AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 227 notes
5
19 avis
4
15 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai beaucoup aimé la philosophie des auteurs qui nous présentent les pirates sous un autre angle. Ce sont presque les insoumis du XVIII ème siècle ! La vie sera courte mais elle se fera dans la liberté et il n'y a pas de prix, ni de compromis possible.

J'avoue que dans mon image, les pirates étaient principalement des voleurs de marchandises sans foi ni loi. Il est vrai que l'image de Jack Sparrow de « Pirates des Caraïbes » a un peu romantisé la fonction. Il n'y a qu'un pas pour nous les présenter comme de véritables héros, défenseur des libertés individuelles ! On peut souscrire ou pas mais la réflexion est toujours très intéressante. Bref, il faut aller au-delà des préjugés !

Au niveau du récit, il est d'une intelligence remarquable. On s'aperçoit qu'il y a des codes à respecter dans cette pseudo démocratie. Moi, j'avoue que je me suis laissé convaincre.
C'est absolument à découvrir pour l'intelligence du propos et une certaine originalité dans la mise en oeuvre.

Au niveau du graphisme, c'est véritablement royale avec une beauté des planches à tomber. L'utilisation de la couleur est également remarquable. C'est efficace et cela permet une lecture assez agréable. A noter une magnifique préface qui donne tout de suite envie.

Oui, je voterai bien pour la République du Crâne car elle n'est pas en marche et possède incontestablement de bonnes valeurs. Sinon, c'est un récit d'aventure comme je les aime avec une solide base historique. Vous aimerez aussi !
Commenter  J’apprécie          755
Ah, Les pirates !
Héros de mon enfance, bien avant ceux dotés de superpouvoirs intersidéraux.
Longtemps, dans la cour de notre maison à la configuration qui permettait tous les rêves, je me suis imaginé pourfendant les mers à bord d'un magnifique bateau, capitaine invulnérable,  bandeau sur l'oeil et sabre à la main. (Étant aquaphobe, je vous laisse imaginer le piètre pirate que j'aurais été).
J'ai retrouvé dans La République du crâne, l'album signé Brugeas et Toulhoat, tout l'esprit des lectures qui m'entrainaient dans de folles aventures fictives.
Des marins aux visages burinés par les vents, marqués par les combats, ivres de liberté.
Liberté éphémère, ils connaissent leur fin.
Morts en combattant ou condamnés à la pendaison par une justice expéditive.
Les auteurs ont su redonner leurs lettres de noblesse à ces hommes courageux, véritables Robin des mers, pourchassant l'anglais, le portugais ou l'espagnol pour vider les cales de leurs navires et s'en distribuer les richesses.
Ici, pas de coffre au trésor à enterrer sur une île déserte, seulement des hommes et des femmes aussi (il y en a de belles d'ailleurs sous le crayon magique de Toulhoat), revendiquant la liberté, l'égalité et la fraternité.
Luttant contre la soumission, l'exploitation et l'esclavagisme.
Chez ces gens-là, il y a un code d'honneur.
Bien sûr, il faut un Capitaine, ce sera Sylla, visage glabre, longs cheveux blonds, chemise blanche, presque trop beau pour la tâche, pourrait-on penser (Oui, le dessinateur casse le mythe, pas de longue barbe noire, de bandeau sur l'oeil, de perroquet sur l'épaule ou de jambe de bois), un guide, mais les décisions sont collégiales, tout le monde a son mot à dire et s'il faut, le Capitaine tranche.
Hissez le drapeau noir et embarquez à bord du Neptune,  vous y vivrez des moments incroyables aux côtés de marins audacieux et conquérants.
Commenter  J’apprécie          320
J'ai tout de suite été attirée par cet ouvrage au vu de sa couverture magnifique et de ce qui était inscrit sur la quatrième de couverture. Une histoire de pirates mais présenté•es sous un autre angle que celui des méchants sanguinaires sans foi ni loi, ça ne pouvait qu'être intéressant !

