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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l'évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d'habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l'isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l'arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.


Tout le livre repose sur l'attachant portrait d'une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l'avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d'en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?


S'inspirant de son vécu d'émigrée russe en Allemagne, l'auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d'une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d'une catastrophe nucléaire. le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« Comment allez-vous ? Pour ma part, je vais bien, même si je remarque que je n'ai plus 82 ans... »
Baba Dounia affiche au moins 10 années de plus au compteur.
Quant au compteur Geiger, il s'affole à son approche.

Elle fait partie de ces gens qui vivaient près de Tchernobyl avant la catastrophe, qui ont dû s'exiler en ville dans des logements minables, et qui ont choisi de revenir dans leur maison, en 'zone de la mort'. Elle a une poignée de voisins - des irréductibles, comme elle -, son jardin où prospèrent fruits & légumes, et des animaux. Au moins, là, elle ne mourra ni de faim ni d'ennui.
La vie s'écoule paisiblement, même si elle ne voit plus ses enfants. Son fils, installé aux Etats-Unis, reste 'discret' ; mais sa fille lui écrit beaucoup d'Allemagne : 'Son rôle de fille lui tient à coeur, et elle a besoin que je lui dise qu'elle s'occupe bien de moi.'

Ce roman nous parle de vieillesse avec une tendre justesse et beaucoup d'humour.
Lucide, intelligente, vive et généreuse, Baba Dounia ne s'en laisse pas conter, porte pas mal de monde sur ses épaules aussi frêles que solides.
Franche & directe, elle sait aussi faire preuve de diplomatie et de douceur.

Ni niaiserie ni complaisance dans ce récit, contrairement à beaucoup de romans sur les personnes âgées.
Merci à l'auteur et à sa formidable Baba Dounia de m'avoir amusée et émue à ce point.

D'Alina Bronsky, j'avais aimé 'Cuisine tatare et descendance'.
Et j'adore les couvertures de ces deux romans (Actes Sud).
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Baba Dounia est une vieille femme. Chassée de sa maison quelques jours après l'explosion d'un réacteur à Tchernobyl, elle a choisi de revenir y vivre trente ans après la catastrophe, faute de mieux de l'autre côté de la frontière qui délimite la zone d'exclusion. Quelque uns ont fait un choix similaire, et le village survit. Certes la maladie et la mort rôdent, mais en attendant il n'y a qu'ici que Baba Dounia sait pouvoir vivre.
Son choix est donc le bon, elle saura en tout cas vous en convaincre !

Très bon moment de lecture en compagnie de cette Babouchka futée, punchy et tendre.



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J'avais adoré « Cuisine tatare et descendance » et c'est avec beaucoup d'envie que j'ai entamé ce dernier amour, je n'ai pas été déçue ! Alina Bronsky est hyper douée pour créer des personnages de petite vieille dure à cuire qui emportent l'adhésion, l'affection et font autant sourire que fondre. Baba Dounia fait partie de ces perdantes magnifiques à la dignité impeccable. Quand on a évacué son petit village, beaucoup de temps s'était déjà écoulé depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle est partie néanmoins, puis est revenue, parce que c'est chez elle ! Elle voulait sa maison, c'est tout. Pas suicidaire pour un sou, elle mène une vie toute de travail en respect total de la nature, et elle est parfaitement consciente du paradoxe. Mais ce n'est pas parce que les hommes ont tout bousillé qu'elle va refuser les dons de la nature, ça ne se fait pas, point. D'abord solitaire, elle a vu quelques éclopés revenir (ou venir, sans y avoir habité auparavant) la rejoindre dans ce village encore contaminé, et ils y vivent à la sueur de leur front. Mais un évènement va en perturber la (relative) tranquillité… Chronique villageoise aux accents postapo, ce roman se pare d'humour pour dénoncer avec force et pertinence la stupidité humaine.
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Ne pas oublier cette immense catastrophe nucléaire que fût Tchernobyl!
A travers le personnage de Baba Dounia, Aline Bronsky nous rappelle les désastres de cette explosion sur l'environnement, l'humanité.

Baba Dounia, vieillarde de plus de 82 ans, a été exilée de son village Tchernovo lors de l'accident nucléaire.
Elle décide d'y retourner pour y mourir. Elle n'est pas seule : son défunt mari et quelques naufragés qui l'ont rejointe. Rien ne l'effraie. Oui elle cultive un petit lopin de terre pour se nourrir, oui elle cueille les baies environnantes, même le coq de sa voisine passe dans son assiette. Et oui "elle émet autant de radiations que sa terre ".

