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4,13

sur 1103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vent d'Est, vent d'Ouest est tout à la fois un très beau récit d'amour et de tolérance, un reportage sur la Chine tiraillée du début du XXe siècle et un roman d'apprentissage. Bref, c'est une vraie petite pépite que les vents nous apportent...

C'est Kwei Lan qui nous raconte toute l'histoire, la sienne et celle de sa famille. Très jeune chinoise aux pieds bandés, elle passe du monde bien connu de ses parents, fait des traditions millénaires du pays de Han (le clan, les héritiers, les mariages arrangés dès la naissance des enfants) à celui plus moderne et un peu effrayant de son mari passé par l'Occident, qui rejette certaines coutumes, telles l'oisiveté des riches, la soumission absolue des femmes et les superstitions, tout en côtoyant régulièrement l'univers de son frère qui a commis l'outrage ultime aux yeux de sa famille : aimer et épouser "l'étrangère" Mary...

Si les histoires entrelacées et les détails sur la Chine sont intéressants, c'est le regard que Kwei Lan pose sur eux qui nous emporte et rend le livre magnifique. Elle hésite, elle tâtonne, elle oscille entre ses deux guides, sa mère et son mari, avant parfois humblement de trouver sa propre solution... Non seulement elle est une conteuse hors pair, mais elle nous décrit ses sentiments avec une finesse et une liberté étonnantes, surtout pour une femme aussi profondément soumise...

C'est probablement là une petite liberté que s'est accordée Pearl Buck, elle-même Américaine plus chinoise que beaucoup de Chinois, qui n'en est donc pas à un paradoxe près... D'ailleurs, le roman lui-même est un paradoxe géant : sous la petite histoire de Kwei Lan et son apparence très classique se cachent les vents, non pas d'Est et d'Ouest, mais de la révolution et du changement...

Lu dans le cadre du Challenge Nobel, merci Gwen21 !
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Un roman court mais intense en émotions et réflexion!

C'est le récit à la première personne d'une jeune chinoise noble dans les années 20. Elle a été éduquée dans la plus pure tradition, a eu les pieds bandés et était destinée avant même sa naissance à épouser l'homme qui est devenu son mari et à servir sa belle-mère. Or ce mari qu'elle rencontre vit maintenant dans le style occidental après avoir étudié loin de chez lui. La jeune chinoise va devoir s'habituer à un nouveau cadre de vie, d'autres habitudes qu'elle ne comprend pas et rencontrer des étrangers blonds et roux!
Roman d'apprentissage certes, mais aussi roman du racisme, de la peur de ce qui est nouveau et autre, de la condition des femmes, et de la lutte entre tradition et modernité.

Le monde des femmes de cette famille est clos et complètement consacré aux traditions ancestrales, à la soumission sans concession. On comprend alors le désarroi de cette jeune fille si empressée de respecter l'éducation reçue lorsque son mari n'y prête aucun intérêt.
Ce qui m'a sans doute le plus frappée c'est l'absence de vrai dialogue, de communication, d'échange verbal. Cette jeune fille se retrouve souvent seule pour affronter ses doutes et interrogations, bien démunie au départ. Grâce à elle, le lecteur découvre peu à peu ce qui la heurte et petit à petit est amené à mieux la comprendre.
Ce personnage est tiraillé du début à la fin du récit. Il est bien difficile de choisir entre le dévouement à sa mère, l'amour pour son frère, son mari, son fils…

La société chinoise a subi de profonds changements à cette époque et ce roman en est un témoignage efficace et bouleversant.
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Issue d'une grande famille chinoise, Kwei-Lan a été éduquée dans le respect des traditions ancestrales. Promise à sa naissance au fils de l'ami de son père, Kwei-Lan se marie avec ce dernier, un jeune chinois qui revient d'Occident après avoir accompli ses études de médecine.
Son jeune époux rejette les coutumes de ses ancêtres qu'il juge anachroniques, ce qui choque et contrarie Kwei-Lan.
La jeune chinoise prend conscience que deux mondes les séparent par conséquent elle fait acte d'abnégation et décide de se détacher de ses traditions qu'on lui a inculquées afin de plaire à son mari. Au fur et à mesure les époux vont se découvrir, s'aimer et vivre en harmonie, Kwei-Lan commence même à s'ouvrir aux idées occidentales de son mari.
Tout va pour le mieux, mais l'arrivée du frère de Kwei-Lan, qui vient de passer trois ans aux Etats-Unis, va déchaîner de graves conflits familiaux. Sans l'accord de ses parents, il s'est fiancé à une jeune américaine alors qu'il était promis à une chinoise.
Le scandale et la honte s'abattent sur le clan familial et les parents ne pardonnent pas à leur fils, l'héritier de la famille, d'avoir désobéi...

