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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle belle découverte !

Merci à Gwen21 qui propose toujours des auteurs peu connus en France pour son challenge solidaire.
Cette fois ci encore je découvre une auteure dont je suis tombée sous le charme. Elle allie la plume descriptive du XIXeme siècle sur les magnifiques paysages anglais et un talent pour les intrigues policières.

Un jeune homme disparu, une femme trop belle et sincère pour être honnête, et voilà la base de l'intrigue. Mais pas que ! Vous y trouverez aussi des femmes fortes, que ce soit Alicia, Lucy ou Clana et même Phoebe.

Plus je lis de livres du XIXeme siècle anglais, plus je me rend compte que l'Angleterre a laissé beaucoup plus de place aux écrivaines et leur plume beaucoup plus moderne qu'en France.
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Envie de lire un roman sans prétention mais qui fait très agréablement passer les heures en ces journées d'hiver ? Eh bien ouvrez le secret de Lady Audley. le titre correspond au contenu. Il y a bien un secret, pas très difficile à cerner, mais l'intérêt n'est pas là, il est dans cette ambiance british que j'aime tant.
Une jeune fille pauvre épouse un jeune homme qu'elle croit riche. Mais ce mariage n'ayant pas l'heur de plaire au père, celui-ci coupe tout lien avec son fils. Tout va bien tant que dure l'argent de la vente du brevet de dragon, mais l'argent fondu, la jeune fille se révèle amère. Son mari s'embarque pour l'Australie afin d'y faire fortune.


Un baronnet veuf s'éprend de l'institutrice des enfants d'un ami. La jeune fille accepte de l'épouser sans toutefois cacher l'attrait qu'exerce sur elle la situation que lui offre cet homme déjà père d'une fille de son âge.


De retour d'Australie, George doit faire face à l'annonce du décès de sa femme. Profondément atteint par cette nouvelle il suit un ami, neveu du baronnet dans sa visite au château. Mais le comportement de la jeune épouse bien qu'habituellement infantile est surprenant et bientôt celui de Georges également qui abandonne son ami Robert endormi dans une prairie et disparaît.


Comme vous le devinez la nouvelle Lady Audley n'est pas ce qu'elle paraît et George s'en est aperçu. Robert personnage pourtant éminemment flegmatique mais qui ne croit pas à un départ volontaire, enquête sur sa disparition.


Il sait comme nous d'ailleurs que Lady Audley à quelque chose à voir avec la disparition de George. Tous deux jouent au chat et à la souris. Mais Lady Audley rend les armes brusquement, de façon assez inattendue. Sans doute dans l'Angleterre victorienne ne pouvait on pas laisser vivre en paix une femme ayant autant malmené la morale. Mais si elle est punie, j'ai trouvé les remarques la qualifiant, plus de convention que sincères comme si l'auteur avait dû passer au dessus de ses propres sentiments. Après tout cette femme n'a fait qu'user des seules armes qu'elle possédait, la beauté et la ruse afin d'obtenir ce que le baronnet, sa fille ou Robert possédaient de naissance.


Mary Braddon elle même n'a pas eu une existence conventionnelle, choisissant d'être actrice, puis vivant maritalement avec un homme séparé de sa femme et père de famille nombreuse.




Il me semble intéressant de poursuivre la découverte de cet auteur, pour le plaisir immédiat de la lecture même si le souvenir ne sera pas impérissable.
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Le secret de Lady Audley est mon premier contact avec Mary Elizabeth Braddon.
Premier contact réussi.
J'ai alterné la "lecture" de cet ouvrage entre livre audio et lecture classique.
J'ai apprécié le style de Mary Elizabeth Braddon, mais l'on ne peut nier qu'il y a beaucoup (trop ?) de descriptions/digressions, qui passent facilement en 'lecture" audio mais deviennent désagréables en lecture classique.
Sur le fond, on nous donne les indices nous permettant de comprendre une grande partie du secret dès le début, mais... les derniers chapitres réserves quelques surprises. Non, tout ne nous avait pas été révélé dès le départ. Une découverte intéressante, je poursuis avec Aurora Floyd, un autre ouvrage de cette autrice.
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Un quasi coup de coeur !!!
Evidemment, ceux qui me connaissent n'en seront pas surpris, puisqu'il y a dans ce roman tout ce que j'aime ou presque en littérature.
J'ai toujours eu un faible pour les auteurs du 19ème siècle, pour la période romantique et victorienne, et Mary Elizabeth Braddon, que je lisais pour la première fois, n'a pas échappé à la règle.
Quelle excellente découverte !

