Le trait et les couleurs de la couverture de cette BD exercent sur moi une drôle de fascination. On dirait des morts vivants, ou des rescapés des camps, je ne sais pas trop, mais le titre avec les embruns et l'iode qu'il charrie ne va pas du tout avec l'atmosphère de ce dessin. A force de tourner autour, j'ai donc fini par l'emprunter.
Et l'histoire tient bien des deux. le décor, c'est bien le mythique phare d'
Ar Men, avec ses tempêtes tout aussi mythiques et ses vagues plus grandes que l'imagination. Et l'histoire, c'est la seconde guerre mondiale, les Allemands sur le mur de l'Atlantique, la surveillance des convois et les attaques des ennemis.
Huis clos iodé qui n'est pas sans rappeler [Le Silence de la mer] de Vercors, cette bande dessinée est oppressante. On sait que la catastrophe arrivera, comme dans toute tragédie qui se respecte, mais on ne sait pas quelle forme elle prendra. Un moment de lecture assez angoissant, qui m'a fait sortir de ma zone de confort en terme de graphisme, mais que j'ai apprécié malgré (ou à cause de) l'inconfort qu'il procure.