Kwei-Lan se raconte, se confie comme dans un journal intime, elle est au centre du conflit, elle est comme un pont qui relie le passé et le présent.
Mais l'amour l'a changée et l'a transformée, elle comprend son frère mais est peinée pour ses parents qui n'acceptent pas que l'on aille à l'encontre des traditions de leurs ancêtres. le devoir d'un enfant est de se prêter au moindre désir de ses parents, sa vie ne lui appartient pas, il n'a aucun droit de liberté, juste le droit d'obéissance. Mais le fils est devenu un homme moderne, assoiffé d'indépendance, amoureux de Mary sa fiancée, il affrontera la colère des Dieux, des ancêtres mais surtout celle de ses parents.
Ce roman est une douceur, raconté par la délicate Kwei-Lan, « Vent d'Est, vent d'Ouest » nous confronte au choc des cultures : le paradoxe entre les vieilles coutumes orientales et la modernité occidentale.
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Lu dans le cadre du Challenge Nobel.

Choc des cultures, choc des générations, pour une fois ces expressions ne sont, à mon sens, pas galvaudées.
Nous sommes en Chine, dans les années '20, à la période charnière de l'avènement d'une République moderne et progressiste (pas encore communiste), qui prend le pas sur la tradition impériale millénaire. Cette mutation, on le sait aujourd'hui, ne se fera pas sans mal au niveau politique. Mais la transition est également bien délicate dans la sphère privée, au coeur des familles, au plus intime des rapports entre individus.
Kwei-Lan, la narratrice, est une jeune femme issue d'une famille de la haute société on ne peut plus traditionnaliste. Elle vient d'être mariée à l'homme que ses parents lui avaient choisi dès sa naissance. Elle n'a bien entendu pas eu le moindre mot à dire à ce sujet, mais de toute façon cela ne lui serait jamais venu à l'esprit, convaincue que ses parents ont nécessairement fait le meilleur choix pour elle. Kwei-Lan est pétrie jusqu'à l'ADN des traditions ancestrales, au rang desquelles figurent le culte des ancêtres, le respect des parents puis du mari, l'humble rôle de la femme consistant à procréer pour satisfaire les prénommés et à combler les moindres désirs de son époux. Kwei-Lan est donc bien préparée à sa nouvelle vie de femme mariée (càd de femme sous tutelle). Mais, à la stupeur et au grand désarroi de la jeune fille, son mari l'est beaucoup moins. Celui-ci revient en effet d'Europe, où la rencontre avec la culture occidentale lui a fait ressentir l'obsolescence de ses propres croyances.
La première partie du roman relate les débuts du mariage de Kwei-Lan, l'incompréhension mutuelle des conjoints, le terrible dilemme de celle-ci qui, obligée de plaire à son mari, ne peut y arriver qu'au prix de graves entorses aux traditions, prenant ainsi le risque de déplaire à sa propre famille. Perdant bien vite son inénarrable naïveté, elle arrivera cependant à mener sa barque et à susciter l'amour de son époux. C'est sur ce quasi-épilogue que vient se greffer la deuxième histoire, lorsque le frère de Kwei-Lan rentre des Etats-Unis avec une Américaine, qu'il a épousée. Pour les parents de Kwei-Lan, c'est la trahison ultime, le scandale absolu, l'ignominie et la honte sur la famille, qui ne pourra honorer son engagement de marier ce fils désormais indigne à la jeune fille qui lui est promise depuis le berceau. La pression, à coup de chantage financier et affectif, sera terrible sur le frère de Kwei-Lan et son épouse « étrangère ».
Je n'en dirai pas plus sur l'issue de cette guerre des nerfs, mais nul doute qu'elle aura provoqué des dommages collatéraux. La Grande Muraille gardienne des traditions se fissure, s'effrite, et les vents d'Occident apporteront bien des tourbillons de poussière pour brouiller un carcan de Lois autrefois si claires et nettes, tourmentant une foi jusque-là inébranlable. Certains s'adapteront, d'autres pas.
Pearl Buck décrit à merveille ces bouleversements et déchirements intérieurs. A plusieurs reprises j'ai ouvert des yeux ronds comme des billes devant la candeur inouïe de la douce Kwei-Lan. Elle n'avait jamais imaginé qu'un autre monde que le sien puisse exister. Et lorsque le voile de son ignorance se déchire peu à peu, elle restera longtemps convaincue de la suprématie de son univers de traditions et de lois immémoriales, tout ce qui vient d'ailleurs, hommes, femmes, objets, moeurs, pensées, étant considéré comme nécessairement inférieur, médiocre, irrecevable voire barbare. Une telle vision du monde, étriquée, bornée, intolérante est surprenante, même si évidemment l'époque n'était pas à la communication instantanée contemporaine.
Quoi qu'il en soit, me voilà moi aussi un peu moins ignorante après la lecture de ce petit bijou. Allez, un petit jeu de mots facile : une vraie « Pearl », ce Nobel...
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Déjà lu lorsque j'avais une quinzaine d'années, je n'ai pas résisté à l'envie de me replonger dans les livres de Pearl Buck et je ne suis toujours pas déçue.
Vent d'est, vent d'ouest se déroule dans la Chine des années 1920/1930.
La jeune Kwei-Lan est membre d'une vieille famille chinoise noble et traditionnelle.
Depuis sa naissance elle est promise à un jeune homme qu'elle ne rencontre que le jour de son mariage.
Son mari qui a étudié la médecine en Amérique va lui inculquer, à son grand désarroi, de nouvelles coutumes, notamment, débander ses pieds et se considérer comme son égal.
Au fil des pages, on assiste à de nombreux événements qui vont bouleverser la vie de Kwei-Lan ; L'épouse américaine que son frère tente d'imposer à toute la famille va créer un véritable cataclysme.
Ce choc des cultures entre l'occident et l'orient, certains membres de la famille ne pourront jamais s'y adapter.
Ce roman facile à lire, reste un joli témoignage, écrit avec finesse et subtilité.
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Être chinoise et épouser un Chinois revenant d'Amérique après avoir suivi des études de médecine occidentale, n'est pas chose aisée. Cela crée pas mal de problèmes dans la famille, surtout quand le fils béni et chéri déclare ne plus vouloir suivre les préceptes ancestraux.

