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3,87

sur 2897 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ville, solitude, indifférence, violence. Mais petit coin de paradis.
Gloire, pouvoir, orgueil. Mais envie. Mais oubli et indifférence après la mort.
Amour, mais jalousie.
Pureté de l'enfance, espoir de la jeunesse, mais jeunesse qui écrase impitoyablement les vieux.
Amis, le sel de la vie. Amour d'une mère. Mais remords d'avoir été égoïste.
Faute, culpabilité, dette, mais réparation.
Vie et mort.
Enfer.

Il y a des nouvelles qui broient, qui tuent. Mais il y a celles qui enfantent une onde pure.
Il y a des nouvelles qui entrainent dans un gouffre obscur. Mais il y a celles qui chantent parmi les anges.
Incapable de résumer ce recueil de vie, je ne peux que jeter les quelques mots qui sortent de moi après cette lecture.
Dino Buzatti m'a littéralement entrainée dans une spirale de réflexion, jusqu'aux racines mêmes de la vie. Vie quotidienne, vie universelle, mais vie profondément humaine. Et pour obtenir cela, il a recours au conte fantastique, à la science-fiction, à la fable, à la fantaisie loufoque, ou tout simplement à la réalité telle qu'elle est – et là, il me touche et me fait vibrer encore davantage - .

Une façon d'écrire claire, fulgurante.
Un sens profond de la nature humaine. Je me suis sentie explorée, fouillée.

Ce recueil de 50 nouvelles n'a pas fini de se propager en moi. C'est une sensation bizarre et merveilleuse.
Je me tais, je fais silence. Et j'accueille le Monde.
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Excellent recueil de nouvelles, qui satisfera tous les goûts. Certaines sont orientées fantastique (pacte avec le diable, don d'ubiquité, …), les autres sont plus classiques. Mais toutes marquent par leur symbolique profonde et la force des sentiments qu'elles provoquent. Les murmures de la jalousie, la jeunesse qui s'enfuit alors qu'on pensait la tenir fermement entre les mains, l'amour qui rend esclave, Buzzati parvient à les capturer en un récit de quelques pages.

Il n'y a aucune excuse pour passer à côté de ce recueil ! Les nouvelles peuvent se lire en cinq minutes dans le métro ou dans une salle d'attente. Et qui oserait les préférer à un vieux numéro de Paris-Match ?
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Le K est le premier recueil de nouvelles de Buzzati que j'ai lu après avoir dévoré le désert des Tartares.
On y trouve d'emblée, à travers de nombreuses nouvelles toutes différentes, l'univers de Dino Buzzati.
Cet univers où le réel côtoie de près le rêve et l'irréel est rempli des angoisses qui taraudaient l'auteur. La nouvelle titre illustre ainsi la prise de conscience tardive d'un homme qui finit par se rendre compte qu'il est passé toute sa vie à côté de l'essentiel.
On passe d'une nouvelle à l'autre avec beaucoup de plaisir et le K donne envie de découvrir encore davantage Buzzati.
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Nouvelles classiques.

Le K est un grand classique de la littérature mondiale. Il se compose de 50 nouvelles.

Dès l'ouverture le ton est donné: les nouvelles de ce recueil mêleront poésie et philosophie. Que veut ce squale a Stefano ? Que va devenir ce petit garçon qui se fait maltraiter ? Et si cette nuit paisible était en fait le théâtre d'un massacre invisible ?

Chaque nouvelle permet d'ouvrir la réflexion sur de nombreux sujets. Ainsi ces histoires courtes nous apprennent entre autres qu'Il faut accepter de se confronter à ses peur, que les apparences sont trompeuses, que l'égo ne mène nulle part et ainsi de suite.

J'ai pris un immense plaisir à déguster ce recueil, nouvelle après nouvelle. le titre de classique n'est clairement pas usurpé pour ce dernier. Après la conclusion de chaque nouvelle, j'avais le sentiment d'avoir passé un excellent moment de lecture, mais aussi d'avoir eu l'occasion de réfléchir sur diverses thématiques universelles (la mort, la vie, le bonheur...).

