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Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l'évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d'habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l'isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l'arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.


Tout le livre repose sur l'attachant portrait d'une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l'avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d'en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?


S'inspirant de son vécu d'émigrée russe en Allemagne, l'auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d'une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d'une catastrophe nucléaire. le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Personne n'a oublié la terrible catastrophe nucléaire de Tchernobyl, cela fera bientôt, dans quelques jours, 35 ans, le 26 avril 1986. Un village devenu complètement abandonné. Mais quelques temps plus tard, certains y sont revenus clandestinement. Comme Baba Dounia, une grand-mère nonagénaire, veuve et solitaire. Elle est revenue pour vieillir en paix. Mais elle n'est pas seule, et tous ses voisins et voisines font de même. Sa fille Irina, qui vit en Allemagne, voudrait bien que sa mère renonce à vivre là-bas.
C'est tout un village qui vit en autarcie, on en oublierai presque que tout est contaminé. Ils vivent tous avec une certaine légèreté. Mais un homme et sa fille vont bouleversé toute cette petite communauté...
Ce roman où j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début m'a carrément happé. L'autrice, Alina Bronsky, est née en Russie en 1978. Elle a grandi dans la région de l'Oural et vit maintenant en Allemagne. Sa plume est agréable, réaliste et incisive sur un thème difficile à aborder.
Je ne peux que vous le conseiller.
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« Comment allez-vous ? Pour ma part, je vais bien, même si je remarque que je n'ai plus 82 ans... »
Baba Dounia affiche au moins 10 années de plus au compteur.
Quant au compteur Geiger, il s'affole à son approche.

Elle fait partie de ces gens qui vivaient près de Tchernobyl avant la catastrophe, qui ont dû s'exiler en ville dans des logements minables, et qui ont choisi de revenir dans leur maison, en 'zone de la mort'. Elle a une poignée de voisins - des irréductibles, comme elle -, son jardin où prospèrent fruits & légumes, et des animaux. Au moins, là, elle ne mourra ni de faim ni d'ennui.
La vie s'écoule paisiblement, même si elle ne voit plus ses enfants. Son fils, installé aux Etats-Unis, reste 'discret' ; mais sa fille lui écrit beaucoup d'Allemagne : 'Son rôle de fille lui tient à coeur, et elle a besoin que je lui dise qu'elle s'occupe bien de moi.'

Ce roman nous parle de vieillesse avec une tendre justesse et beaucoup d'humour.
Lucide, intelligente, vive et généreuse, Baba Dounia ne s'en laisse pas conter, porte pas mal de monde sur ses épaules aussi frêles que solides.
Franche & directe, elle sait aussi faire preuve de diplomatie et de douceur.

Ni niaiserie ni complaisance dans ce récit, contrairement à beaucoup de romans sur les personnes âgées.
Merci à l'auteur et à sa formidable Baba Dounia de m'avoir amusée et émue à ce point.

D'Alina Bronsky, j'avais aimé 'Cuisine tatare et descendance'.
Et j'adore les couvertures de ces deux romans (Actes Sud).
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J'ai retrouvé dans ce court roman la plume incisive et ironique que j'avais tant apprécié dans « cuisine Tatare et descendance ». Baba Dounia retourne pour ses vieux jours vivre dans son village natal irradié et inhabité depuis la catastrophe de Tchernobyl. Elle est rejoint par une petite communauté de vieillards avec qui elle vit en quasi autarcie. Mais l'arrivée d'un père et de sa petite fille va bouleverser la vie du village et de ses habitants...j'ai aimé partager ces quelques jours en compagnie de Dounia, personnage haut en couleur, d'une grande sagesse et d'une grande force. C'est un beau roman sur l'amitié et sur l'attachement à ses racines. Une chouette lecture !
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Baba Dounia est une singulière petite bonne femme d'un mètre cinquante qui a décidé de revenir vivre dans sa maison à Tchernovo après la catastrophe nucléaire et de cultiver son potager. Elle n'a plus 70 ans depuis longtemps et ce ne sont pas quelques biologistes ou même sa fille qui vit désormais en Allemagne qui vont l'en empêcher ! Baba a la simplicité des gens intelligents. Pas besoin d'artifice pour vivre ,juste des actes plein de bon sens qui s'imposent parce qu'ils correspondent à ses valeurs. Après son retour, d'autres villageois vont la rejoindre. Chacun dans le besoin de vivre en paix , tranquille. A Tchernovo le temps n'existe pas " nous reconstitutions ce que les gens font normalement. Personne n'attend rien de nous...nous imitons le quotidien comme les enfants jouant à la poupée ou à la marchande."
Les morts font partie du quotidien, certains les voit d'autres non....tout ce petit monde s'entend, s'entraide. Baba adule sa petite fille qu'elle ne connait pas,elle met de l'argent de côté pour elle,lui écrit...un jour un évènement vient perturber la tranquilité de ce village et Baba sera l'héroïne de ce drame.
C'est un roman qui aborde avec originalité le sujet de l'après Tchernobyl. L'ambiance y est presque folklorique. L'émotion est le moteur de l'histoire et pourtant toujours maîtrisée,intime car comme le dit Baba " si j'avais la larme facile,je n'aurais plus le temps de rien."
Si je n'ai pas cédé immédiatement au charme de ce roman, Alina Bronsky m'a finalement séduite avec ce personnage attachant.
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Baba Dounia est une vieille femme. Chassée de sa maison quelques jours après l'explosion d'un réacteur à Tchernobyl, elle a choisi de revenir y vivre trente ans après la catastrophe, faute de mieux de l'autre côté de la frontière qui délimite la zone d'exclusion. Quelque uns ont fait un choix similaire, et le village survit. Certes la maladie et la mort rôdent, mais en attendant il n'y a qu'ici que Baba Dounia sait pouvoir vivre.
Son choix est donc le bon, elle saura en tout cas vous en convaincre !

