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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Henri Vernes, mon maître et ami, avait pour habitude de me dire qu'un bon récit n'a pas besoin de dizaines de pages pour commencer. Être au coeur de l'action, tout de suite, afin d'accrocher le lecteur pour ne plus le lâcher. Je suis persuadé qu'il n'aurait pu que s'entendre avec Ian Manook/Roy Braverman, l'auteur de ce formidable thriller sans temps mort, tant il semble avoir fait sienne ce principe. Chaque nouveau roman est meilleur que le précédent, et celui-ci place la barre très haut.
le premier fils, c'est l'histoire d'une vengeance terrible qui va mettre des années à s'accomplir. Des meurtres d'enfants, dans différents endroits du monde. En Argentine. À Saint Pierre et Miquelon. Près de Marseille. D'innocentes victimes abattues à distance par un fusil de haute précision, fusil que le sniper abandonne à chaque nouveau crime, en même temps que trois balles. Alors qu'il a perdu son collègue à la suite d'une bavure, l'agent Vahé Karakozian va devoir fouiller loin dans le passé, associer les différents enquêteurs des autres crimes, afin de trouver une aussi incroyable qu'improbable piste. Et un lien.
Une nouvelle fois, l'auteur nous montre avec quelle facilité il se glisse d'un genre à l'autre et à quel point il est à l'aise dans le thriller d'action, avec des chapitres taillés au cordeau et des personnages parfaitement troussés, qu'il s'agisse des principaux ou des secondaires. Mention spéciale pour le tueur, sans doute l'un des plus réussis. Et comme toujours, entre deux moments menés sans temps morts, quelques belles pages descriptives, paysages, culture, spécialités culinaires. le premier fils est le roman qu'il ne faut pas rater.
Je remercie Roy Braverman et les éditions Hugo pour leur confiance et leur amitié.
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Roy Braverman nous entraîne dans un road movie à travers le monde, en Argentine, au Liban, en Israël, en France. C'est un roman d'espionnage et de vengeance implacable et féroce. Des enfants sont assassinés par un sniper qui laisse à chaque fois, son arme sur le lieu de tir. Ces armes portent toutes les initiales TSF. Ces crimes atroces sont liés au passé de leurs grands-pères, qui auraient participé à un attentat à Beyrouth en 2002. Qu'est-ce qui les relient ? Et pourquoi cette vengeance atroce ? Qui est derrière tout cela ? Kara aura fort à faire pour débroussailler les différentes pistes pour enfin trouver qui se cache derrière ces crimes. Les personnages sont attachants pour certains, notamment ceux qui collaborent avec Kara, une pointe d'humour, de bons petits plats, et aussi des peines et des chagrins incommensurables, sont les ingrédients qui font de ce livre une réussite.

