L'Heure des femmes

J'entrais tout juste dans la vie professionnelle en 68 et, comme bon nombre de mes collègues, ami(e)s, j'ai activement participé à revendiquer l'accès aux droits des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendaient. Ménie Grégoire en a été à sa manière une espèce de figure de proue grâce à son droit d'antenne. Je ne saurai trop remercier sa petite fille d'en avoir fait le personnage marquant de son roman.
La condition féminine est loin d'être facile sur tous les points du globe, tout est constamment à remettre sur le métier et il est bon de s'en souvenir de temps en temps.

Un roman qui entremêle les destins de femmes, avec pour fil conducteur Menie Grégoire, grande figure de la radio dans les années 70, qui a permis une libération de la parole sur la condition des femmes.
J'ai trouvé passionnant de découvrir l'histoire de Menie Grégoire, dont je n'avais jamais entendu parler avant cette lecture. J'ai aimé sa force de caractère, son franc-parler, son implication, presque viscérale, pour écouter et aider toutes ces femmes, parfois dans des situations désespérées.
Pour nous la faire découvrir, Adèle Bréau utilise trois personnages : Mireille et sa soeur, qui se débattent en cette année 1968 dans leur vie de femme. Et Esther, en 2021, qui se voit confier la mission de regrouper des informations sur Menie Grégoire afin d'en faire un article.
Si j'ai aimé découvrir la vie de cette grande dame, paradoxalement j'ai eu du mal à accrocher à la forme du roman. Les personnages féminins présentés sont en effet surtout là pour faire valoir l'engagement de Menie Grégoire auprès de la cause de la femme dans ces années 60/70, et j'ai trouvé cela un peu dommage, car cela donne un côté un peu "artificiel" à la narration, casse le naturel pourtant insufflé dans les chapitres consacrés à Menie.
Cela reste tout de même une bonne lecture et un bel hommage d'Adèle Bréau à sa grand-mère, qui m'a permis de découvrir un grand nom de la radio et de l'engagement dans l'évolution de la condition de la femme, dont malheureusement on oublie parfois, à l'heure actuelle, les combats.

"Il est 15h06, vous êtes sur RTL, allo Menie"

Bienvenue dans la France des sixties et des seventies, ces années qui ont vu tant de bouleversements dans la société française.

Dans ce roman nous rencontrons tout d'abord Menie Grégoire, grande voix et "dame de coeur" de la radio RTL pendant de nombreuses années.
Mais c'est aussi l'histoire de Mireille, mère de famille nombreuse, de Suzanne, sa soeur dont le destin s'illustre dans ces années un peu folles, et aussi celui d'Esther, jeune femme moderne qui va partir sur les traces de Menie Grégoire en 2022.

Toutes ces histoires s'entremelent pour n'en faire plus qu'une et donner ce tout, infiniment romancé. Vous l'aurez compris, il ne s'agit pas là d'une biographie de Menie Grégoire mais bien d'un roman. Les prénoms de ses filles ont été changé, l'histoire "imaginée" librement par Adèle Breau, sa petite fille.

L'idée était de nous livrer un peu de sa grand mère, de cette grande dame qu'elle a du partager avec ces inconnus qui la reconnaissaient, mais surtout de nous permettre d'imaginer et de comprendre l'influence de celle-ci et de ses émissions radio sur la vie des femmes dans les années 70.

Place de la femme dans la société, droits, sexualité, IVG et contraception font partie des thèmes phares abordés, et que la bataille pour inscrire ce droit à l'IVG dans la constitution fait toujours débat, et que le chemin reste bien souvent compliqué lorsque certaines femmes veulent en user.

J'ai beaucoup apprécié les extraits des lettres reçues par Menie qui sont mises en avant au fil des pages. J'ai aimé découvrir en partie son personnage que je connaissais très peu finalement. J'ai beaucoup aimé les histoires de Mireille et Suzanne.

