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EAN : 9782266107525
Pocket (03/11/2000)
3.72/5   232 notes
Résumé :
Antonio Dorigo, cinquante ans, est tombé follement amoureux de Laïde, petite call-girl de vingt ans.

Ce n'était pas une question charnelle, c'était d'une sorcellerie plus profonde, comme si un nouveau destin, auquel il n'avait jamais pensé, l'appelait, lui Antonio, et le traînait progressivement, avec une irrésistible violence, vers des lendemains ignorés et ténébreux. Et de quelque côté qu'on la regardât, la situation ne laissait entrevoir aucune iss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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sur 232 notes
L'amour quiet, l'amour doux, l'amour bienveillant, l'amour débonnaire, l'amour apaisé, est-ce encore de l'amour ?...
Pour Antonio Dorigo, architecte milanais de 49 ans, l'amour qui entre dans sa vie avec la brutalité d'un coup de vent claquant une porte, est comparable à une vilaine maladie qui taraude l'esprit et broie le corps avec la puissance et le déchaînement d'un concasseur de pierres.
Ce jour-là, il avait simplement décroché son téléphone et joint Mme Ermelina pour lui réserver une de ses filles. Rien que de très banal, un bourgeois payant pour un peu de bon temps avec une prostituée, dans une maison propre, discrète…
« C'était une matinée quelconque d'une quelconque journée ». Jusqu'à ce qu'il la rencontre, elle, Laïde, la jeune fille sélectionnée spécialement pour lui par Mme Ermelina. Quelques rencontres et voilà Dorigo ferré, harponné, pris au piège comme un moucheron dans une toile d'araignée par cette jeune fille qui n'est pas même exceptionnelle au lit !
Laïde, qui se dit danseuse à la Scala, Laïde et son petit minois spirituel, sa beauté vive, l'élégance naturelle de ses manières enfantines que laissent percer les origines plébéiennes, Laïde menteuse effrontée, gamine mutine, perverse et manipulatrice, qui incarne tout ce que lui, le bourgeois bien établi, n'est pas : le parfum de l'interdit, la soif de l'aventure, l'anticonformisme des gens de basse extraction, la révolte, la rage de vivre, l'indépendance.
Brusquement, Dorigo saisit ce qu'il s'était jusqu'ici refusé d'admettre : Laïde est entrée en lui par tous les pores de sa peau, elle a pénétré son cerveau et « le lui desséchait, le lui mangeait ». Dès lors, épris d'amour, contaminé, atteint jusque dans son âme des douloureux symptômes du sentiment amoureux, Dorigo, comme un malade à l'agonie, voit son existence totalement chavirer, « une force inconnue jusqu'alors l'éloigne peu à peu de ce qui jusqu'ici était sa vie ».

Laïde, consciente du pouvoir qu'elle exerce sur lui, le mène par le bout du nez. Défi, provocations, mensonges, tromperies, cachotteries…plus Dorigo s'interroge, plus elle lui glisse entre les mains et plus il souffre.
Les questionnements, les affres de la jalousie, les suppositions, les doutes, la méfiance…les symptômes du mal qui le rongent lui font perdre la raison, le laissant pantelant tout au bord de sa vie d'homme mûr, bien près de basculer.
Car ce n'est pas de Laïde la catin dont Dorigo s'est entièrement épris, mais de celle qu'elle cache derrière le masque de la prostituée, l'autre Laïde, la petite fille du peuple, insoumise, spontanée, fougueuse, violente, irréfléchie, la Laïde vivante, si vivante…Car en l'emprisonnant dans cet amour trompeur qui le plonge chaque jour un peu plus dans l'enfer de la passion, Laïde va également lui faire prendre conscience d'une chose essentielle : l'amour, tout malheureux qu'il soit, est une puissance brute qui défie la mort. « Oui l'amour lui avait fait oublier que la mort existait. Pendant presque deux ans il n'y avait même pas pensé une seule fois, cela lui semblait une légende, lui qui justement en avait toujours ressenti l'obsession dans son sang. Telle était la force de l'amour."

