Breyten Breytenbach, né le 16 septembre 1939 à Bonnievale, province du Cap, est un poète, écrivain, dramaturge, peintre et aquarelliste sud-africain d'origine et citoyen français, qui écrit tant dans sa langue maternelle (l'afrikaans) qu'en anglais.
«
Feu froid » (j'ignorais que « les flammes dites froides se stabilisent autour de 500 °C, contre plus de 3 000 °C pour les feux classiques »), traduit de afrikaans, est un recueil de poèmes, suivi d'une « Lettre inédite de l'auteur à ses lecteurs français (1er mars 1983) ».
J'avais choisi ce livre pour continuer à découvrir l'oeuvre de cet homme qui a connu la prison (politique), de ce rebelle pas très connu et aussi parce qu'il est édité par une maison que j'admire tout particulièrement.
C'est une poésie à la fois simple et engagée, labourant l'âme que nous découvrons ici. Comme l'écrit
Bernard Noël dans sa préface de 1976 (« B. comme légalité ») « l'importance de la poésie de
Breyten Breytenbach est, me semble-t-il, dans cette volonté d'être au monde. D'être présent. […] Écrire est ainsi sous la loi d'un jeu double, non pour servir la duplicité mais pour défaire son propre pouvoir en le questionnant de l'intérieur, car écrire consiste à représenter assez vivement pour qu'on oublie sa vue, puis à faire que cet oubli soit un manque assez vif pour nous pousser à retrouver la vue ».
Dans le tout premier poème (« Menace des malades »), dédié à lui-même, l'auteur nous propose un autoportrait où il nous exhorte d'être indulgents, car il est « inoffensif » :
« Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous présenter à
Breyten Breytenbach l'homme maigre au chandail vert ; il est pieux et presse et martèle sa tête oblongue pour vous fabriquer un poème comme par exemple : [...] ».
Il y aurait beaucoup à dire sur B. B , mais le mieux est encore de le lire. Un auteur à découvrir, sans aucun doute !