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Si le roman de Serge Bramly ne m'a pas emballé totalement, force est de lui reconnaître un sacré sens du récit, un écrivain quoi. On pense forcément aux maitres du roman d'espionnage. Il faut dire que le début est absolument époustouflant (l'instant d'après : l'accident d'une Mercedes avec à son bord une princesse dans un tunnel sous un célèbre pont parisien). Chacun reconnaitra, mettra un nom dernières les personnages de son récit. Marchands d'arme, agents secrets, paparazzi, secrets d'état, magouilles, autant de thèmes déployés tout au long du récit. Pourtant le roman s'essouffle par instant, devient ennuyeux (pour moi en tout cas), avant de repartir vers les hauteurs. Une montagne russe qui me laisse forcément un souvenir partagé. Mais par les sujets abordés, l'écriture de Serge Bramly et le talent de narrateur, ce roman est à découvrir.
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Quel joli titre pour décourager un lecteur hésitant ! Et la couverture (photo en noir et blanc de l'auteur) itou. Serge Bramly y sourit, de toutes ses dents, comme s'il était ravi de nous jouer un bon tour. A quoi joue-t-il avec ses deux premiers principes de la Thermodynamique ? A faire croire au lecteur de passage que ce livre est trop fort pour lui, trop cérébral, trop germanopratin ? A-t-il un peu honte d'avoir « commis » un thriller ou pire de flirter avec le roman d'espionnage ?
Oui, c'est vrai, ce n'est pas ce que vous croyez. C'est un « page turner » formidablement bien écrit (on a envie de relever une citation toutes les deux pages) avec un sujet brûlant et un suspens qui tient jusqu'à la dernière page. Les jurés de l'Interallié de 2008 ne s'y étaient pas trompés.
Il déroule cinq destins qui s'entrecroisent tragiquement sur fond de Mitterrandie triomphante puis finissante. Ca commence par un mariage princier en 1981 qui se terminera mal contre un des piliers du tunnel du pont de l'Alma ; ça se poursuit par le suicide d'un ex-premier ministre au bord d'un étang en Normandie et ça se pimente avec un paparazzo, son officier traitant des services secrets et un marchand d'armes. Ces cinq personnages se sont croisés à de nombreuses reprises, des liens se sont créés, puis trois d'entre eux sont morts tragiquement et les deux autres ont pris la poudre d'escampette. Pourquoi ? Y a-t-il d'autres vérités que les vérités officielles ?
Les pages consacrées aux « coups tordus » des photographes de presse, de la faune politique, de celle des services secrets et des trafiquants d'armes sont brillantes. Il serait dommage de ne pas découvrir le compte-rendu d'une Garden Party de 14 juillet à l'Elysée, les exactions dont sont capables certains roitelets africains et leurs complices européens ou orientaux, les pratiques routinières des services secrets tant on s'y croirait, souvent étonnés, parfois effarés, toujours scotchés. « Tout est vrai. Rien n'est vrai. C'est un roman », prend-il la peine de préciser en préambule. On peut comprendre qu'il ait pris soin de s'éviter bien des tracas car, vous l'avez compris, la matière de son roman est explosive.
Quand il écrit, parlant de cet ex-premier ministre suicidé que les membres de son parti surnommait l'Enflure ou le Boeuf (Matignon lui ayant donné la grosse tête) et qu'il glisse, au détour d'une phrase, que le Sphinx de l'Elysée avait installé ce Boeuf qu'il méprisait « puisqu'il s'agit d'administrer des veaux », on se doute bien qu'il ne s'agit pas uniquement de pure invention littéraire.
On y découvre également (Serge Bramly est un érudit) ce qu'il appelle le théorème Lincoln-Kennedy qui s'appuie sur le nombre anormal de corrélations qui existent entre l'assassinat d'Abraham Lincoln et celui de JF. Kennedy. C'est ahurissant, je vous laisse le découvrir.
Bref, un formidable roman, des personnages romanesques en diable, une plume magnifique. Enthousiasmant !
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Un titre un peu pompeux pour un roman flirtant avec les dessous noirs, donc affriolants, de la République Française de ces vingt dernières années. Un photographe qui traque une princesse qui périra dans un accident de voiture sous le pont de l'Alma, dont le voisin en Normandie est marchand d'armes et qui a un ami premier ministre qui se suicidera près d'un étang. Les noms des personnes publiques ne sont jamais cités pourtant vous voyez très bien de qui il s'agit, leurs décès ont fait l'objet de toutes les spéculations et alimentent encore la rumeur. Serge Bramly réussit le tour de force de les mettre en relations indirectes les uns avec les autres pour écrire un roman «Tout est vrai. Rien n'est vrai. C'est un roman. » qui nous emmène aux quatre coins du monde, de la garden-party de l'Elysée à la Russie et à la Chine en passant par l'ex-Yougoslavie, l'Iran et l'Irak. Guerres sales (mais qu'est-ce qu'une guerre qui ne serait pas sale ?), assassinats, trafic d'armes, pots de vin et corruption, agents secrets, mensonge à tous les niveaux et solitude pour tous. Un récit brillant où tout s'enchaîne magnifiquement, bien documenté et riche en détails, très bien écrit. Six cents pages qui se lisent avidement car vous aurez hâte d'arriver au dénouement de cette fresque dont la toile de fond est la France de l'ère Mitterrand. Un très bon thriller dont la grille de lecture se lit avec les lunettes de deux grands principes de la thermodynamique, l'entropie du second principe qui fait que dans un système clos le désordre ne va que croissant, alors que pour le premier tout corps placé à côté d'un corps froid finit par se refroidir.
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C'est un livre plein de petits défauts, à commencer par les fautes d'orthographe et de syntaxe. A propos, pourquoi les livres français sont-ils devenus des horreurs orthographiques ? Parce que les correcteurs sont trop chers ? Ou parce qu'il ne s'en trouve plus, dans ces générations fauchées par les ravages de la « Méthode globale » ? Il y a aussi des bêtises agaçantes, des erreurs de documentation sur l'Etat : le « confidentiel défense », tenu pour un haut degré de secret, alors qu'il est accessible à tout fonctionnaire, un préfet qui rédige lui-même un discours de remise de décoration, et qui se fait payer pour être laudatif, deux choses aussi invraisemblables qu' un « oranger sous le ciel irlandais ». Enfin, des longueurs dans l'avant-dernière partie. Certes l'auteur veut nous faire partager l'ennui et la médiocrité du « Boulevard MORTIER », siège de nos ineffables services secrets, où les officiers font des réussites sur leur vieil ordinateur, mais il y parvient si bien qu'on s'ennuie ferme vers la page 400.

