Darkwind, tome 1 : Mécanique infernale

J'ai reçu le roman Darkwind, Mécanique infernale de Sharon Cameron dans le cadre de masse critique et j'en remercie Babelio et Bayard jeunesse.

Je dois avouer qu'au départ j'étais pétrie de préjugés à l'encontre de ce livre au vue de la couverture. Mais cette impression négative a été vite balayée après la lecture des premières pages. Celles-ci annonçaient une intrigue beaucoup plus originale que ne le laissait paraître la jeune femme au regard faussement innocent.

J'accorde une grande importance au style et à l'écriture dans une oeuvre malgré la traduction et le public visé. Prendre à la légère la langue au profit d'une histoire n'a aucun intérêt littéraire. Ce sont les tournures, les figures de style, les innovations poétiques qui forment le squelette de la narration. Les adolescents sont tout à fait à même d'apprécier une langue différente de celle qu'ils utilisent au quotidien.

J'ai été agréablement surprise de ce point de vue car l'auteure est dotée d'un certain talent pour la description des paysages anglais et le maniement du roman gothique. La lecture est fluide et n'est aucunement écorchée par des maladresses de formulation ou des facilités de langage.

Mais l'aspect le plus frappant de ce premier roman est l'ambivalence de l'atmosphère créée par l'auteure. Nous suivons Katharine, héroïne qui s'exprime à la première personne dans toutes ses pérégrinations et le lecteur est transporté dans un monde à la fois enfantin lorsqu'il fait face aux inventions de l'oncle Tulman, et inquiétant lorsqu'il suit Katharine dans ses frayeurs nocturnes. Le manoir de Darkwind possède ses propre règles et est doté de codes complexes qu'il faut assimiler pour vivre dans cet espace confiné. Un lieu fascinant et dangereux, ludique et cruel.

Katharine qui dans la société victorienne a la charge de comptable auprès de sa tante et se présente comme la voix de la raison, doit remettre en cause tous ses acquis à Darkwind. Les règles sociales n'existent aucunement dans le manoir conçu comme un labyrinthe de la pensée et de l'espace. C'est un monde où tout est inversé et où les frontières du génie et de la folie se frôlent.

Katharine se révèle être ici une femme indépendante et libre au sein de ce monde. Mais la pesanteur des secrets et des regards à la dérobé créent une atmosphère empoisonnante pour l'héroïne mais aussi pour le lecteur soumis aux perceptions de cette dernière. Je me suis sentie prisonnière de mes peurs dans l'obscurité des couloirs que parcourent Katharine et envahie d'interrogations lorsqu'elle découvre des pièces inattendues. Les horloges de Darkwind comportent leur propre système de temps, un temps qui s'écoule comme bon lui semble. Le microcosme d'oncle Tulman n'est pas de la pure folie et c'est ce que tente de comprendre Katharine.

Ce premier tome m'a particulièrement plu et j'ai donc hâte de découvrir la suite en me délectant de la surprise que procure un bon roman.

Bizarrement, je n'avais absolument pas entendu parler de ce livre à sa sortie. Ce fut donc une totale découverte, et je me suis lancée dans cette lecture sans trop véritablement savoir à quoi m'attendre.

Katharine est une jeune orpheline de dix-sept ans recueillie par sa tante dont elle dépend entièrement. Alors quand cette dernière lui ordonne de rendre visite à l'Oncle Tulman, prétendu fou, et qui dilapiderait la fortune familiale, Katharine s'exécute. L'objectif de sa tante est clair : faire enfermer l'Oncle Tulman dans un asile afin de mettre la main sur sa fortune. Ainsi, quand Katharine débarque au manoir, elle se heurte à l'hostilité de toute la maisonnée. Elle se donne alors trente jours pour mener l'enquête et déterminer si oui ou non l'Oncle Tully semble si fou que cela…

L'atmosphère générale du livre est vraiment superbe. Je me suis rapidement plongée dans la découverte du manoir Darkwind, où chaque porte semble receler un secret, un mystère.. de la salle de bal à la chapelle, je me suis véritablement baladée aux côtés de Katharine au milieu de toutes ces étrangetés bizarroïdes. Darkwind est un autre monde à lui seul, à mi-chemin entre le style victorien et le steampunk ; un univers que l'on découvre avec un véritable enchantement tant l'auteur arrive à nous surprendre à chaque détail.