Je me suis régalée, autant avec le contexte historique et social de l'Angleterre des années 1850, qu'avec les ambiances parfaitement dépeintes, avec les longueurs aussi (oui, c'est l'occasion de l'avouer ici, j'adore les gros "pavés" et ce style "feuilletoniste" avait donc tout pour me charmer !), et avec l'histoire en elle-même, regorgeant de mystères et de suspense.

Nous sommes ici plongés au coeur d'une enquête liée à la disparition brutale et suspecte d'un des personnages, et au comportement soudain plus qu'étrange de la fameuse Lady Audley.
Quel est donc le secret de cette femme ?

Toute l'originalité du roman réside dans le fait que, très rapidement, le lecteur, complice de la narratrice, est amené à deviner une part essentielle de l'intrigue et donc du fameux "secret". Mais restent à en définir les raisons profondes et à accompagner Robert Audley, jeune avocat désoeuvré et neveu de ladite Lady, dans son enquête minutieuse et persévérante pour démêler l'enchevêtrement d'indices autour de cette accumulation de mystères, et pour en connaître les tenants et aboutissants et le dénouement complet.

On pourrait croire que ce type de scénario engendrerait de l'ennui ou du désintérêt, mais au contraire, j'ai adoré suivre l'enquêteur, Robert Audley, dont le personnage connaît une très belle évolution, et auquel je me suis énormément attachée au fil des pages.
Mine de rien, je suis restée tenue en haleine de bout en bout, par le truchement des nombreuses péripéties jalonnant l'histoire, navigant entre Londres, les modestes villes côtières et les villages et manoirs des campagnes, entre la pauvreté et le faste, subjuguée par la psychologie des personnages, et par ces mille petits détails qui font que j'ai véritablement vécu cette histoire de l'intérieur.

L'autrice a donc parfaitement réussi sa mission avec ce roman-feuilleton fleuve, précurseur du genre policier, et témoin de l'époque où beaucoup d'écrivains tentaient de gagner leur vie en publiant "à la page" dans des revues ou magazines.

Alors certes, c'est parfois un peu trop rocambolesque, un peu trop improbable ou contradictoire (comme "regarder le paysage défiler à travers la vitre opaque d'un wagon" !!), un peu trop truffé de heureux hasards et de bons sentiments, mais je lui pardonne bien volontiers ces quelques libertés prises avec le réalisme, car après tout, c'est bien ce que j'aime aussi avec ce genre de lectures : pouvoir me laisser porter et entraîner, simplement prendre du plaisir, et avoir hâte de tourner les pages.

Quoiqu'il en soit, j'ai donc réellement apprécié cette alchimie entre amitié, enquête, manipulations, amour, trahisons et vénalité, de même que les quelques touches humoristiques et les tacles intemporels au monde du pouvoir et de la politique placés ça et là.

Et comme je suis également friande des histoires "qui finissent bien" ou qui dégagent une certaine morale et une certaine justice, je n'ai pas boudé la conclusion de celle-ci, où l'on voit que vanité, égoïsme et ambition peuvent bien souvent mener à la perte de ceux qui en abusent.

Nous avons aussi ici la démonstration que bien souvent, la frontière est mince entre folie et criminalité. Se pose alors la question de la responsabilité, aux yeux de la loi, mais aussi aux yeux de la société, une réflexion toujours d'actualité deux siècles plus tard...

