Citations sur Le Chemin des âmes (173)
"Vous vous conduisez en lapins, l'heure est venue de vous conduire en loups !" et il a vraiment trouvé les mots justes. J'entendrais presque l'échine des hommes se raidir, leur poil se hérisser, et c'est exactement cela, d'être le chasseur et non plus la proie, qui pourra me garder en vie.
Bon ben, je suis toute piteuse devant vos commentaires dytirambiques -c'est à cause d'eux que j'ai abordé le bouquin - mais ce livre me tombe des mains. J'en suis à la page 100 et je m'ennuie toujours autant. Rien ne m'intéresse dans cette histoire : les personnages, l'histoire, le fond historique, non je n'accroche pas, tant pis
- Ils disent que tu es une sorcière, une païenne; il faut que tu t'en ailles tout de suite ou cela se passera très mal pour toi.
- Explique leur que je viens seulement prendre des nouvelles de mon neveu, qui se bat à la guerre avec les canadiens.
L'indien transmis ma requête à Ferguson; mais l'autre se contenta de secouer la tête en aboyant quelque chose.
- Il dit que tu es une garce de sauvage et une sorcière. Il ne veut pas de ça dans sa boutique, quand bien même tu aurais tous tes parents dans l'armée.
Mes premières visions me montrent des hommes abattus comme des arbres, en quantité innombrables. Ils vivaient dans la boue tels des rats, et ne vivaient que pour inventer de nouvelles façons de se massacrer les uns les autres. Nul n'est à l'abri par des temps pareils, pas même les crees de Mushkegowuk.
Couchés à l' affût, des jours entiers, nous guettons nos cibles. Nous sommes après des officiers.../...Thomson nous a dit un jour qu' on a pas de mal à les repérer : ce sont les seuls qui ne fassent rien pendant que les autres bossent.
Je revois sans cesse la scène dans ma tête, si bien que je ne dors pas de la nuit.: la goupille qu'on retire, le lancer, la grenade qui disparaît dans le trou, les explosions étouffées, les hurlements. Voilà, j'ai tué.
Où est-il? Nous aurons passé toute la guerre côte à côte pour nous perdre aux tout derniers jours. Un obus est tombé trop près. Il m'a lancé dans les airs et, soudain, j'étais oiseau. Quand je suis redescendu, je n'avais plus ma jambe gauche. J'ai toujours su que les hommes ne sont pas faits pour voler.
[...] Chaque fois que les brancardiers arrivent en sens inverse, il faut se tasser contre le parapet. J'essaie de ne pas regarder les blessés qu'on emporte ; mais à l'occasion, je baisse les yeux et je découvre un visage ou bien convulsé de douleur, ou bien marqué du M jaune indiquant qu'on lui a donné la médecine et qu'il rêve, maintenant, de l'autre monde.
[...] Le seul fait de prendre une seringue dans ma trousse, et de tendre le bras, me soulage presque autant que la morphine elle-même.
Mais moi, à sa différence, je n’étais pas fait pour la guerre. J’étais fait pour courir seul les bois ; pour pister l’orignal, pour piéger les lapins avec toi ; pas pour ramper dans la boue à la recherche d’autres hommes.
Je m’étends sur ma couverture et je m’abandonne encore au courant de la mémoire.