Ce qui est remarquable avec l'écrivain Patrick Manoukian, dit Ian Manook ou Paul Eyghar, ou Manook ou Roy Braverman, c'est que quel que soit le nom d'écrivain qu'il emprunte, c'est à chaque fois différent. Certes, on retrouve sa patte, mais pas une histoire n'est semblable. C'est sa force.
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Palpitant !
Un enfant est assassine de la même manière à plusieurs endroits de la terre. Quel est le lien ?
Je me suis laissée envoûter par ce polar superbement rythmé ou l'auteur vous embarque aux quatre coins de la terre avec des personnages charismatiques.
Je me suis laissée entraîner dans les diverses aventures en quête de vérité, côtoyée le milieu des trafiquants d'armes, des espions, des factions terroristes, des intérêts malsains.
On a l'impression d'être engagé dans un sprint, un combat contre la montre tellement on devient accro à cette histoire et incapable de fermer ce livre sans avoir lu encore une page….
Un excellent polar !!
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J'aime beaucoup l'auteur et ça se voit… « le premier fils » est le quatrième livre que je lis de lui cette année, bien sûr sous ses différents pseudos ou en duo. Je ne m'en lasse pas ! « le premier fils » est haletant, prenant, humainement fort et terriblement bien écrit. En plus, le sujet est malheureusement brulant d'actualité avec comme toile de fond, le conflit israélo-palestinien. L'agent Karakozian (que j'ai beaucoup aimé), dit Kara, travaille pour les services secrets français. Arménien d'origine, c'est une grande gueule qui ne s'en laisse pas conter. Il entretient avec son patron Duvauchel une relation complexe, entre affection/respect et fort agacement. L'amour vache quoi ! J'ai beaucoup aimé cette complicité d'hommes. Alors que Kara est en planque avec un de ses collègues et ami Giavelli, devant une belle maison dans les Calanques près De Marseille où la famille Maalouf est réunie, un coup de feu retentit. Sous leurs yeux, le bébé de trois mois de la famille qui était porté par son grand-père, Assad Maalouf, est abattu. S'ensuit une panique sans nom et le suicide de la pauvre mère dévastée. Giavelli, sur les ordres de Kara, fonce dans les hauteurs du maquis à la poursuite du tueur qui s'enfuit sur une moto. Resté sur place Giavelli sera pris pour l'assassin par les hommes de Maalouf qui le rouent de coups et finissent par le tuer. Fou de chagrin et de rage, Kara démarre son enquête avec colère et rancoeur. Il découvre alors que trois crimes sur de jeunes enfants ont été perpétrés avec le même modus operandi sur trois continents. Un en France donc, un autre en Argentine et le troisième à Saint-Pierre-et-Miquelon. Quels peuvent être les liens entre ces trois petites victimes ? Les grands-pères ont apparemment tous un passé violent en lien avec le Moyen-Orient et plus précisément le conflit israélo-palestinien. L'enquête de Kara va donc l'emmener sur les différentes scènes de crime et il va devoir faire équipe avec des enquêtrices au fort caractère, mais aussi Fouad Maalouf, le père du bébé assassiné. Kara va devoir remonter dans le passé pour comprendre les motivations du tueur qui se joue depuis une bonne dizaine d'années de toutes les polices du monde et de différents services secrets dont le fameux Mossad. Je n'en dirais pas plus. A vous de dénouer le fil de cette intrigue incroyable avec Kara et les différents protagonistes de cette histoire. Ecriture alerte et émaillée d'humour par moment malgré le sujet grave, des personnages attachants, évocation de faits historiques qui rendent l'histoire encore plus émouvante et terrible… J'ai vraiment beaucoup aimé « le premier fils ». S'il devait y avoir un petit bémol, ce serait la toute fin. Pas le dénouement qui est à la hauteur de l'intrigue mais la toute fin du roman. Je ne peux pas vous en dévoiler plus, ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte, mais quand vous lirez « le premier fils », car il faut absolument le lire, vous comprendrez. « le premier fils » est pour moi un gros coup de coeur !
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Amateurs d'Espionnage, vous allez être servi !
Une histoire passionnante, addictive.
A partir de trois enquêtes isolées, une toile d'araignée se met en place, et l'horreur monte crescendo.
Complot ? Vengeance ? Manipulation ? On pense que c'est évident, on se fait avoir... Impossible de lâcher ce roman avant la dernière ligne.
Des personnages attachants, qui ne se seraient jamais croisés sans ce destin tragique.
Heureusement, une petite touche d'humour allège un sujet délicat et douloureux.
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Encore un livre magnifique, le Premier Fils de Roy Braverman, vous savez que je suis fan de cet auteur sous ses multiples pseudonymes, je n'y peux rien. Dur de reprendre sa respiration, tant il est captivant, addictif et qu'il file à plus de cent à l'heure. Ce n'est que mon simple ressenti.