Voilà pour les nuances ; mais oublions-les, pour retenir que Serge BRAMLY est un écrivain qui sait écrire. La première partie est parfois éblouissante, notamment la très troublante agonie de la Princesse dans le souterrain de l'Alma, ou son « Royal Wedding », dont la retransmission télévisée fascine, partout en Europe, les protagonistes, inquiétants ou ridicules, de ce récit.

L'auteur sait entremêler les écheveaux de vies étrangères les unes aux autres, et qui se rejoindront pour le malheur des personnages et le bonheur du lecteur. Ces êtres sont campés avec précision, leurs ressorts bien décrits quoiqu'un peu stéréotypés (l'argent, l'ambition, la cruauté, les appétits sexuels, l'amour, la médiocrité, la peur, le goût du risque …). L'auteur est aussi à l'aise dans les salons de RIVOLI que dans la froideur d'un matin bosniaque. Donnons la palme à cette fin de 14 juillet élyséen, que Fellini aurait pu signer.

Bref, BRAMLY nous offre tout ce que les Français ne savent plus faire, depuis qu'il est interdit par le Code général de la Littérature Français de raconter la moindre histoire, sauf à être catalogué « roman de gare ». Si je n'avais pas peur de froisser gravement l'auteur, j'écrirais qu'il s'approche des grands maîtres britanniques et américains du genre : John GRISHAM, Frederick FORSYTHE, LITTELL Père. J'avais envie d'écrire, en montant d'un cran, John IRVING ou William BOYD, mais ne soyons pas démagogue.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Un roman magistral, qui recrée les intrigues du pouvoir sur les décennies quatre vingt et quatre vingt dix. Bramly prend le lecteur par la main et le ballade entre trafics d'armes et complots divers, vie privée et vie publique, papparazzi et politiciens. Les destins des uns et des autres se chevauchent. A la croisée des ambitions, du toujours plus, fric ou sexe, on devine des noms connus derrière les personnages décrits. Ici Lady di croise d'autres grands de ce monde, mais sa vie s'arrête toujours sur un pilier du pont de l'Alma.
Il y a très peu de romans français ayant autant réussi à mélanger le peut-être vrai au faux crédible dans un kaléidoscope aussi réaliste.
Un roman que j'ai lu d'une traite et achevé à l'avant veille de son prix Interallié 2008. C'était bien la première fois que j'approuvais totalement le choix d'un jury littéraire.
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Ce livre, j'avais commencé de le lire, il y a bien longtemps, puis laissé, puis repris depuis le début au mois d'août, pour le finir enfin ce week-end. Les personnalités que l'auteur ne nomme pas (le premier ministre, le ministre, le président, la princesse) mais que tout le monde reconnaît côtoient des personnages fictifs pour une théorie intéressante sur des évènements bien réels. (accidents ?suicides ?....)
Que se passet-t-il réellement dans les palais de la République ?
Ce roman se découpe en deux parties, bien distinctes, expliquées par le titre. On voyage dans le temps entre 1997 (début du roman) puis 1981 pour finir en 2007, en faisant des aller-retour, on ne sait pas toujours où et quand situer l'intrigue.
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Avec du recul, je le trouve encore meilleur. J'ai lu quelques anglo-saxons entretemps comme le carré. Formidable. le seul bémol : le fait de ne pas pouvoir ou savoir faire le lien avec l'actualité de l'époque enlève-t-il du piquant(pour un étranger ou un trés jeune lecteur par exemple)? de cela je ne peux juger. En revanche pour les autres, dont je suis, quel plaisir. J'ai éprouvé la même frénésie de lecture que pour millenium avec un style incomparablement meilleur l'impression d'apprendre: les milieux de l'armement, des paparazzis, de la gauche arrivant au pouvoir, des services secrets... des protagonistes moins manichéens et plus humains (J'aime Lisbeth dans Milleneium mais je ne la rencontrerai jamais) Je répète FORMIDABLE