Nous sommes en 1718, aux Bahamas. le pirate Sylla, secondé par Olivier de Vannes et ses acolytes ainsi que leurs nouvelles recruent, s'emparent d'un navire portugais qui semble laissé à l'abandon... Seulement, à bord, se trouvent des anciens esclaves noir•es qui se sont mutiné•es et leur reine, Maryam. Les uns rêvent de liberté, tandis que l'autre, Maryam, souhaite prendre le pouvoir. Mais des intérêts communs vont les unir...

Le récit nous est raconté par les écrits d'Olivier de Vannes, qui retranscrit ce qui s'est passé, et nous suivons toute cette bande de pirates et cette reine qui est un personnage assez impressionnant. Aussi, le fait qu'une partie des personnages, soient noir•es et leur cheffe, une femme, change drastiquement par rapport aux habituelles histoires de pirates... Et ça fait du bien ! Même si les pirates ne sont pas noir•es pour une grande partie d'entre elleux - contrairement à celleux qui croient en leur reine Maryam -, il y en a aussi quelques uns parmi les pirates révolté•es contre l'ordre établi.

C'est également agréable qu'on nous dépeigne un autre point de vue sur les pirates : les personnes racisées et les femmes y ont leur place - bien que ce ne soit pas au goût de tout le monde pour ces dernières -, mais on s'éloigne aussi largement des clichés sur les pirates sanguinaires, comme je le disais plus haut. D'ailleurs, les auteurs documentent l'histoire de la piraterie au début et à la fin du livre.

C'est une bande dessinée que j'ai beaucoup aimée même si j'y ai trouvé quelques longueurs, à certains moments. Les illustrations sont très belles et l'intrigue est chouette ! de plus, la documentation fournie au sujet de la piraterie était vraiment enrichissante et permet de voir les pirates autrement !
Commenter  J’apprécie          292
Si “Pirates de Caraïbes” avait choisi l'aspect fantastique et rocambolesque des aventures de Pirates, la République du Crâne s'oriente plutôt vers l'aspect utopique, militant et idéaliste du mythe. On est aux alentours des années 1720, on vivra d'ailleurs la chute de la République des Corsaires de Nassau en 1718.

Le graphisme est assez classique, détaillé et judicieusement coloré. Les représentations maritimes, les ambiances de nuit, les angles de vue cinématographiques, tout cela contribue à nous offrir un grand spectacle romanesque.

Beaucoup de panache, c'est ce qui caractérise cette histoire, avec un éventail de personnages emblématiques, pétillants, extravagants, tout en jouant sur les clichés, l'ancienne esclave noire, toujours nue et impressionnante, mêlant érotisme et majesté, le beau pirate blond, aimant l'aspect spectaculaire et théâtral du métier, Olivier de Vannes, le narrateur, peut-être le seul à rester connecté aux réalités, et quelques autres tous très bien campés…

C'est vrai que les préoccupations des auteurs sont tournées sur une vision très actuelle des luttes pour la liberté, une vision anarchiste de style Zadiste. La caution historique, assez rigoureuse sur l'aspect géopolitique de l'époque, apporte un certain crédit aux élucubrations de nos héros, alors l'aspect idéaliste utopique passe très bien, c'est même ce qu'on a envie d'entendre, et ça fait du bien de vivre cette lutte pour la liberté. Personnellement, ce que j'aime dans les aventures historiques, c'est quand ça nous parle d'aujourd'hui par d'autres biais, celui de l'aventure, des clichés, du grand spectacle… pour en venir à quelques réflexions sur les systèmes politiques, la mondialisation, la colonisation, l'esclavage, la soumission, la république anarchiste, la lutte des classe…