Nous sommes à Buenos Aires, en Argentine. Maria « Tigre » Mendoza, se remuscle le dos en faisant du kayak, tous les matins, dans le delta de Tigre, (ville et delta), après avoir pris deux balles dans le dos, lors d'une intervention musclée, entre gang. Elle est policière. Des gamins l'attendent autour d'un pont, pour essayer de la renverser, en faisant de grosses vagues, un jeu entre eux. Soudain, «Maty monte sur le rebord de la balustrade à son tour, bras en croix, pour son saut périlleux, et tous les autres agitent les mains. Maty n'est pas vraiment sourd. Il est malentendant. Il compense son infirmité par une audace et une gentillesse sans limite.
Et ils croient à une pitrerie quand il se désarticule en plein vol. Seule Maria comprend aussitôt. Maty vient d'être frappé par une balle en plein élan. Dans le dos. »

Nous sommes à Saint Pierre et Miquelon, Bixente, mesure des homards en compagnie de son fils Patxi, il veut lui faire voir une photo, son fils a disparu, tué par une balle.

Nous sommes à Marseille, « une belle villa à l'ombre bleue des pins parasols, en surplomb d'une calanque aux falaises safran enchâssant une mer d'émeraude » une fête se prépare, puis le drame, un bébé, traversé lui aussi par une balle, dans les bras de son grand-père.

A chaque fois, le sniper abandonne son arme, avec trois munitions non tirées, marquées des lettres TFS.

Avec les deux dernières affaires, nous faisons connaissance avec l'agent Karakozian, dit Kara qui essaiera de remonter aux sources pour trouver l'assassin. Maria se joindra à lui avec son enquête. Tous deux se précipiteront dans une course contre la montre entre Beyrouth, Gaza, Israël…Très vite, il apparaît que les grands-pères des victimes ont en commun un passé militant agité. L'un dans les factions libanaises au Proche-Orient, l'autre comme armurier de l'ETA basque, le troisième au sein de la mouvance palestinienne. A chaque fois les victimes sont des enfants. Quel est le lien qui réunit ses hommes ? Qui est le tueur ? Qui voudrait se venger, d'un fait sordide, terrible, arrivé en2001, à Gaza, un enfant est abattu en direct, devant des caméras, lors d'un accrochage entre Palestiniens et soldats israéliens. Des deux côtés on crie au complot, mais que s'est-il réellement passé ?

Une histoire passionnante que vous ne pourrez pas lâché. Les deux comparses, n'ont peur de rien, même au péril de leur vie. Actions, rebondissements en cascade, humour qui allège un petit peu ce récit où les plus puissants, peuvent toujours régir le monde, politique et financier, à leur façon.

J'ai été emportée par cet excellent thriller. Un super moment. Une très belle intrigue. Je vous le conseille. Vivement le prochain. Merci Monsieur Braverman.

