Dan Brown fait partie de ces auteurs dont certains se plaisent à dire qu'il use et abuse des mêmes ficelles, encore et encore. A ces critiques faciles, je répondrai simplement : et alors ! Pourquoi changer une recette qui marche ? Ses lecteurs réclament des thrillers plus ou moins ésotériques servis par de nombreuses références symboliques ; ça tombe bien, c'est exactement ce qu'il leur fournit.
Quant à ceux et celles qui parlent d'abattage, permettez-moi dans ce cas de vous rire franchement au nez.
Dan Brown n'a signé aucun engagement à pondre un livre par an, au contraire, il prend son temps pour peaufiner ses intrigues. Entre son précédent roman,
Inferno, et
Origine, il s'est écoulé quatre ans.
Le hasard du calendrier a voulu que je lise ce roman, dont une grande partie de l'action se déroule à Barcelone et ses environs, alors que la Catalogne traverse une crise politique sans précédent. Je ne m'attarderai pas sur la question, ça regarde avant tout les Catalans et les Espagnols, il leur appartient de trouver un terrain d'entente.
Le choix de l'Espagne comme terrain de jeu pour cette nouvelle intrigue n'est pas un hasard, outre l'incroyable richesse architecturale de Barcelone (siège notamment de la fabuleuse et étonnante basilique de la Segrada Familia), c'est aussi un pays dans lequel la tradition chrétienne est fortement implantée à tous les niveaux décisionnels (jusqu'au coeur même du Palais Royal).
Et justement en se proposant de aux deux grandes questions existentielles qui sont d'une part « D'où venons-nous ? » et d'autre part « Où allons-nous ?« , l'auteur, par la voix d'Edmond Kirsch, oppose les visions religieuses (le créationnisme, encore défendu par les plus obscurantistes croyants, affirme que l'univers et l'humanité sont l'oeuvre de Dieu) et scientifiques (difficile aujourd'hui de remettre en question les théories de l'évolution démontrées par Darwin sans passer pour un sombre crétin). Vous l'aurez compris, entre ces deux visions mon coeur ne balance pas le moins du monde, je vote Darwin et ma sentence est irrévocable.
Comme d'habitude la lecture d'un roman de
Dan Brown est une expérience interactive, je me réfère régulièrement à Internet afin de voir de visu telle ou telle oeuvre (peinture, sculpture ou encore architecture). Mais aussi pour satisfaire ma curiosité quant à certains points abordés dans le roman.
Les fidèles de Robert Langdon ne seront pas dépaysés, une intrigue richement documentée, pleine de symboles divers et variés que notre professeur préféré se fera un plaisir de nous expliquer ; avec son lot de rebondissements (à ce titre la révélation finale m'a laissé sur le cul… j'étais loin de m'imaginer un tel retournement de situation).
Une fois de plus la sauce a pris, je me suis laissé embarquer sans chercher à polémiquer sur la véracité ou non de tous les éléments abordés dans le roman… Je ne considère pas les écrits de
Dan Brown comme parole d'évangile, c'est bel et bien une oeuvre de fiction que j'ai entre les mains, disons que ladite fiction est suffisamment réaliste pour être crédible.
A ce titre les réponses apportées par Edmond Kirsch à ces deux grandes questions existentielles me paraissent aussi crédibles que probables. Je n'en dirai toutefois pas davantage afin de laisser intact le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs.
J'espère bien retrouver Robert Langdon dans de futurs romans de l'auteur, si tel devait être le cas alors je serai fidèle au poste. Et si
Dan Brown venait à délaisser notre expert en décryptage symbolique, je le suivrais avec le même engouement (et un petit pincement au coeur, il faut bien l'avouer).
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