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EAN : 9782265098305
544 pages
Fleuve Editions (09/09/2015)
3.12/5   13 notes
Résumé :
" Et Lucifer dit : "Élevons maintenant notre foule en sa multitude contre Lui, et éventrons les portes du Ciel."
En ces temps sombres de 1348, les hommes se pensent abandonnés de Dieu. Le Mal se répand sur Terre. La peste en premier lieu commet des ravages parmi la population désemparée. En Normandie, Thomas, chevalier excommunié et vagabond, n'obéit plus qu'à la seule loi de la survie. Mais si le diable semble déjà avoir posé la main sur son épaule, le code... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
1348. L'Europe est frappée par une épidémie de peste venue d'Asie et d'une ampleur sans précédent. Cinq ans plus tard, on estime que près de la moitié de la population européenne a disparu, ce qui représente entre 25 et 45 millions de personnes ayant trouvé la mort. La France n'est évidemment pas épargnée, le fléau décimant les villes comme les campagnes et traumatisant la population qui n'a même plus la force de s'occuper de ses morts. C'est ce contexte tragique qu'a choisi Christopher Buehlman comme décor de ce roman résolument sombre et dont je ressors avec un sentiment très mitigé. L'ouvrage met en scène un certain Thomas, chevalier privé de ses terres et devenu brigand par nécessité dont la route va croiser celle d'une très jeune adolescente qui semble vouloir lier son destin au sien. Après l'avoir sauvé du viol fomenté par ses anciens compagnons d'infortune, le guerrier taciturne se décide à prendre la petite Delphine sous son aile et à l'accompagner dans son étrange quête qui les mènera de la Normandie à Avignon, en passant par Paris ou encore Auxerre. Un voyage semé d'embûches dans une France dévastée par la peste et peu à peu investie par une horde de démons tout droit sortis de l'Enfer. Et oui, car tous les bouleversements que connaît l'Europe du XIVe siècle trouvent ici une explication divine : Dieu ne répondant plus depuis des siècles aux appels de ses fidèles, voilà que Bel-phegor, Baal'Zebuth et les autres se mobilisent pour éradiquer définitivement la descendance d'Adam de la Terre. La peste noire n'est d'ailleurs qu'un moyen parmi d'autres pour ces anges déchus qui s'amusent à alimenter le chaos ambiant en prenant l'identité des grandes figures de l'époque afin de les dévoyer.

Bon, la religion, ce n'est pas du tout ma tasse de thé, alors vous pouvez sans mal deviner ce qui a pu me poser problème à la lecture de ce roman. Il était bien sûr évident que, compte tenu du sujet, le thème allait être abondamment abordé, mais j'avais espéré un certain recul de la part de l'auteur. Or ce n'est pas véritablement le cas : l'existence de Dieu n'est ainsi jamais remise en question (aïe...), quant aux démons, ils sont dépeints comme le mal à l'état pur et se rendent coupables d'actes plus ignobles les uns que les autres, perpétrés sans autre motif que le plaisir d'exercer leur cruauté. On a ainsi affaire à un récit totalement manichéiste, avec d'un côté les beaux et gentils anges qui viennent sauver tout le monde, et les méchants démons qui, pour bien enfoncer le clou (au cas où vous n'auriez pas bien saisi) s'expriment avec une vulgarité débordante, multipliant les « connasse », « salope » et autres joyeusetés tout en promettant à chacun de nos protagonistes viol, émasculation, lacération, écartèlement et j'en passe. Bref, vous l'aurez compris, l'intrigue ne m'a pas vraiment convaincue, et c'est d'autant plus dommage que les personnages eux, sont traités avec beaucoup plus de nuances. Mathieu, le prêtre défroqué qui se joint rapidement au duo constitué de Thomas et Delphine, est ainsi dépeint comme un homosexuel refoulé ayant un sérieux penchant pour l'alcool (ce qui est déjà un peu plus amusant !). L'auteur ne se prive pas non plus de souligner l'hypocrisie du catholicisme de l'époque, avec des croyants qui se plient toujours à de vieilles superstitions, et un clergé qui ne respecte que très peu les règles édictées par l'Église (notamment en matière de sexualité et de concubinage).