Être Chinois et revenir au pays avec une épouse américaine, cela est carrément inacceptable et le couple, n'ayant aucune valeur et considéré comme nul et non avenu, risque fort d'essuyer les affronts de la famille et des voisins.

C'est pourtant ce qui se passe dans la famille de Kwei-Lan et cette narratrice va bien nous faire prendre conscience de tout ce qui sépare ces deux civilisations aussi éloignées l'une que l'autre dans leurs comportements et leurs traditions, mais réunies par l'amour. Bien sûr, il faut transposer cette histoire dans son contexte, c'est à dire en 1920.

Un roman qui se lit facilement et rapidement et qui m'a donné le plaisir de redécouvrir l'écriture de Pearl Buck. Donc à consommer sans modération.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Kwei-Lan a été élevée dans le respect des traditions chinoises. Fiancée depuis toujours à un homme qu'elle n'a jamais vu, elle se prépare vertueusement au mariage. Hélas, son futur époux a fait des études de médecine en Occident et il rejette les superstitions et les coutumes ancestrales. Dans les premiers temps du mariage, Kwei-Lan tente de séduire son époux en déployant l'éventail de ses charmes et de ses vertus, dans la pure tradition chinoise, mais c'est peine perdue. « Mon mari ne désire rien de moi. Il n'a besoin de rien que je puisse lui donner. » (p. 60) Se sentant désemparée et inutile, Kwei-Lan décide de s'intéresser à ce qui passionne son époux et de comprendre sa façon de penser. Par amour pour lui et pour lui plaire, elle accepte de débander ses pieds et de s'ouvrir un peu à ce qui vient de l'Occident, même s'il est lui difficile de le concilier avec son éducation orientale. Désormais, Kwei-Lan n'écoute plus la voix de sa mère, mais celle de son époux. « Mon mari est un sage. Il connaît toutes choses, et ne dit que ce qui est vrai. » (p. 96) Son mari la veut son égale, mais elle lui reste dévouée et fait de lui son seigneur, même si elle accepte de laisser derrière elle l'ancestrale soumission des épouses pour leur mari.