Bref, j'ai adoré cet élan plein de panache.
Commenter  J’apprécie          170
Le début du 18e siècle verra la fin de la piraterie, indésirables ses "frères de la côte" sont impitoyablement chassés des mers. C'est ce qui arriva à Sylla, Olivier, Maryam et tous leurs compagnons.
A travers cette histoire nous vivons avec des héros charismatiques la fin de l'idéal du marin libre et républicain. Sylla, à la tignasse blonde, séduisant, beau parleur, piètre marin mais dont l'amour envers la mer et ses idéaux d'honneurs et de liberté sont indéfectibles. Olivier de Vannes, ancien officier de la marine française, pacifique, brillant stratège et grand marin qui a l'amour de son prochain et la plume agile. Maryam, la "reine pirate", ancienne esclave noire qui a su se libérer alors qu'elle était avec toute sa tribu à fond de cale, la vengeance dans la peau et un crédo "la fin justifie les moyens".

Un épais volume, 223 pages tout de même, mais qui se lit avec toute la passion que les auteurs ont su mettre dans ce récit de piraterie. Entre deux abordages, souvent sanglants, on s'imprègne de l'ambiance et la vie rude de ces marins qui élisaient leurs chefs, qui aimaient les procès, et pour qui la liberté et l'honneur n'étaient pas des vains mots. A travers ses pages, la fraternité de pirates ne ressemblent plus à une légende, elle prend vie et elle se termine aussi de manière particulièrement spectaculaire et sans retour possible. Dramatique.

J'aime beaucoup le trait de Toulhoat. Une encre très noire, très expressive qui donne de belles trognes aux personnages. Je m'aperçois qu'il sait tout aussi bien rendre les navires qui fendent les flots. de plus il sait jouer avec la colorisation pour rendre les ambiances, ni la nuit, ni les flammes, ni la luminosité de la mer des caraïbes ou des terres d'Afrique ne lui font peur!



Commenter  J’apprécie          120
Quand on lit une histoire de pirates, on retombe toujours un peu en enfance. Cette bd sent bon l'aventure et l'esprit de liberté. La présence d'une femme puissante dans ce milieu d'homme fait à mon avis la différence avec nombre de récit sur le sujet. J'y ai découvert certains côtés de la piraterie qui m'étaient totalement inconnus. le scénario est bien troussé pour que le lecteur soit constamment appâté et les dessins sont magnifiques. Bref, une bonne bd.
Commenter  J’apprécie          110
Une histoire de Pirates qui met au premier plan, non pas la recherche d'un trésor disparu, mais une quête que tout être humain devrait chérir plus que tout: celle de sa liberté.
J'ai beaucoup aimé la philosophie de cette histoire dont les bases sont posées par les mots des deux auteurs en préambule et par cette citation intemporelle de l'évêque brésilien, Helder Camara, sur la violence institutionnelle. le parallèle entre la lutte de ces pirates contre un monde dit "civilisé" qui opprime les plus faibles et la révolte des travailleurs pauvres de notre monde capitaliste dit "moderne", construit sur la destruction de la nature et de l'humain, apporte un regard neuf sur la valeur de ce pavillon à tête de mort sur fond noir hissé fièrement. On dit que L Histoire est écrite par les puissants, les vainqueurs. Les nombreux bateaux pirates envoyés par le fond témoignent de la violence de ces récits "officiels" écrits avec le sang des victimes et la volonté de dépouiller au passage leur âme, aux yeux du monde, des valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité, valeurs largement dévoyées aujourd'hui par les descendants des compagnies marchandes.
Cette BD, très bien écrite et joliment illustrée, redonne ses lettres de noblesse et d'honneur à ces hommes et femmes qui ont choisi de mourir libre plutôt que de vivre sous la coupe d'un pouvoir inique.
Lecture salutaire dans les combats actuels pour garder hisser haut dans le ciel, comme un guide à suivre, le pavillon de la république du peuple.
Commenter  J’apprécie          90
Cette BD offre une vision inhabituelle des pirates , avec ses nuances et ses contradictions et suscite autant d'intérêt pour l'intrigue que pour les us et coutumes des personnages, aussi romancés soient ils.
Nos pirates aux nobles principes , quasi Robin des bois des océans, ont choisi la liberté, le respect de leur camarades et , au gré d'une rencontre surprenante, vont caresser l'utopie d'une république rien qu' à eux...
Commenter  J’apprécie          90
Voilà un album qui sentait bon la piraterie, les abordages, les drapeaux noirs ! En effet, il y a bien tout ça, mais pas que !