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Premier principe : on se refroidit inexorablement au contact d'un corps froid.
Second principe : dans un système clos, l'entropie (le désordre) ne peut qu'augmenter.
En 614 pages, l'auteur démontre que dans la vie, ces deux principes sont vrais.
Il commence par le second : Max Jameson est un reporter qui n'a pas froid aux yeux et qui devient dans les années 80 un paparazzi à la mode. Sans le savoir, il est recruté par un agent des services secrets français (celui-qu'on-appelait-Dominique) qui lui donne des tuyaux en échange de photos stratégiques. On croise aussi un nouveau ministre des finances tout juste nommé avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, ainsi que la Princesse Diana (dont le nom n'est jamais mentionné).

Je ne vous en dit pas plus, ce serait dévoiler cette intrigue si finement montée et où "Tout est vrai. Tout est faux. C'est un roman".
En refermant ce livre trop court, on se prendrait nous-même pour des espions...
J'ai adoré cette lecture qui m'a fait découvrir d'autres sortes de thé (on ne se refait pas, mais il n'est pas uniquement question de thé pour les initiés dans le livre) ainsi que le jeu du Mah-Jong.

Un excellent livre pour débuter cette année 2009.
Epoustoufflante fresque historique d'espionnage !
Lien : http://lescouassous.over-blo..
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C'est fluide, foisonnant et assez original. En particulier en ce qui concerne un des gros éléments structurants avancés dans le récit pour les décennies 80/90, et qui est la trajectoire politico-people de Lady Di, de son mariage à sa mort, avec son cortège de fables. Il fallait y penser et ce n'est pas bête du tout...
Je ne peux pas m'empêcher, forcément, de comparer à L'emprise, de Marc Dugain, pour me rendre compte que là où ce dernier employait un découpage, des dialogues et des « cliffhangers » caractéristiques des séries télévisées, Serge Bramly exploite plus les ressources de la littérature à proprement parler : temps circulaire, monologues intérieurs pour l'épaisseur des personnages, contextualisation historique par des apartés, etc. Seule l'analogie avec les principes de la thermodynamique me semble anecdotique ou forcée, au moins très ténue, à mon sens. Mais il faut préciser que je ne suis pas une référence en la matière : la thermodynamique est une discipline que divers enseignants-chercheurs bardés de doctorats ont essayé de m'inculquer à diverses reprises au cours de mes études, sans une once de succès. Donc rien de grave. Car à part ça, le récit et sa progression sont tenus de main de maître jusqu'à la fin (incontournable journée du 1er mai 1993, avec deux actions parallèles menées avec brio), et on termine avec bonheur sur une ligne de crête inattendue et fort intelligemment à l'écart de la théorie du complot balourde, d'une part, et du dégonflement décevant de l'intrigue, d'autre part ! Il fallait trouver le chemin !
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J'ai été fascinée par les premiers chapitres de ce livre, cette façon qu'a eu Serge Bramly de se glisser dans la peau de cette jeune femme dont la Mercedes s'est fracassée sur une pile de pont par une des dernières douces soirées du mois d'aout 1997. le fil des pensées aurait très bien pu être celles qu'a prêté l'auteur à son personnage.
Ce livre se lit comme un roman policier, avec la même avidité. Même si quelque fois, le lecteur est noyé dans des détails, qui pourtant, donne une impression de vécu à cette fiction.
Au final, je me suis demandée si la version des faits relatif à cette triste affaire, version que la justice, les médias et les proches avaient du mal à arrêter, n'était tout simplement pas à rechercher dans ce roman.
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