Alors, quand au décours d'une lecture distrayante, se posent aussi discrètement, comme ici, quelques questions plus profondes, que demander de plus ?
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Très bon moment de lecture ! Je m'étonne d'ailleurs que ce roman soit si peu connu tant il est de qualité !
Mary Elizabeth Braddon nous emmène donc aux côtés de Robert Audley, heureux de recroiser par hasard un ancien camarade de classe, George Talboys. Ce dernier vient de rentrer d'Australie où il y a fait fortune. Mais à peine a-t-il posé le pied sur le sol anglais qu'il apprend que son épouse, qu'il était si impatient de retrouver, est décédée. Robert soutient son ami dans cette triste épreuve et lui propose, pour lui changer les idées, de partir dans l'Essex séjourner chez son oncle, le baronnet Michael Audley, fraîchement remarié à une toute jeune femme dont tout le monde dit qu'elle est exquise, tant par la beauté que par les manières. Mais le séjour ne se passe pas comme prévu : Milady, d'abord, est peu encline à les rencontrer, et ensuite, George disparaît subitement... Robert, surpris, décide d'élucider cette mystérieuse disparition.
La plume de l'auteur, très agréable, nous régale de magnifiques descriptions de la campagne anglaise, fait monter la tension au fur et à mesure des chapitres et de l'avancée de l'enquête, nous parle d'amour et de trahison, sans oublier d'apporter quelques traits d'humour avec les personnages. Je les ai d'ailleurs tous beaucoup aimé, De Robert à sa cousine Alicia, en passant par George et l'énigmatique Lady Audley !
Une intrigue parfaitement maîtrisée donc, que j'ai adoré découvrir.
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J'ai beaucoup aimé ce roman écrit en 1862, aux allures de polar et nous amenant sur les traces de Georges Talboys et du terrible secret de lady Audley.

La narration est vivante et l'histoire contient des rebondissements, même si je n'ai pas pu m'rmpêcher parfois de trouver quelques petites longueurs. Néanmoins la lecture en a été très agréable !

À travers le destin de ces quelques personnages, l'auteure nous dresse le portrait d'un pan de la société de son époque. Riche de détails et de descriptions, le récit apporte une touche de vivacité.

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Encore un classique méconnu que j'ai beaucoup apprécié !

Ce roman feuilleton nous plonge dans l'Angleterre du XIXe siècle à travers une enquête qui rappelle celles, plus tardives, écrites par Agatha Christie. Les personnages stéréotypés à première vue ne le sont en fait pas du tout, et chacun a sa complexité : du héros Robert Audley, avocat indolent converti en enquêteur suite à la disparition de son meilleur ami, à Lucy Graham, la belle jeune fille innocente uniquement en apparence, en passant par Phoebe Marks, la soubrette.

Bien que le fameux « secret » de Lady Audley se devine assez rapidement (peut-être le roman a-t-il un peu vieilli), le roman réussit à être un « page turner » véritablement passionnant ! On ne saisit d'ailleurs vite que l'essentiel de l'intrigue, et il y a encore beaucoup de rebondissements et révélations insoupçonnables du lecteur jusqu'à la fin – peut-être même un peu trop pour être vraisemblable parfois, mais c'est aussi l'esprit du roman feuilleton ! Les descriptions sont très réussies et visuelles et nous permettent de nous immerger dans cette lecture et dans cet univers.

Dommage qu'il y ait (comme dans tous les livres des éditions Archipoche d'ailleurs) autant de coquilles, fautes d'orthographe et erreurs de traduction… cela gâche vraiment le plaisir de la lecture… il serait temps qu'ils embauchent des relecteurs !
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C'est, il y a à peine quelques mois, avec La Bienfaitrice de Elizabeth von Arnim, que j'ai mis mon nez dans cette collection chez Archipoche de « classiques méconnus ». J'avais alors beaucoup apprécié la plume de l'auteure et souhaitais découvrir d'autres noms de la littérature anglaise du XIXe siècle. Mary Elizabeth Braddon m'était complètement inconnue avant que je mette la main sur ce Secret de Lady Audley et il me semble aujourd'hui dommage que ce nom n'est pas aussi bien traversé les siècles que ses prédécesseurs, Jane Austen et les soeurs Brontë par exemple.
L'ironie et la passion amoureuse ne sont certes pas les caractéristiques principales de ce roman, mais la maîtrise de l'intrigue policière mérite qu'on s'y attarde (quel est donc le fameux secret de Lady Audley ?). Mary Elizabeth Braddon est dorénavant un nom que je chercherai en librairie car nul doute que ses autres écrits auront également de quoi me contenter.