J'ai par contre beaucoup moins accroché au personnage d'Esther, la journaliste qui mène l'enquête sur Menie en 2022 et qui est empêtrée dans des violences conjugales. Je trouve que son personnage n'apporte pas grand chose de plus, les liens entre les narrations des 3 autres personnages se faisant assez naturellement.

J'ai apprécié ma lecture, même si je me suis un peu sentie prise par des injonctions du type "les femmes doivent travailler et profiter de tous ces droits acquis et ne pas rester au foyer avec les enfants". le plus important au final soit que chaque femme puisse trouver dans notre société ce qui lui correspond, et vivre sans avoir à subir de limites dues au fait d'être née femme. Mais pour cela on le sait, il reste encore bien du chemin à parcourir pour y arriver...

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs U 2024 (site : www.u-culture.fr)

« L'heure des femmes » m'a permis de découvrir Ménie Grégoire car ce n'est pas une personnalité de ma génération. Adèle Bréau brosse un portrait très touchant sur sa grand-mère qu'on appelait à l'époque La Dame de coeur.
Une femme admirable qui a osé parler à la radio RTL de la vie sexuelle et sentimentale des femmes. En tant que femme elle comprenait très bien les angoisses et les problèmes de couple des femmes qui lui écrivaient.

Au fil des années elle a su faire évoluer les mentalités malgré les obstacles qui se sont dressés devant elle (réticences des maris, censure...). Une très belle découverte.

🌸 Mon avis :

Dernière lecture du prix des lecteurs U, et j'ai beaucoup aimé !

Dans cette histoire, nous suivons plusieurs femmes à des temporalités différentes :

En 1967, Menie qui se lance dans la radio pour parler de sujets importants pour les femmes (Avortement, émancipation, plaisir, pillule, travail …).
Mireille, femme au foyer qui va petit à petit s'émanciper grâce à ses écoutes radio.
Sa soeur, Suzanne, va devoir apprendre à aller mieux et comprendre qu'elle peut faire de grandes choses même si elle n'est pas mariée grâce au soutien de Menie.
Et pour finir, en 2021, Esther qui va retracer les pas de Menie dans un livre et surtout apprendre à parler des violences conjugales qu'elle a subies.

Des destins se croisent dans l'entraide, des moments importants dans le droit des femmes mais aussi révoltants. Ce livre évoque tous les sujets liés aux femmes et l'évolution des pensées. Surtout, nous suivons une femme qui a pu être assez « libre » pour parler à la radio de sujets tabous ! Qui a permis à de nombreuses femmes de prendre les choses en main et de s'émanciper.

Je n'ai pas mis 5 étoiles car il y a quelques passages qui m'ont paru long. J'aurai aimé plus d'échanges radio. L'autrice nous en a proposé quelques uns, d'autres exemples auraient enrichi la diversité des problèmes touchant les femmes.

Menie GREGOIRE a réellement existé et a animé à la radio de RTL Allô, Menie de 1967 à 1982, elle est aussi la grand-mère de l'autrice. Adèle, nous offre une lecture mêlant fiction et réalité et ça fonctionne !

Une belle lecture avec des sujets forts et percutants qui nous montrent que pendant des années les femmes se sont battues et se battent encore. Cette émission a libéré la parole des femmes et a contribué à une prise de conscience individuelle et collective… Je recommande !

💫 1967 la radio RTL décide d'évoluer dans ses programmes et décide de donner la parole à une femme Menie qui approche de la cinquantaine.
Son souhait est de libérer la parole des femmes en général mais aussi des hommes.Forte de son succès elle va réussir à briser les tabous sur de la condition de la femme de sa place dans le couple la famille et la sexualité .
Une nouvelle aire arrive avec tous les bouleversements auxquels personne ne s'attendait.
Ester documentaliste nous permet ce retour en arrière avec son enquête des plus réalistes.

