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Citations sur Au sud de nulle part (115)

Gros Gus était célèbre, il le savait, tout le monde le savait. Même ses pets étaient exceptionnels, plus sonores que le gong du dîner.
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Je savais que faire la queue me tuait. Je ne pouvais pas m’y faire, pourtant tout le monde s’y faisait. Tout le monde était normal, sauf moi. La vie était belle pour eux. Ils pouvaient faire la queue sans souffrir. Ils pouvaient faire la queue jusqu’à leur mort. En fait, ils aimaient faire la queue. Ils papotaient, se marraient, souriaient, flirtaient. Ils n’avaient rien d’autre à faire. Ils n’imaginaient pas autre chose. Dire que je devais contempler leurs oreilles, leurs bouches, leurs cous,leurs jambes, leurs culs, leurs narines, tout le tintouin. Je sentais des vapeurs méphitiques et mortelles sourdre de leurs corps; quand j’écoutais leurs conversations, j’avais envie de hurler : « Jésus Marie Joseph, au secours ! Dois-je vraiment souffrir à ce point pour acheter deux cents grammes de bidoche et une baguette? » Le vertige s’emparait de moi, je devais écarter les jambes pour ne pas tomber; le supermarché se mettait à tournoyer, ainsi que les visages des employés du supermarché, leurs moustaches dorées et châtain, leurs yeux intelligents et heureux, tous de futurs directeurs de supermarché, avec leurs visages blancs satisfaits et aseptisés, achetant leur résidence secondaire en Arcadie et montant nuitamment leurs pâles et blondes épouses éperdues de reconnaissance
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Donnez quatre murs à un homme suffisamment longtemps, il finira peut-être par posséder le monde entier.
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Je ne peux pas dire que je haïssais le monde des hommes et des femmes, mais je ressentais un certain dégoût qui me séparait des artisans, des commerçants, des menteurs, des amants, et maintenant des dizaines d’années plus tard, je ressens ce même dégoût. Bien sûr, cela n’est que l’histoire d’un homme, ma conception de la réalité. Si vous poursuivez votre lecture, la prochaine nouvelle sera peut-être plus gaie.
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Je ne voulais rien faire. Je ne voulais même pas aller aux cours de gym. A vrai dire, je ne redoutais rien de plus au monde que d’aller aux cours de gym pour transpirer, porte un protège-couilles et comparer la longueur de nos queues. Je savais que j’avais une queue de taille moyenne. Je n’avais pas besoin d’aller aux cours de gym pour apprendre ça.
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Quel doux rêve : ne plus jamais devoir regarder en face un être humain.
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L'idée du suicide ne me quittait jamais, obstinée comme des fourmis courant sur la face interne de mes poignets. Le suicide était la seule chose positive. Tout le reste était négatif. Et puis il y avait Lou, ravi de récurer l'intérieur des machines à confiserie pour rester vivant. Il était plus sage que moi.
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Mais bizarrement j’ai réalisé que la souffrance ou l’éventualité de la mort ne me rapprochait pas de l’humanité
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- Alone with everybody -

the flesh covers the bone
and they put a mind
in there and
sometimes a soul,
and the women break
vases against the walls
and the men drink too
much
and nobody finds the
one
but keep
looking
crawling in and out
of beds.
flesh covers
the bone and the
flesh searches
for more than
flesh.

there's no chance
at all:
we are all trapped
by a singular
fate.

nobody ever finds
the one.

the city dumps fill
the junkyards fill
the madhouses fill
the hospitals fill
the graveyards fill

nothing else
fills




Seul avec tout le monde

La chair couvre les os
et ils mettent un esprit
dedans et
parfois une âme,
et les femmes cassent
des vases contres les murs
et les hommes boivent
trop
et personne ne trouve
son pendant
mais tous continuent
de chercher
de ramper d'un lit à l'autre.
La chair couvre
les os et la chair
cherche plus
que la chair.

Il n'y a aucun espoir;
nous sommes tous piégés
par un destin
singulier.

Personne ne trouvera jamais
son pendant.

la ville se remplit d'ordures
les décharges se remplissent
les asiles se remplissent
les hôpitaux se remplissent
les cimetières se remplissent

Rien d'autre
ne se remplit.


Traduit de l'anglais par E.Dupas
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Et puis il n'était pas forcé de rester au lit avec Stella pour l'entendre parler de tous ses anciens amants. Karl, qui en avait une grosse, mais qui refusait de sucer. Louie, qui dansait tellement bien, Louie qui aurait pu devenir danseur classique au lieu de vendre des assurances. Et Marty, qui embrassait si bien; il avait un truc pour nouer les langues. Et ainsi de suite. A l'infini. Quelle merde. D'accord, Stella avait mentionné le vieux juif. Mais juste une fois.

(in L'amour pour 17.50 dollars)
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