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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme mes dernières lectures avaient été éprouvantes, que j'avais crapahuté dans les montagnes, affronté le froid ou la canicule, je voulais me reposer avec un roman policier sympa.

Quoi de mieux que de se poser en Sicile en compagnie d'un commissaire Montalbano, de bouffer dans les petites trattorias et de se la couler douce en buvant des cafés et de mener une enquête en bougonnant ?

Caramba, encore raté ! Moi qui pensais me la couler douce et enquêter tranquillou sur un petit crime banal, j'en ai été pour mes frais !

Tout d'abord, Montalbano en a marre de son boulot, il veut démissionner (ça arrive à tous les flics ou détectives, cette passe à vide). Les actions de certains policiers, à Gêne, l'ont déprimé grave. Il va nager et bardaf, il tombe sur un cadavre bien mariné, en le ramenant sur la plage, les emmerdes commencent avec des petits vieux qui pensent qu'en Sicile, faut y aller avec un flingue…

Puis Catarella se met à prononcer correctement les noms des gens et des lieux (la fin du monde est proche), Mimi Augello devient vertueux (l'apocalypse) et, pire encore, le patron de la trattoria San Calogero, ferme pour prendre sa retraite (bombe atomique).

Bref, rien ne tourne rond à Vigata et dans la vie du commissaire. Tout fout l'camp, ma bonne dame, même la solidarité n'est plus, les migrants pouvant aller se faire noyer en Méditerranée. Monde cruel, tu as raison, mon cher Montalbano.

Pour ce qui était de se la couler douce, c'était donc loupé, vu les faits de sociétés, abordés dans ce dixième tome. Surtout, qu'à un moment précis, on sent bien qu'on a foutu le pied dans un truc bien puant, bien dégueu et qu'on ne s'en sortira pas sans se prendre un coup au moral.

Bah, tout compte fait, c'est aussi cuisiné de la sorte que j'aime les enquêtes de mon commissaire sicilien : avec du piment qui gratte, qui pique au palais, qui nous rappelle que nous sommes bien, nous, qui ne devons pas fuir un pays en guerre, en proie à la sécheresse, à la famine, au chômage, aux mains de gangs violents, avant d'être les victimes des passeurs sans scrupules, sans humanité…

Une fois de plus, c'est une bonne enquête du commissaire Montalbano, où s'entremêlent les moments drôles, poétiques, amusants et ceux plus glauques des travers de l'humanité et d'un commerce abject.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La lecture de ce livre de Montalbano fait écho aux « Meurtriers sans visage » d'Henning Mankell. Non pas que l'on puisse confondre un instant le scandinave Kurt Wallander et le latin Montalbano. S'ils ont tous les deux l'humeur maussade, s'ils partagent un même sentiment de dégoût vis à vis des gouvernants, si encore tous deux sont confrontés aux problèmes de l'immigration, les similitudes s'arrêtent là. le caractère taciturne de Wallander se détache fortement de la nature explosive de Montalbano qui menace à tout instant de démissionner. Les pizzas surgelées de la cantine d'Ystad feraient hurler un Montalbano qui n'a de cesse de trouver un digne remplaçant au propriétaire de la trattoria de San Calogero parti à la retraite. Enfin, l'humour pervers de Montalbano qui s'exerce sur ses collaborateurs est une brise légère qui balaie le récit quand Wallander traite avec une rigueur toute luthérienne ses collègues.
Pourquoi y a-t-il alors comme un écho entre les deux livres ? Cela tient essentiellement au thème choisi, celui de l'immigration. Dans les deux cas, nous voyons arriver des étrangers dans un pays inconnu qui pourrait leur apparaître comme un lieu de refuge (les demandeurs d'asile en Suède) ou comme la terre des retrouvailles et d'un nouveau départ dans la vie (le regroupement familial, l'immigration économique clandestine en Italie). Mais, dans les deux cas, le rêve d'une vie meilleure se transforme en cauchemar et débouche sur la mort (le Somalien en Scanie, l'enfant africain en Sicile).
La force de Camilleri est d'insuffler à Montalbano un humanisme qui reste en demi-teintes chez Henning Mankell. Pas une seconde, Montalbano ne se pose la question d'une immigration légitime ou non. La question ne vient jamais occulter la souffrance des victimes. le commissaire est non du côté de la loi, au sens strict, mais du côté du faible. A la férocité des bandits et des criminels doit répondre la férocité d'un homme qui combat l'injustice et, pire encore, la vengeance.
D'un seul coup, notre commissaire Montalbano devient un limier intrépide : il nage à en perdre le souffle, il descend des falaises à pic, il se lance dans la plongée, s'épuise dans des épreuves physiques qui ne sont plus de son âge. Il gifle, rosse, dégaine le pistolet sans état d'âme. Bref, il s'emporte pour combattre les trafiquants de chair humaine.
Voilà une aventure menée tambour battant. Montalbano n'en fait qu'à sa tête et on en redemande. Au péril de sa santé, nous découvrons un flic de choc.
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N°1593 - Octobre 2021

Le tour de la bouéeAndrea Camilleri – Fleuve noir
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.

