Les seuls sujets qui me branchent sont la bière, les courses et la musique symphonique.
Une fois, on a surpris un type et une fille au lit; le type pelotait sa gonzesse et on a pensé, ça y est c'est parti, mais elle a dit : " Non, j'ai pas envie de le faire ce soir ! " Après quoi elle lui a tourné le dos. Quand il a allumé une cigarette, on s'est mis à la recherche d'une autre fenêtre.
Que peut faire un poète sans la souffrance? Il a autant besoin d'elle que d'une machine à écrire
Les chiens ont des puces, les hommes des emmerdes.
Ça ressemblait à n'importe quel autre boulot impossible, tu te fatiguais, t'avais envie de te tailler, et puis tu fatiguais encore plus et tu oubliais de te tailler, les minutes n'avançaient pas, tu vivais éternellement la même minute, sans espoir, sans échappatoire, piégé, trop sonné pour te tailler et nulle part où aller si tu te barrais pour de bon. [...]
Les chiens ont des puces, les hommes des emmerdes.
Ce que les gens peuvent être cons.
Toute ma vie, j’avais désiré devenir écrivain, mais maintenant que je tenais le bon bout, rien ne venait. Il n’y avait ni corridas, ni matches de boxes, ni jeunes señoritas. Il n’y avait même pas d’inspiration. J’étais refait. Je n’arrivais pas à écrire un mot et ils m’avaient acculé dans un coin. Voilà, il n’y avait plus qu’à attendre la mort. Pourtant, j’avais toujours vu les choses différemment. L’écriture, je veux dire. Peut-être à cause du film de Leslie Howard. Ou des biographies de Hemingway, ou de D. H. Lawrence. Ou de Jeffers. On peut se mettre à écrire pour toutes sortes de raisons. Après, on écrit un peu. On rencontre quelques écrivains. Des bons et des mauvais. Tous ont la cervelle en compote. Suffit de discuter cinq minutes avec eux pour s’en apercevoir. Il n’y a qu’un grand écrivain tous les cinq cent ans, tu n’étais pas celui-là, et je suis prêt à parier gros qu’eux non plus.
Puis il se leva, alla aux toilettes, ferma la porte, et chia. Carl chiait quatre ou cinq fois par jour. Il n’y avait rien d’autre à faire. Il prenait cinq ou six bains par jour. Il n’y avait rien d’autre à faire. Il se soûlait pour la même raison.
Je vous promets que ça ne sera pas la dernière guerre. Dès qu’un ennemi est éliminé, on finit toujours par en trouver un autre. Ce processus est sans fin, totalement dépourvu de sens. Il n’existe rien de tel qu’une bonne ou une mauvaise guerre.
J’étais assis dans un bar de Western Avenue. Il était minuit environ et mon esprit pataugeait dans sa confusion habituelle. Tu sais, quand tout va de travers : les femmes, les boulots, les non-boulots, le temps, les chiens. Au bout du compte, tu restes assis, prostré, hébété, comme sur un banc d’arrêt de bus en attendant la mort.