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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ménie Grégoire a guidé un grand nombre de femmes sur la voie de l'émancipation et de la connaissance de leurs corps. Une femme n'est pas juste bonne à faire des enfants et à subir les assauts de son mari. Elle peut aussi travailler, conduire, prendre une contraception, prendre du plaisir... En plaçant cette figure radiophonique au coeur de son roman, Adèle Bréau nous parle des femmes et de leur force à faire bouger les choses, à provoquer des avancées sociétales. Ce roman m'a sorti de ma zone de confort car il ressemble bien peu à ce que je lis habituellement. Pourtant j'ai apprécié rencontrer Ménie, Suzanne, Mireille, Esther et à imaginer ces milliers de femmes qui grâce à la "dame de coeur" ont compris qu'elles n'étaient pas seules et qu'elles avaient aussi leur mot à dire.
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Un livre un peu différent de ce que nous propose habituellement l'auteure. Même si on y retrouve sa plume et certains des sujets qu'elle affectionne.
Adèle Bréau revient ici sur le parcours de Ménie Grégoire (sa grand-mère) et ses heures de gloire à la radio qui ont contribué à libérer la parole des femmes, à une époque pas si lointaine que cela finalement . Des sujets qui font encore sens aujourd'hui, même si on mesure le chemin parcouru.
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Je vais vous faire un retour à la normande, c'est à dire du j'ai aimé et il m'a manqué.

Dans ce roman j'ai aimé que soit mis en avant la condition des femmes dans les années 60-70. Étant née en 1989 il est difficile de se rendre compte des avancées et de la chance que nous avons aujourd'hui. du fait que nous possédons plus de connaissance sur le corps humain, qu'il y a beaucoup moins de tabou de discussion et surtout que nous ne sommes plus dépendantes d'un mari.

J'ai aimé le parallèle avec Esther, qui effectuera des recherches sur Menie Grégoire, et nous en apprendra plus grâce à cela. L'alternance entre les temporalité est très fluide.

Ce livre mérite d'être mis en avant, car cette femme mérite d'être connue par les générations plus jeunes.

Maintenant j'ai eu du mal au début avec les temporalité pour savoir qui était qui, je me mélangeait un peu les pinceaux avec les soeurs et j'avais du mal à comprendre le lien.
J'ai eu du mal avec le personnage de Menie, je l'ai trouvé froide, distante avec sa famille, un peu faites ce que je dis mais pas ce que je fais.
Dans le roman on dirai qu'elle porte plus d'attention à ses auditrices qu'à sa famille.

Les descriptions vestimentaires m'ont également dérangée, beaucoup de révisions sur ses tenues courtes, moulantes, talons très hauts, le fait qu'elle se remaquille, pour moi cela n'avait pas sa place et était trop appuyé.

J'aurai voulu plus de lettres d'auditrices, connaître ses émotions vrai et non ce qu'elle montre aux autres.

