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sur 1514 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Quel est l'intérêt d'écrire une critique négative ? C'est vrai, quoi ! Si l'on n'a pas aimé, on referme le livre au bout de cent pages et l'on n'en parle plus, un point c'est tout : pas la peine d'en faire des caisses. Certes… C'est ce que font beaucoup de gens et cela leur évite bien des désagréments, tant avec le livre qu'ils n'aiment pas (et qu'ils évitent ainsi de s'infliger trop longtemps) qu'avec les adorateurs dudit livre qui ne manqueront pas de leur tourner le dos ou de leur sauter sur le râble en leur indiquant qu'ils n'ont absolument rien compris à l'ouvrage, qu'ils devraient apprendre à lire ou à réfléchir ou un peu des deux, qui sait ?

Certes, certes et c'est un scénario connu, archiconnu et moult fois rejoué en ce qui me concerne. Étonnamment, on ne vous demande jamais de relire ou de réfléchir à deux fois quand vous dites que vous avez beaucoup aimé une oeuvre. C'est bizarre parce que, dans le fond, c'est tout aussi douteux, n'est-ce pas ? Certes, c'est plus consensuel, plus paisible de dire qu'on trouve tout bien, tellement plus simple de ne rien écrire quand on pense le contraire… Mais voilà comment on se retrouve, après, tout cumulé, avec des livres étrangement plébiscités, montés en épingle, des présidents ou des députés élus haut la main malgré une écrasante abstention.

Il est là le phénomène : sur Babelio comme ailleurs, les déçus trop souvent se taisent, s'abstiennent et leur pourcentage se retrouve minoré dans la population des lecteurs qui s'expriment sur un livre. Eh oui, c'est plus facile de passer sous silence son désamour car d'abord on s'évite un débat empoisonné avec les amoureux du livre et ensuite, on s'évite une douleur avec soi-même en ne remuant pas le couteau dans la plaie de ses propres désillusions. Puisque, c'est un fait, un livre est toujours une promesse, un espoir, un morceau de rêve avant qu'on ne l'ait lu, c'est toujours dur, quand la promesse s'avère non tenue, d'abandonner à jamais son espoir ou son morceau de rêve.

En ce qui me concerne, Confiteor, avant de l'avoir lu, c'était la promesse ou l'espoir d'enfin découvrir le premier vrai grand bouquin du XXIème siècle, celui qui fera date et dont on parlera encore dans cent cinquante ou deux cents ans. A priori, il y avait des tas de thèmes susceptibles de m'intéresser : la mémoire, l'histoire contenue dans les objets, l'amour des livres, l'évocation même du mal (quand c'est aussi savoureux qu'À l'est d'Eden), les relations parents/enfant, une histoire d'amour, une amitié, etc., etc. J'en avais même tellement bavé d'impatience que nous nous sommes mises bien d'accord Christelle (Cricri124) et moi, qu'on avait pris bien consciencieusement nos petits carnets de rendez-vous et qu'on avait voulu sabler le champagne ensemble… Histoire de ne rien rater de la fête, croyait-on…

Et puis… et puis est venue la lecture proprement dite. Alors on s'est un peu avachies dans nos fauteuils ou dans nos lits, Christelle et moi, tellement on n'en croyait pas nos yeux de ce qu'on lisait. On devait avoir la mine longue et dubitative, vous savez exactement comme Depardieu et Dewaere dans Préparez vos mouchoirs quand ils lisent les bouquins de Carole Laure. (Je vous refais la scène de mémoire :
Depardieu : Il est bien le tien ?
Dewaere : Bof… Ça casse pas des briques. Et toi ?
Depardieu : Je comprends rien !) Et on est restées là, elle et moi, allongées dans nos pieux, comme deux paquets de gélatine, avec nos gros bouquins qui nous tombaient des mains et dont les pages pesaient des tonnes à tourner. Lourdes, tellement lourdes, oh oui, combien lourdes…

Un jour, ma fille a regardé le dessin animé de Tintin, vous savez, L'Oreille cassée, celui où il y a le perroquet qui répète tout le temps : « Carrraaaamba ! Encorrre rrraté ! » Et je me suis dit moi-aussi : « Caramba, encore raté ! » Eh oui, encore raté ma vieille pour le premier grand roman du XXIème siècle ! Encore raté pour l'émotion, encore raté pour l'enthousiasme, encore raté pour le sublime…

Des tas de gens, et en qui j'ai pourtant toute confiance (d'où ce choix de lecture), sur Babelio ou ailleurs, m'avaient assuré que c'était du lourd. Moi, sans plus chercher, j'avais pensé que c'était du lourd comme vous savez mais en fait non, pour moi, ce fut du lourd autrement, du vrai, bon, gros lourd, quoi !