L'amour…une chose bien triste au fond, une maladie mentale avec laquelle Dino Buzzati, délaissant le registre surréaliste et métaphysique qui avait fait son succès avec des chefs-d'oeuvre tels « le désert des tartares » ou « le K », bâtit un roman magistral qu'il mène en virtuose avec la seule puissance de ses mots.
Un bourgeois épris d'une fille de joie : le sujet peut sembler banal à première vue, mais c'est sans compter sur le génie de Buzzati qui le traite d'une façon totalement nouvelle en le portant à son point d'incandescence dans une analyse psychologique d'une rare intensité et en s'ingéniant à nous ouvrir en grand les portes de l'esprit de son personnage.
Et ce n'est pas une visite non, c'est une perquisition ! Creusant comme une pelleteuse évidant la terre, l'auteur fouille, dissèque, sondant l'homme amoureux au plus profond de sa conscience et de son coeur, vrille son cerveau et le perfore pour nous en faire explorer les moindres replis, les plus infimes circonvolutions, les plus petits soubresauts et tressaillements. Les résonnances autobiographiques sont manifestes ; Dorigo / Buzzati, c'est un peu du même homme, c'est un peu de chaque être humain en proie au mal d'amour.

Ce petit phénomène de la littérature italienne n'a pas eu le succès qu'il méritait lors de sa parution en 1963. Trop neuf, trop vrai, trop cru pour cette époque où mêler amour et prostitution relevait encore du tabou.
Pourtant, le récit haletant de Dorigo, conscient jusqu'à l'exacerbation de sa situation d'homme perdu, est une véritable prouesse narrative et d'une totale modernité stylistique. Peu ou pas de ponctuation, des redites, des hésitations soulignent à chaque phrase l'ampleur monomaniaque du délire amoureux.
Mettre à nu les maux par les mots, décrire les tourments, les impulsions, les émotions épouvantables que l'on peut ressentir lorsque l'amour entre par effraction dans votre vie et saccage consciencieusement l'intérieur de votre être…Buzzati tient son sujet à bout de bras sur plus de 300 pages et le résultat et un pur bijou d'écriture, d'une beauté brute et d'un impact ravageur.
Encore un chef-d'oeuvre pour il signore Buzzati !
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Antonio, quinquagénaire, cultivé mais très timide avec les femmes cherche le plaisir physique auprès de filles "faciles" qu'il rencontre chez Mme Ermelina.

Puis c'est "la rencontre" avec Laïde qui va le plonger dans une soudaine passion irrépressible de l'esprit et des sens.

Celle-ci va en jouer et en profiter, au fil du temps ce ne sera plus que mensonges et humiliations à répétitions.

On voit arriver la lente et inexorable descente aux enfers d'Antonio, dont Laïde devient sa drogue, et son enfer.

Arrivera t-il à se défaire de cette folie où il s'enferme tour à tour avec délice, angoisse et un désespoir toujours plus profond ?

Bien écrit, mais parfois que les phrases étaient longues, trop longues .
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Chose rarissime, j'ai relu un livre. Un peu forcé d'ailleurs. Ayant imprudemment accepté de faire une communication sur Dino Buzzati j'ai entrepris de relire quelques nouvelles et Un amour, 1963, dernier roman de l'homme du Désert. Retrouver les préoccupations de Buzzati fut un très beau retour aux sources de ma grande attirance pour cet auteur à qui je dois beaucoup. Je lui dois beaucoup, à commencer par l'inquiétude. J'avais quelques prédispositions pour l'nquiétude mais lire Dino les a décuplées.