Quand enfin, ils ont un enfant, la jeune femme croit son bonheur complet. Mais c'est compter sans le retour de son frère. Lors de ses études à l'étranger, il a rencontré une Américaine et souhaite l'épouser, mais cela va radicalement à l'encontre des volontés de la mère de Kwei-Lan qui ne peut tolérer que son héritier s'unisse à une étrangère. « Serait-il donc permis à mon frère de tuer sa mère ? Il devrait savoir que les manières peu filiales d'Occident lui sont insupportables. C'est honteux qu'il oublie ainsi son devoir ! » (p. 142)

J'avais beaucoup aimé La mère de Pearl Buck : elle y peignait la vie traditionnelle d'une femme chinoise, entre mariage, enfants et soumission aux anciens et aux dieux. Dans Vent d'Est, vent d'Ouest, l'auteure montre l'ouverture de la Chine au monde et la rencontre entre Orient et Occident, le premier étant convaincu d'être supérieur au second. Les deux cultures s'entrechoquent et il ne tient qu'à leurs membres de savoir s'accommoder du changement. « Apprenez des étrangers ce qu'ils ont de bon, et laissez de côté ce qui ne convient pas. » (p. 110) Kwei-Lan s'adresse à quelqu'un qu'elle appelle « sa soeur » : impossible d'en savoir plus sur cette interlocutrice, mais il me semble que la narratrice s'adresse aux lectrices, tant ce qu'elle raconte touche surtout la condition féminine dans le monde entier. J'ai apprécié cette lecture à la fois touchante et pleine d'espoir.
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Beau livre rempli de tolérance et de compréhension que ce "Vent d'est, Vent d'ouest". La Chine et sa culture y sont décrites avec beaucoup de respect, même si elle peut parfois heurter nos sensibilités d'occidentaux. Au début de la confrontation avec les moeurs de l'Occident, on a d'ailleurs la crainte que la comparaison soit faite pour rabaisser la civilisation étrangère. Mais à maintes occasions, la sagesse chinoise en remontre à l'Occident.

C'est beaucoup plus l'évolution nécessaire qui est pointée ici, la confrontation entre ouverture de la jeunesse et conservatisme des anciens. Le personnage principal est rempli de ces incertitudes et le parfait vecteur du changement mais en assurant le maintien d'une certaine tradition. Là où certains des personnages s'opposent avec violence, elle est celle qui assure le passage dans la douceur, comme s'opère en elle-même cette même évolution.

Le style, quasi épistolaire, avec une mystérieuse correspondante étrangère, permet d'être dans le domaine de la confession, de l'intime... même si certaines choses ne sauraient jamais être abordées, culture chinoise de la pudeur oblige.

Quatrième femme à avoir obtenu le prix Nobel de littérature, Pearl Buck me permet de souligner qu'elles ne sont que 13 à l'avoir obtenu sur 111 lauréats. Machisme de l'académie, ou machisme du monde littéraire en lui-même ? A méditer.
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Challenge Nobel de la littérature 2013.2014

Kwei-Lan , jeune chinoise de seize ans a été élevée selon la coutume pour être une belle femme (avec de petits pieds) soumise à son futur mari, auquel elle a été promise avant sa naissance. Ce mari a fait un séjour en Europe. Il revient médecin et son attitude surprendra Kwei-Lan.
le frère de Kwei-Lan part étudier aux Etats-Unis. Il annoncera à sa famille son mariage avec une américaine et son refus d'épouser la femme qui lui est promise.

Dans son premier roman "Vent d'est, vent d'ouest" , Pearl Buck décrit de manière magnifique cette Chine immuable qui s'ouvre au changement. Avec plus d'une trentaine de romans, des nouvelles , des pièces de théâtre, des recueils de poésies,elle est la première femme a obtenir le prix Pulitzer en 1932 pour La terre chinoise, elle reçoit le prix Nobel de littérature en 1938.
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Voici un livre qui attendait sagement dans ma bibliothèque depuis longtemps, je me suis décidée à le lire pendant ces quelques jours de vacances. Bonne idée ! Ce petit livre (251 pages) est très agréable à découvrir. L'écriture est touchante, parfois amusante. L'intérêt principal de cette histoire réside surtout dans l'évolution de la culture du pays, liée à la nouvelle génération qui remet en cause les croyances et pratiques ancestrales.

CHALLENGE ABC - 2014-2015
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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