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Le commentaire de Cathy :
Trois meurtres de sniper.
Le premier, dans le delta du Tigre, en Argentine.
Le deuxième, à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le troisième, dans les calanques, du côté De Marseille.
Chaque fois, les victimes sont des enfants.
Chaque fois, le tireur abandonne son arme, avec trois munitions non tirées, marquées des lettres TFS.
Chargé des deux premières enquêtes par le « Service », l'agent Karakozian, dit Kara, va devoir remonter le cours de l'histoire.
Au risque de se retrouver lui aussi la cible d'une vengeance féroce, aveugle, impitoyable.
Roy Braverman nous offre un thriller puissant, captivant, il nous fait voyager De Marseille, et ses calanques, d'Argentine à Saint-Pierre-et-Miquelon et de Beyrouth à la bande de Gaza.
Le fil conducteur de cette histoire est la vengeance, au début nous ne comprenons pas le lien entre ces petites victimes, l'agent Karakozian fait très vite le lien et va tout faire pour découvrir la vérité, une vérité qui je vous avoue fait mal au ventre.
J'ai adoré la personnalité de cet agent des services secret français, il est déterminé, intelligent dans ses analyses et ne manque pas d'humour, ce qui fait du bien tellement l'atmosphère de ce roman peux être pesante par moment.
L'auteur nous propose un récit très rythmé, il nous laisse très peu de temps pour reprendre notre souffle, le suspense et les révélations sont constante.
Le fait que les victimes, visé, soient des enfants est, à n'en pas douter, la chose qui m'a le plus marqué.
À un moment, j'ai eu un doute sur un des personnages, doute qui a été confirmé bien plus tard, mais j'étais loin de penser que cela allait prendre une telle tournure.
Je viens de passer un très bon moment de lecture, ce thriller sur fond de vengeance et de conflit au moyen-orient est palpitant et explosif.
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Cette année, après nous avoir régalé avec son complice Gérard Coquet en nous emmenant en Outaouais, Ian Manook sous son pseudonyme de Roy Braverman nous entraîne dans une aventure bien singulière. En effet, cette enquête géopolitique conduit des policiers de plusieurs pays, à croiser leurs raisonnements et unir leurs efforts pour mettre fin aux agissements meurtriers d'un probable tueur en série. Même mode opératoire : un tir d'élite avec abandon de l'arme et exécution d'une très jeune victime innocente et des scènes de crime géographiquement bien éloignées. Quelle cause peut bien relier ces attaques meurtrières ? Pourquoi le tueur laisse-t-il une signature et efface-t-il les traces qui pourraient l'identifier ?
Comme à l'accoutumée, un « Braverman » commence très fort et il ne nous sera rien épargné de la détresse d'une mère voyant disparaître son nouveau-né de façon inattendue. Puis au fil des pages vous allez découvrir les enquêteurs inspirés et meurtris qui vont se consacrer à la traque, tantôt à Marseille ou en Argentine, à Saint-Pierre-et-Miquelon sans oublier le Moyen-Orient. Vous les trouverez attachants ou détestables, convaincants ou pleins de doute mais vous les suivrez avec grand intérêt car le suspense progressif saura vous capter ! L'auteur profite des pérégrinations de ses personnages pour partager son expérience des voyages, de l'Arménie, de l'Amérique Latine … et égratigner notre société. Quant au thème central, la vengeance, subtilement exploré, il touche l'intimité des protagonistes et ne laisse pas le lecteur indifférent.
Un grand moment de lecture qui m'a fait penser (un peu) à Tu ne seras plus mon frère de Christian Blanchard https://collectifpolar.blog/2021/02/22/tu-ne-seras-plus-mon-frere-de-christian-blanchard/

Je remercie les éditions Hugo Roman pour leur confiance et cette belle découverte.


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Si vous aimez les romans à suspense politiques complexes, au récit touffu inspiré de faits réels et impliquant à la fois les services secrets américains, israéliens, libanais, palestiniens et français, vous serez comblés. C'est à ce rendez-vous avec les réseaux d'espionnage international que nous convie Roy Braverman (un des pseudonymes de Patrick Manoukian qui publie aussi sous les noms de Paul Eyghar et Ian Manook). Dès les premiers chapitres, la table est mise avec les assassinats consécutifs de jeunes garçons sur trois continents. S'ensuit une narration embourbée dans le lisier d'une enquête qui progresse lentement. Enquête menée par l'agent « secret » français Karakozian (Kara pour les intimes) au caractère parfois explosif, d'origine arménienne comme son créateur. Jusqu'au visionnement d'une vidéo qui, contribue à accélérer le rythme du récit et freiner l'assassin au plus vite.

Le premier fils a pour thème la vengeance. Celle de Karakozian pour l'assassinat d'un de ses collègues. Mais surtout celle d'un vieillard qui une vingtaine d'années plus tôt a fait le serment de venger la mort de son petit-fils dans des circonstances politiques explosives :

« Douze personnes en tout, dans six pays différents. Sous le nom, le motif, comme une sentence. Tireur. Commando. [...] Depuis quinze ans ! Quinze ans d'une vengeance au moins aussi cruelle que le crime initial. Organisée avec le même froid calcul. Exécutée avec la même inhumanité. Une perversion que l'horreur du premier crime ne pourra jamais excuser. »

Quant à la recherche de la vérité, elle dépend du niveau d'implication et de collaboration des services impliqués :