On s'accorde à penser, et Dino n'a pas vraiment contredit, ni confirmé d'ailleurs, que l'architecte Dorigo (le nom est bien proche du lieutenant Drogo...) a bien des points communs avec Buzzati, célibataire jusqu'à 60 ans. Questionné là-dessus, Je désirerais ne pas répondre fut sa seule réplique. Ca ne vous rappelle pas le Bartleby de Melville, pas si éloigné. Je ne sais si Dino a jamais évoqué ce rapprochement. Peu importe mais évitons de citer Kafka à propos des écrits de Buzzati. Je crois savoir qu'il détestait ça.

Antonio Dorigo, notable milanais quinquagénaire, rencontre des call-girls régulièrement. C'est net, c'est propre. R.A.S. Mais avec Laïde, dix-huit ans, c'est plus qu'une intrusion dans la vie bien ordonnée de ce bourgeois bardé de certitudes. Agité, criant, pleurant, parfois pitoyable, et diablement humain, l'architecte bien sous tous rapports. Laïde, dans la vie de Dorigo, c'est à la fois naïveté et mensonge, attirance et refus, des fossés d'incompréhension. Ces deux là n'ont rien en commun. On pense aussi à Heinrich Mann et au professeur de L'Ange Bleu, qui s'offre aux coups de son bourreau. Mais Dorigo lui ne cherche pas la rédemption de Laïde. Jusqu'où ira l'architecte? Et si l'accomplissement ne se parachevait que dans l'échec? La bataille perdue, comme celle du lieutenant Drogo, devenu indésirable, malade, n'a-t-elle pas malgré tout donné à sa vie un tout autre sens. Peut-être Antonio Dorigo ne sera-t-il pas passé complètement de l'essentiel.

Un amour est à mon sens presque aussi important que le Désert des Tartares. Sans en atteindre la dimension mythique, y compris chez des gens n'ayant jamais lu Buzzati, le héros d'Un amour est en grande partie son auteur , avec peut-être une bonne part de nous. Oui,de nous.



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L'histoire d'une relation vouée à l'échec : à Milan, en 1960, Antonio, architecte de 49 ans, tombe amoureux d'une jeune prostituée de 20 ans, Laïde. Différences d'âge, de statut social et de conception de l'amour : tout concourt à faire de cette relation une glissade, un tourbillon, une descente aux enfers, un choc !
Tout commence par une révélation : "Mais ce furent surtout les cheveux noirs, longs, tombant sur les épaules, qui le frappèrent par-dessus tout" (chap. III - page 20), qui devient de l'attirance : "Il la dévorait des yeux" (chap. VIII - page 64), se transforme en attachement : "Il l'aimait pour elle-même, pour ce qu'elle représentait de féminin, de caprice, de jeunesse ... (chap. XIV - page 117), tourne à l'obsession : "Grand Dieu ! Était-il donc possible qu'il ne parvînt pas à penser à autre chose ?" (chap. XIV - page 113) et donne lieu à des pics de jalousie : "Antonio se demanda si ... C'était absurde, c'était épouvantable, c'était d'une simplicité enfantine : cette nuit peut-être, sans doute par pur caprice, Laïde l'avait fait monter dans sa chambre" (chap. XIX - page 167).
Plus il la voit, plus elle devient son objet, l'objet de son désir. Plus elle le voit, plus elle en fait l'instrument de ses fantaisies, le jouet de ses facéties : elle se joue de lui, lui demandant par exemple de nourrir son petit chien. Il comprend qu'elle se moque de lui, mais la relation strictement sexuelle a fait place, chez lui, à un vif sentiment amoureux. Bien que subissant camouflet sur camouflet, il n'arrive plus à prendre ses distances et devient prisonnier de cette relation sans issue : "Sans moi, tu n'es pas capable de vivre", lui assène-t-elle (chap. XXV - page 243).
A vouloir en savoir toujours davantage sur elle, il est entré dans sa vie; mais l'inverse n'est pas vrai : lui ne l'a pas fait entrer, ni chez lui, ni dans sa vie. Elle a fini par le faire obéir au doigt et à l'oeil, alors qu'auparavant, c'est lui qui pensait la mener à la b(r)aguette.
Malgré le caractère scabreux du sujet, le récit n'est jamais obscène, ni vulgaire. On est envoûté par cette descente aux enfers, qui lui fait rechercher sa propre jeunesse dans celle de Laïde. Loin d'avoir trouvé un sens à sa vie, Antonio s'est perdu. La folie qui finit par prendre le dessus est illustrée par des phrases parfois très longues, dépourvues de ponctuation, comme pour illustrer le foisonnement et le désordre des pensées du héros. On aimera, ou non, mais le style est expressif. Dans ce puits sans fond, on ne pourra s'empêcher de penser à la citation d'André Gide : "Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant".
(Les citations sont extraites de l'édition Livre de Poche de 10/1985).
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Longue déchéance , descente aux enfers, d'un architecte établi , organisée par une jeune prostituée sûre de son pouvoir et qui en joue?