Je crois que j'ai du mal avec les livres historiques basés sur des faits réels mais romancés, la frontière entre les deux est trop infime et j'ai besoin de connaître le vrai du faux.
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Je ne connaissais absolument pas Menie Gregoire et je passais à côté de quelque chose. Car ce qu'elle a fait pour les femmes et pour les médias méritent d'être connus. D'une certaine façon toutes les émissions de radio de libre antenne lui doivent un peu quelque chose. Appeler, confier son histoire et peut-être raccrocher avec des solutions ou au moins le soulagement d'avoir partagé son problème. Un petit effet thérapeutique garanti. Ce livre retrace donc l'histoire de Ménie Gregoire, avec ses hauts et ses bas, ses réussites et ses moments de doutes. L'auteure y mêle les faits historiques de l'époque et mélange aussi avec d'autres récits plus anciens ou d'autres plus récents. Ainsi les différentes époques se font écho avec leurs différences et ce qui n'a pas changé ou qui a pris une forme différente. C'est donc un bon moment de lecture même si j'ai parfois trouvé ça un peu long.
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Une belle découverte, une belle rencontre. Je ne connaissais Menie Gregoire jusqu'à aujourd'hui, que je décrirais comme un sacré bout de femme avant-gardiste. de 1967 à 1982, elle a animé une émission radio qui donnait la parole à travers un appel anonyme à des femmes issues de tous les milieux ( rural, citadin, de différentes catégories sociales) afin d'exprimer leur inquiétude, leur désarroi, leur innocence face à leurs couples, à la sexualité…
Menie va faire évoluer les mentalités, « éduquer » des jeunes filles en osant parler de contraception, d'avortement, en criant haut et fort que chaque femme est maître de son corps, de ses choix et a le droit de dire non. Elle sera adorée, adulée par une partie des français,critiquée, détestée par l'autre partie. Mais malgré tout, elle continuera son combat grâce à toutes les lettres reçues quotidiennement, grâce au soutien indéfectible de son mari Roger qui mettra sa carrière politique de côté car Menie « dérange » parfois, souvent même.
À travers les lettres que sa grand mère a gardé, à travers plusieurs personnages dont le parcours est différent, et différentes temporalités, Adèle Breau rend un bel hommage à sa grand-mère en la faisant revivre et en nous faisant comprendre que le combat de Menie est toujours d'actualité et qu'elle existe encore à travers diverses associations.
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C'est le troisième roman de l'auteure que je lis et une nouvelle fois je suis happée par l'histoire et l'écriture d'Adèle Bréau, d'autant plus que ce roman est totalement personnel puisqu'elle y rend un bel hommage à Menie Grégoire qui n'est autre que sa grand-mère.

Je me souviens parfaitement de Menie Gregoire et de ma propre grand-mère paternelle qui ne manquait jamais de l'écouter. C'était son moment, en hiver c'est au coin de sa cheminée qu'elle était en totale osmose avec Menie et les femmes qui osaient s'exprimer, en été, elle se mettait dans son transat au bout du jardin, la radio à côté d'elle en sourdine et sale temps pour qui aurait osé la déranger.

Dans ce roman l'auteure nous dresse le portrait de quatre femmes, nous sommes en 1968 avec Mireille et Suzanne, elles sont soeurs. Mireille est mariée et allaite son sixième enfant, elle est épuisée, Lucien son mari partira travailler comme d'habitude et la laissera seule gérer la maison et les enfants, elle ne s'en sort pas, les deux derniers se suivent, elle enchaîne les tétées, les couches, elle est au bord de l'implosion, Mireille ne veut plus d'enfants, elle aimerait avoir un peu de temps pour elle, juste pour souffler. Suzanne, sa soeur est un peu plus libre, elle travaille et sort avec Robert qui lui promet monts et merveilles et qui détale lorsque Suzanne l'informe qu'elle est enceinte.

En 2021 nous faisons la connaissance d'Esther, elle est démolie par son histoire d'amour avec Pietro qui la battait, elle tente de se reconstruire mais c'est compliqué. Son amie Katell lui propose un job, faire un tri dans les archives qui concernent Menie Grégoire afin de rédiger un bel article sur le féminisme et sur une femme qui a fait bouger les mentalités. Vous l'avez compris, La quatrième femme c'est tout naturellement Menie, elle est le fil conducteur qui relie toutes ces femmes qu'Adèle Breau nous décrit dans son roman.

ALORS MENIE S'ÉTAIT RÉSOLUE À FROISSER LES HUIT FEUILLETS QU'ELLE AVAIT POURTANT ÉCRITS ET RÉÉCRITS ET S'ÉTAIT LANCÉE, SANS RESPIRER, COMME LORSQU'ELLE SAUTAIT AUTREFOIS DANS LA RIVIÈRE DE PLASSARD, PARCE QU'ELLE SAVAIT QUE L'EAU SERAIT GELÉE MAIS QUE C'ÉTAIT LE SEUL MOYEN D'Y ENTRER AVANT DE S'HABITUER À LA MORSURE.

L'auteure nous dresse un très beau portrait de sa grand-mère, de ses premiers pas à RTL, de son succès qui ne cesse de croître et de toutes les auditrices dont elle est désormais la cheffe de file. Menie tente de concilier difficilement vie publique et vie privée. Elle devient vite incontournable faisant partie du PAF dans les années 70 où les femmes n'ont pas encore totalement trouvé une vraie liberté.