« Dans le service fautif, ceux qui ont fauté feront tout pour que ça ne se sache pas, et ceux du même service qui n'ont pas fauté feront tout pour régler le problème sans que ça se sache et que le scandale devienne public. Et si un autre service est impliqué, il agira de même: régler le problème en évitant que la vérité éclate. »

L'histoire comporte de très nombreux rebondissements. La chute finale est à l'image même des caractéristiques des services d'espionnage, quoiqu'aux deux tiers du roman, j'avais déjà un doute sur l'identification du tireur embusqué, mais pas sur sa véritable identité. le tout, serti de belles descriptions de lieux mettant en évidence la qualité de la plume de l'auteur :

Saint-Pierre-et-Miquelon :

« Miquelon est un papillon, une Guadeloupe amaigrie égarée dans l'Atlantique Nord. Saint-Pierre n'est qu'un caillou sans forme particulière. Une tortue amputée, peut-être. À la rigueur, un gros poiscaille la gueule ouverte. Avec une digue pour langue et quelques écailles multicolores sous le ventre, là où la ville s'est construite. »

L'Oise normande :

« du côté du val des rivières, des étangs et des bois. Des vaches paisibles et des chevaux joueurs. En haut de Saint-Samson, dès la sortie du village, commence l'autre Oise des vastes plaines venteuses, celle du plateau picard. »

L'église de Gerberoy dans les Hauts-de-France :

« Ils atteignent la petite église, perchée en haut d'une raide volée de marches usées par des milliers de pèlerins. Une ancienne collégiale. Quelques artifices gothiques sur une rude et sobre base romane. Une haute nef unique couverte d'une charpente en coque de navire inversée, un transept saillant et un choeur à chevet plat flanqué de deux petites chapelles. Un lieu millénaire et froid. Silencieux. Témoin des injustices et des grandeurs de l'Église avec ses strapontins à bascule en bois sculpté au nom des nobles et des bourgeois, de chaque côté de l'autel, et son sol en dalles froides usées par les génuflexions repentantes des petites âmes. »

Paris :

« Paris est ce que les politiques ont fait d'elle. Une capitale tremplin pour de mégalomaniaques ambitions et dont on néglige la gestion. Une ville sale qu'on enlaidit de travaux incohérents et un plan de circulation irrationnel et chaotique. Une cité où on a réussi à créer des embouteillages de vélos et où, quand toutes les voitures seront électriques, elles s'enliseront quand même dans d'inextricables encombrements qu'aucun policier ne viendra tenter de réguler. Une politique d'exaspération qui condamne la ville à l'asphyxie. »

Un baume sur le contexte géopolitique du drame qui repose sur une affaire de « trafiquant d'affaires libanais qui organise une milice avec des fonds privés américains pour pousser ses pions et ceux de son sponsor dans le chaos du Proche-Orient. Pour faire échouer des négociations de paix officieuses et maintenir un état de guerre politiquement et économiquement profitable à beaucoup de monde. » :

« ... la mort en direct d'un enfant dont l'image va révulser les opinions publiques. La moitié du monde pense que c'est un crime israélien, l'autre moitié que c'est un crime palestinien [pour] que le monde entier ne veuille plus de cette paix et que le Proche-Orient tombe dans le chaos de l'intifada et de sa répression. »

Roy Braverman nous fournit clairement les explications qui relèvent des faits historiques dont il s'est inspiré. À savoir les suites immédiates de la fusillade du 30 septembre 2000 à Gaza et ses conséquences sur la scène internationale à partir de renseignements « glaçants de cynisme et de cruauté » :