Longue torture plutôt. Celle d'un amour non partagé qu'Antonio choisit de poursuivre. Et quand ("enfin" - dirons les raisonnables) il rompt, ce n'est finalement qu'une parenthèse.

On peut y voir aussi une prise de conscience de la profondeur de la solitude d'Antonio, révélée, amplifiée par Laïde et ce qu'elle représente. Certes au prix de rage, colère .... Mais jamais il n'a aussi intensément vécu que dans ces brefs instants.

Tout ceci dans un récit mêlant alternance d'espoirs ( " ce jour la, Laïde semblait plus joyeuse et insouciante qu'à l'accoutumée . Était ce qu'un début d'intimité humaine commençait à s'installer entre eux?"),et de désespoir (" Laïde ne pouvait rien être d'autre pour lui qu' humiliation et rage, de ce côté il ne pourrait espère qu'une déchéance absolue.")
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce qui est dans le monde inanimé nous fascine, les bois, les plaines et les fleuves, les montagnes, les océans, les vallées, les steppes, plus encore, plus encore, les villes, les palais, les pierres, plus encore, le ciel, le vent de la montagne, les tempêtes, plus encore, la neige, plus encore, la nuit, les étoiles, le vent, toutes ces choses indifférentes et vides par elles-mêmes, se chargent d'une signification humaine dans la mesure où, sans que nous en prenions conscience, elles contiennent un pressentiment de l'amour. (p.141)
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Prisonnier d'un amour faux et trompeur, le cerveau ne lui appartenant plus, Laïde y avait pénétré et le lui desséchait le lui mangeait. Dans le moindre repli caché de ce cerveau dans sa plus infime retraite aussi souterraine fût-elle, partout où il pouvait tenter de se replier pour trouver un instant de répit, n'importe où, tout au fond, il la trouvait toujours; elle ne le regarde même pas, elle ne s'aperçoit même pas de sa présence, accrochée qu'elle est au bras d'un jeune homme, elle s'élance dans d'impudiques danses se laissant tripoter de partout par un partenaire dégoûtant et malpropre, elle se déshabille sous les yeux du chef comptable Fumaroli qu'elle connaît depuis une minute à peine, elle, malédiction! toujours elle, sauvagement installée dans son cerveau, et qui de son cerveau regarde tous les autres, téléphone aux autres, joue et fornique avec les autres, entre sort et s'en va toujours dans une frénétique agitation courant à ses rendez-vous ses affaires et ses mystérieux trafics. Et tout ce qui n'était pas elle, tout ce qui ne la concernait pas, tout le reste du monde, le travail, l'art, la famille, les amis, les montagnes, les autres femmes les milliers et milliers d'autres femmes splendides, et même beaucoup plus belles et plus sensuelles qu'elle, de tout cela plus rien ne lui importait, que tout cela aille au diable, elle seule elle seule, Laïde, pouvait le soulager de cette insupportable souffrance et point n'était besoin qu'elle se laissât posséder ni même qu'elle se montrât particulièrement gentille, il suffisait qu'elle fût avec lui, près de lui, qu'elle lui parlât et qu'au moins pour quelques minutes même si c'était contre sa volonté elle se rendît compte qu'il existait, c'était seulement dans ces trop brefs instants de répit qui ne survenaient que rarement et duraient le temps d'un soupir, seulement alors qu'il trouvait la paix. Cette fournaise dans sa poitrine s'apaisait, Antonio redevenait lui-même, son intérêt pour la vie le travail retrouvait un sens, les mondes poétiques auxquels il avait dédié sa vie recommençaient à resplendir de leurs antiques charmes et un indescriptibles soulagement se répandait dans tout son être.
