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3,87

sur 2897 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je l'ai commencé, et après deux ou trois nouvelles, parce que ça me semblait fort distrayant autant qu'intéressant, je m'en réservais la suite pour occuper mon prochain trajet pour les fêtes de fin d'année... mais ça a été plus fort que moi, je n'ai pas pu attendre... l'appel du K qui semblait lui aussi m'attirer irrésistiblement ; allez, encore une ! Car même si ces nouvelles ne nous donnent pas toutes un plaisir égal, c'est comme un envoûtement, à peine une terminée, il m'en fallait une autre, addictif ce Buzzati !….Et voilà, FINITO !

En une cinquantaine de récits très courts, dont certains ne font pas plus de 4 à 5 pages, Buzzati nous dépeint la société italienne dans les années 1960 , on y trouve quelques références qui datent un peu, spoutnik, le juke-box... par ex, mais qui sur le fond ne donnent aucune rides à ce recueil.

Empreinte d'absurde, de fantastique, d''humour grinçant, l'atmosphère de ces récits est très sombre, voire déprimante. On a l'impression de lire une série de faits divers (peut-être est-ce dû à la formation journalistique de l'auteur) qui chacun recèle un sens caché et qui nous dévoile tour à tour nos solitudes, nos fantômes, nos vertiges, nos attentes, nos folies, le temps, la vieillesse, la mort et mille autre choses encore selon la perception de chacun.
Par un un savant mélange vraisemblance, invraisemblance, absurdité, rationalité, Buzzati nous pointe la dimension fantastique de la vie, et on sent alors qu'à tout moment dans nos vies, à partir d'un rien même, un élément inquiétant peut surgir soudain, et bousculer voire anéantir nos croyances ou nos certitudes.
Parmi mes préférées : Douce nuit, Week-end, La leçon de 1980, Les deux chauffeurs, La tour Eiffel.
Le K, premier récit qui donne son nom au livre, m'a beaucoup plus, mais n'a cependant pas eu ma préférence, sans doute du fait que le sens qu'il recèle, à savoir celui de l'homme à la poursuite de chimères sa vie durant, pour ouvrir les yeux alors qu'il est trop tard pour vivre, m'est apparu un peu banal. Mais il est particulièrement important aussi, en cela qu'il donne d'emblée le ton, qu'il dicte même la manière dont il conviendra de lire les récits suivants.
Je crois que le récit qui a eu ma préférence est celui des Deux chauffeurs, c'est la dernière nouvelle du recueil, avant « Voyage aux enfers » qui semble se situer un peu à part, comme « en supplément ». Ce récit se distingue des autres par le fait qu'il abandonne l'aspect fantastique, l'auteur y parle à la première personne pour s'interroger sur les futilités que peuvent bien se raconter les deux chauffeurs (habitués à banaliser la mort) du corbillard qui conduit sa mère à sa dernière demeure.
En même temps, il semble faire pendant et boucle avec le premier récit, le K,, en même temps qu'il englobe l'orientation de l'ensemble des récits, à savoir un regard sur nos illusions et la nécessité d'un regard au-delà (sur l'au-delà).

