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sur 511 notes
"Afrique adieu. Où vont les eaux noires du Kinjanja?
Ton coeur samba. Saigne autant qu'il peut
Des musiciens de Casamance. Aux marabouts de Pretoria
C'est tout un peuple fou qui danse pour un sorcier vaudou ..."

Fanshawe, le supérieur de Morgan Leafy, fonctionnaire du Haut Commissariat Britannique, l'a chargé de se débarrasser du corps d'une domestique...

Innocence, la domestique noire en question, tuée par un coup de foudre ne pouvait pas être emmenée à la morgue à cause de Shango...
Mais, qui est Shango?

- "Shango, c'est Dieu pour la foudre! Fit pieusement Isaac. Vous pas pouvoir tôcher elle, pas tôcher elle, missié. Vous apporter tout le monde waballah, vous en y a mourir. Faut un grand gri-gri
-D'abord venir prêtre sorcier."

Je suis déjà mort, pensait Morgan. Un gri-gri , un prêtre( combien d'argent? La somme ne cessera de monter jour après jour...)

- "40 livres. Ah, non! Il faut que Maria, sa fille achète une chèvre et de la bière. Je pense 50 livres, peut-être 60. Et les funérailles, pour Shango, il faut funérailles spéciales et Maria n'a que 15 livres."

15 livres, un salaire mensuel normal, au Kinjanja... Fabshawe pouvait-il donner ou prêter l'argent?

Pas de pompes funèbres, à cause du wallahah. Innocence était là sous le soleil brûlant, avec des noirs autour, ( des mamas, des gosses, des ouvriers ), mais à distance à cause de l'odeur et des mouches.

"Mais, il y avait des gris-gris, des tas de cailloux, 2 plumes et une feuille, une boîte de conserve surmontée d'une pierre. "
Les gens jetaient tout par terre?

Morgan va arriver à enlever Innocence, malgré la décomposition avancée (avant l'arrivée du prêtre ) mais alors, tous les domestiques du Haut Commissariat refusent de travailler si Innocence ne revient pas.

Pas important savoir qui l'a déménagée, il faut qu'elle revienne par ses propres moyens ou pas...

"Noir c'est noir, il n' y a pas d'espoir".
Oui gris c'est gris
Et c'est fini, oh, oh, oh, oh
Ça me rend fou.."