💫 Je suis heureuse d'avoir découvert cette histoire autobiographique de la grand-mère d'Adèle Bréau en audio.
Les narrations ont permis de donner beaucoup plus d'intensité aux dialogues et aux histoires vécues par ces personnages.
Bien entendu j'ai beaucoup entendu ma mère ou ma grand-mère et d'autres femmes de mon entourage nous raconter leur jeunesse similaire.Les difficultés rencontrées lors d'échanges avec leur mère,les non-dits la pudeur,la honte parfois.
Mais aussi certaines d'entre elles ont refusé cette soumission à la gente masculine et se sont confrontées à bien des difficultés mais n'ont jamais baissé les bras afin d'avoir un avenir plus serein et plus épanoui.
Leur but acquérir une autonomie,ne plus dépendre d'un homme et être maître de leur destin et de leur corps.
Une belle leçon de vie des femmes combattantes des femmes fortes,des femmes inspirantes.

Adele Breau revient sur l'histoire de sa grand-mère Menie Grégoire qui a animé une émission de radio dans les années 60 et a participé à l'élan d'émancipation des femmes.

Mon avis:
C'est un livre touchant, intéressant et passionnant.
Adele Breau raconte cette histoire de manière romancé et au travers d'autres personnages qui font que l'on ne peut qu'être embarqué dans ce tourbillon de révolution féminine.

15h, c'est l'heure des femmes, quand elles ont fini leurs tâches ménagères, que les enfants sont à l'école ou font la sieste, le moment où elles repassent tout en écoutant la radio. 15h, c'est l'heure de l'émission de Menie Grégoire sur RTL. Et elles ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous quotidien. On est en 1967, mai 68 n'est pas encore passé par là. La condition des femmes est loin de ce que l'on connaît aujourd'hui, même s'il y a encore et toujours des combats à mener.
Mireille a enchaîné les grossesses. Elle a 6 enfants, de 11 ans au nouveau-né. Elle n'en peut plus. Elle aimerait que cela s'arrête. Mais tous les soirs son mari se soulage sans son avis. A ce rythme, elle va mourir. La contraception n'est pas au goût du jour, ni la question du plaisir féminin ou de l'éducation sexuelle. Des sujets que Menie aborde dans ses émissions et qui font parfois bondir certains esprits. Mais le succès de Menie prouve bien que ce qu'elle fait est utile. Elle a du caractère et ne se laisse pas faire par cette société patriarcale.
En parallèle de l'histoire de Menie et de ses émissions de radio salvatrices pour les femmes, il y a plusieurs histoires de femmes « ordinaires » qui illustrent son propos. 50 ans plus tard, Esther écrit un livre sur Menie Grégoire et se plonge dans ses archives. Son regard éclaire les avancés et les régressions de la condition féminine. A noter que Menie est la grand-mère d'Adèle Bréau.
C'est un livre très romanesque, avec de beaux portraits de femmes et qui apporte une réflexion intéressante. Si je n'ai pas accroché à l'écriture au début, je me suis attachée par la suite aux personnages et je n'ai pu lâcher le roman avant la fin. Une lecture parfaite pour cet été !
Il est lauréat du Prix Maison de la Presse 2023.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..

Je découvre Adèle BREAU dans un registre nouveau et c'est une réussite ! Ella si retranscrire le chemin parcouru par Menie Grégoire qui a grandement contribuer à l'amélioration de la condition de la femme en France. le plaisir féminin est un sujet complexe, évoqué dans ce livre avec douceur et pudeur. Un livre qui ne s'oublie pas.

Adèle Bréau nous offre les ondes radiophoniques de sa grand-mère Menie Grégoire. Pionnière de toutes les questions que les femmes se posaient entre les années 60-70.
«Dame de coeur», Menie répondait à ses auditrices avec honnêteté et compassion. Bréau mélange des extraits réels de la vie exaltante de son héroïne avec le portrait inventé d'autres femmes influencées par l'aura de cette grande dame de la radio. Une lecture agréable pour en savoir plus sur cette époque. Avec ce roman, nous nous rendons compte que bien des frontières ont été franchies par les femmes, mais que pour certaines de nos semblables la route est encore longue et semée d'écueils.