Dans ce contexte dramatique, Baba Dounia apporte de la légèreté. Ses répliques sont cinglantes avec une touche d'humour. Sa philosophie de la vie "je n'ai pas l'habitude de faire faire des tours et des détours à mes pensées, j'ai toujours été droite d'esprit ", sa résilience " j'aime cette terre, mais parfois, je suis contente que mes enfants ne vivent plus ici" sont peut-être son élixir de jeunesse.

Baba Dounia fait honneur à la nature, à cette terre qui l'a toujours nourri: "c'est un sacrilège de refuser les dons de la nature ".

Alors oui vous l'aurez compris qui est son dernier amour !
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Il y a plusieurs décennies, les habitants du village de Tchernovo ont été évacués, après la catastrophe nucléaire de la centrale voisine. Après avoir fini d'élever ses enfants ailleurs, et alors que ceux ci ont fait leur vie à l'étranger, Baba Dounia est revenue, estimant que de toute façon, il ne lui reste pas beaucoup d'années à vivre. Elle n'a été que la première, et le petit groupe hétéroclite vit des potagers, dont quelques scientifiques en visite emmènent régulièrement des légumes dans des boîtes à échantillons , et des quelques provisions ramenées parfois de la ville. Cahin-caha, la vie s'écoule tranquillement, Baba Dounia cultive ses concombres et rêve de sa petite fille, qui grandit en Allemagne, ne parle pas sa langue et qu'elle n'a jamais vue, quand l'arrivée d'un homme et de sa toute jeune fille dans ce village où la terre même est dangereuse bouleverse l'équilibre. La difficulté de la vie pour ces personnages, plus ou moins oubliés des autorités, n'est jamais dissimulée, mais il n'y aucun misérabilisme dans la pensée de la vieille dame, même quand elle parle de la vie difficile qu'elle a connue, la partie la plus dure n'étant finalement pas celle de la zone de la mort!
J'ai beaucoup aimé ce court roman, partagé entre la tendresse de l'autrice pour ses personnages et une plume sans pitié pour la société, tellement aimé que je vais sûrement aller voir ce qu'elle a écrit d'autre!
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Et quand je pense que j'ai hésité à choisir ce livre et cela parce que j'avais vu qu'il s'agissait de Tchernobyl …
C'est un grand bonheur ce roman, jusqu'à la dernière ligne. On regrette d'être arrivé à la page 150 aussi rapidement. Mais pourquoi donc cet enthousiasme ?
- D'abord à cause du personnage de Baba qui vit aussi bien avec les vivants que les morts, elle est si attachante dans sa simplicité et son naturel. Son ancien métier d'aide soignante lui a permis de se faire une idée assez précise de la nature humaine : ni trop idéalisée ni trop pessimiste.
Elle a un sens de la répartie à toute épreuve, et cela parce qu'elle n'a plus peur de rien puisqu'elle est une morte en sursis depuis si longtemps.
Comme elle parle assez régulièrement à Yégor son mari mort depuis un certain temps, Elle nous fait aussi connaître la vie avant l'explosion de la centrale nucléaire. On retrouve, alors, les hommes russes alcooliques violents et de bien mauvais pères. Mais aussi le plaisir de vivre dans un petit village avec la nature accueillante et nourricière autour de chaque maison.
- Les autres habitants du village sont tous des zombies rescapés de la catastrophe de Tchernobyl mais ils préfèrent mourir là que loin de chez eux dans des villes peu accueillantes et dans des immeubles vétustes.
- le village va se souder autour d'un meurtre d'un homme qui avait décidé pour se venger de sa femme de venir dans ce village y faire mourir sa petite fille.
- Notre Baba va y tenir un rôle important mais son vrai soucis c'est de réussir à lire la lettre que sa petite fille Laura lui a envoyée. Comme Baba ne lit que le russe elle ne peut même pas deviner en quelle langue est écrite cette lettre.
Évidemment je ne peux divulgâcher tous les ressorts de l'intrigue romanesque mais ce roman est si bien agencé que cela contribue au plaisir de la lecture.
Je suis ravie de participer avec ce roman au mois de novembre de la littérature allemande comme l'avait suggéré Eva, car ce livre tout en légèreté et humour tranche complètement avec ce que je reproche aux auteurs allemands. Je les trouve souvent trop didactiques et un peu lourds. Si, ici, le sujet reste tragique le caractère de Baba Dounia qui nous permet de sourire souvent le rend pourtant beaucoup plus proche de nous.
Lien : http://luocine.fr/?p=11094
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L'histoire se passe environ trente ans après la catastrophe de Tchernobyl.
Dans ce récit il y a de la nostalgie pour le temps d'avant, quand la vie grouillait dans ce qui est devenu la zone d'exclusion, quand les petits-enfants venaient passer les trois mois d'été chez leur grands-parents.
Baba Dounia est revenue vivre dans sa maison à Tchernovo, après l'explosion de la centrale nucléaire, "après le réacteur" comme elle dit. À son grand âge elle n'a que faire des radiations. Autour d'elle, d'autres sont revenus, telle Maria qui vit dans le souvenir de son défunt mari, enjolivant sans en avoir conscience ce qu'elle se rappelle de son affreuse vie conjugale, ou encore Petrov, rongé par le cancer mais qui ne veut pas cultiver son jardin car tout est contaminé. Un comble ! Mais aussi Sidorov, les Gavrilov, Lenotchka, tous ces gens revenus là où ils se sentent chez eux. Même Yegor, le défunt mari de Baba Dounia est là, pour lui faire la conversation.

