Je suis fan de l'écriture de
Myriam Caillonneau, je ne vous apprendrai rien. Et pourtant c'est presque par hasard que je suis tombé sur Aldarrök, le Chant du Chaos, version audio avec une présentation assez sibylline que j'ai lue en diagonale. Suffisamment pour le donner envie, pas assez pour que je tilte que cette nouvelle saga était la suite de la passionnante trilogie Yggdrasil. La surprise en fut d'autant meilleure qu'au fur et à mesure des premières pages, je le découvrais.
Si l'histoire peut se lire sans avoir lu la première trilogie tant le passé est explicité par bribes intelligemment dispersées, si vous ne souhaitez pas avoir quelques divulgations sur Yggdrasil, passez votre chemin.
Nous plongeons dès le départ dans l'enfer de la prison de Sinfin avec un détenu spécial connu sous le nom de Brûlé. Malmené par les gardes, il doit cependant être maintenu en vie. Pourquoi ? C'est un mystère. Solitaire, il décide de s'impliquer lorsqu'un jeune homme débarque dans la prison. Ilaryon a été jeté là après s'être élevé contre ceux qui ont exécuté son père, celui-ci s'était opposé aux lois religieuses de la République. Aidé les autres n'est visiblement pas dans les habitudes du Brûlé alors pourquoi aide-t-il Ilaryon ? Compassion ou intérêt alors même qu'il ne semble plus motivé par grand-chose ?
Cette république née de la chute de L'Imperium n'en a que le nom bien sûr. Dictature religieuse au nom de celle qui a pris la succession de Dieu : Nayla Kaertan. Liée à Yggdrasil, cet espace multidimensionnel, atemporel et pensant avec ses multiples personnalités, elle est rongée par lui, mais ne peut s'en séparer d'autant que des visions promettent un avenir sombre à la Galaxie. En effet celle-ci est menacée d'invasion, mais aussi du retour d'un ordre ancien.
Et Dem dans tout cela ? Il nous revient, bien amer et ayant soif de vengeance.
Sous fond de trahison et d'un amour brisé,
Myriam Caillonneau mène le destin de ses anciens personnages, mais aussi de quelques nouveaux au coeur d'une tyrannie religieuse et dogmatique qui reproduit les erreurs de l'Imperium. Derrière le pamphlet contre la foi aveugle et les institutions totalitaires, c'est une aventure épique et humaine qui attend le lecteur. Un mélange savant entre l'individu et la destinée d'une galaxie.
Mais Aldarrök ne répète pas Yggdrasil et apporte de nouvelles intrigues et complots pour le pouvoir. Un mélange digne de Dune de Franck Herbert.
Le style de Myriam reste parfait et apporte sa précision et sa clarté à un récit époustouflant. Chaque chapitre appelle le lecteur à en savoir plus, à avancer, à espérer aussi que les choses pourraient s'arranger contre toute évidence, résignation et obstination. Quant à la fin de ce premier tome… La tension atteint son paroxysme d'autant qu'on ignore jusqu'où est prête à aller l'autrice…
Bref j'ai une fois encore adoré et je vais attendre la suite avec une impatience non feinte.
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