« le second sommet pour la paix au Proche-Orient, à Camp David, réunissant Bill Clinton, Ehud Barak et Yasser Arafat, conséquence ultime des prometteurs accords d'Oslo, a tourné au fiasco. Déjà s'engagent en secret d'autres négociations organisées en sous-main par la France. [...] Une poignée de militaires factieux israéliens réunis sous le nom de code ‘' Jamais ‘' d'un côté, et un commando extrémiste du Hamas, baptisé ‘' Notre Terre ‘', sous contrôle direct de la Syrie, de l'autre. Ces deux ennemis jurés décident d'organiser une action militaire pour saborder les négociations de paix à Paris. [...] Il est négocié que la petite victime serait palestinienne, tout simplement parce qu'il est calculé que la réaction de l'opinion mondiale et de la communauté palestinienne serait plus large et plus violente que celle que pourrait provoquer la mort d'un enfant israélien. Dans un tel cas, la réaction aurait été militaire de la part d'Israël. Violente et brutale, mais encadrée. Or le but recherché par les deux parties n'était pas de provoquer une réaction militaire, mais bien l'embrasement incontrôlable des opinions publiques de la région et du reste du monde. »

Pour atténuer l'horreur de la situation, l'auteur accorde quelques pauses gastronomiques comme celles auxquelles est convié Karakozian par Duvauchel, son directeur :

« ...c'est un peu juste pour la Poule au Pot qui ferme à cinq heures. Pied de Cochon alors, lui est ouvert toute la nuit. Tous ces événements m'ont donné faim. Os à moelle à la crème d'ail et Tentation de saint Antoine [...] Queue, oreilles, groin et pieds de cochon panés, sauce béarnaise et frites maison... »

Ou au Train bleu de la gare de Lyon : « Mousse de pigeon et foie gras de canard en feuilleté aux épices, sandre à la matelote aux cèpes et au lard rôti, et soufflé à la châtaigne rafraîchie d'un sorbet à l'orange. »

Il y glisse aussi quelques touches d'humour avec cette déclaration de Duvauchel à propos du métier d'agent secret :

« Karakozian, nous sommes mieux placés que quiconque pour savoir qu'aucun auteur au monde ne pourra imaginer toutes les turpitudes qui font notre quotidien. »

Et cette référence bibliographique amusante :

« Obadia demande juste la possibilité de brancher son portable pour le recharger et Gabriel lui désigne une prise près des étagères de la bibliothèque. Elle glisse son téléphone entre un Stephen King et un Ian Manook... »

Le premier fils, ce sixième thriller signé Roy Braverman s'apprécie mieux de chapitre en chapitre. L'auteur a cru bon d'ajouter en épilogue des notes sur ce qu'il est advenu de chacun des personnages impliqués dans cette enquête. Fermant probablement la porte à une suite.

Il faut lire et relire le dernier paragraphe de cette conclusion qui, à partir d'un exemple anodin illustre comment un conflit meurtrier peut y trouver bêtement ses origines avec cet « homme en sueur, assoiffé [qui] gravit la colline, suivi de son chien. » Jusqu'à une cabane où « on y vend de la limonade ». le boutiquier qui « le regarde venir, une main sur son chat qui ronronne sur le comptoir, un oeil sur le chien de l'étranger qui s'approche. » le scénario inimaginable d'une terrible vengeance s'enclenche.

Des mouches qui vibrionnent, le chat « comme tout bon chat qui se respecte » qui « leur bondit dessus pour jouer ». le chien « croyant à une attaque contre son bon maître » qui « broie le chat d'un claquement de ses crocs ». le boutiquier qui « brandit un bâton et fracasse le crâne de ce maudit chien qui vient de tuer son chat. Hurlant de fureur, le voyageur, voyant son chien mort, arme son fusil et tire sur le boutiquier qui s'enfuit pour revenir avec ceux de sa famille qui coursent le voyageur et le lapident à mort. de loin, l'enfant qui guettait le retour de son père court avertir sa famille qu'il a vu les autres le tuer. La famille déboule et décime l'autre famille sauf une femme qui a le temps de courir rameuter son village. »

Je vous laisse découvrir la suite des pires raisons pour justifier une vengeance « comme socle de toutes nos perversions ».

Lors d'une réimpression, il faudra corriger, à la page 102, l'année du décès de Franco qui est mort en 1975 et non en 1977.