Les autres personnages sont plus classiques et trop « gentils » pour convaincre : Thomas est certes tourmenté, mais derrière ses airs de gros durs se trouve un chevalier qui ne peut s'empêcher de voler au secours de la veuve et de l'orphelin, quelque soit les risques. C'est encore plus flagrant avec Delphine, petite fille espiègle, généreuse et intelligente dont on comprend vite la nature mais qui se révèle trop parfaite et donc trop lisse pour pouvoir s'y identifier. Là où le roman regagne quelques points, c'est au niveau de la reconstitution historique. Christopher Buehlman nous plonge dans un pays ravagé par la maladie et ne nous épargne aucun détails sordides, parfois jusqu'à l'insoutenable. le roman décrit ainsi avec un luxe de précisions la famine qui sévit depuis plusieurs années déjà, les corps qui s'entassent partout dans les villes, sur les routes et aux portes des maisons, ainsi que les symptômes et l'agonie des miséreux frappés par cette impitoyable maladie (à l'époque la population doit lutter aussi bien contre la peste bubonique que la peste pulmonaire). L'auteur nous éclaire également à plusieurs reprises sur le contexte politique de l'époque, évoquant tour à tour les conséquences pour le royaume de France de la défaite De Crécy (coup d'envoi de la Guerre de Cent Ans), ou bien le déplacement du siège papal à Avignon où trône le pape Clément VI. Si le décor est impeccable, je suis plus mitigée concernant certains choix de vocabulaire, même si j'ignore s'il faut blâmer ici l'auteur ou son traducteur. L'ouvrage est en effet truffé de termes anachroniques qui dénotent avec l'ambiance du récit, parmi lesquels on peut citer, entre autre, « boulot », « péquenot », « mettre la honte », « studio »...

L'auteur revient également sur les répercutions sociales de cette chute démographique sans précédent et, même si le comportement de la population trouve ici une explication surnaturelle, celui-ci reste assez révélateur de l'état d'esprit qui pouvait régner à cette époque. On observe ainsi de plus en plus de manifestations témoignant d'une piété exacerbée, avec notamment l'apparition de groupes de flagellants ou de processus religieuses spontanées, deux phénomènes qui donnent lieu à plusieurs scènes marquantes et dérangeantes (on voit également apparaître à l'époque un nouveau thème artistique, la danse macabre, dont on trouve d'ailleurs une illustration en couverture). L'auteur n'y va donc pas de main morte pour poser le décor, et si on peut saluer le sérieux de ses recherches, on peut aussi critiquer sa fâcheuse tendance à mettre l'accent sur les aspects les plus sordides. Alors certes, l'ambiance n'est pas à la fête, mais cette accumulation de détails écoeurants finit par lasser autant par son caractère répétitif que par la manie de l'auteur de toujours chercher la surenchère. Les descriptions de cadavres en décomposition retrouvés dans des postions plus ridicules et humiliantes les unes que les autres finissent notamment par donner la nausée et participent à accroître le malaise du lecteur. On peut également pointer du doigt l'inutile vulgarité des dialogues attribués aux démons qui en deviennent presque ridicules. En dépit des nombreux points négatifs soulignés, la plume de l'auteur ne manque pourtant pas de charme et on peut noter la présence de très belles scènes, plus subtiles et davantage centrées sur l'émotion, qui laissent entrevoir un gros potentiel malheureusement trop peu exploité ici (la toute dernière scène, notamment, est très touchante et permet de refermer le roman sur une note plus positive).