Alors quand après deux cents pages je me suis rendue compte que je m'emmerdais prodigieusement, j'aurais dû, comme je l'ai spécifié plus haut, abandonner sagement le machin et me reporter sur autre chose… mais j'ai un problème avec les livres : je suis obstinée.

Il est rare, très rare même, que j'abandonne en cours de route un livre qui, en raison du désintérêt qu'il m'inspire, m'a déjà volé beaucoup trop de temps (par pure idiotie congénitale, il faut croire, selon un phénomène connu sous le nom " d'erreur de jugement des coûts irrécupérables " — sunk cost fallacy en anglais). Donc, bêtement, je m'accroche, je peine, je chemine cahin-caha, je serre les dents et, malheureusement, à mesure que je m'ennuie ou m'agace, à mesure que je constate que le livre en question me déplaît singulièrement, que le temps que je lui consacre est définitivement du temps perdu, je sens monter en moi comme une colère froide, un ressentiment larvé contre le livre, contre l'auteur ou bien contre moi-même, car je sais parfois que le problème vient uniquement de moi.

Alors je vous le demande une nouvelle fois : quel est l'intérêt d'écrire une critique négative ? Eh bien, peut-être seulement d'éviter à d'autres lecteur(trice)s le surcroît d'attente (et donc de possible déception) que pourrait susciter ce livre. Rien de plus. Je n'avais lu quasiment dans les avis que du dithyrambe : c'était génial, c'était super, c'était trop bien, c'était le top du top. La narration était sensationnelle, d'une grande maîtrise et l'histoire fantastique, exquise et je ne sais plus trop quoi. Ouais… sans doute… si vous le dites…

Mais qu'est-ce que je me suis fait chier, tout de même ! C'est pas croyable, quand j'y repense ! Demandez à Christelle si vous ne me croyez pas. Parce qu'elle, elle en a entendu, elle, et bien plus que ce que je vous raconte là, car j'étais à moitié, comme qui dirait, vindicative, vous voyez le genre, pendant ma lecture. Parce que je lui aurais bien jeté au visage, moi, son gros pavé, à Jaume Cabré, et il aurait moins fait le malin derrière sa moustache, à jouer avec son petit shérif et son indien, avec ses ugh par-ci et ses crachats par-là, moi, je vous le garantis !

Bon, arrivée à ce stade, il faut sans doute quand même que je me décide à vous parler un peu du livre et de l'histoire, mais ça ne me réjouis pas, croyez-moi. Imaginez : si vous voulez aborder le mal en général, quel est le poncif le plus éculé, le cliché le plus usé, le lieux commun le plus commun que vous puissiez dégoter ? Allez-y. Non, ne cherchez pas trop loin, ne réfléchissez pas trop longtemps, voilà, juste comme ça, le premier qui vous vient, très bien : Auschwitz. Gagné ! Et même le tiercé gagnant : déportation / spoliation / expérimentation humaine. Non !? C'est pas vrai, il a pas osé !? Si, si, je vous jure, il l'a fait et même plutôt deux fois qu'une, et il l'a bien tartiné en plus, tout partout, plein les doigts. Sortez les violons, préparez vos Kleenex… Puis ensuite, pour changer, elle s'appelait Sara… Non, il ne l'a pas appelé Sara quand même ? (soupirs) À votre avis ?… Tiens, d'ailleurs, à propos de violons et de mouchoirs, comme par un fait exprès, justement, il y est aussi question de violons et de mouchoirs, ça tombe bien, non ?