Très bon moment de lecture en compagnie de cette Babouchka futée, punchy et tendre.



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Au coeur de cette histoire, Baba Dounia, une vieille femme "qui n'a plus 82 ans "est, malgré elle, la référence voire la conscience du village de Tchernovo, repeuplé clandestinement par quelques irréductibles , après la catastrophe de Tchernobyl.
Ils sont moins de dix à habiter le village dans des conditions de total isolement, et forment une étrange communauté qui va devoir affronter, de façon collective, une épreuve inattendue.
L'histoire flirte un peu avec le fantastique puisque dans ce lieu, ou plutôt dans la tête de la vieille, les morts sont mêlés aux vivants.
Baba Dounia tient tellement à sa liberté qu'elle refuse de quitter sa maison, son jardin, cette nature exubérante mais sans doute vénéneuse au prix d'une coupure qui la fait tout de même souffrir avec son fils Alexeï, sa fille Irina et sa petite fille Laura, qu'elle ne rencontrera jamais.
Baba Dounia est très attachante, elle incarne résistance, liberté, courage, le tout agrémenté de fantaisie et de force vitale, dans un contexte très spécial encore hanté par la mort et la destruction.
Une belle histoire, une plume convaincante, je recommande!
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Un petit peu feel-good, un peu mélo, tendre et délicat, drôle et humain, à un joli petit livre qui fait un peu sourire et un peu pleurer.

Court et délicieux comme un petit chocolat un peu trop sucré

L'histoire d'une petite vieille, Baba Dounia, icône d'une sagesse rurale aujourd'hui disparue, vivant à Tchernovo, dans la zone d'exclusion post-catastrophe du réacteur
Lien : https://www.noid.ch/baba-dou..
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Elle ne rajeunit pas Baba Dounia. C'est vrai, comme elle le dit volontiers: "Je n'ai plus quatre-vingt deux ans.". Pourtant elle a été la première à revenir s'installer, seule, dans cette zone proche d'une centrale nucléaire qui a explosé,zone où  des scientifiques viennent juste effectuer des prélèvements.
Là, elle entretient des rapports épisodiques avec les quelques habitants qui l'ont suivie, l'instaurant presque malgré elle, personne référente de cette communauté qui n'en est pas vraiment une.
Par son optimisme, elle force l'admiration Baba Dounia et devient même , sans presque s'en rendre compte une personnalité connue au-delà des frontières.
Le contraste est saisissant entre ce qu'on attendrait d'une telle situation, dramatique au possible, et la manière, pleine de tendresse et d'humour dont la traite l'auteure, sans aucun pathos.
On aimerait bien ressembler à Baba Dounia quand on aura atteint son âge, sans forcément habiter au même endroit !
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J'avais adoré « Cuisine tatare et descendance » et c'est avec beaucoup d'envie que j'ai entamé ce dernier amour, je n'ai pas été déçue ! Alina Bronsky est hyper douée pour créer des personnages de petite vieille dure à cuire qui emportent l'adhésion, l'affection et font autant sourire que fondre. Baba Dounia fait partie de ces perdantes magnifiques à la dignité impeccable. Quand on a évacué son petit village, beaucoup de temps s'était déjà écoulé depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Elle est partie néanmoins, puis est revenue, parce que c'est chez elle ! Elle voulait sa maison, c'est tout. Pas suicidaire pour un sou, elle mène une vie toute de travail en respect total de la nature, et elle est parfaitement consciente du paradoxe. Mais ce n'est pas parce que les hommes ont tout bousillé qu'elle va refuser les dons de la nature, ça ne se fait pas, point. D'abord solitaire, elle a vu quelques éclopés revenir (ou venir, sans y avoir habité auparavant) la rejoindre dans ce village encore contaminé, et ils y vivent à la sueur de leur front. Mais un évènement va en perturber la (relative) tranquillité… Chronique villageoise aux accents postapo, ce roman se pare d'humour pour dénoncer avec force et pertinence la stupidité humaine.
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