Christopher Buehlman signe un roman contrasté qui séduit surtout par la qualité de la reconstitution historique proposée. Ce voyage dans la France médiévale rongée par la peste n'est toutefois pas de tout repos, et on peut reprocher à l'auteur une trop grande propension à insister sur le sordide et à tomber dans la surenchère, ainsi qu'un trop grand manichéisme qui nuit fortement à l'intrigue. Une lecture intéressante, donc, mais si vous tenez vraiment à lire un roman sur la grande épidémie de peste je vous conseille plutôt « Le grand livre » de Connie Willis : encore plus documenté, et surtout plus émouvant.
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Je ferme ce roman avec un sentiment d'inachèvement. Il y a des choses intéressantes. L'action se déroule lors de la peste de 1348 connue aussi comme la Grande Mort. Les évènements ont lieu en France de la Normandie jusqu'à Avignon en passant par Paris. Il y a Delphine, une fillette dont les parents sont morts de la peste. Elle attend le passage d'hommes vaillants pour enterrer son père. Quatre individus se présentent, des voleurs. Leur chef, malfaisant, a d'autres idées en tête et tente de la violer ; mais l'un d'entre eux, qui a encore une moralité, la défend. Il s'agit de Thomas, un ancien chevalier, vaincu à la bataille De Crécy en août 1346, spolié de ses terres et excommunié. Leur rencontre déterminera l'issue du combat entre Dieu, les anges et le diable dont les démons sévissent sur la terre, martyrisant les vivants et les morts. En chemin, un prête et une mule s'associent au duo. Ils vivront des aventures et assisteront à des mystères diaboliques jusqu'à l'affrontement final à Avignon, ville papale de 1309 à 1418. le sang comme le vin coule à flots.
Le fait d'ancrer les évènements dans l'Histoire de France est une judicieuse idée. L'écriture manque d'originalité. La langue est trop sage. Je ne pense pas qu'en 1348, l'expression soit la même qu' à notre époque. La première de couverture m'a plu. Les trois squelettes dansant m'ont rappelé l'art macabre du Moyen-Âge et plus spécifiquement la Danse macabre. J'ai en tête La Danse macabre de Saint-Saëns que j'affectionne particulièrement. Même Baudelaire en a fait un poème.
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Les hommes ont longtemps cru que la maladie était causée par des entités surnaturelles ou une punition divine. Science et médecine nous ont prouvé le contraire, mais supposons un instant que ces superstitions aient un fond de vérité.

Nous sommes en France en 1348 ; la peste ravage le pays, ne laissant derrière elle que des cadavres et quelques survivants. Cette terrible maladie n'est qu'une nouvelle étape dans le conflit opposant les démons et les anges. La famine et la guerre qui l'ont précédée n'arrange guère la situation du royaume de France. Désormais, c'est la loi du plus fort qui s'applique et la peur est omniprésente.
Nos héros ne paient guère de mine. Thomas était un chevalier mais, après avoir tout perdu, il s'est fait brigand et a renoncé à une bonne partie de ses convictions. Il sauve cependant une jeune fille, Delphine, d'un viol et il accepte de l'accompagner jusqu'à Avignon. Pourquoi veut-elle se rendre dans la cité papale ? Il l'ignore, et Delphine elle-même ne semble pas savoir ce qui la pousse dans cette direction. Pris dans le tourbillon d'un combat qui les dépasse, tous deux devront dépendre l'un de l'autre pour espérer survivre dans cette époque aux allures de fin du monde.

Ames sensibles s'abstenir ! Christopher Buehlman ne fait pas dans la dentelle et n'utilise pas d'euphémismes. L'époque décrite est dure et sa plume est sans pitié. La violence est décrite crûment, sans la moindre compassion pour le lecteur un peu sensible.
Malgré ce point qui peut déplaire à beaucoup, l'histoire est vraiment intéressante. Nous sommes dans un roman d'aventures sur fond de roman historique, agrémenté d'une bonne dose de fantastique ; un tel mélange des genres n'est pas courant et, quand cette alliance est réunie, cela mérite d'être signalé.
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en lisant ce livre et j'ai presque regretté de devoir le fermer après avoir lu sa dernière page. Décidément, ce roman vaut la peine d'être lu alors laissez-vous tenter.
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1348

les hommes pensent qu'ils sont abandonnés de Dieu:d'abord la famine puis la peste qui commet d'énormes ravages dans la population.

En Normandie, un chevalier vagabond et excommunié essaye de survivre.Il s'allie avec des truands mais malgre tout il garde inconsciemment les habitudes chevaleresques. Il rencontre la jeune Delphine(qui parle aux anges et aux morts) et la sauve d'un viol. La peste est partout et d'après Delphine ce n'est qu'une partie d'un plus grand cataclysme. Bien malgrès lui le chevalier Thomas s'attache à cette jeune fille. Thomas en compagnie d'un pretre dévoyé part vers Paris, sur ordre de Delphine,dans une quete au but inconnu
Après Paris, Delphine veut que Thomas et le pretre partent avec elle jusqu en Avignon pour rencontrer le pape. Là Delphine pourra confondre le démon qui à ravagé la terre. Leur voyage vers Avignon est une lutte sans merci entre le bien et le mal
Que va-t-il se passer à Avignon?