La première centaine de pages peut paraître un peu longuette car l'auteure prend son temps pour poser les bases de son histoire. le lecteur découvre alors, dans le détail, les lieux qui abriteront le futur crime et il fait également la connaissance - assez intime - des principaux protagonistes à savoir les membres de la famille Audley : Michael le patriarche et propriétaire de la demeure, sa fille unique Alicia, sa nouvelle très jeune et très belle femme Lucy (baptisée plus généralement Milady), le cousin Robert (qui mènera l'enquête) et le meilleur ami de celui-ci George Talboys.
Pendant cette première partie introductive, les ficelles se mettent en place et ce n'est qu'assez progressivement que le lecteur met le doigt sur les fils qui relient certains protagonistes, apparemment étrangers les uns des autres (quel lien George Talboys possède-t-il avec la famille Audley, exceptée son amitié avec Robert ?).
L'étau se resserre et, soudainement, alors que Robert et George s'approchent de la demeure Audley pour faire la connaissance de la nouvelle Lady, George disparait, ne laissant aucune trace derrière lui si ce n'est la soi-disant déclaration de son départ précipité pour l'Australie. Robert tergiverse, cherche à en savoir plus, ne trouve pas grand-chose à se mettre sous la dent et s'apprête à accepter le départ incongru de son meilleur ami. Très vite pourtant, les doutes s'installent et des certitudes s'élèvent. Comme l'enquêteur, le lecteur comprend le crime, connaît le nom du coupable mais va devoir trouver des preuves irréfutables du délit en même temps que Robert.

Le crime commis, l'intrigue prend alors un nouveau tournant et le rythme s'accélère : Mary Elizabeth Braddon met l'enquête en place. Grâce à de nombreux allers-retours en Angleterre et dans le passé de son meilleur ami disparu, Robert va rassembler les preuves nécessaires pour mettre en avant la culpabilité du personnage qu'on soupçonne tous depuis le début.
A l'instar d'une enquête à la Colombo, ce n'est pas le nom du coupable qui importe (on le connait dès la première minute ou presque), mais le cheminement de l'enquêteur et la machine qu'il met en place pour réunir les indices indispensables.
Le suspens est peut-être un peu moins présent que dans un Agatha Christie (dans lesquels le lecteur s'amuse à trouver le nom et le mobile du criminel), apportant ainsi quelques petites longueurs de temps en temps, mais globalement, le Secret de Lady Audley se dévore, un peu comme un page-turner version XIXe siècle.

L'intérêt du roman réside également et surtout dans ses personnages puisque Mary Elizabeth Braddon nous brosse des personnalités riches, complètes et complexes. Plus les pages défilent et plus le lecteur plonge dans les méandres du passé des figures principales, notamment dans ceux du coupable. Il découvre alors des secrets inavouables et surtout, de nouveaux visages derrière le masque des apparences. Les personnalités se révèlent et surprennent… c'est brillant.

Mary Elizabeth Braddon ne possède pas l'ironie d'une Jane Austen ou la plume percutante et rythmée d'une Agatha Christie, mais son style ne manque pas d'intérêt. J'ai certes relevé quelques longueurs (plus au cours de l'enquête que lors de la phase introductive d'ailleurs), mais je n'oublie pas de souligner la grande qualité visuelle de l'ensemble. L'anglaise maîtrise en effet l'art du détail, détails qui ne manquent pas dans les descriptions, sans pour autant trop alourdir celles-ci.
Grâce à ce sens de la précision, l'auteure plonge avec facilité son lecteur dans l'Angleterre du XIXe siècle. Outre l'enquête, c'est bien un roman psychologique et d'atmosphère qui se déroule.
A noter que derrière l'omniscience du point de vue (largement recentré sur le personnage de Robert la plus grande partie du texte), l'auteure s'adresse régulièrement à son lecteur, l'incluant ainsi plus facilement dans son intrigue.

Le Secret de Lady Audley ne fait pas un sans-faute, mais il me conforte largement dans l'idée de continuer ma découverte des auteurs « classiques » trop peu connus et réédités grâce à la collection Archipoche.