Bref, un immense classique.
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"Le K" est un recueil de nouvelles pas très long, il comporte seulement 380 pages ; mais quelle richesse ! Que d'idées, que de pensées, que d'émotions, que d'interrogations ! Que de magnifiques réflexions sur le monde, où Buzzati oscille entre un optimisme malgré tout et un pessimisme désabusé… J'ai beaucoup aimé lire ce recueil de nouvelles parfois âcres, pessimistes, d'autres fois marqué par l'espérance… le style de Buzzati frise le génie, tant ses phrases ont de puissance et émeuvent.
Ce livre est plein de questions philosophiques ou autres… Souvent, Buzzati raconte les cruelles désillusions que ces héros subissent, se rendant compte que leur vie a été absurde… Et, bien souvent, cet auteur lucide montre une vision de la nature humaine assez désespérante… Ou plutôt une vision qui serait désespérante, s'il n'y avait l'imagination de Buzzati et l'humour qu'il affiche souvent !...
En quelques phrases, en quelques lignes, Buzzati parvient à toucher, comme peu d'auteurs savent le faire.
Je suis frappé du nombre de nouvelles abordant des thématiques en rapport avec la religion, et plus particulièrement, la religion chrétienne, et, encore plus particulièrement, le catholicisme…
L'ironie de Dino Buzzati brille dans chaque ligne de ce recueil de nouvelles exceptionnel, qui aura fait date dans l'histoire de la littérature.
Qui plus est, les nouvelles sont fort diversifiées, il y en a pour tous les goûts ; et pourtant, à chaque fois, on reconnaît la patte de l'auteur, sa maîtrise littéraire, sa lucidité qui oscille entre pessimisme et optimisme, son style, son phrasé…
On est pas loin du génie avec ce recueil tellement, tellement, marquant, une oeuvre qu'on oublie pas, qui reste encore longtemps en nous, tant elle est réussie, tant elle est inoubliable et tant elle marque.
Je pense qu'en la relisant, je m'apercevrais encore de choses dont je ne m'étais pas aperçu jusqu'alors ; car c'est une oeuvre riche, et chaque phrase pourrait fournir une heure de réflexion.
Un chef-d'oeuvre, incontestablement.
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C'est la première fois que je lis un recueil de nouvelles, j'ai même hésité et mon Dieu, quelle erreur ça aurait été...
On ne lit pas, on dévore ces courtes histoires au fil des pages. Frappantes de vérité sur notre monde, à la fin de chacune d'elles, nous ne pouvons que nous remettre en question et même en avoir le souffle coupé. En effet, Dino Buzzati pointe du doigt les côtés les plus sombres de l'Homme, mais sans nous faire la leçon. C'est nous même qui nous la faisons.
Un recueil saisissant, qui ne peut laisser personne indifférent.
De plus, "Le K", c'est une très belle écriture, poétique mais à la portée de tous sans être simpliste.
Bravo Monsieur Buzzati et merci pour cette renaissance littéraire.
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« Viva Dino Buzzati e i suoi libri, e i suoi mille racconti ! »
"Ça" [Le cas du "K"] nous vient tout droit de l'an 1966, dérivant lentement sur les océans d'une Planète bleue... Quarante-trois courts récits ou "nouvelles", auxquels viennent s'adjoindre huit tranches d'un "Voyage aux Enfers du Siècle" : soit 51 pièces d'un puzzle d'humour et de ténèbres.
Mais en voici TOUT le détail ressenti :

[1] "Il Colombre / "Le K" : ou comment un père apprend la peur (de vivre) à son fils. Non, ça n'est pas Hermann Kafka face à Franz, c'est juste un capitaine au long cours attirant l'attention de son innocent fiston (Stefano Roi) sur une malédiction qui le poursuivrait sur toutes les mers du globe s'il ne s'éloignait pas immédiatement des rivages... Ce "colombre" est un très gros squale qu'on croit apercevoir sans cesse à l'horizon — notre horizon de vie : il nous rappelle, le bougre, que notre existence se brisera sous ses mâchoires. de quoi devenir sacrément anxieux, et peut-être même très malheureux chaque jour, chaque heure de son existence... Et nous voila à notre tour plongés dans l'attente... "indicible" (le mot favori des traducteurs de Lovecraft). Une nouvelle de Dino Buzzati peut être un petit film d'horreur "carpentérien" en résumé... L'art de Dino Buzzati est l'art du conteur : il ne s'invente pas, c'est l'excellence dans l'économie des effets, l'art de l'image mentale indélébile chez nous autres... Pas si méchant que ça, le "colombre" mais nous nous préparions au pire... Pourquoi ce squale nous poursuit-il avec autant d'entêtement ? Appétit carnassier ? Pur altruisme ? Allez savoir...

