresser dans une direction choisie, de la même façon que le temps cyclique des saisons se combine au sens linéaire de la vie.
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Il en va des dieux comme des femmes : ce sont ceux qu'on n'a pas eu qui paraissent les meilleurs.
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Si l'on comprenait tout, il est évident que l'on n'écrirait rien. On n'écrit pas sur : deux + deux = quatre. On écrit sur le malaise, sur les sentiments complexes qui naissent de : deux + deux = trois ou cinq. Ainsi le voyageur écrit pour mesurer une distance qu'il ne connait pas et n'a pas encore franchie
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Il fait froid dans la littérature japonaise. Un vent continuel sépare les phrases et les êtres. Les personnages sont comme recroquevillés dans un espace hostile. .. Je n'y ai jamais trouvé de gaieté véritable. Il y un mal du vide, qui est ben de notre temps, qu'on cherche à dissimuler par une agitation frénétique
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Trop de gens attendent tout du voyage sans s’être jamais souciés de ce que le voyage attend d’eux. Ils souhaitent que le dépaysement les guérisse d’insuffisances qui ne sont pas nationales, mais humaines, et l’ivresse des premières semaines où, tout étant nouveau, vous avez l’impression de l’être vous-même, leur donne l’impression passagère qu’ils ont été exaucés. Puis quand le moi dont ils voulaient discrètement se défaire dans la gare de départ ou dans le premier port les retrouve au détour d’un paysage étranger, ce moi morose et solitaire auquel on pensait avoir réglé son compte, ils en rendent responsable le pays où ils ont choisi de vivre.
Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C’est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n’a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c’est du patinage ou du tourisme.
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"Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme."
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Photo. Avant d'être un pacte avec la couleur c'est un pacte avec la lumière. Or, nos rapports avec la lumière varient chaque jour : il y a des périodes où l'on est comme une vitre sale qui ne laisse rien passer, d'autres où elle se pose naturellement et sans faire d'histoire sur ce que l'on photographie, où l'on nage et se place d'instinct dans le sens du courant lumineux (état printanier de grâce et de germination). La technique - il en faut - ne saurait suffire à tout et la photo, comme n'importe quel acte, est finalement un acte religieux. Aussi y a-t-il des états de totale indigence spirituelle, des états d'ingratitude -dans le sens d'âge ingrat et dans celui de reconnaissance - où le soleil même nous apparaît comme une assiette sale.
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D'après ce qu'on peut en connaître, il semble bien que la psychanalyse japonaise ne vise pas à épanouir la personne mais à l'intégrer. La grande névrose dont on va vous guérir, c'est d'être asocial. Rétabli, vous rentrez dans le rang.
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