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EAN : 9782377590223
412 pages
In Octavo (31/10/2019)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Septembre 1756 : l'Europe est prête à s'embraser. La France, la Prusse, l'Angleterre, l'Autriche et la Russie sarment pour s'affronter sur terre comme sur mer. La guerre menace de s'étendre aux colonies d'Amérique du Nord, des Caraïbes et des Indes... Hubert-Louis de la Ferrière est un jeune lieutenant de vénerie au service du roi Louis XV. Il va rapidement se trouver au centre dune affaire de vol d'importants documents diplomatiques liés au renversement des allianc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Stéphane Breyer s'est distingué en fondant en 2010 le label L'Encelade spécialisé dans la musique baroque. le nom de ce label est hérité du bosquet éponyme du parc du Château de Versailles… qui est le titre du huitième chapitre de son premier roman …dont le chapitre suivant est « un air de flute ».

Fin connaisseur des siècles où la France dominait le monde grâce à sa puissance militaire et son influence culturelle, l'auteur débute son roman par la victoire de Fontenoy le 11 mai 1745 et déroule son intrigue sous le règne de Louis XV, à l'automne 1756, au début de la Guerre de sept ans (cinq ans avant que Nicolas le Floch, le héros de Jean-François Parot, entre en scène).

Cette intrigue nous plonge dans les arcanes de l'espionnage et les secrets de politique étrangère dans un contexte de renversement des alliances, de rapprochement avec l'Autriche conclu ultérieurement par le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette. Si l'on se souvient que Voltaire vécut à la cour de Prusse de 1750 à 1753, on imagine les réseaux d'influence que le despote éclairé tissait à Paris et Versailles en avançant dans l'ombre des philosophes et on soupçonne vite l'adversaire que « le Daguet », Hubert-Louis de la Ferrière, affronte au long de ces quatre cent pages passionnantes et instructives.

J'ai beaucoup apprécié ce livre que m'a adressé In Octavo, à l'occasion de la Masse Critique romanesque. Roman initiatique, roman de jeunesse car pouvant être mis entre toutes les mains, le Daguet est bâti sur une intrigue solide, illustrée par des personnages attachants, variés et parfois héroïques, que les chasses royales entrainent dans des épisodes qui nous dévoilent la capitale en ce milieu du XVIII siècle. La conclusion annonce une suite au Canada que je suis impatient de découvrir.

Hubert-Louis de la Ferrière, Nicolas le Floch et Victor Dauterive (héros de la série de Jean-Christophe Portes), voici trois « mousquetaires » précieux pour nous enseigner la fin de l'ancien régime et la Révolution.
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Avec « le daguet », Stéphane Breyer renoue avec le roman de cape et d'épée. Ouvert sur l'espionnage et l'action, le roman se déploie dans un cadre historique : la France de Louis XV. L'intrigue rappelle les aventures de Nicolas le Floch, le héros de Jean François Parot, voire les écrits d'Alexandre Dumas, ou de Paul Féval. Hubert-Louis de la Ferrière, lieutenant de vénerie, organise les chasses de Louis XV. Missionné par le roi, il est chargé de récupérer d'importants documents diplomatiques, volés et enjeu de marchandages. Le voilà plongé dans le monde de l'espionnage, sa vie est menacée, les meurtres se suivent… 1756, la France, la Prusse, l'Angleterre, l'Autriche et la Russie préparent la guerre, les alliances se nouent, les ennemis sont partout.
Les affaires du royaume s'imposent à la cour de Versailles, où la noblesse est versée dans l'intrigue, la futilité, les fêtes …Hubert-Louis de la Ferrière entraine le lecteur à Versailles, Paris, Fontainebleau.
La bataille de Fontenoy qui s'est livrée en 1745 permet un début de roman efficace et rythmé. Le père du héros est tué dans une charge de cavalerie. Hubert-Louis de la Ferrière est orphelin , il est adopté par un ami, noble proche du pouvoir. Si le prologue explique la situation personnelle du héros, il est extérieur à l'intrigue.
Le déroulement de l'histoire maintient l'intérêt à la lecture. Les discussions entre les personnages sont néanmoins quelque peu redondantes, les développements de la vie quotidienne parfois nombreux. La toile de fond historique reste esquissée, les prémices d'une guerre imminente ne sont pas précisées. L'incise sur la situation en Amérique du nord, où les Français et Anglais se disputent les premiers territoires coloniaux, fait contraste, mais la fin du roman lui donne sens.
La tradition du roman de cape et d'épée est maintenue. Hubert-Louis de la Ferrière est un héros jeune, courageux, loyal, il attire les jeunes femmes de la cour. Un duel règle un affront, mais le contraint à l'exil. Une suite est attendue.
Merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux Editions In Octavo. La présentation de l'ouvrage est réussie et la lecture facilitée par un papier agréable au toucher et une typographie aérée (quelques coquilles demeurent néanmoins).