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De quel intérêt serait une falaise, une forêt, une ruine si une attente n'y était implicitement contenue ? (...) Quel sens aurait le vallon romantique tout couvert de rochers et de sentiers mystérieux si notre imagination ne pouvait y conduire au soir celle que nous aimons dans une promenade emplie de chants d'oiseaux mélancoliques ? quel sens aurait la muraille des anciens pharaons si l'on ne pouvait dans l'ombre de leur repaire affabuler sur une rencontre possible ? Et qu'importerait pour nous ce petit coin d'un village flamand, ou le café de boulevard, ou le souk de Damas, si l'on ne pouvait supposer qu'un jour là aussi elle pourrait passer, y laisser une bribe de vie ? Et la petite chapelle votive au croisement des chemins, pourquoi serait-elle si troublante si quelque allusion ne s'y trouvait cachée ? Et allusion à quoi, à qui, sinon à elle, à la créature qui pourrait nous rendre heureux , (Laffont, 1964, p.131)
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Un secret fort simple : l'amour. Tout ce qui dans le monde inanimé nous fascine, les bois, les plaines et les fleuves, les montagnes, les océans, les vallées, les steppes, plus encore, plus encore, les villes, les palais, les pierres, plus encore, le ciel, le vent de la montagne, les tempêtes, plus encore, la neige, plus encore, la nuit, les étoiles, le vent, toutes ces choses, indifférentes et vides par elles-mêmes, se chargent d'une signification humaine dans la mesure où, sans que nous en prenions conscience, elles contiennent un pressentiment de l'amour.
Il demeura abasourdi de ne pas s'en être aperçu plus tôt. De quel intérêt serait une falaise, une forêt, une ruine si une attente n'y était implicitement contenue? Et attente de quoi, de qui, sinon d'elle, de la créature qui pourrait nous rendre heureux? Quel sens aurait le vallon romantique tout couvert de rochers et de sentiers mystérieux si notre imagination ne pouvait y conduire au soir celle que nous aimons dans une promenade emplie de chants d'oiseaux mélancoliques? Quel sens aurait la muraille des anciens pharaons si l'on ne pouvait dans l'ombre de leur repaire affabuler sur une rencontre possible? Et qu'importerait pour nous ce petit coin d'un village flamand, ou le café de boulevard, ou le souk de Damas, si l'on ne pouvait supposer qu'un jour là aussi elle pourrait passer, y laisser une bribe de vie? Et la petite chapelle votive au croisement des chemins, pourquoi serait-elle si troublante si quelque allusion ne s'y trouvait cachée? Et allusion à quoi, à qui, sinon à elle, à la créature qui pourrait nous rendre heureux?
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Il l'aimait pour elle-même, pour ce qu'elle représentait de féminin, de caprice, de jeunesse, de simplicité populaire, d'effronterie, de liberté, de mystère. Elle était le symbole d'un monde plébéien, nocturne, joyeux, vicieux, ignominieusement intrépide et sûr de soi qui fermentait d'une vie insatiable auprès de l'ennui et de la respectabilité des bourgeois. (p.105-106)
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Avez-vous déjà eu l'impression que votre vie se passait à attendre ? Attendre l'amour fou, attendre le poste de vos rêves, attendre le prochain voyage, attendre, au fond, que la vraie vie commence enfin ?
« le désert des Tartares » de Dino Buzzati est publié en poche chez Pavillons Robert Laffont.
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