Confiteor

La seule chose que je veux, c'est non pas faire le bien mais tenter de ne faire de tort à personne.

Je crois que nous faisons tout un trajet aller et qu'ensuite nous faisons le trajet retour vers le point de départ. Dans la vie de l'homme, il y a toujours un retour aux origines. A condition que la mort ne se soit pas interposée avant.

Ce qui me pesait le plus chez papa c'est qu'il savait seulement que j'étais son fils. Il n'avait pas encore compris que j'étais un enfant. Et maman regardait le carrelage, sans voir la partie que disputaient le père et le fils. C'est du moins ce que je croyais. Heureusement qu'il y avait Carson et Aigle-Noir. Ces deux-là me donnait presque toujours raison.

...je me mis à pleurer en cachette de moi-même.

En cet instant, à l’heure du dîner, ce devait être le mois d’avril, ou de mai, maman me regardait sans rien dire. Je ne savais ce qui était pire : une mère qui ne te regarde même pas ou une mère qui t’accuse.
Chapitre 11, p163

La flamme de sa chandelle s'éteignit et il ne vit ni ne vécut plus rien. Plus rien. Il ne put dire où suis je car, déjà, il n'était nulle part.

Il avait raison sur un point, Euripide : la raison humaine ne peut pas vaincre les puissances irrationnelles de l’émotivité de l’âme.

L’idée de Fèlix Ardèvol était limpide : depuis quelques années, de nombreux citoyens allemands, autrichiens et polonais commençaient à se sentir mal à l’aise compte tenu des plans de Hitler et cherchaient à changer d’air.
- Tu cherches des juifs riches.
- Une fuite est toujours une aubaine pour un antiquaire.

Toute la vie, toutes nos vies, pensa Bernat, passent devant nos yeux quand quelqu’un qu’on aime vous dit qu’il est malade.

Les pierres ne doivent pas être trop petites, car elles sont alors inoffensives. Mais elles ne doivent pas être trop grosses, car elles abrégeraient par trop le supplice du coupable. Parce que ce dont il s’agit c’est de châtier des coupables, ne l’oublions jamais. Tous ces beaux messieurs qui lèvent le doigt, impatients de participer à une lapidation, doivent savoir qu’il faut faire expier la faute par la souffrance. C’est ainsi. Il en a toujours été ainsi. Par conséquent, en blessant la femme adultère, en lui crevant un œil, en se montrant insensibles à ses pleurs, ils sont agréables au Très-Haut, au Dieu unique, au Compatissant, au Miséricordieux.
Chapitre 42, p641