Il y a dans la narration de Baba Dounia un souffle facétieux qui rend les choses joyeuses alors qu'on est après et sur le lieu de la pire catastrophe nucléaire que l'humanité ait connu.
C'est beau parce que l'individualisme n'existe pas à cet endroit. Il n'y a la place que pour la solidarité, la générosité, la convivialité, l'amitié. La vie dans ce qu'elle a d'essentiel. Donc tout va pour le mieux chez les irradiés, jusqu'à un grain de sable qui vient gripper les rouages de ces vies heureuses.

J'ai aimé ce roman qui nous parle de ceux qui sont revenus vivre chez eux, dans cette zone polluée par l'atome pour des siècles, en dépit de toute sécurité, où les morts cohabitent avec les vivants, humains comme animaux. J'ai adoré cette façon de parler de la mort, des morts, des radiations et du danger, avec cette pointe d'humour permanente. Comme si, bah… c'était rien quoi !

J'ai trouvé ce livre étonnant, tant l'histoire qui s'y déroule est farfelue et drôle. Baba Dounia est une espèce d'électron libre, totalement fantaisiste et pourtant d'une grande sagesse, au service d'un récit exquis (et attention !.. Je n'utilise jamais le mot exquis, c'est dire si ça l'est...).
C'est une tranche de vie, ponctuée de souvenirs. Dounia a des réflexions intéressantes, un peu désabusées et justes sur la vie, sur sa vie, et parfois j'ai eu l'impression qu'elle parlait de ma vie. Sans doute parce que sa vision de la vie pourrait s'appliquer à toutes les femmes. Ah oui vraiment, j'ai aimé ce roman d'Alina Bronsky, née russe, devenue allemande et qui donc écrit en allemand sur le pays de ses origines.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Je découvre Alina Bronsky avec « Le dernier amour de Baba Dounia ». Une quatrième de couverture qui donne envie, et qui finalement ne rend pas hommage à l'ouvrage.
Dans un décor peu commun (la campagne trente ans après une catastrophe nucléaire), nous rencontrons des personnages attachants, simples, dont le principal, Baba Dounia, va nous faire partager son quotidien. Ces anti-héros, dont la moyenne d'âge doit tourner autour des 80 ans, forment une petite (toute petite) communauté qui va se révéler sous un jour nouveau suite à l'arrivée de deux résidents particuliers.
Très bien écrit, plein d'humour, une histoire très bien menée, captivante, avec des notes de suspense, des réflexions pertinentes sur des sujets actuels…
Ce court roman est une pépite, qu'il faut absolument découvrir !
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Lecture coup de coeur, le dernier amour de Baba Dounia d'Alina Bronsky. Quelques années après la catastrophe de Tchernobyl, ils sont quelques uns à revenir s'installer dans un village aux abords de la centrale. Des personnages hauts en couleurs, attachants et drôles malgré le sujet. Et une Mama Dounia forte, emblématique, un très beau portrait de femme.
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