[2] "La creazione" / "La Création" : l'humour (le plus fin) est sans doute le pinceau le plus précis entre les mains agitées du conteur. Nous voici face à une des plus belles "pièces" de notre pêche au K. le Tout-Puissant (à la solide existence littéraire : c'est déjà ça... Pour le reste, nombreux en viennent à penser que ce bonhomme n'existerait pas, mais chut !), le Tout-Puissant donc est un ingénieur-en-chef, un concepteur un peu fantasque... Un artiste fantaisiste. Autour de lui, gravitent des types qui en ont dans le capot autour de lui, des types solides, heureusement... Ce sont des anges-architectes, bien sûr... Déférents, un peu lèche-cul, soumis... [Imaginez ces temps-ci un journaliste de Téléramuche face à la mère Despentes...] Bon, le Tout-Puissant lit dans leurs pensées, devine TOUT ce qui va advenir... C'est d'un fatigant pour lui ! Mais avec de l'humour, l'Eternité se supporte... Bon, allez, on va leur mettre de la vie, de la "biodiversité" (dirait-on aujourd'hui) sur cette foutue planète bleue lambda... Si ça les amuse, après tout !!! Un ange-architecte plus solitaire, moins mouton et même un peu assommant soumet (sournoisement) les plans d'un bipède au Créateur... Par dépit ou lassitude, le bonhomme fantasque lui appose sa validation...

[3] "La lezione del 1980"/ "La leçon de 1980" : de la malédiction du Pouvoir ou "Si le Pouvoir nous tue chaque mardi à minuit, ma foi, pourquoi s'em... der autant à le conquérir et même à le garder ? ". Oui, à cette date et cette heure précises, un syndrome coronarien aigü frappe l'un après l'autre tous les Grands Chefs de Tribus (le gars à la tête du gouvernement soviétique, celui du gouvernement ricain, le guignol du PCC, même De Gaulle est menacé... )... Instinct de conservation obligé des Puissants [?] qui soudain n'en veulent plus, n'en peuvent plus, de tout ce décorum, de ce fatras, de cette Grandeur (finis soudain, les Grands Débats-à-la-Noix, les envahissements de l'Ukraine, les empoisonnements de Navalny, les 500 robots "parlementaires" du Parti Communiste Chinois... ) : allez, on laisse la place chaude aux autres ! 3615 Qui n'en veut ??? Et soudain plus aucun couillon ni couillonne à se précipiter pour nous faucher la place !!! Comme disent les Algériens, "al-koursi" [Le Fauteuil] reste inoccupé... Suspense : comment tout cela finira-t-il ? Plutôt pas trop mal... Même peut-être mieux qu'avant... Pure logique déductive.

[4] "Generale ignoto" / "Général inconnu" : de la difficulté de survivre à notre propre existence... Ne serons-nous pas bientôt "celui (ou celle) dont bientôt personne ne se souviendra" ? Tel ce général dont des manoeuvres et l'ingénieur de prospection géologique déterrent par accident le squelette délabré masqué par un uniforme et des galons dorés tombant en poussière puis s'envolant au vent quelques secondes après le patient travail de désenfouissement... de quoi est mort ce brave homme ? Comme dans le film "First Cow" de Kelly Richard, on peut tenter de récréer une paire d'existences... Mais si peu d'indices ici : nous ne saurons jamais qui il fut, quelle fut son enfance, qui il aima une fois adulte, ce que fut sa vie de garnison, ce qui causa son décès... C'est beau, sensible, extrêmement touchant, plein d'empathie, le geste final des ouvriers nous renvoie une bien cruelle ironie, les vivants crânent encore pleins de leur belle énergie quand "Les morts sont ceux qui perdent la partie" [comme le rappellera Franz Kafka dans "Heiraten"... ]

[5] "L'erroneo fu" / "Le défunt par erreur" : si l'on annonce votre mort par erreur, à vous qui êtes un artiste moyennement célèbre ou reconnu, sachez que l'annonce de votre décès donnera (transitoirement) un regain de valeur à votre production mais que vous devrez si bien cacher votre existence de mort tant et si bien votre femme vous négligera graduellement (puisque vous voilà mort pour la société)... Cette mort sociale amènera quelques changements déplorables : quelqu'un d'autre pourra prendra VOTRE place dans l'existence, ce jusqu'au lit conjugal...