" Il y a les piliers de bar, les emmerdeurs, les feignants et les coureurs. Cocufiants et cocufiés se côtoyaient autour des tables de billard, les épouses désoeuvrées jouaient au bridge ou au tennis, se doraient autour de la piscine, abandonnant leurs enfants aux nurses, les corvées ménagères aux domestiques et les maris à leurs bureaux où ils gagnaient à longueur de journée de confortables salaires. "
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Le soleil tape dur au Kinjanja, ancienne colonie imaginaire du défunt Empire britannique, et à Nkongsamba, ville de seconde zone, les fonctionnaires de l'ambassade de Sa très Gracieuse Majesté tuent le temps entre paperasses, parties de golf et échanges d'invitations entre expatriés.
Dans ce coin de cambrousse surchauffée, Morgan Leafy, gros, gras, buveur et fainéant, se la coule douce tout en s'ennuyant ferme. Mais d'importantes élections se profilent dans le pays, et il s'agit, pour la Grande-Bretagne, de miser sur le bon cheval, entendez celui qui, une fois au pouvoir, servira au mieux les intérêts (pétroliers) de l'ex-Mère Patrie. Voilà une mission taillée sur mesure pour Leafy, chargé de trouver cette perle rare parmi des dizaines de candidats plus ou moins improvisés et de toutes les tendances politiques. Morgan, qui n'en touche pas une quant aux affaires intérieures kinjanjaises, et dépassé par les multiples et complexes enjeux de ces élections, s'investit néanmoins avec zèle dans cette délicate mission, qui pourrait lui valoir une promotion et surtout un ticket de sortie pour d'autres postes plus prestigieux, enfin à la hauteur de son ambition et de ses compétences de diplomate aguerri (hem...). Confiant et imbu de sa nouvelle importance, le rusé finaud se lance en même temps un autre défi d'envergure : la conquête de la fille de son supérieur. Mais ce pauvre Morgan 'Lagaffe' Leafy est aussi ridicule et empoté dans ses rôles d'agent secret et de bourreau des coeurs que dans le costume de Père Noël qu'il se voit contraint d'enfiler pour la traditionnelle distribution de cadeaux aux enfants de la communauté expatriée.
Bref, Morgan accumule bourdes et catastrophes, rate absolument tout, ne comprend absolument rien, entre pleurnicheries sur son sort et tentatives héroïques mais vaines de remédier aux situations désastreuses qu'il déclenche. En un mot, il est pathétique, et il est difficile d'éprouver pour lui de la compassion ou de l'empathie. Les autres personnages sont à l'avenant, qu'ils soient européens ou africains, d'ailleurs, tous corrompus, stupides, lâches ou arrogants, rien de bon à sauver, à la notable exception du Dr Murray, le seul à se souvenir du sens du mot « intègre », ce qui lui sera, finalement et cyniquement, bien inutile.
Dans son premier roman, William Boyd n'a pas fait dans la dentelle. Dans un récit un peu embrouillé, il dézingue férocement la Grande-Bretagne post-coloniale, qu'il dépeint encore empreinte d'un paternalisme condescendant, et dénuée de toute subtilité. Sarcastique et cynique, c'est excessif mais jubilatoire.
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Morgan, le héros de « Un anglais sous les tropiques » se doute des très probables infidélités de sa maitresse africaine : blennorragie, ce qui l'empêche d'assurer auprès de la fille qu'il aurait dû séduire pour avancer sa carrière. Il apprend que celle ci, ne pouvant que le prendre pour un impuissant, un garçon de bains vantard, un faux étalon fanfaron, se fiance avec son subordonné. Il subit le chantage d'un homme politique véreux, à contre courant des ordres que lui donne son chef, ordres impossibles à exécuter et contradictions diverses.

Alors, pour chasser ses idées noires, il prend un livre au hasard : « le pire est pour demain » !

Voici un bon début dans l'anthologie de ses désastres personnels, dont il nous confie les conséquences dans la première partie, et les causes dans la deuxième.
Il a donc tout raté, ce Morgan, il en profite pour relever le comique innocent de certains africains, l'un exhibant les prodigieuses lacunes de sa denture, les autres à l'aéroport, endimanchés, le mari porte une robe jaune et pourpre, la femme est en dentelle argent et les deux enfants en pyjama écarlate.


Hilarant, avec des trouvailles à chaque page, des remarques sur un pays imaginaire de l'Afrique de l'Ouest, William Boyd, né au Ghana, fait d'abord l'inventaire de la vie grouillante d'une petite ville, où se côtoient grand mères ratatinées aux seins flasques et chérubins aux ventres rebondis, avec poules, chiens et chèvres explorant les tas d'ordures. Sans compter les mendiants lépreux, aux moignons rongés, « d'agiles rabatteurs de parking escortant des vendeuses aux grosses fesses , des gamins proposant stylos billes, peignes, chiffons à poussière, oranges, porte-manteaux, lunettes de soleil et montres russes », et puis des vaches, et parfois des fous laissés libres ,maudissant les voitures des carrefours.

Cafards, moustiques et autres bestioles , chaleur tropicale :on y est, c'est l'Afrique.


Et puis, les expatriés ?

« Il y a les piliers de bar, les emmerdeurs, les feignants et les coureurs. Cocufiants et cocufiés se côtoyaient autour des tables de billard, les épouses désoeuvrées jouaient au bridge ou au tennis, se doraient autour de la piscine, abandonnant leurs enfants aux nurses, les corvées ménagères aux domestiques et les maris à leurs bureaux où ils gagnaient à longueur de journée de confortables salaires. Elles papotaient et médisaient, rêvaient à des amours illégitimes, parfois s'y adonnaient. »
Et bien sûr les carriéristes, les profiteurs, les alcooliques. (d'expérience l'eau au delà d'un niveau de touffeur ne comble pas la soif, mais les gin tonic, si. Comprendre un gin tonic. )


Pour ceux qui ont vécu en Afrique : On a tous connu des expatriés racontant leur « carrière brillante » ( dans le livre, en Orient) ou ayant laissé en métropole haras et château, pour se retrouver dans ce qu'ils considèrent un trou de deuxième zone. On a tous entendu de simples méchancetés ( Morgan appelle la femme des son chef la Grande Garce ou la Grande Pouffiasse.) ragots et calomnies sur les autres expatriés, puisque, les places étant chères, il fallait écraser les autres comme des cafards.


