C'est au détour d'un couloir du salon de l'imaginaire Atrebatia d'Arras que je tombe sur un groupe de lycéens venu présenter et vendre leur bébé. Un bébé ? Un monstre oui ! « monstruo.cité » est un roman augmenté, fruit d'un an de labeur dont les participations sont multiples (lycéens, professeurs, université, maternelle, primaire…). Je me suis jeté dessus avec cette curiosité de découvrir ce qui peut se cacher dans la tête des lycéens d'aujourd'hui. Et bien je dois dire que j'ai pris une claque !
Pour résumer, nous nous retrouvons dans un monde dystopique où, la gestion écologique du plastique a mal tourné (sans trop en dire). le dagonien et autre cousin Cthulhu ont envahi les terres et exterminés une grande partie de l'humanité. Ce roman est donc l'occasion de prendre du recul sur notre gestion de la crise écologique tout en faisant un gros clin d'oeil au monde de Lovecraft.
Ce roman est physique bien entendu, mais aussi numérique. Avec le roman est livré une clé USB où un logiciel permet de guider notre lecture. En effet, il existe plusieurs versions de certains chapitres ce qui multiplie les possibilités de scénario, bien que les changements ne touchent pas l'histoire dans le fond. A cela s'ajoute de la musique, des vidéos, des documents, des interviews, des scénettes de théâtre, des chorégraphies, des extraits de presse, des dessins, des… bon vous l'aurez compris, on a ici une oeuvre augmentée et d'une richesse incroyable.
Au-delà de ça, l'histoire en elle-même est passionnante. Oui car il y a la forme, mais le fond suit aussi ! C'est bien écrit, fluide, riche en clin d'oeil et le suspense est bien au rendez-vous. Un coté survivalisme qui nous maintient sous tension avec cette dose de mystère qui nous entoure et les retournements de situation inattendus ! Allez, je suis peut-être déçu par une fin que j'aurais aimé plus concrète et moins floue (enfin la fin… les fins*) mais je comprends le choix des auteurs et autrices en herbe !
Je ne saurais que vous conseiller de vous procurer cet ouvrage, à la fois pour les gamins mais aussi pour vous, car c'est une expérience littéraire à vivre !
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De nombreux avertissements, pourtant, auraient dû, bien avant cela, nous pousser à agir, mais ils ne furent pris en compte qu’a posteriori : les décennies d’évidentes démesures avaient provoqué le dérèglement climatique, la refonte de la calotte glaciaire, la montée du niveau des eaux, le déséquilibre des taux de dioxyde de carbone, les sécheresses, le développement de maladies comme le virus Ebola, la famine… Nous avons repoussé nos responsabilités et refusé d’agir. Nous avons sciemment ignoré ces indicateurs, et continué à vivre dans une surconsommation au-delà de tout contrôle, repoussant la faute sur nos voisins, ou les pays moins développés, tout en cultivant une autosatisfaction des initiatives locales et dérisoires. Pourtant, nous avons encore augmenté le niveau de pollution, sans nous soucier de ce que nous criait la voie de la nature.