[6] "L'umiltà" / "L'humilité" : de l'orgueil dont on ne parvient jamais à se débarrasser... tout "homme d'Eglise" que l'on soit ! le moraliste Buzzati a plus d'une corde à son arc ou sa lyre de conteur (la corde de l'humour est, ici comme ailleurs, la plus souvent frottée)... et les papes (anciens "petits curés" incorrigibles) se révèlent encore capable de verser de chaudes larmes...

[7] "E se ?" / "Et si ?" : ... ou comment ne pas s'apercevoir que l'on est passé à côté de son existence, tout parvenu que l'on soit à quelque position sociale importante ? Il suffira de croiser le regard moqueur d'une jeune fille que l'on juge "effrontée" et que l'on désire, bien sûr, secrètement... En quelques secondes, toute votre vie bascule.

[8] "Riversatissima al signore direttore" / "A Monsieur le Directeur" : où le "nègre" d'un journaliste piètre écrivain se fait de plus en plus exigeant... L'écrivain malhabile a tellement besoin de ses services... S'être fait un nom (celui de "Dino Buzzati") ne suffit pas, même si la gloire (indue) est assurée... Comment se débarrasser d'un parasite si désespérément utile ?

[9] "L'arma segreta" / "L'arme secrète" : ... un moyen inattendu et surtout original de ramener la paix sur Terre aux temps de la "guerre froide"... le match nul de l'entrecroisement d'ogives (chargées d'un gaz qui n'est pas seulement hilarant) ne changera rien à l'affaire ! Simple inversion des rôles, et le match continue...

[10] "Un torbido amore" / "Un amour trouble" : ne pas se laisser séduire par une petite maison de votre quartier... Vous l'investissez avec votre épouse mais elle continuera de faire de l'oeil aux passants ! Ne reste plus qu'à mettre le feu à cette diablesse "qui a le feu quelque part"...

[11] "Povero bambino !" / "Pauvre petit garçon !" : ... ou de l'inconvénient d'humilier un petit garçon surnommé "la Laitue", tellement il est malingre, blafard et verdâtre... Pas assez aryen, en fait ! Avec sa fichue mèche en virgule sur son oeil, que deviendra-t-il adulte ? Un chef d'oeuvre d'humour, de noirceur et d'horreur psychologique... La maman ne comprend rien et enguirlande la seule victime (dont les petits camarades ont sali le costume). L'humanité connaîtra toute la suite, de 1933 à 1945...

[12] "Il seccatore" / "Le casse-pieds" : un excellent exercice pour détendre les zygomatiques du lecteur. Ce casse-pieds est décidément plus fort que le Felix de "Modeste et Pompon" de Franquin et Dino Attanasio... Il vous tire le fric (Eh tiens ! dix-mille à l'un, puis cinq mille lires à l'autre, en vingt-cinq minutes chrono tout de même... ) avec son ton larmoyant, le récit de se malheurs dans le plus grand des chaos syntaxiques, armé d'une "tchatche" et de facilités déconcertantes, exploitant votre rage polie qui grandit, grandit, et l'impossibilité de le congédier, sauf si... Il ne reste plus au "seccatore" de passer à l'église la plus proche des gratte-ciels d'entreprises pour aller agacer à son tour le pauvre Saint-Jérôme... Comme face au récit précédent, le sentiment d'une exceptionnellement "grande réussite" buzzatienne.

[13] "Il conto" / "Le compte" : la consécration ne fait rien à l'affaire... le poète Joseph de Zinta, devenu prix Nobel de quelque chose, a reçu une première enveloppe des mains d'un monarque gâteux ; les fêtes s'estomperont, la foule disparaîtra, seule la solitude dans la chambre d'un Palace (avec son cabinet de toilettes pour archiduchesse) demeurera ; sans compter ce foutu chasseur d'autographes apparaissant dans le couloir devant sa chambre d'hôtel, insistant... juste pour lui remettre une seconde enveloppe puis disparaître en fumée. La douleur volée aux autres, l'angoisse de vivre et la solitude pour soldes de tout compte... et le lecteur se souviendra alors que l'homme "Dino Buzzati" n'aura pas laissé d'enfants derrière lui...