On a tous ri aussi devant l'innocence et le mépris des apparences de certains africains, devant certaines scènes ubuesques, par exemple les enfants africains scandent tous à son passage « oyimbo, oyimbo, le blanc, »en l'escortant : Morgan se demande s'il leur arrive parfois de ne pas remarquer la chose. La buvette portant l'inscription : Sissy ‘s tout va bien bien buvothèque »


Les deux mondes ne se croisent pas, n'habitent pas les mêmes quartiers, ne se mélangent pas, sauf les employés logés près de la résidence du haut commissaire.

Derrière la truculence, William Boyd décrit la puissance des croyances animistes, et aussi l'importance du fric pour en sortir, la corruption des élites africaines, et aussi les intérêts de l'ex colonie ( pétrole, richesses diverses, monopole qui se négocie ).

Il s'agit du Haut-Commissariat anglais, dix après l'Indépendance du pays, et sans doute toujours appartenant au Commonwealth, car pour compliquer les choses, une visite officielle d'une cousine de la Reine d'Angleterre est annoncée pour Noel, au moment des élections.

Et comme le rire se couple souvent sur des réalités plus sombres, ces élections sont manipulées par le Foreign office, qui désigne le futur gouverneur local, le corrompt , et s'assure qu'il est bien prêt à vendre son pays pour ses intérêts privés.

Pari réussi, l'impérialisme ou neo colonialisme court toujours.
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Planqué, fainéant, Morgan Leafy travaille à l'ambassade britannique d'un pays africain ou régne corruptions, magouilles, conflits d'intérêts, sexes et autres vices. Leafy est aussi pitoyable au travail qu'en amour. Il se voit un jour confier une mission alors que des tensions se font sentir dans le pays. le gras et transpirant Leafy va se transformer en héros malgré lui.
Portrait sans concessions de l'Afrique post coloniale, Boyd nous embarque avec jubilation dans les tribulations d'un type ordinaire qui n' a qu'un souhait, glander et sortir avec la fille de l'Ambassadeur. Boyd qui connait bien l'Afrique nous amuse, dans cette comédie truculente, drôle et transpirante !!!
A noter l'adaptation du livre de Boyd avec Sean Connery, mais préférez le livre nettement meilleur.
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« (...) c'était un boulot à plein temps que de se venger du monde. Fallait pas mollir. »

J'ai rencontré un homme affreux, et je l'aime bien. C'est n'importe quoi me direz-vous. Oui je sais, mais William Boyd l'a rendu sympathique parce qu'il « était un aristocrate de la douleur et de la frustration, un prince de l'angoisse et de la honte. » Outre le fait que cela se passe en Afrique où « les réalités vous traquaient sans pitié », j'ai pu aisément transposer certains de ses défauts en d'autres lieux, d'autres temps et chez des personnes que je connais, voire moi-même. Il est tellement plus humain avec ses faux pas et sa méchanceté de couverture que certains de ses congénères. Je pourrais dire que j'ai eu pitié de lui, mais même pas. L'auteur a fait moduler mon ressenti par la survenance de situations que je trouve tellement drôles ou incongrues, que cela rend ce personnage finalement touchant et proche du lecteur. Je me regarde en face et j'avoue mentir, aimer, baiser et me débattre pour ne pas être aspirée dans un tourbillon qui ne me plait pas. Mais lorsqu'on a la guigne, né sous une mauvaise étoile... on ruse et on s'empêtre. Mais je ne me venge pas :) Lui s'y risque et on s'amuse en lisant ses déboires.