Un livre à lire absolument, mais sans précipitation surtout pour une belle moisson de messages
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La première impression qui s'est dégagée de ces nouvelles est celle d'un art consommé de la chute et de l'ironie. le K est un monstrueux squale, redouté de tous les marins, qui s'acharne à poursuivre Stefano jusqu'à la fin de sa vie, et lorsqu'enfin il le rattrape, c'est pour lui apporter fortune et amour. le Défunt par erreur est un peintre qui append dans les journaux sa propre mort: son entourage lui conseille de ne pas démentir, attendu qu'un artiste n'a jamais autant de succès que lorsqu'il est trépassé. Mais difficile de revenir ensuite à sa vie. Quand au Général inconnu, pourquoi ne suscite-t-il pas la même émotion, le même culte que le soldat inconnu? Non, lui, on le laissera pourrir sur le champ de bataille.
Vision pessimiste du monde? Je pencherai plutôt pour un malin plaisir à jouer avec les attentes et les sentiments du lecteur. L'héroïne du Petit Ballon, une petite fille qui n'a pas grand chose, qui obtient à force de supplique que sa mère lui achète un beau ballon de baudruche, est une véritable aubaine pour montrer comme la cruauté des hommes peut être gratuite. Mais le chef-d'oeuvre du genre reste le célèbre Pauvre Petit Garçon!, piège mesquin pour lecteur compatissant qui abat son couperet au tout dernier mot en révélant l'identité de la maman.
Buzzati est enfin un maître du fantastique moderne, pas celui de la terreur, de l'horreur, mais bien de l'inquiétude, de cette chose qui ne saurait s'expliquer et qui crée une histoire en modifiant très légèrement le réel. Vous avez peut-être déjà croisé le veston ensorcelé, dans les poches duquel apparaissent des billets alors que celui qui le porte voit son entourage ruiné. Plus loin, dans L'oeuf, c'est lors d'une chasse aux oeufs de Pâques organisée pour les enfants des riches et dont la femme de chambre n'a pas pu payer le billet que l'étrange se produit: la mère menace ceux qui oseraient faire sortir sa fille, et ils s'effondrent tous les uns après les autres. On croisera encore cette Petite Circé, qui traite d'abord ses amants comme des chiens, et finit par appeler ses chiens comme ses amants... coïncidence?
Toutes les nouvelles ne m'ont pourtant pas enchanté, j'ai trouvé quelques longueurs (dans des nouvelles, tout de même) et j'ai même parfois été un peu perplexe. Il faut croire que le monde de Buzzati doit parfois rester hermétique.
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Cinquante nouvelles et plus dans ce volume. Courtes, très uniformes dans la durée : dans les 7-8 pages pour la grande majorité. Le fantastique est souvent présent : monstre marin, pouvoirs surnaturels, pactes, métamorphoses, scènes au paradis et en enfer font partie du matos. On verse parfois dans le surréalisme. Mais ce qui connecte le tout est le message sous-jacent sur les valeurs, la morale, ce qui cloche dans le monde, dans nos rapports avec les autres et avec nous-mêmes, ainsi que l'ambiance dans laquelle tout cela baigne ; quelque part entre la mélancolie et le pessimisme.

J'ai aimé, je lirai certainement d'autres nouvelles de cet auteur, mais cette lecture ne m'a pas insufflé l'urgence d'un tel projet.
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Dino Buzzati ( 1908-1972), écrivain et journaliste italien, est l'auteur de ce recueil fantastique. Il fut publié la première fois en 1966 en Italie et en 1967 en France. Son titre original est “ Il Colombre”.
Composé de 50 nouvelles toutes plus étranges les unes que les autres, ce livre peut se lire soit comme un roman classique, soit que un recueil de poème. A chacun son envie…

Dino Buzzati décline ici l'homme au travers de mises en situation angoissantes et drolatiques. de l'étrange au sombre, il décortique l'âme humaine ( jalousie, trahison, haine, envie, peur de la mort…) Mais c'est surtout la Mort qui est omniprésente dans l'univers de Dino.
Pour donner du corps à ses petits récits, il use intelligemment d'allégories et de métaphores. Et il n'hésite pas à ce mettre en scène et se moquer de lui-même.

Pour vous donner un aperçu du génie de Buzzati et en essayant de vous en dire le moins possible pour ne pas vous gâcher votre lecture, voici le résumé de quelques histoires :

Le K : Nouvelle qui donne son nom au recueil.
Stefano va fuir toute sa vie un monstrueux squale prénommé le K par les marins. Ce géant des mers doit, selon la légende, le dévorer. Mais est-ce bien son but ?

La Création : Celle-ci est ma préférée.
Des architectes célestes proposent à Dieu de Créer une planète nommée Terre. Pour ce faire ils lui montrent toutes les créatures vivantes ( micro-organismes, végétaux, minéraux, animaux…) qui la peupleront. Lorsqu'on lui propose l'Homme, Dieu ne veut pas de cette chose sur sa Terre, mais fini par ce laisser convaincre. Pourtant….

Pauvre petit garçon ! :
Dolphi est un enfant petit et malingre. Les autres ne l'aiment pas et lui montrent bien.
D'indifférence en humiliation, Dolphi va nourrir une haine telle qu'il deviendra le plus grand dictateur de l'histoire.

Et bien d'autres encore, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir !

Lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par Mélusine. Retrouvez son avis ici.


Lien : http://ecritureetpoesie.cana..
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"Le K", c'est le nom de la première nouvelles. Ca parle d'un enfant qui part un jour en mer avec son père et qui aperçoit un K (plus connu sous le nom de squale), animal réputé pour ne pouvoir être vu que par la personne que ce K a choisi de dévorer, et par sa famille... Et donc l'histoire qui en découle.
J'aime beaucoup ce recueil parce que les histoires sont assez différentes les unes des autres, pas toutes dans le même style. La première parle du monde "marin et bateau", une autre parle d'auteur et de journalisme, une autre de la guerre, une autre d'une espèce de punition divine,...
Certaines histoires se basent sur des faits réels, modifiés par la suite, d'autres ont une petite touche de fantastique, d'autres pourraient être le quotidien de n'importe qui. Elles peuvent être surprenantes, drôle, émouvantes. Il y en a un peu pour tous les goûts, c'est agréable.