[14] "Week-end" : ... ah, comme les morts s'ennuient, surtout le dimanche ! Surtout par temps chaud, principalement dans le quartier des V.I.P. (industriels ou rentiers) du cimetière de Torino... pas une seule visite de secrétaire ou de Président de C.A. depuis qu'ils ont cassé leur pipe... Il n'y aura pas de "revival" pour eux, aucune "Nuit des morts vivants", aucun retour sur leurs yatchs : l'affaire est pliée... Jadis si puissants, ces morts-là ne servent plus à rien. Sauf qu'ils ont "servi" à Buzzati qui nous fait ressentir une terrible solitude de dimanche caniculaire à force d'errer dans une allée déserte, juste encombrée de mausolées somptueux et inutiles... « Mort, où est ta victoire ? » Elle sera aussi celle de Georges Brassens, au fond : « Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon / Pauvres grands disparus gisant au Panthéon / Pauvres cendres de conséquence... » [Supplique pour être enterré sur la plalge de Sète, 1966]. La revanche des poètes...

[Attention, GROS TRAVAUX en cours : suite au prochain épisode !!!]
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Voilà des nouvelles fantastiques excellentes, que j'utilise souvent avec les élèves ! Et que je relis volontiers pour mon plaisir personnel . De nombreux thèmes y sont représentés, toujours évidemment avec une dimension étrange, inquiétante. On aborde le monde de l'enfance, cruel , sans pitié, ( Il faut lire absolument la nouvelle bluffante jusquà la fin " Pauvre petit garçon", un chef d'oeuvre ! ) , l'injustice sociale ( "Les oeufs") , l'univers de l'écriture et du journalisme où d'ailleurs l'auteur s'amuse à figurer ( " A Monsieur le directeur", "Le secret de l'écrivain"), celui de la magie et de la métamorphose ( "Le veston ensorcelé", "Suicide au parc") .Bref, l'ensemble est varié, subtil, écrit avec humour et fantaisie, tout en mettant bien l'accent sur les côtés néfastes de notre société et les bassesses humaines.Je le conseille à tous !
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Le jour où mon prof de français m'a fait lire ce chef d'oeuvre, à l'âge de 13 ans, ma vie a basculé. Je n'ai pas assez de mot pour décrire le choc que ça a été.
Bien sûr je l'ai relu, bien plus tard. Et l'impression n'était plus la même. Comme je m'en suis voulu... Mais j'ai compris aussi que les récits du K interpellent davantage les âmes encore ouvertes à tous les champs du possible. Ce n'était pas le livre qui avait vieilli, mais moi...
L'imaginaire de Dino Buzzati, à travers les différentes séquences du K, vous emmène dans les tréfonds de petites histoires, dans les coulisses de récits qui sont les perles d'un collier. On se laisse porter, on achève une histoire. On referme, le livre, on réfléchit. On reprend. Bref, la quintessence du plaisir de lire. Merci M. Buzati.
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Dino Buzzati est un nom qui sonne comme un souvenir de jeunesse car durant mes années d'études il était courant d'avoir en poche "L'écroulement de la Baliverna".
C'est un autre recueil de nouvelles que j'ai choisi de lire pour le Challenge Solidaire et j'ai bien fait, "Le K" étant du même registre, oscillant entre le satirique et le fantastique.

Avec une cinquantaine de textes courts, certes différents mais tous bien construits et d'une grande qualité littéraire, sans compter l'humour parfois cinglant, Buzzati prouve qu'il est un conteur hors pair. On retrouve le journaliste qu'il a été et je n'ai pas été surprise par son dernier récit "Voyage aux Enfers du siècle" dans lequel il se met en scène comme journaliste faisant un reportage en enfer, un enfer qui ressemble parfois à la réalité. Pour autant, il n'y a rien de déprimant dans ce livre car le ton est parodique.
Ce titre intrigant "Le K" est dû à l'excellente première fable, terme plus adapté que "nouvelle" car les textes de Dino Buzzati ne sont pas vraiment des nouvelles pour moi. Mais là n'est pas la question, ce qui est notable ce sont les chutes toujours bien trouvées, jonglant souvent avec l'absurde.

Si on retrouve des thèmes récurrents comme Dieu et la religion, la guerre froide et la politique, l'amour et la mort, ceux qui sont les plus marquants concernent le pouvoir et plus précisément ce qui touche à la domination du monde (les riches mais aussi l'automobile) et la création littéraire. A ce sujet, on sent que l'auteur italien sexagénaire est sensible à l'âgisme ainsi qu'à la renommée et la peur de la déchéance de l'écrivain mais toujours avec humour même s'il peut être grinçant.
A lire donc sans modération.


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