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Cela fait longtemps que je n'ai pas commenté du théâtre, alors allons y….
Très bonne pièce avant tout de chose. Donc forcément moins de chose à dire. le rapport familial est poignant et intriguant d'autant plus que la pièce est accrocheuse et assez courte a en faire la lecture. Finalement Jan est en quelque sorte un double de Camus. Petite pièce à lire quand on veut en apprendre un peu plus sur l'auteur.
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Je clos avec cette pièce le cycle de l'absurde, pas tant pour clore ce cycle mais parce que l'histoire m'attirait. Alors ce ne fut pas un coup de coeur comme l'avait été ''Caligula'', mais j'ai aimé. Bien entendu, je suis plutôt un lecteur de premier degré en général, donc loin de moi l'idée de me concentrer ici sur une critique analytique de cette oeuvre, ca va rester un très basique et très plat ''ouais, j'ai aimé, c'était sympa''. Un homme revient chez sa mère et sa soeur après plus de 20 ans d'absence, ces dernières tiennent une auberge et ont l'habitude de tuer les hôtes de passage afin de leur voler leur argent pour pouvoir un jour s'enfuir dans un pays chaud. La mère et la soeur ne reconnaissent pas l'homme et le tuent. Pas de spoiler ici, la trame est très connue et connaitre la fin est même une condition sine qua non afin de pleinement apprécier la pièce. Donc pour rester en surface, j'ai trouvé la pièce intéressante avec des personnages désabusés à souhait et des dialogues très réussis. La pièce est courte et bien que l'on connaisse la fin des le début, il y règne pourtant une certaine tension qui nous fait presque espérer que l'homme va s'en sortir, un peu comme quand on regarde un film pour la dixième fois mais qu'on se dit que cette fois peut être il y aura enfin une happy end. Une bonne lecture donc, qui est loin de se résumer bêtement à son postulat de départ et à sa fin tragique et fait preuve d'une grande profondeur à chacune de ses scènes.
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Cette pièce, créée en 1944, fait partie comme « Caligula » (1944), du cycle de l'absurde (qui contient également le roman « L'Etranger » (1942) et l'essai « le mythe de Sisyphe » (1942).
L'histoire était déjà annoncée dans le chapitre II de la 2ème partie de « l'Etranger » : un homme, en Tchécoslovaquie, voulait retrouver sa mère et sa soeur. Voulant leur faire la surprise, il laisse sa femme dans un hôtel voisin. La mère et la soeur l'accueillent comme un hôte ; il attend le bon moment pour leur dire la vérité, mais la nuit les deux femmes l'assassinent. le lendemain, l'épouse, inquiète, vient prendre des nouvelles de son mari et dévoile son identité ; la mère se pend, la soeur se jette dans un puits. Et Camus-Meursault conclue : « je trouvais que le voyageur l'avait un peu mérité et qu'il ne faut jamais jouer ».
Voilà donc la trame de la pièce. le message que veut faire passer l'auteur à travers ce drame est un peu plus complexe.
Jan et Maria sont jeunes beaux, riches, heureux et amoureux. de passage dans son village natal, Jan décide de rendre visite à sa mère et à sa soeur qui tiennent une auberge. Il se fait inscrire sans décliner sa véritable identité. Mais la mère et Martha, la soeur, l'assassinent pendant la nuit. Maria, involontairement, leur dévoile la vérité.
Le « malentendu », en fait, c'est d'abord le « mal dit » : si Jan avait dit qui il était en entrant dans l'auberge, tout baignerait dans l'huile ! Mais ce n'est qu'un début d'explication, qui n'éclaire que la première partie de la pièce, la mort de Jan. Ce qui est absurde, ce n'est pas la mort de Jan, c'est que la mort soit tombée précisément sur lui. La pauvre Maria qui cherche à comprendre n'arrive pas à trouver des réponses. Mais c'est justement le thème de la pièce : l'absurde se nourrit d'incompréhension et de loupés : incompréhension parce qu'on ne sait pas communiquer, et aussi parce que Jan d'un côté, sa mère et sa soeur de l'autre, sont dans des rôles qui ne sont pas naturels : Jan est un client (alors qu'il devrait être le fils et le frère) Martha et sa mère sont aubergistes (et meurtrières de surcroît) alors qu'elles devraient être mère et soeurs aimantes. Les loupés sont de plusieurs ordres : loupé sentimental : le trop d'amour d'un côté (Jan et Maria) qui entraîne la jalousie et la rancoeur (Maria) ; le manque d'amour maternel (la mère), la frustration (Maria) ; loupé personnel : l'échec de leur vie qui les condamne à tuer pour vivre (si ça ce n'est pas de l'absurde !) et à préparer un voyage fictif pour sortir du trou ; enfin loupé social : les deux femmes vivent en vase clos en totale solitude. L'arrivée de Jan est celle d'un chien dans un de jeu de quilles, elle est encore plus tragique quand son identité est dévoilée…
Le malentendu procède donc de tous ces éléments, et alimente l'absurde. le coup de grâce est assené dans les dernières répliques : Maria, épouvantée par l'ampleur de la tragédie, appelle le Ciel, Dieu, ou qui que ce soit qui, là-haut, peut éventuellement faire quelque chose :
MARIA : « Oui, c'est à vous que je m'en remets. Ayez pitié de moi, tournez-vous vers moi ! Entendez-moi, donnez-moi votre main ! Ayez pitié, Seigneur, de ceux qui s'aiment et qui sont séparés !
La porte s'ouvre et le vieux domestique parait
LE VIEUX : Vous m'avez appelé ?
MARIA : Oh, je ne sais pas ! Mais aidez-moi, car j'ai besoin qu'on m'aide. Ayez pitié et consentez à m'aider !
LE VIEUX : Non ! »
Vertigineux, non ? La seule porte de sortie, la foi, ou à tout le mois l'espérance, est refusée.
« le malentendu » est donc une pièce particulièrement noire : l'absurde bloque toutes les issues. Pour vous le représenter, imaginez le mime Marceau étendant ses mains devant lui sur un mur invisible en cherchant désespérément une ouverture.
Camus ne mettra pas longtemps à comprendre qu'à cet absurde que la vie nous impose, il faudra un correctif efficace : ce sera la révolte.
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Je viens de finir sa lecture , et j'en reste sur ma faim.
Théatre de l'absurde ? Albert Camus n'y tient pas , ,dérision ,humour, fantaisie ? non,
Cette pièce ressemble étrangement à l'Etranger du même auteur, à mon avis
Je cite . Dans la préface il est dit que :
Il a suffit à Camus de se souvenir d'un article paru dans l'Echo d'Alger du 6 janvier 1935et intitulé ainsi:
"Effroyable tragédie . Aidée de sa fille ,une hôtelière tue pour le voler un voyageur qui n'était autre que son fils.
En apprenant leur erreur la mère se pend , la fille se jette dans un puits "
C'est vraiment tragique . J'ai bien aimé comment Camus amène le sujet , dans cette pièce tragique
en somme comme le dit lui même Camus c'est une histoire de paradis perdu et pas retrouvé Je n'en dirai pas plus sur la critique , mes autres amis de Babelio l'on bien exprimée.
Notamment Ouate F39
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Maria Casares y est merveilleuse, elle ou plutôt son personnage désenchanté et cynique, maternel et résolu s'égare dans un ultime crime abominable, banal en soi (ce n'est qu'un mort de plus). La tristesse épargnée ou disons trop longtemps contenue se déverse dans son coeur qu'elle croyait éteint. Quel gâchis.
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Le malentendu ne m'a pas plus. Les personnages sont inintéressant et l'on ne parvient à s'intéresser à personne.