Les auteurs ne se sont pas contentés de nous offrir des récits d'aventures de pirates lançant les grappins sur des navires, ou faisant naufrage, comme les pirates malchanceux dans Astérix…

Déjà, avant le récit proprement dit, les auteurs se fendent d'une belle explication historique sur les pirates : ils n'étaient que des hommes qui voulaient vivre libres.

Bon, ils volaient les marchandises et attaquaient les navires, mais à l'époque, pas de chômage pour les aider à vivre libre… Ils défendaient aussi la démocratie, l'égalité des droits, des codes, des règles, bref, nous sommes loin des portraits que nous avons déjà vu des pirates vilains et méchants. On souscrit ou pas à ces portraits…

Les dessins, tout d'abord, sont magnifiques ! Moi qui aime les bateaux à voiles, j'ai été servie et mes yeux n'en pouvaient plus de tant de majesté dans certains vaisseaux.

Les personnages principaux sont des pirates et une femme, à la tête d'un groupe d'esclaves, sur un négrier. Pas de manichéisme dans les portraits, l'équilibre était bien trouvé. le capitaine, Sylla, est blond, beau, glabre et à un petit air de Jean Marais

Le scénario est comme la mer : profond ! Comme je le signalais plus haut, les auteurs ne se sont pas contentés de nous proposer moult abordages ou enterrement de trésor (ou découverte de trésor), jusqu'au mal de mer, mais sont allés plus loin. Ça sentait bon la liberté, l'égalité et la fraternité ! Qui a dit "utopie" ?

Non, je ne dirai rien de plus, lisez-le et vous saurez, nom d'une jambe de bois et d'un capitaine Crochet !

L'avantage de cet album, c'est qu'avec plus de 200 pages, le scénariste peut aller dans les détails, développer son récit, sans crainte d'arriver au bout de son album sans avoir le temps de conclure.

Ici, il prend son temps, nous faisant naviguer en eaux troubles, dans des fonds houleux, avant que l'on se pose un peu, pour repartir de plus belle ensuite. Autrement dit, le récit ne nous emportera pas là où on le pensait. Suffit de se laisser guider par les vents et de profiter de ce gros album qui sent bon les embruns.

Une belle découverte, que je voulais faire depuis longtemps.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          90
Captivante bande dessinée dont l 'objet est de réhabiliter le code d 'honneur de la piraterie. L'histoire se passe au crépuscule de celle-ci au début de XVIII siècle. La marine de guerre anglaise prend progressivement l'ascendant sur les derniers équipages pirates rescapés. Mais restent encore quelques glorieux faits d 'armes. Barouds d 'honneurs pour ses affranchis des mers qui n 'en voulait plus de l 'asservissement imposé par les puissance européennes lorsque corsaires démobilisés, on les aliéna dans la marchande en plein essor du commerce triangulaire. Ces hommes sont libres et souhaitent le rester quoiqu'il leur en coûtera même si parfois des choix s 'imposent, le groupe le questionne et les mauvais chemins sont rectifiés.
Le dessin est magnifique, les couleurs tout autant. le scénario déroule aidé par un fil rouge de journal de bord d'un des protagonistes principal telle une ode à la vie de pirate.
On peut y voir là les prémices d'une pensée révolutionnaire face à l'hégémonie et le vampirisme capitaliste..
Coup de coeur qui commence bien cette année.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (395) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5246 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..