Pilule, avortement, travail, droits, voilà ce qui préoccupe la majorité et Menie n'hésite pas à distiller de nombreux conseils afin d'améliorer le quotidien de ces femmes qui souffrent toujours et encore du patriarcat. Menie est une femme libre qui fait fi des convenances, elle se jette à corps perdu dans son travail et dans cette bataille du féminisme dont elle ne peut plus sortir, quitte à parfois se perdre et en oublier sa famille.

Avec ce roman, je découvre que Menie a subi beaucoup de désagréments par la gent masculine mais aussi par les femmes, elle a été montrée du doigt, chahutée, c'était parfois violent, c'est un morceau de l'histoire que je ne connaissais pas, elle n'a pas lâché, c'est une femme courageuse et pleine de convictions.

Quel beau roman, j'ai beaucoup aimé découvrir des pans de vie de Menie qui était quand même une sacrée femme, à l'époque il fallait oser et elle l'a fait. Elle a certainement aidé des millions de femmes et peut-être même sauvé certaines. J'ai eu énormément d'empathie pour Mireille qui subit à longueur de temps et qui rêve d'autre chose. J'ai été surprise par sa résilience et j'ai commencé à respirer quand je me suis rendu compte que sa condition allait s'améliorer. Il en va de même pour Suzanne qui va s'en sortir et changer radicalement de vie. Les deux soeurs savent que l'artisan de ces changements se nomme Menie Grégoire.

Enfin il faut souligner le destin d'Esther qui, en 2021, est quand même mieux lotie que ses consoeurs du siècle précédent question droits de la femme, pourtant elle vit un cauchemar et c'est encore Menie, malgré son décès depuis 7 ans, sera l'élément déclencheur et va lui donner la force de se reconstruire. Un très bon roman que je conseille et qui rend hommage à des femmes formidables qui, à leur manière, on fait avancer la condition féminine, on ne peut que les admirer !

ELLE QUI AIMAIT TANT LES RIVIÈRES, OUI JE CROIS QU'ELLE A LANCÉ LE PREMIER CAILLOU QUI A CONTINUÉ DE REBONDIR ENSUITE, INLASSABLEMENT, DE FEMME EN FEMME, DE MÈRE EN FILLE, DE SOEUR EN SOEUR.


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Fin des années 70, à l'approche de la cinquantaine, Menie Grégoire est recrutée par RTL et déboule sur les ondes avec son émission « Allô Menie », elle donnera la parole aux auditeurs et surtout aux auditrices. le succès sera fulgurant et ce seront des milliers de courriers et ensuite d'appels que recevra la « dame de coeur ». Les sujets seront divers et variés : la sexualité, le corps, la contraception, les abus, la famille, la place de la femme dans le couple et dans la société comme un individu à part entière, une révolution ! En bien ou en mal, les confidences et les conseils bouleverseront les pensées des unes et des autres. Mais l'autrice ne se contente pas de retranscrire une biographie de sa grand-mère, la forme fictionnelle lui permet d'ajouter des personnages comme les deux soeurs, Mireille et Suzanne, loin de la vie parisienne et mondaine, la première enchaine les grossesses et ne sait comment arrêter ces maternités qui la mettent en danger, la deuxième, femme de ménage chez une riche famille, est loin d'être préparée aux « choses » de l'amour… Autre personnage, autre époque, Esther Khan, autrice, jeune femme d'aujourd'hui, une amie éditrice lui demande de mener l'enquête sur Menie Gregoire, pour la publication d'un ouvrage… Adèle Bréau amène de manière ingénieuse à mettre en comparaison, les deux époques, les progrès et les replis, sans jugement aucun, ce roman pose un constat et des réflexions. Menie Grégoire a fait partie de ces figures qui ont posé une pierre à l'édifice de la liberté et d'indépendance des femmes, certes le combat n'est pas gagné pour toutes, partout et pour tout mais certaines batailles ont été conquises. Internet, regorge de retranscriptions sur « la dame de coeur », n'hésitez pas à pousser votre curiosité pour en connaître davantage
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Dans ce roman qui alterne biographie romancée de Ménie Grégoire et histoire de deux femmes très caractéristiques de leur époque, Adèle Bréau dresse un véritable hommage à sa grand-mère qui a permis à des milliers de femmes de s'exprimer ou de se reconnaitre dans les témoignages radiodiffusés.