Ça ne va pas fort pour Montalbano. Devant le spectacle des violences policières injustifiées contre des manifestants pacifiques et la complicité de la hiérarchie et des politiciens, notre commissaire a tout simplement envie de démissionner. Son écoeurement est à son comble quand, au cours d'un de ses bains traditionnels, il butte sur le cadavre en état avancé de décomposition d'un homme qui n'a rien d'un migrant qu'on rencontre trop souvent sur ces côtes. C'est vrai que ce monde est déprimant comme le sont ces foules d'immigrés qui débarquent en Sicile et s'évaporent dans la nature.comme l'a fait cet enfant qu'on a retrouvé écrasé sur une route. Bizarrement, il pense que ses deux morts sont liées même si tout lui donne tort. Mais quel est le lien entre ces deux cadavres, entre immigration clandestine, travail illégal, trafic d'enfants, délinquance et mafia ? Il peut compter sur sa fine équipe d'enquêteurs et pour une fois Catarela, d'ordinaire très approximatif, se révèle être une aide précieuse, même s'il ne le fait pas exprès.
Le métier de policier met notre commissaire en permanence en contact avec la face sombre de l'espèce humaine. Heureusement qu'il y a encore la beauté des femmes et la cuisine italienne pour racheter tout cela à ses yeux !
Avec ce roman Camilleri évoque une réalité bien actuelle en Italie.
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Camilleri est toujours un regal pour moi avec sa traduction qui met en valeur son phrasé typique et pittoresque.Le charme de ses recits y reside en grande partie.On retrouve ici son héros fetiche,le commissaire Montalbano dans une nouvelle aventure où il ca croiser des personnages atypiques et aller de surprise en surprise.Un livre a devorer d'urgence !
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Montalbano en reste sans voix : son restaurateur part à la retraite ! Décontenancé il devra mener de front une enquête, promis juré la « der des der » sur un trafic de migrants et surtout une recherche sélective pour trouver la perle rare sachant cuisiner la pasta ‘ncasciata tendre et malicieuse, la pâte au noir de seiche et les rougets de roche frits ou une garniture de merlus et daurades Et il trouvât ! Surtout le Chef ...

Très remonté contre des collègues policiers de Gênes qui emploient qui méthodes de maffieux à l'encontre de manifestants Montalbano veut démissionner. l'e contexte de l'époque 2005 , manifestations et violences policières , clandestins africains débarquant sur les plages de Sicile, qui n'est pas sans rappeler les évènements très actuels assombri considérablement l'humeur de Montalbano sans parler de Livia (et Catarella dans une moindre mesure encore que le « minot » aura un véritable trait de génie ) coincée à Gêne qui n'y met pas beaucoup du sien au tiliphone.

Une bouée et un catafero* en décomposition bien avancée Un Montalbano qui le remorque jusqu'à la plage grâce à son slip de bain ce qui bien évidemment laisse ses « testicoli » à nu et lui vaudra la désapprobation d'une vieille

Une Sicile pas sous son meilleur jour « venteuse et dégueulasse» « soleil blême » sales nuages rapides et gris sombres » Parfois le temps n'apporte pas de contribution heureuse au moral comme notre joli mois de mai

Un Montalbano d'humeur atrabilaire c'est-à-dire noire comme de l'encre de seiche de la pasta menant une enquête pirsonnelle en mémoire d'un gamin noir écrasé volontairement par une voiture.

Des migrants qui lorsqu'ils échappent à la noyade font l'objet d'affreux trafics traite des noirs et trafic d'organe surtout les enfants. Montalbano en a le coeur retourné

Dans cette enquête Montalbano mettra à contribution son olfaction très développée Tout d'abord évidemment pour ces côtelettes de porc ‘mbriachi noyées dans du vin sous une couche de tomates et des ditalini avec ricotta râpé mais pas que … Il humera platoniquement l'odeur d'abricot d'Ingrid allongée sur son lit, mais aussi plus prosaïquement aura a supporter l'odeur de putréfaction d'un catafero * Il y a des senteurs siciliennes plus agréables que d'autres

Beba est enceinte et Mimi a des poches sous les yeux, victime sans doute d'une couvade, Catarella continue d'ouvrir les porte à la « terminator » ce qui cause quelques dommages dans les plâtres du commissariat, Toretta a décider d'achalander la police sicilienne et Fazio sert d' « angelo custode **» à « l' angelo innuccento »*** c'est-à-dire Montalbano

Tout est pour le mieux à Vigata



*:cadavre
**ange gardien
***ange innocent
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Inutile de présenter Montalbano! Ni ses adjoints du commissariat de Vigatà.
Celui-ci est très drôle!
Un court voyage en Sicile. Court parce qu'il se lit d'un trait.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Encore un très bon roman de Camilleri, où le commissaire Montalbano est tellement humain , dans tous les sens du terme. Et puis, quel bonheur de partager son repas....
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Il ne faut pas oublier que les italiens sont les inventeurs et les champions des arts subaquatiques. Et donc nous retrouvons notre sentimental commissaire sicilien déguisé en nageur de combat effectuer de périlleuses cascades au péril de sa vie. Ce fut encore un plaisir de se laisser aller aux fou-rires en lisant les dialogues d'Andrea Camilleri et les scènes burlesques. Ces rires essayent de compenser, si cela est possible, la profonde tristesse du sujet évoqué dans cette enquête.
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Rien ne vaut un bon vieux Camilleri. Cette fois-ci l'intrigue permet à l'auteur d'aborder l'immigration clandestine des mineurs. C'est toujours aussi juste dans le regard qu'il porte sur la société Italienne et encore une fois ce n'est pas reluisant, loin de là. On peut d'ailleurs aisément retrouver des comportements similaires au delà des frontières italiennes. Les politiques en prennent pour leur grade (à raison) mais on découvre aussi des personnages abjectes qui sont de véritables rouages dans les trafics des mineurs. On sent qu'Andréa Camilleri qui connaît ses sujets n'est jamais loin de la réalité.

La bonne bouffe, l'humour (plutôt noir) du commissaire Montalbano et les situations burlesques sont évidemment de la partie. Un très bon roman noir.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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