l'auteur à bien retranscrit la noirceur de l ambiance au moment de la peste. Il nous montre toutes les horreurs de la maladie et le comportement des gens à cette époque. Il nous fait part aussi des conséquences de la bataille de C recy contre les Anglais

J ai terminé ce roman avec l'impression de passer à coté de quelque chose qui aurait pu m'interresser, mais impossible de s'imaginer comment ces personnages vont s'en sortir: les anges et les démons sont toujours présent,ils se battent sans arret et font mourrir tout le monde autours d'eux. La fin de ce récit est difficileà comprendre car de plus en plus sombre et décevante. Cette lecture ne m'a pas passionnée. Je pense que les fans de fantastique et d'horreur seront rassasies. Cest un roman d'une rare violence

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Tout d'abord, merci à Fleuve édition de m'avoir envoyé ce livre !
Le résumé est bien fait, déjà, je savais dans quoi je rentrais sans trop en savoir (qualité bien rare...).
L'écriture est très belle, et pourtant, avec les thèmes abordés, il serait facile de tomber dans le grotesque et/ou prétentieux.
En effet, c'est un livre d'une rare (et extrême) violence, vous pourrez un découvrir le viol, le meurtre, la décomposition de corps dans un fleuves et plein d'autres douceurs du même genre.
C'est un roman avec pas mal d'action. Je ne suis pas trop action, mais ça passe, ça reste très typique moyen-âge et bien écrit.
Plus que la violence, ce roman aborde aussi le surnaturel. Il est présent un peu partout, mais de façon très subtile, il est très facile de passer à côté la plupart du roman.
L'intrigue est très spéciale. Car elle suit le "pèlerinage" d'un chevalier, d'une jeune fille et d'un prêtre. Ce n'est donc pas sur une période de temps défini, ou jusqu'à résolution de l'intrigue.
L'intrigue est pourtant résolue (je pense), mais il me reste comme un goût de pas fini à l'esprit... Qui est vraiment caractéristique de l'épilogue, en effet je trouvais que les intrigues était toute résolue avant cela... Peut-être l'auteur se réserve-t-il une suite, qui sait.
Les personnages ne sont pas forcément aimables ou attendrissant, même si j'ai apprécié les suivre dans leurs aventures, je n'ai pas eu de mal à les voir souffrir.
Pour résumé mon impression du livre, j'ai apprécié, mais quelque chose m'empêche de l'aimer réellement. Un mais se cache dans mes pensées. A voir, peut-être l'aimerai-je mieux, ou le détesterais-je lors d'une relecture.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le propriétaire de la charrette s'était rompu le cou en tentant de se mettre debout sur une roue pour faire tomber les dernières amandes d'une haute branche. Son corps était encore chaud lorsque le prêtre l'avait trouvé. Matthieu Hanicotte s'était alors demandé en frissonnant sir la fille n'était pas de nature diabolique, puis décida que non. Il avait alors passé un moment à demander si Dieu avait tué cet homme pour leur fournir un véhicule ou s'il avait simplement guidé Matthieu vers cette scène funeste déjà écrite.
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-Où êtes-vous né ? lui demanda-t-elle tandis qu'ils arrivaient au sommet d'une colline.
-En Picardie.
-Dans quelle ville ?
-Une ville.
-Une grande ville ?
-Juste une ville.
Comment s'appelle-t-elle ?
-Ville
-Aucune ville ne s'appelle Ville.
-Si, la mienne. Ville-sur-Conne-de-Ville. Maintenant tais-toi.
-Vous ne trouverez jamais de femme en était aussi méchant.
-J'en ai déjà une. Je l'ai tuée parce qu'elle parlait trop.
La fille gloussa à ces mots.
-Je suppose que vous avez tué vos enfants, aussi ?
-L'un après l'autre.
Comment s'appelaient-ils ?
-Garçon, Garçon et Fille. Maintenant, la ferme.
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Elle leur demanda de partir parce qu'elle était fatiguée.
Ils insistèrent.
Elle leur répéta de s'en aller, pour l'amour de Dieu.
Ils s'obstinèrent, disant qu'ils n'avaient aucun dieu.
Alors, elle les servit.
S'ils s’aperçurent que du sang s'était mélangé à la bière, ils n'eurent jamais l'occasion de le mentionner.
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