N. B. : Ce qui suit est une longue et tortueuse digression que je ne vous oblige pas à vous coltiner.

J'ai dit ailleurs, dans d'autres critiques, (L'heure du Roi de Khazanov, L'école des cadavres de Céline, Si c'est un homme de Levi…) le bouillonnement de viscères, l'infinie tristesse que me provoque le fait, le simple fait de m'imaginer les détails concrets d'un génocide et l'urgence de ne jamais l'oublier. Mais voilà, personnellement, la seconde guerre mondiale, les nazis et la Shoah, JE N'EN PEUX PLUS : trop vu, trop lu, trop entendu, trop bu ; rabâchage, bourrage, gavage, foie gras, cirrhose, overdose, mégadose, explose : BOUM ! Pas moyen d'échapper (au minimum) à un doc par semaine sur Arte (pour les gens qui ont la mémoire fragile), un Goncourt sur deux, un film sur trois, un discours de président sur quatre… Voilà, c'est officiel, aujourd'hui, 16 février 2019, je pense être arrivée à mon seuil de saturation critique sur le sujet : une page de plus et ma dose létale sera dépassée, celle où j'écrirai, telle une Ghislaine Marchal sans jardinier, en capitales avec mon sang dans tous les livres à paraître : SHOAH M'A TUER (l'envie de les lire).

J'en viens même à me demander si l'on peut encore décemment écrire un livre sans parler de nazis ou de Shoah ? Non mais sans blague, je me questionne sincèrement, car, c'est vrai, tout bien considéré, quatre-vingts ans après les faits, et depuis quarante à soixante ans qu'on en parle à toutes les sauces, il n'y a plus tellement d'autres sujets valables, ni d'autres malheurs à l'heure actuelle dans le monde : « Exclusif ! On a retrouvé la mouche tsé-tsé kamikaze mise au point par les nazis » ; « Document : Comment fêtait-on le nouvel an chinois pendant la seconde guerre mondiale ? » ; « Écologie/développement durable : l'étude choc qui révèle l'impact insoupçonné de la Shoah dans le phénomène du réchauffement global » ; « Témoignage : le voisin du petit-fils du fournisseur de boucles de ceinture et de pendeloques de la SS raconte. »

Je sais même que rien qu'à écrire cela, des gens vont faire les indignés, d'autres vont me regarder de travers en me soupçonnant d'accointances diverses mais toutes fort peu recommandables. Et à ceux-là, j'aurai juste à répondre que je me sens terriblement fatiguée de lire ou d'entendre toujours les mêmes choses, qu'on remette toujours sur le tapis les mêmes malheurs quand il y en a tellement, en ce moment même, un peu partout, qu'on tait et qui n'émeuvent personne. D'ailleurs à mon simple échelon, moi qui ne me considère nullement comme une victime ou une proche de victime, si je remonte quelques décennies en arrière (pas besoin d'aller jusqu'à Azincourt) et bien je constate que moi aussi mes arrière-grands-pères se sont fait défoncer la gueule au XXème siècle, alors qu'ils n'avaient rien demandé, au nom d'idéaux à gerber et qu'ils n'épousaient pas. Eux aussi ont été jetés de force dans des trains et n'en sont pas revenus, eux aussi ont respiré du gaz (mais c'était en plein air, dans le confort et le luxe des tranchées, ce qui était de beaucoup préférable, j'en conviens) et eux aussi ont leur joli nom gravé sur une fausse plaque en marbre libellée « À nos morts ».

Je n'ai pas l'impression que cela ait été spécialement agréable comme mort pour mes arrière-grands-pères, ni follement récréatif pour mes arrière-grands-mères, notamment celle qui n'a reçu le certificat de décès de son mari qu'en 1921 quand lui était mort et oublié depuis la bataille de la Marne en 1915. Alors, certes, certes, à eux, mes arrière-grands-vieux, on n'a rien spolié, ni instruments rares, ni bijoux, ni tableaux de maître parce que, précisément, des instruments rares, des bijoux et des tableaux de maîtres ils n'en avaient pas tellement au fond de leurs musettes, les bougres (une bouteille de bibine, à la rigueur, c'était tout ce qu'ils portaient sur eux). On leur a peut-être volé deux ou trois silex au milieu de leurs champs pendant qu'ils s'envoyaient en l'air, un bras par-ci, une jambe par-là, mais on n'est pas trop rancunier dans la famille, on n'a pas porté plainte et on n'a rien demandé comme dédommagement. On est passé à autre chose, tout simplement.