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Voilà un roman historique frais, agréable à lire, vif et alerte comme on n'en fait plus.
Certes il pourrait lui être reproché un certain nombre de défauts : redites, style parfois hésitant…mais cela n'est pas important. L'intrigue est simple mais pas simpliste, le héros sympathique, innocent, peu informé des usages du monde dans lequel il est amené à graviter, mais loin d'être idiot. Je me suis retrouvé par instants lorsque je lisais les romans d'aventures de Dumas ou de Jules Verne. Un retour à ma jeunesse loin d'être désagréable !
Henri-Louis de la Ferrière, vicomte, jeune lieutenant de vénerie à Versailles sous Louis XV, est choisi à son insu, sur recommandation de son bien-aimé tuteur, pour une étrange mission secrète : retrouver des documents diplomatiques d'une haute importance volés au Ministère. Cornaqué par des jumelles aussi belles qu'audacieuses, il va découvrir peu à peu les arcanes de la diplomatie parallèle où espions autrichiens, italiens, prussiens, anglais se côtoient et le monde interlope qui la peuple. Notre vicomte apprend vite et, de Versailles à Paris en passant par Fontainebleau et Saint-Germain, il accomplira brillamment sa mission malgré les meurtres atroces perpétrés pour l'en dissuader.
Stéphane Breyer décrit minutieusement l'époque et signe là un premier livre initiatique qui appelle une suite des aventures du vicomte intrépide… dans la Belle Province peut-être...

Je remercie Masse critique, Babelio et "In octavo Editions" de m'avoir offert le plaisir de lire ce livre qui peut plaire dès l'adolescence.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
— Sus aux Anglais, ne les laissons pas se réorganiser. Chargeons pour rejoindre les nôtres !

L'attaque était la seule solution pour éviter l’encerclement et la capture. Il lança son régiment face à l'infanterie ennemie. La ligne adverse qui s'allongeait devant lui n’avait pas été encore ébranlée par le feu de l'artillerie. Les Anglais avaient eu le temps de se regrouper et présentaient une masse brillante de fusils et de baïonnettes acérées. Le choc promettait d’être violent. D’un geste rapide de la main, il se saisit de la croix qu'il gardait dans la poche de sa veste et la serra un instant comme pour prier pour ceux qui allaient tomber. Puis, il piqua Alouette des deux éperons et lança ses troupes au grand galop sur la plaine vide. Les chevaux écumaient et leur transpiration laissait de longues traces blanchâtres de sel sur leur robe. Leurs sabots frappaient la plaine avec tant de vigueur que la terre résonnait. Le vicomte et ses hommes étaient maintenant à portée des fusils ennemis. L'officier anglais attendit le dernier moment pour ordonner le tir. Alors que les deux troupes étaient à une quinzaine de toises l'une de l'autre et que le choc promettait d'être d'une violence terrible, la salve de mousqueterie partit.

Le vicomte vida les étriers. .. Il entendit au loin les tambours de Lowendhal qui sonnaient enfin la charge, marquant leur engagement imminent dans la bataille. Il pensa à Alouette qui continuait sa course vers l'ennemi, et à son fils qu'il ne reverrait jamais.
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En quittant les lieux, Le Roy fit une courte halte en passant devant Hubert-Louis.
- J'ai fort apprécié cette matinée, Ferrière. Votre père m'a servi fîdèlement sous l’uniforme et s’en est parti trop tôt. Je suis sûr que vous suivrez son exemple dans votre office. Le royaume a besoin de jeunes hommes tels que vous. La chasse que vous menez vous-même est périlleuse mais je sais que vous serez à la hauteur de la confiance que nous vous portons.

Le Roy, après un petit signe de tête, fit virer son cheval d'une main habile et partit au petit galop suivi de ses gardes. Le tonnerre l'eût touché, l'effet sur Hubert-Louis eût été de même. Il avait bien aperçu le Roy lors de précédentes parties, mais jamais le souverain ne l'avait gratifîé d'une parole ou même d'un regard. Tous les spectateurs de la scène, muets, se demandaient bien qui était ce jeune homme que le souverain avait honoré de cette façon. Ceux qui avaient assisté à la scène du salut que lui avait lancé Athénaïs de Mortemart étaient encore plus perplexes. Hubert-Louis, quant à lui, ne sachant que faire, était resté figé et sans voix. Ce fut Athénaïs qui le tira de sa stupeur.
- Me raccompagnerez-vous à ma voiture, vicomte ?
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Nous avons fixé un prix pour les scalps des guerriers, et un pour les femmes et les enfants.

— Mais qu’est-ce qu’un scalp, marquis ?

Il s'agit de la touffe de cheveux au sommet du crane qui est prélevé avec la peau au moyen d'une excision pratiquée au couteau.

— S'agit-il d'une pratique indienne ?

— D'après ce que m'a raconté un coureur des bois qui nous a rendu visite récemment, il semble que quelques tribus aient pratiqué ce type de mutilation sur les cadavres, mais sans jamais être systématique. Ce sont nous, Européens, qui l'avons répandu avec notre système de prime.

— Est-ce cela les bienfaits de la civilisation ?

— Laissons cette question aux philosopes et concentrons-nous sur les missions que nous assigne notre majesté.
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Mais connaissez-vous le contenu de ces documents dérobés au ministère ?

— Je peux maintenant vous l’avouer vicomte. Afin de sceller définitivement l'alliance entre les deux royaumes, il s’agissait d'une convention visant à organiser une union entre un fils de la famille de France et une des filles de Marie-Thérèse.

— Tous ces morts pour un mariage royal...

— .. .qui changerait la face de l’Europe.
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Fichtre, voilà un bien grand nom porté par une bien petite personne.
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