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EAN : 978B003WW7NSK
Fasquelle (30/11/-1)
4.5/5   2 notes
Résumé :
L'histoire de la Captivité de Sainte-Hélène se poursuit après la mise au tombeau du Captif. Dans le recul des époques, le départ des survivants apparaît comme un faux départ. Vingt ans après, ils reviendront, ou, du moins, quelques-uns reviendront, pour repartir de nouveau, mais cette fois avec leur Souverain qu'ils ramèneront en France...

1821-1840 !... Deux dates entre lesquelles éclôt et s’épanouit une légende, la Légende de l’Homme qui est aussi l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Aujourd'hui oublié, Albéric Cahuet était un écrivain apprécié entre les deux guerres mondiales. Fin connaisseur du premier Empire, il fut l'un des rédacteurs, avec Paul Bourget, Jean Bourguignon et Horace Vernet, du numéro spécial que l'hebdomadaire L'illustration consacra le 7 mai 1921 au centenaire de la mort de Napoléon. Reconnu comme l'expert des six années à Sainte Hélène, Albéric Cahuet rédige le chapitre consacré à la détention, au décès du prisonnier et aux années suivantes jusqu'au retour des cendres aux Invalides en 1840.

En 1932, il se remet à l'ouvrage et publie « Retours de Sainte Hélène, 1821-1840 » qui débute le 26 mai 1821, dix sept jours après l'inhumation dans la vallée du tombeau, libérant les fidèles exilés depuis 1815 qui embarquent sur le Camel à destination de Plymouth. le grand-maréchal Bertrand, la comtesse et leurs quatre enfants, le général de Montholon, le médecin Antommarchi, l'abbé Vignali, Marchand et les serviteurs quittent Longwood et l'ile de Sainte Hélène. Après un passage en Angleterre, les uns et les autres rentrent en France via Calais et contribuent à bâtir la légende napoléonienne.

En 1823, le Mémorial de Sainte-Hélène de Las Cases est publié par celui qui fut aux cotés de l'empereur d'août 1815 jusqu'à son arrestation le 25 novembre 1816 et son expulsion. le général Gourgaud, parti de Longwood le 13 février 1818, le général de Montholon et le maréchal Bertrand sont, avec l'auteur du Mémorial, considérés comme « les quatre évangélistes » qui vont gagner « l'ultime victoire de Napoléon » sur l'oubli.

Parallèlement en 1819 et 1822, le docteur O'Meara, publie ses mémoires en Angleterre et révèle le calvaire infligé par Hudson Lowe à son prisonnier.

L'opinion publique en France et au Royaume Uni réévalue l'héritage de Napoléon Bonaparte et, en 1840, Adolphe Thiers convainc le roi Louis-Philippe et le gouvernement anglais de rapatrier les cendres. le maréchal Bertrand, le général Gourgaud, le fils de Las Cases et Marchand, repartent vers l'ile, avec Joinville, le fils du Roi … C'est le second retour de Sainte Hélène.

Le 15 décembre 1840, par une température de quatorze degrés au-dessous de zéro, les cendres de l'empereur arrivent à Paris, aux Invalides, dans une ville envahie par les survivants de la Grande Armée.

Tel Homère relatant l'Odyssée d'Ulysse après la guerre de Troie, Albéric Cahuet nous offre avec cet ouvrage, des pages épiques riches d'émotions. Paru après la Grande Guerre, à une époque où nombreux encore étaient ceux qui étaient nés sous le second empire, son style est certes daté, mais la richesse de sa documentation en conserve tout l'intérêt. En ce bicentenaire, je l'ai relu avec intérêt et passion.

PS ; ma lecture de Missel d'amour un roman du même auteur
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Albéric Cahuet a consacré plusieurs livres à l'épopée napoléonienne.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A Paris, tous les ans, le 15 août et le 5 mai, jours anniversaires de la naissance et de la mort de l’Empereur, des couronnes étaient religieusement déposées en grand nombre au pied de la colonne Vendôme. Pour accomplir cet acte de piété, les vieux soldats traversaient la capitale dans leurs tenues de jadis.