« ''Naturellement, je les aime beaucoup aussi'', stupéfait de pouvoir prononcer ces mots sans s'étouffer. »
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J'ai adoré ce roman ! Lu à un moment très moyen de ma vie, où je revenais de quelques années difficiles passées à Mayotte, juste après la départementalisation en 2010. Grosse déception d'une grande majorité de Mahorais qui pensaient que tout allait changer, qu'ils allaient tous devenir riches, et percevoir immédiatement des minima sociaux comme en métropole... Donc, grèves à répétition, barrages routiers, agressions en tout genre contre les mzungus (Français de métropole), en fait blocage complet de l'île pendant plusieurs semaines. Bon, j'avais besoin de me changer les idées. Une personne bien attentionnée m'a conseillé ce livre. Je ne connaissais pas du tout William Boyd à cette époque. J'ai fais tout de suite le lien avec ce que je venais de vivre. Tout de suite identifié au personnage, bien que n'étant pas du tout dans le même domaine professionnel. Dans le roman, bien que n'étant pas nommé, l'intrigue se déroule certainement au Ghana, juste après l'indépendance, où l'auteur a vécu. Si mes souvenirs sont bons, on suit un attaché de la nouvelle ambassade britannique qui est chargé… d'à peu près tout. Et se retrouve entre les demandes de sa hiérarchie et les demandes des politiciens du pays nouvellement indépendant. Incapable de contenter tout le monde et d'ajuster des demandes contradictoires. Bon, il n'est pas tout à fait net non plus. Il entretient clandestinement une prostituée qui ne manque pas de profiter de son pouvoir. Le passage le plus hilarant dont je me souvienne est celui où il est chargé d'organiser la visite d'Elizabeth II. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu. Il se dégage de ce roman une saveur toute africaine. Et l'on comprend l'impossible compréhension mutuelle entre Africains et Européens, due à deux façons radicales de voir le monde. Attention, l'Afrique peut vraiment rendre fou !
Je conseille vivement ce livre et cet auteur.
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« A good man in Africa » est le premier roman (sorti en 1981) d'un de mes auteurs préférés, William Boyd, dont je relis cet été toute l'oeuvre. Disons tout de suite que ce n'est pas mon favori.

Certes, le grand Boyd perce déjà, dans l'art de décrire les êtres, les situations et les décors. C'est un maître de la technique du roman, exercice pratiqué et enseigné dans les pays anglo-saxons. D'où vient alors un certain malaise ? de la complexité du scénario d'abord. Boyd a certes voulu écrire un roman picaresque, mais le lecteur se perd un peu inutilement, et se trouve frustré au dénouement. Un peu de maladresse donc.

Surtout, comparé aux oeuvres qui l'ont suivi, ce roman donne l'impression d'être « écrit au lance-flammes » : les personnages sont tous uniformément mauvais, lâches, alcooliques, pervers, cupides, violents et imbéciles. Sauf bien sûr l'excellent Dr Murray, médecin écossais dont le profil est peut-être inspiré par le père de Boyd, médecin au Ghana.

Aucune nuance ne vient donner un peu d'épaisseur et de complexité aux personnages. La société africaine n'est pas mieux traitée que le service colonial anglais. C'est dommage, quand on pense aux trésors de finesse et d'ambigüité que Boyd déploiera pour dessiner situations et personnages de ses Nouvelles Confessions (1988) ou de l'Après Midi Bleue (1994).

Une question : Boyd, élevé au lait (amer) de l'Université française, a-t-il pris son inspiration dans la littérature germanopratine (quartier parisien à l'époque littéraire) où le lance-flamme était un outil plus important que le stylo ? Mais peut être à Oxford aussi se fournissait-on chez Kalachnikov ?

Conclusion : lisez plutôt le dernier, paru en 2012 en France, l'attente de l'aube : c'est un régal.
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Un anglais sous les tropiques de William Boyd est une belle invitation au voyage.
Le personnage principal, Morgan Leafy, travaillant pour le gouvernement britannique dans un pays africain, le Kinjanja, se voit mêlé à des intrigues plus ou moins malgré lui.
Cet anti héros n'a absolument rien pour plaire, jaloux, vindicatif, rancunier, mais son sens de la gaffe et toutes les péripéties qui lui tombent dessus m'ont fait sourire plus d'une fois.
William Boyd dresse un portait de l'Angleterre coloniale au vitriol.
Un bon moment de lecture !