Au Québec, vous pouvez commander et récupérer votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site

Merci aux éditions Hugo pour le service de presse.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Quand j'ai vu arrivé le dernier Roy Braverman je me suis tout de suite dit « punaise ce pavé », je ne sais pas pourquoi je ne m'attendais pas à un si gros livre. Pourtant les précédents livres de l'auteur faisaient tous plus de 350 pages et même le dernier Pasakukoo, près de 415. Mais je ne m'explique pas pourquoi, le premier fils m'a paru si épais. Peut-être parce qu'il est plus volumineux que les livres que j'ai eu entre les mains dernièrement. Mais tout cela n'a pas d'importance parce que maintenant que je l'ai lu, j'ai trouvé que ces 400 pages sont passées trop vite tellement il est passionnant et se lit presque d'une traite. Bref vous l'aurez compris j'ai adoré ce polar différent de ce que l'auteur m'a donné à lire jusqu'ici.
Mais alors que nous raconte « le premier fils«
En 2022, trois enfants sont abattus par des snipers en Argentine, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Marseille. Très vite, il apparaît que les grands-pères des victimes ont en commun un passé militant le premier dans les factions libanaises au Proche-Orient, le deuxième comme armurier de l'ETA basque et le dernier au sein de la mouvance palestinienne. Chargé de l'enquête, l'agent Karakozian va devoir remonter le cours de l'histoire pour tenter de résoudre ces enquêtes piégeuses.
Avec le premier fils, vous allez décortiquer le processus de vengeance. Et vous allez être servis et surpris. Car ici rien n'est laissé au hasard. Tout est impeccablement agencé. Tout est millimétré. Et Roy Braverman nous entraine, avec ses protagonistes, là où il le souhaite.
Il faut dire qu'il y en a un paquet de protagonistes même si on en perd quelques-uns durant cette folle histoire. Oui, Roy n'hésite pas à dézinguer ses personnages si ça s'impose dans son récit. Et là vu le contexte, ça déverrouille. Il faut dire qu'avec tous ses trafiquants d'armes, tous ces mecs qui se font du blé avec les conflits armés en tout genre où des victimes innocentes y laisse leur peau….
Là où il est fort c'est qu'effectivement ils sont pléthores les personnages de ce polar mais toujours on s'y retrouve. On ne se mélange pas les pinceaux avec tous les acteurs de cette fresque incroyable. On va particulièrement s'attacher à Karakozian dit Kara un agent secret des services français quelque peu insubordonné et un brin querelleur et aussi et sa comparse argentine, l'officier de police Maria Mendoza, elle aussi ayant son compte à soi et qui ne s'en laisse pas compter. Ces deux-là sont brillants, vifs et s'ont fait pour s'entendre.
Bref on va les suivre dans des enquêtes retorses, où ils vont être amener à mettre leur vie en danger. le scénario que nous a concocté notre auteur est dingue, digne des meilleurs films hollywoodiens. Tom Cruise n'a qu'à bien se tenir… Kara notre agent français d'origine arménienne n'a rien à lui envier. Vous voulez de l'action, des rebondissements vous allez être servi.
De plus notre auteur nous fait revivre par flashbacks interposés les moments clés de la grande Histoire, dans des zones du globe où les intérêts politiques, stratégiques ou financiers des puissants sont au-dessus des lois, et où les tenant et les aboutissants de cette histoire ont pris forme.
Tout ici est parfaitement agencé. Notre auteur déroule son récit avec brio. On est totalement pris dans l'intrigue, les intrigues. C'est super bien mené.
De plus la plume de l'auteur est fluide, je dirai même qu'elle a pris en intensité. Une intensité qui sert l'intrigue où la tension monte crescendo
Ce que j'ai trouvé sympa aussi c'est que l'auteur s'amuse avec nous lecteur, les derniers mots du chapitre précédent servent de titre au chapitre suivant…
Bravo monsieur Braverman, beau boulot. Vous nous avez fait vivre là une histoire folle et à n'en pas douter vous êtes un conteur hors pair.
Bref je vous recommande très chaudement cet excellent thriller international maitrisé de bout en bout. Vous deviez, comme moi, être emportés.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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