En province, l'image de Napoléon restait profondement gravée dans l'âme populaire. En 1840, il n'y avait pas une chaumière dans laquelle on ne put trouver un soldat des Pyramides, d'Austerlitz, de Saragosse, de la Moskowa ou de Waterloo. Les plus anciens continuaient de vouer leurs âmes affaiblies à un culte exclusif ; celui du créateur de cette Épopée où chacun d'eux avait joué un rôle. Ils s'auréolaient de cette gloire. Rien n'existait, en leur cerveau, hors cela, et ils radotaient inlassablement leurs souvenirs au milieu du respect des générations d’alors.
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En Angleterre, la nouvelle de la mort du prisonnier d’Hudson Lowe avait produit une impression plus générale et plus profonde. Les fonds publics montèrent rapidement et le baron Pasquier, notre ministre des Affaires étrangères, pouvait, le 12 juillet 1821, écrire à notre ambassadeur auprès du roi George, le comte de Caraman : « Nous voyons par les gazettes anglaises que cet événement a fait en Angleterre plus de sensation qu'en France. » Dès le 7 juillet, à Londres, des placards affichés dans les rues invitaient « tous ceux qui admirent le talent et le courage dans l'adversité » à prendre le deuil à l'occasion de la mort prématurée de Napoléon Bonaparte. Plusieurs Anglais de marque, et, au premier rang, sir Robert Wilson, ainsi que « quelques Français obscurs » résidant à Londres, avaient été les premiers a se conformer à cette invitation. Et le comte de Caraman, dans une longue missive au baron Pasquier, observait que « L’espèce d'intérêt qui s'attache aux destinées extraordinaires avait paru se réveiller à la nouvelle certaine de la mort de Napoléon ».
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Hors de la phalange impuissante et misérable des demi-soldes, hors de l'armée dispersée des vieux soldats redevenus paysans et qui, longtemps, ne voudront pas croire à la mort de leur dieu, Napoléon était bien oublié chez nous lorsqu'il disparut définitivement de la scène du monde, et la nouvelle de sa fin qui, le vendredi 6 juillet 1821, était parvenue vers le soir à Paris et s’y était répandue dans la matinée du 7, avait été accueillie avec une indifference à peu près générale. Les témoignages ne manquent pas à ce sujet. «Sa mort naturelle, lit-on dans le journal La Foudre, « organe de la littérature, des spectacles et des arts » (numéro du 20 juillet 1821), n'a plus été qu'une nouvelle comme les autres. On en a parlé pendant deux ou trois jours comme de la pluie et du beau temps. Aujourd'hui, on n'y pense plus. »
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(…) la question (du retour des cendres de Napoléon) est reprise à la Chambre, dans la séance du 13 septembre 1831.

« Napoléon, dit La Fayette, a comprimé l'anarchie : il ne faut pas que ses cendres viennent l’accroître aujourd'hui. »

Même résistance des pouvoirs en 1834 et en 1836. Les raisons de sentiment s’affirmaient impuissantes tant qu'elles ne seraient point soutenaes par le calcul politique.

Pour que le gouvernement de Louis-Philippe se décidât à ramener le corps de Napoléon « sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français qu'il avait tant aimé », il fallut qu une lutte s'engageât entre le sultan de Turquie et son vassal Méhémet-Ali, et aussi que l'agitation « communiste » en France causât à la dynastie de Juillet des inquiétudes immédiates. Afin d'occuper la pensée nationale et de prévenir une insurrection populaire à laquelle on pensait toujours aux Tuileries, on allait promener parmi les foules les cendres reconquises de Napoléon.
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Le roi de Juillet escompta les gains qui résulteraient de cette apothéose pour sa dynastie, désormais héritière et protectrice des grands souvenirs nationaux. Il crut en M. Thiers qui l'engageait à prendre, au nom de la France, cette sorte de revanche contre les traités de 1815, et tous comptes faits, toutes chances évaluées, Louis-Philippe décida, le 1er mai 1840, en gracieux don de fête, d'accorder à M. Thiers la sépulture parisienne qu'il réclamait pour l’Empereur Napoléon.
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