PS : Il semblerait qu'Archipoche soit assez coutumier des coquilles et autres erreurs textuelles… et il est vrai que ce roman en compte quelques-unes. Dommage, mais quand on est prévenu, ça passe un peu « mieux » !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Bonjour,je tiens d'abord a remercier Babelio et les éditions archipoche pour m'avoir choisie lors de l'opération masse critique.
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant et c'est bien dommage il mériterait d'être plus connu,pour moi c'est un classique comme les agatha christie...
Dans ce livre nous suivons Robert Audley,avocat qui n'en porte que le titre et se laisse vivre. Il est indolent et m'a fait pensé a Hercule Poirot avec cette pipe qui ne le quitte jamais.
Il recueille Georges Talboys après son deuil et enquête lorsqu'il disparaît ,lui qui avait une vie bien rangée va vivre des aventures trépidantes...
Ce livre est un petit bijou,pour ma part je l'ai beaucoup apprécié même si il est un peu long a lire, je l'ai donc lu par petites touches puisqu'il avait était publié a l'époque en épisodes je pense que c'est plus approprié.
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Sir Michael Audley est veuf et est propriétaire d'un grand domaine dans le comté d'Essex. Ayant été séduit par la nouvelle institutrice, Sir Michael décide d'organiser une soirée afin de faire plus ample plus connaissance avec cette jeune personne. “Cette délicieuse soirée décida du sort de Sir Michael. Il fut fasciné par ces yeux bleus si doux et si touchants, la gracieuse élégance de ce cou svelte et de cette tête inclinée ornée de splendides boucles de cheveux aux reflets dorés et par la charmante voix qui résonnait comme une suave mélodie. Tout son être dégageait une telle harmonie que chacun de ses attraits semblait avoir été formé l'un en fonction de l'autre. Tous ces charmes subjuguèrent tant le baron qu'il lui fut aussi impossible d'y résister que de se soustraire à sa destinée ! ” Sir Michael épouse la très séduisante Lucy Graham et son bonheur semble complet jusqu'à l'arrivée de son neveu Robert Audley et de son ami George Talboys. Lady Audley agit alors de manière très étrange et George Talboys disparaît mystérieusement. Robert Audley n'aura de cesse de faire la lumière sur la disparition de son ami.

Je n'en dirai pas plus car il ne faut bien entendu pas trop déflorer l'intrigue conçue par Mary Elizabeth Braddon même si son roman n'est pas un whodunit classique. En effet, au bout d'environ 150 pages, le lecteur sait ce qui est arrivé à George Talboys mais surtout qui est à l'origine de sa disparition. le suspense n'est donc pas dans la recherche du coupable, il est ailleurs. C'est l'enquête de Robert Audley qui va tenir le lecteur en haleine tout au long du roman. On a beau savoir très vite le nom du coupable, on ne connaît pas les raisons qui l'ont fait agir. Robert Audley va de plus affronter un être d'une grande perversité, d'une grande intelligence, prêt à tout pour que ses crimes restent impunis. le lecteur est inquiet pour ce héros éminemment sympathique et désinvolte qu'est Robert Audley.

“Le secret de Lady Audley” a été publié en feuilleton en 1862 et la volonté de l'auteur de donner envie aux lecteurs de se précipiter sur le prochain épisode est visible. Cela se sent très fortement en fin de chapitre. Mary Elizabeth Braddon les termine par des révélations inattendues comme la mort de la femme de George Talboys qui revenait d'Australie pour la retrouver ; par des annonces de voyages qui permettront à Robert de découvrir de nouvelles pièces du puzzle ; par l'interpellation du lecteur : “Et pouvait-il maintenant sortir de l'enquête dans laquelle il se trouvait impliqué ? Pouvait-il s'arrêter ? Non, mille fois non.” Mais parfois Mary Elizabeth Braddon cherche trop à créer du suspense en lançant des pistes qui n'aboutiront jamais (je ne sais si c'est volontaire ou non). C'est le cas par exemple d'une lettre écrite à Robert Audley par sa cousine Alicia. L'auteur nous dit :”Si quelqu'un avait dit à ce moment au jeune avocat que la courte lettre de sa cousine devait être un jour l'un des maillons du terrible enchaînement de preuves nécessaires pour élucider le seul cas criminel dont il aurait à s'occuper, Mr Robert Audley aurait peut-être haussé les sourcils de surprise.” En réalité, c'est le lecteur et non Robert qui hausse les sourcils car Mary Elizabeth Braddon ne nous reparle jamais de cette lettre !

Ce dernier détail ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman plein de rebondissements. J'y ai retrouvé une atmosphère très victorienne que j'apprécie tout particulièrement. Et j'ai trouvé très originale la forme de suspense créée par Mary Elizabeth Braddon : le lecteur sait dès le départ le nom du coupable et pourtant il ne peut lâcher ce livre de 470 pages !
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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