Dans la France des années 60, d'avant la pilule, les familles nombreuses étaient souvent la règle, la méconnaissance des mécanismes de la reproduction, les injonctions religieuses voire médicales et l'interdiction des contraceptifs ne rendaient pas la vie facile.

En ouvrant l'antenne à la parole, RTL a permis l'accès aux informations, la libération de la parole, et par suite les premières avancées concrètes telles que l'autorisation de la commercialisation de la pilule (même si elle était parfois difficile à obtenir), la libération des femmes qui découvraient (!) que la soumission au mari n'tait pas une règle absolue ...

Pionnière de la libération féminine, de l'évocation des brutalités conjugales, de l'inceste, de l'homosexualité,  Ménie Grégoire s'est dévouée aux autres à la cinquantaine sans se soucier de l'impact de son émission sur sa propre famille.

Elle a tenu l'antenne pendant 15 ans, l'après midi sur RTE, à l'heure des femmes.

Je ne 'ai jamais écoutée ... On ne captait pas RTL dans ma province ! 

J'ai beaucoup apprécié    ce roman, même s'il montre que les acquis peuvent toujours disparaitre et que la vigilance doit rester de mise. Les anciennes 'habitudes' ne sont jamais loin de revenir 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Adèle Bréau est la petite-fille d'une figure – ou plus exactement d'une voix – mythique de la station RTL, Menie Grégoire, qui dans les années 60 a animé tous les après-midis, à l'heure de la sieste des enfants, une émission entièrement dédiée aux femmes. C'est cette histoire qu'Adèle Bréau met en scène sous forme romanesque. Elle entremêle le destin de quatre femmes : sa grand-mère, Menie Grégoire, deux soeurs auditrices de l'émission, Mireille et Suzanne, et enfin, à l'époque actuelle, Esther, une jeune documentariste à la vie compliquée qui se retrouve chargée de chercher un maximum d'informations sur Menie Grégoire pour la publication d'un livre à venir. J'avoue que je ne connaissais Menie Grégoire que de nom. J'ai découvert avec un certain effarement la vie des femmes dans les années 60 soumises à un régime patriarcal écrasant. Mireille n'en peut plus de toutes ses grossesses dues à une contraception inexistante. Les femmes, très rares, qui avaient accès à la pilule préféraient aller la chercher dans les pharmacies d'autres villes pour ne pas subir de reproches. Suzanne, comme beaucoup de jeunes femmes de l'époque, ne connaît rien à la sexualité et croit son amant sur parole quand il lui dit qu'il va faire attention. L'avortement était illégal et très dangereux. L'émission de Menie Grégoire a permis de faire avancer les choses. Tout ça m'a beaucoup intéressée. En revanche, j'ai regretté certaines longueurs et je n'ai pas réussi à apprécier Menie Grégoire. Cette bourgeoise qui d'un côté a fait beaucoup pour l'émancipation des femmes était aussi une femme très superficielle aimant les apparences (elle accepte un peu de chirurgie esthétique quand elle devient célèbre), les fêtes, l'argent…Je l'aurais imaginée plus simple. Je reconnais tout ce qu'elle a apporté aux femmes et à la société en général mais je n'arrive pas à la voir comme un modèle.
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Superbe livre sur les années 60 70.
L'histoire de la création de l'émission de radio de Menie Grégoire mais surtout tous ce qu'elle a apporté .
Mais aussi connaître les conditions des femmes durant ces années et surtout comprendre la chance que nous avons .
Ici on entre dans le vif du sujet dès les premiers chapitres la plume de l'auteure est vraiment belle et direct.
De plus les passages des lettres des femmes de l'époque qui ont écrit à Menie est un vrai plus dans ce livre .
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