J'ai souvent regardé des documentaires, écouté des émissions, tout ça, mais ils n'ont jamais parlé de la douleur et de l'horreur vécue par mes arrière-grands-vieux. On dirait bien qu'ils s'en foutent : c'était la guerre, c'était normal. J'ai souvent lu des livres aussi, pour savoir un peu plus dans le détail, et, pareil, jamais une ligne, jamais un mot sur eux, rien, que dalle. À l'ouest il n'y a jamais rien de nouveau. Et je ne vous parle que de mes arrière-grands-vieux parce que mes grands-vieux, eux aussi en ont vu passer des alizées, des souffles clairs, eux aussi ils s'en sont pris des kilos ferraille sur la tignasse, un certain matin de 1944, par exemple, mais pas seulement. Des frangins, des frangines, jamais retrouvés…

J'ai des amis d'un peu partout dans le monde (Algérie, Cambodge, Rwanda, Ukraine… liste non exhaustive) qui trouvent que, eux aussi, leurs ancêtres, ils ont morflé, tout bas, dans leur coin et qu'on n'en parle pas beaucoup. Mais ça, c'est pas des bonnes morts, ça : c'est pas des morts tragiques. Non, les vraies morts, les seules qui vaillent, les véritablement atroces, les authentiquement regrettables, ce sont celles que nous raconte, justement Jaume Cabré, ce sont celles d'Auschwitz mes p'tits amis. Ça c'est de la mort labellisée, estampillée, certifiée, de la mort AOC pourrait-on dire. Naïvement, moi, je pensais avant que la mort, c'était la mort, l'horreur, c'était l'horreur et la guerre, c'était la guerre ; qu'il fallait les combattre et les dénoncer partout et de tout temps avec la même vigueur, où qu'elles se nichent et qui qu'elles frappent. Mais apparemment non, il y a des morts plus mortelles, des horreurs plus horribles et des guerres plus belliqueuses que d'autres. Faut le savoir, c'est tout, maintenant je le sais.


Donc, Jaume Cabré entend parler du mal, de la mort et de la culpabilité. Pour ce faire, il va utiliser une technique dont il n'est ni l'inventeur ni le plus habile praticien, mais c'est un procédé qui jouit d'une certaine vogue parmi les auteurs hispanophones, notamment sud-américains : j'ai nommé la narration puzzle imbriquée pas baisante à suivre ni à comprendre, dont le brevet fut déposé jadis par un certain William Faulkner et dont le plus grand orfèvre demeure à ce jour Juan Rulfo dans Pedro Páramo. Et, malheureusement, n'est pas Juan Rulfo qui veut…

Jaume Cabré ne se facilite pas la tâche et surtout, ne facilite pas celle de ses lecteurs car, comme si cela ne suffisait pas, il dissémine par plaques un genre de fresque sur plusieurs époques et sur plusieurs générations à la façon de Gabriel Garcia Márquez, le Moyen-Âge ou le violon en plus et le talent en moins. Mais ce n'est pas tout, il souhaite encore faire abondamment étalage de sa grande culture (religieuse, médiévale, linguistique…) comme un ersatz d'Umberto Eco, mais qui serait de seconde main, juste pédant quoi. Et c'est tout ? Non, ce n'est pas tout, il en rajoute encore, une espèce de sauce mélasse narrative décousue aussi savoureuse et appétissante que l'inénarrable Marmite®, chère aux papilles de nos amis anglais, qui se situe quelque part au confluent d'un James Joyce en pleine forme, d'un André Gide fatigué et d'un Cormac McCarthy pas hyper sobre.

Pour moi, ce fut un calvaire à lire, des longueurs ahurissantes, du larmoyant ou supposé tel qui fait long feu, des dialogues creux à n'en plus finir, des gloses multilingues hautement dispensables, des insertions perpétuelles qui hachent et qui gâchent le propos sous couvert d'épouser la pagaille cérébrale occasionnée par Alzheimer. Bref, selon mes critères, une écriture maladroite et poussive et qui dure la bagatelle de 770 pages en grand format (900 version poche). La technique narrative employée a eu le don de m'éloigner systématiquement de toute tentative d'amorce d'empathie pour les personnages. Les personnages, parlons-en, à la pelle il y en a, quinze à la douzaine, tous plus inutiles et inintéressants les uns que les autres. On en rayerait les trois-quarts qu'on ne s'en porterait que mieux.