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Suite de la chronique en ligne.
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Tante Alice demande à sa nièce Katharine de se rendre au manoir Darkwind, pour prouver que l'Oncle Tulman est fou. de cette manière, elle pourra avoir accès à la fortune familiale. Après un accueil des plus froids à Darkwind, Katharine réalise que tout le monde la hait, la craint, persuadé qu'elle dénoncera l'Oncle Tully. Elle accepte tout de même un accord, lui laissant trente jours pour se décider sur l'avenir de Darkwind.

L'ambiance du roman est superbe. Au XIX ème siècle, dans un manoir unique, en pleine campagne anglaise. C'est parfait, non? En réalité, c'est un décor splendide mais rempli de mystère. Dans ce domaine, tout y est un peu étrange et on s'en rend compte dès les premiers pas de Katharine à Darkwind. Les pièces du manoir sont toutes plus mystérieuses les unes que les autres et cachent des objets curieux ou des passages secrets. Un décor angoissant qui donne d'abord quelques frayeurs à Katharine... Mais parlons maintenant de ce fameux oncle que tante Alice aimerait voir à l'asile. Tout comme Katharine, on se prend vite d'affection pour lui. C'est un personnage unique en son genre. C'est un peu comme un enfant dans le corps d'un vieil homme. Il joue, adore les automates et les mécanismes. Il n'a pas toute sa tête mais c'est un génie. Il crée des inventions étranges et extraordinaires. Il est dans son petit monde avec ses jouets insolites. Et malheureusement, c'est à Katharine que revient la lourde tâche de déclarer ou non si il est bon à interner. Vous l'aurez compris, Oncle Tully est incapable de gérer ses affaires car il n'a tout simplement pas ça en tête.

La décision est difficile à prendre pour Katharine et on la comprend. Surtout lorsqu'on découvre que tout un village dépend de ce domaine. Des centaines de personnes vivent et travaillent sur sa propriété. Tirant un trait sur leur ancienne vie misérable. Doit-elle dénoncer son Oncle et condamner ses familles? Va t'elle continuer à suivre les ordres de sa tante pour protéger son propre avenir? Pendant tout le roman, rien n'est certain. Et même à la fin, rien ne se passe comme prévu! Une chose est sûre, elle a décidé de profiter de ses trente jours loin de sa tante. Même si le séjour est loin d'être agréable, les événements étranges se succédant...

Concernant les personnages secondaires, je suis assez satisfaite car ils ont des personnalités variées. Quelques personnes, comme Ben et Lane, ont une relation privilégiée avec l'Oncle Tully, qui se laisse difficilement approcher. Ils sont tous beaucoup attachés à lui. J'ai trouvé ça très impressionnant qu'ils soient tous aussi dévoués, et même pour certains prêts à tout pour décrédibiliser Katharine. A qui peut-elle faire confiance? Qui est sincère et ne cherche pas à l'influencer? Certains nous titillent et on se pose tout de suite des questions. Puis, il y a ceux pour qui on craque immédiatement comme l'adorable petit Davy, si secret, ou Mary la servante bavarde et toute rigolote.

Verdict : J'ai bien apprécié l'ambiance assez singulière de ce roman, avec ces automates et ces jouets. Ajoutez-y une bonne dose de mystère et une petite touche de romance et le roman se laisse dévorer en un rien de temps. On a envie de rester un peu plus longtemps dans l'atelier d'Oncle Tully, découvrir un peu plus son monde. Tout en espérant que l'avenir du domaine ne soit pas remis en cause, malgré Tante Alice et tous ces événements mystérieux qui déstabilisent Katharine!
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