On peut prendre le bouquin, comme ça, n'importe quand, l'ouvrir un peu au hasard, lire une nouvelle et le refermer et passer à autre chose. D'autant plus que les nouvelles font à peine quelques pages, 8 ou 10, parfois moins.
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Le « K », célèbre recueil de nouvelles de Dino Buzzati, nous donne à lire une quarantaine de récits à consonance fantastique pour certains, très métaphorique pour d’autres.
Le K, première nouvelle du recueil, c’est ce terrible squale qui traque sans répit ses victimes. Ces dernières sont d’ailleurs les seules à pouvoir le voir. Tel est le malheur de Stefano qui, lors d’une partie de pêche avec son père, aperçoit une ombre dans le sillon laissé par le bateau. Son père lui dévoile alors cette malédiction et veille ensuite à mettre son fils à l’abri, loin de la mer. Mais bien des années plus tard, quand Stefano se retrouve face à l’océan, le squale l’attend toujours…

Ce recueil de nouvelles présente des textes très différents les uns des autres, que j’ai plus ou moins appréciés. Mais l’ensemble de l’œuvre est indéniablement à découvrir : ces courts récits, aux chutes toujours étonnantes, révèlent tout le talent de conteur de Dino Buzzati. Avec une écriture très subtile où le merveilleux, l’humour et le poésie se conjuguent, l’auteur nous dévoile les différents aspects de la nature humaine.
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Je me suis plongé tardivement dans ce recueil très tardivement. (La plupart des personnes avec qui j'en ai discuté l'avaient étudié lors de leur scolarité). J'ai pris une grande claque. Les nouvelles sont riches, profondes, magistralement écrites... Ledit recueil nous invite à la réflexion et à l'introspection tant les messages qui y sont véhiculés sont profonds.
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Il Colombre
Traduction : Jacqueline Rémillet

Eh ! bien, j'ai trouvé ce volume très inégal, chose banale, me direz-vous, et presque immanquable quand il est question de nouvelles. "Le K", qui donne son titre au recueil, est d'une excellente facture. Idem pour, entre autres, "L'Arme Secrète" (les dirigeants internationaux décèdent un à un dans des circonstances énigmatiques dès lors qu'ils commencent à parler de guerre ...), "Le Défunt par erreur" (déclaré mort suite à une erreur dans un journal, un peintre joue le jeu et voit avec stupeur la cote de ses oeuvres atteindre des hauteurs inespérées ...) ou "Pauvre petit garçon !" (vision très particulière de la jeunesse d'un certain petit Adolf ...)
Mais d'autres, notamment le final : "Voyages aux Enfers du Siècle", ne m'ont vraiment pas "accrochée." D'autant que Buzzati fait parfois preuve d'un pessimisme - voire même d'un mépris de la femme - qui me consternent.
Mais le plus ennuyeux, je pense, c'est que Buzzati mêle, à un sens réel du fantastique et à un jouissif humour noir, un surréalisme qui n'a jamais été ma tasse de thé. le surréalisme me semble ici trop présent, trop absurde, perdant ainsi son authentictité. Peut-être, utilisé à doses plus réduites ...
Enfin, cela ne m'empêchera pas de lire "Le Désert des Tartares" dont j'ai toujours trouvé l'intrigue fascinante. ;o)
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L'un des meilleurs recueil de nouvelles que j'ai lu cette année !
La plupart des nouvelles relèvent du génie ; ma préférée est la première, "Le K". C'est là, la seule histoire comportant des éléments surréels qui ne m'ont pas dérangée. Les autres nouvelles, avec notamment Dieu, un diable et des anges, m'ont ennuyées ferme. Peut-être les personnages féminins sont-ils également trop insupportables.
Toutefois, la plume de l'auteur est très belle et j'ai lu d'une traite cet oeuvre.
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À l'image des quelques nouvelles du recueil, je vais être bref et concis.

Les nouvelles de Buzzati sont sympathiques. Elles pourraient très bien s'insérer comme contes ou légendes dans un récit plus large.

Même pour des nouvelles, elles m'ont paru très brèves. Ceci dit, j'ai passé un moment (petit) agréable.
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