Et si on ne garde que les principaux, Adrià, Bernat, Sara, papa et maman d'Adrià et, à la limite, Lola Xica, je n'ai même rien à en dire : ils sont transparents, gélatineux, insipides et inodores, des méduses atones sans cnidocyste. J'ai passé un mois et demi à m'ennuyer ferme auprès d'eux et, j'en suis certaine, d'ici trois semaines, grand maximum, je n'en garderai pas même le plus petit souvenir mobilisable. D'authentiques et frêles coquilles vides ou, plus exactement, des vesses-de-loup perlées quand elles sont trop mûres : vous posez le pied dessus par inadvertance, pfffffuiit, la petite fumée et il ne reste plus rien (d'où leur nom, dont on ne saurait blâmer nos grands ancêtres, qui, s'ils n'étaient pas tous poètes, avaient néanmoins, pour certains, un sens aigu des réalités concrètes).

Alors bien sûr, je pourrais passer des heures à vous recopier mes arguments (par exemple le propos qui me donnait constamment le sentiment de m'imposer ce que je devais penser), ceux que j'ai développés semaine après semaine lors de mes échanges avec Christelle, les références que je suis allée rechercher pour étayer moindrement mes ressentis en temps réel, ce qu'ont dit ou écrit des théoriciens du roman bien plus savants et autorisés que moi. Mais à quoi bon ? En ce qui me concerne, une purge reste une purge, quant à celles et ceux qui ont adoré ce bouquin, ils ne changeront pas d'avis après les avoir lus et ils ont bien raison car leur ressenti vaut tout autant que le mien. À l'extrême rigueur ça pourrait peut-être — éventuellement — intéresser celles ou ceux qui s'apprêteraient à faire le grand saut dans la lecture, comme nous l'avons fait, Christelle et moi — et mal nous en a pris ! Si on me les demande, je les ajouterai en commentaires.

En guise de conclusion, une fois encore, une fois pour toutes, une fois pour toujours, ce que j'exprime ici n'est que mon avis, et ce n'est vraiment pas grand-chose, je le confesse, confiteor.
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C'est l'histoire d'un ennui abyssal et d'une confusion sans fin. C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué ou d'un désappointement assumé.

Enfin, presque sans fin pour être précise car j'ai craqué quelques dizaines de mètres avant la ligne d'arrivée. Lecture entamée en décembre et que je m'étais décidé à finir pendant le confinement, j'ai craqué et survolé avec l'urgence de la délivrance chevillée aux tripes les cent dernières pages de ce pavé aux multiples méandres narratifs, et dans lesquels l'auteur m'aura définitivement perdue.

Je passe rapidement sur le style improbable qui semble pourtant constituer les lettres de noblesse de ce roman spécialement loué pour son manque de structure et de ponctuation. Malgré tous mes efforts et une grande dose de bonne volonté, je n'adhère pas ; je ne trouve ni génie ni beauté dans ce style confus, déséquilibré et qui, sous prétexte de se vouloir le reflet d'une mémoire vieillissante, se plaît au mode verbal et aux fusions temporelles.

Mais ce que je ne veux pas vous cacher même si c'est stérile et que le savoir vous fera sans doute une belle jambe, c'est l'ennui que j'ai ressenti pendant toute ma lecture, de la première à la dernière page. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai voulu abandonner, ni le nombre de fois où je me suis forcée à reprendre ma lecture en poussant force soupirs. La sagesse aurait voulu que je referme le bouquin une fois pour toutes mais j'aime comprendre, c'est un travers, et je voulais comprendre, d'abord où l'auteur voulait en venir, ensuite où se cachait la magie ressentie par autant de lecteurs. Chou blanc dans les deux cas.

Quelle frustration au bout de 800 pages de n'avoir trouvé ni intérêt ni profondeur à aucun des personnages, quel chagrin de ne porter affection à personne, pas même à l'auteur. Les thèmes abordés, bien que développés tous azimuts, m'ont semblé superficiels et pour certains rabâchés, pour tous teintés d'une érudition maniérée. Jaume Cabré use et abuse de la narration à tiroirs et moi qui apprécie de temps à autre de me lancer dans un puzzle de 2 000 pièces, j'ai perdu patience. J'en viens presque à penser qu'une malédiction plane sur mes relations avec la littérature espagnole contemporaine puisque j'ai déjà lamentablement échoué avec Carlos Ruiz Zafón et Arturo Pérez-Reverte. On compare aussi Cabré avec Eco, ça me rappelle que je suis aussi passée à côté du "Nom de la rose". Que ça ne fasse pas de moi un suppôt de Satan !

Si seulement "Confiteor" m'avait embarquée, si j'avais plongée avec joie et impatience dans les souvenirs de l'humaniste Adrià Ardèvol, alors peut-être ? mais je n'ai rien ressenti que l'ennui, encore de l'ennui, toujours de l'ennui... Alors rendez-vous manqué ou désappointement assumé ?