Challenge ABC 2014/2015
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Sous les tropiques, dans un petit, tout petit pays d'Afrique anglophone, prenez quelques fonctionnaires du Foreign Office jouant maladroitement un jeu de stratégie pour lequel ils ne sont pas taillés, ajoutez des politiciens locaux qui en profitent, pendant que la domesticité des premiers tente de faire bouillir de bien modestes marmites. Choisissez comme héros de votre histoire un personnage dont l'ambition dépasse de loin les capacités, soumettez le à un cocktail explosif d'avanies et vous obtenez une satire aussi corrosive que drôle de cette société post-coloniale où « expat », diplomates étrangers ou politiciens affairistes continuent, sans vergogne ni pudeur, à vivre confortablement sur la bête toujours exsangue.
Notre antihéros annonce la couleur : « On n'envoyait vraiment que les fonds de tiroir ici… mais il réalisa alors qu'il s'incluait dans la condamnation générale, ce qui le déprima profondément, avant que son orgueil ne lui souffle qu'il était différent des autres, spécial, l'exception qui confirme la règle. L'évidence de cette assertion ne lui parut pas aussi convaincante qu'il s'y attendait, aussi changea-t-il de sujet. »
Les personnages défilent dans une joyeuse et effrayante sarabande d'erreurs, de catastrophes ou de coïncidences malvenues pour soumettre notre « premier secrétaire au haut commissaire adjoint » à une multitude de tourments, pour le plus grand plaisir du lecteur se délectant de situations aussi loufoques qu'embarrassantes.
Son patron, « spécialiste de l'Asie (il possède des paravents et des meubles en rotin de Thaïlande), [qui] avait encore deux ans à tirer avant la retraite et nourrissait le rêve secret d'un dernier poste spectaculaire, un point final brillant à une carrière peu inspirée », ne le reçoit que pour lui confier les tâches dont il ne veut pas s'acquitter. Pour faire bonne mesure toute sa famille s'en mêle, l'épouse entend le transformer en Père Noël et la fille, qui « lui avait ouvert la braguette », ne lui laisse en guise de trophée « qu'un slip blanc bordé de dentelle bleue ». Un politicien rusé dont il doit s'attirer les bonnes grâces le met sur le grill, les croyances animistes des domestiques lui posent un problème insoluble, un médecin écossais honnête et compétent lui refuse des passe-droits et la duchesse, lointaine cousine de la Reine, lui offre une rencontre… bouleversante à l'occasion d'une scène que j'ai trouvé absolument hilarante.
Notre héros qui « pour la première fois de sa vie était l'homme qu'il fallait, dans l'endroit où il le fallait, à l'heure où il le fallait », sortira-t-il vainqueur de toutes ces épreuves ?
Ne nous y trompons pas, c'est très drôle mais la bouffonnerie des personnages ne masque en rien leur suffisance, leur médiocrité et leur insensibilité au malheur qui frappe sous leurs fenêtres. Les « élites » africaines et leurs prévarications ne sont pas plus épargnées, tandis que le personnage chargé à lui tout seul de représenter l'honnêteté et la compétence est isolé et donc, au final, condamné à disparaître.
Un grand roman très agréable à lire, sur des sujets sérieux, traités avec humour et distance.
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Voila donc le premier livre de Boyd ( donc je n'ai pas lu dans l'ordre! pas grave!) ....on y voit ses origines "africaines" et cela fait écho avec mon passage en Cote d'Ivoire à la fin de mes études....Livre plaisant, illustrant bien une certaine époque post coloniale et le destin d'expats médiocres incapables ( dans sens sans capacité de réussir mais aussi incapable d'en prendre la décision) de basculer vers une autre vie réussie en métropole . Il s'agit ici de tentatives ( naïves) de corruptions....tout cela sent l'amateurisme...mais pas dans l'écriture car le rythme est là. On sent derrière cette lecture le potentiel de l'écrivain, sans nul doute
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