Certaines scènes sont inutiles et longues sans raison apparente. Les personnages baignent dans un verbiage constant. Si cela était une volonté de l'auteur, je ne vois pas l'intention profonde derrière elle. Je suppose que le quiproquo qui constitue la quasi-entièreté de la pièce avait pour but de faire rire, mais cet effet me semble raté.

Bien qu'il soit possible qu'une partie de l'humour ce soit perdu entre la pièce jouée et sa version papier, je ne parvient tout de même pas à comprendre pourquoi le Malentendu demeure populaire, encore de nos jour.

J'en viens donc à penser que je n'ai pas compris certaines subtilités et que cela m'a aveuglé lors de ma lecture.
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J'aime beaucoup Albert Camus, mais je ne sais pas tout à fait si j'ai aimé lire "Le Malentendu", non pas par son propos auquel j'adhère, ni par la plume de son auteur que j'aime beaucoup, mais plutôt par ce format immersif de la pièce de théâtre pour servir cette philosophie.

Issue du cycle de l'absurde, cette pièce raconte comment une mère et sa famille tuent leur fils/frère longtemps disparu, venu les retrouver sans pour autant souhaiter être tout de suite reconnu. Ce n'est qu'une fois le drame arrivé qu'elles se rendront compte de l'imposture. Un terrible malentendu donc qui est pourtant su et connu du spectateur-lecteur dès le début et auquel celui-ci assiste impuissant.

Plutôt que de peindre cette impuissance et l'absurdité de cet acte, Albert Camus nous immerge dedans grâce à la force des personnages et notamment la tempêtueuse Martha qui ne cache pas son avidité et sa frustration, ainsi que le personnage de Maria qui subit complètement ces choix insensés.

Une lecture qui sort de la zone de confort mais qui demeure nécessaire pour s'imprégner de la philosophie camusienne. La vie est absurde, mais c'est la vie !
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Martha et sa mère tuent les clients de leur auberge afin de les détrousser. Entre une mère déculpabilisant car elle trouve la vie bien plus cruelle, un domestique invisible et une jeune femme interprétant mal les silences et regards d'un frère prodigue n'ayant toujours pas avoué sa véritable identité.... On ne s'ennuie pas !
Même en connaissant la fin, on est absorbé par cette pièce tragique, à l'implacable mécanique de laquelle on ne peut échapper.
"Réponse", plutôt témoignage des vides laissés par la seconde guerre mondiale, j'ai beaucoup aimé cette vision crue et détachée que l'auteur nous offre, à l'humour grinçant, aux paroles vives et acérées.
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J'ai toujours eu du mal à lire Camus, et en particulier ces nouvelles et romans. Mais ses pièces de théâtre me fascinent par leurs personnages qui assument leurs opinions et se débattent dans une existence souvent étriquée dont ils tentent vainement de repousser les limites.
Le Malentendu ne fait pas exception, et s'il ne se hisse pas à mon sens à la hauteur de Caligula ou des Justes, il n'en reste pas moins une pièce très intéressante mettant en scène une mère et sa fille, désirant quitter l'auberge qu'elles tiennent, et dépouillant leurs visiteurs pour atteindre leur objectif, et qui voient dans leur fils non reconnu le graal qui leur permettra enfin de s'extraire de leur condition.

La chute de la pièce est d'une tristesse absolue, puisque bien que le but de Martha et de sa mère soit atteint, il l'est à un prix insoutenable, quand il aurait pu être obtenu par un don si la vérité avait éclaté tout de suite.
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