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Bonjour et bienvenue à vous chers lecteurs et chères lectrices.
Votre serviteur est heureux de vous retrouver.

Aujourd'hui nous allons parler d'une oeuvre qui fait sensation depuis quelques années, et a laquelle votre serviteur n'avait porté aucune attention, comme souvent lorsqu'il s'agit d'une oeuvre qui fait sensation....

Pourquoi ce "rejet" des oeuvres qui font l'actualité me direz vous ?
Non pas par snobisme, c'est simplement qu'ayant était déçu à de nombreuses reprises par ce genre d'oeuvres, votre serviteur préfère éviter une nouvelle déconvenue.
Hélas, il aurait mieux valu éviter cette oeuvre ......

Pour nombre de lecteurs et lectrices, cette oeuvre est un "chef d'oeuvre", un "monument", loin de moi l'idée de remettre en question leur perception de cet ouvrage, mais, il semble que nous n'ayons pas lu le même livre....

Oui, il y a une petite audace stylistique ici, l'auteur s'amuse à jouer à l'improvisateur, cela peut prendre une fois, deux à la rigueur, mais à la troisième reprise, on en a assez ....
Surtout que sur le plan stylistique, ce n'est guère la panacée....
C'est assez basique, sans recherche particulière, on place des mots peu courants pour donner l'impression que l'on est un frondeur, mais au final, c'est vrâiment décevant, aucune envolée, aucune reflexion, une tendance affirmée pour la vulgarité crue, ect....
Sur le plan stylistique, c'est clairement décevant.

Sur le plan de l'histoire, il y avait de base une bonne idée, mais que s'est mal exploité...
L'histoire prends au début, et puis cela commence à ronronner rapidement, sombrant là encore dans la vulgarité, et les lieux communs....

En somme, voila une oeuvre "phénomène", qui n'a aucun attribut phénoménal...
On pense aborder une oeuvre majeure, avant de percevoir ce livre comme un divertissement a la lecture trop aisée, qui donne dans une vulgarité vrâiment déplacée, et l'ennui arrive....

Au final, ne JAMAIS suivre les avis multiples qui font d'un film ou d'un livre, un chef d'oeuvre, on économise du temps, de l'argent, et l'on peut ainsi se régaler avec de vraies oeuvres pertinentes et fortes.

Mais cet avis est subjectif bien sûr.
Merci de votre attention, portez vous bien et lisez des livres.
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Adrià Ardevol nous livre ses mémoires. le titre Confiteor donne le la : avouer ses fautes et solliciter le pardon.
La couverture est séduisante, le titre attrayant, le résumé alléchant. MAIS...

Mais sous prétexte de la maladie d'Alzheimer dont il est atteint, le récit est totalement décousu : une occasion pour l'auteur d'alterner entre le "je" et le "il" dans un seul et même paragraphe. Je n'ai trouvé aucun intérêt et aucun plaisir à ce procédé narratif. Au contraire, c'est plutôt lourd. Si l'auteur souhaitait nous rendre l'écho de la confusion mentale que provoque sa démence, alors pas de doute, c'est réussi.

Mais on passe toutes les époques, on voyage avec les objets rares et notamment avec le violon Storioni, à la valeur inestimable. Un périple interminable et ennuyeux au possible.

Mais ce sont des parents qui ne sont partagent pas le même souhait d'éducation pour leur enfant, chacun se l'imaginant prodigieux à sa manière : devenir un virtuose du violon pour sa mère, et d'un érudit polyglotte pour son père. Des parents qui manifestent leur désaccord sur l'éducation de leur fils, rien d'extraordinaire à cela.

Mais ce sont deux amis qui s'aiment, se déchirent et s'envient : cela reste une relation amicale ordinaire.

Mais c'est une histoire d'un amour passionnel et fusionnel, si intense qu'il les mènera à la séparation.

En résumé, une lecture indéfinissable et inclassable à laquelle je n'ai pas adhéré.
Ennuyeux et laborieux, Confiteor est un puzzle à petites pièces mais qui, une fois assemblées, ne donne pas le rendu fabuleux tant attendu. Dommage.

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Ce livre m'est tombé des mains, cela fait près de deux semaines que je tente de le terminer avec de plus en plus de mal. Arrivé à la page 608, j'en ai lu les deux tiers, sans plaisir je dirais même avec souffrance.
Il s'agit de l'histoire d'un jeune homme, catalan, issu d'un mariage sans amour entre un homme imbu de lui-même, très intelligent et d'une femme séduite mais ensuite désabusée par celui-ci et son égoïsme. Cet homme donc fait collection de tout un tas de trésors qu'il obtient de manière pas très correcte en profitant notamment des violences commises par les Allemands envers les Juifs. Il n'hésite pas non plus à dénoncer fallacieusement des universitaires à la police franquiste. Son fils héritera et de son intelligence et de son amour de collectionneur, il renoncera au violon et mènera une carrière universitaire. Toute l'écriture du livre utilise un procédé où se mélange dans les mêmes phrases plusieurs protagonistes à des époques diverses. On y raconte aussi bien le meurtre d'un moine au temps de l'inquisition que des supplices commis par des médecins nazis dans les camps ou l'habileté d'un violoniste. Mais tout cela reste d'un verbiage où le côté onirique le dispute à la dénonciation, d'une lourdeur exaspérante avec une intrigue qui se traîne autour de personnages auxquels je n'arrive pas à m'intéresser.
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Oui , je sais bien , il faut une critique négative dans cet océan d' observations dithyrambiques...
Je n' ai pas aimé "confitéor" j' ai failli abandonner , je suis allé jusqu au bout , j' ai eu tord .... Histoire finalement banale, histoire d' amour invraisemblable , une ballade historique peu convaincante , style pénible à comprendre,
Pénible est le mot qui convient... , du Dos Passos sans la magie, le charme.....
C 'est pesant , pas un seul personnage sympathique, c'est larmoyant du début jusqu' a la fin...
Finalement je n' ai peut être pas lu le même roman, "confitéor" , un chef d' oeuvre?? "Les raisins de la colère" ou "le bruit et la fureur" sont alors des livres sacrés !!
c' est décidé mon prochain livre c' est un James bond de Ian Fleming, je viens d' acheter les oeuvres complètes....
enfin de l' action , des coups de poings , de la vie, des sourires, de l' amour...
Adieu tristesse de "confiteor"
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Comme un livre de Carlos Ruiz Zafon, "L'ombre du Vent", je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre. Malgré des critiques dithyrambiques des libraires, journalistes, et vous lecteurs avides et passionnés, non je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre.
Et pourtant rare sont les livres qui me bloquent. Mais là, après presque cent pages, toujours un calvaire.
"Mais quand commence cette histoire ? Mais pourquoi je suis perdu entrel es voix et les personnages ? ça fait seulement cent pages de lues ?...."
Bref perte de la motivation et de l'intérêt et ce bel ouvrage reste posé sur la table de chevet, soutenant les autres...

Peut être plus tard dans quelques années, je retenterai.
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Conseillé par une amie qui m'a parfois fait découvrir des merveilles.... abandonné au 2ème chapitre. J'adhère à la critique de Nastasia-B
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Comme je mets une toute petite étoile à ce roman qui a tellement plu à l'ensemble des lecteurs, dans le monde entier, j'éprouve le besoin de me justifier : je ne suis pas parvenue à le lire... J'ai été noyée. Je n'ai pas compris, comme si le texte se refusait à moi, comme s'il avait été écrit dans une langue étrangère.
C'est une occasion manquée. Autour de moi, les personnes qui aiment lire ont aimé ce gros roman touffu.
"Tu aurais dû insister!" Mais il y a tant de romans à lire que je fais miens les 10 droits du lecteur selon Daniel Pennac et je demande un joker pour "Confiteor" :
3 - le droit de ne pas finir un livre
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Roman qui se passe dans différents lieux et époques, entre autres un couvent à l'époque de l'inquisition, un camp nazi, la maison d'un collectionneur à Barcelone, un hôpital de brousse en Afrique. le sujet de l'histoire est un violon fabriqué par un grand luthier, volé à une femme juive à son arrivée dans le camp d'extermination.
La particularité de ce livre est que les époques sont mélangées dans un même chapitre mais aussi paragraphe et parfois dans une même phrase, ce qui demande beaucoup d'attention pour suivre et comprendre.
Je voulais terminer la lecture de ce livre pour que ma critique soit plus juste mais j'ai arrêté à 60% du livre, aux descriptions des tortures faites à des enfants dans le camp de concentration : insoutenable.
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