En 1935, Meursault se rend en autobus à l'asile de Marengo, près d'Alger, pour assister, indifférent, à la mise en bière et aux funérailles de sa mère, sans adopter l'attitude que l'on attend d'un fils endeuillé. Il refuse de voir sa mère, il fume, il boit du café au lait. Il est étranger aux conventions.
Le lendemain, il rencontre Marie, une ancienne collègue de bureau qui lui plaisait et passe la nuit avec elle. Ils vont voir ensemble un film drôle avec Fernandel. Il veut bien épouser Marie mais il ne l'aime pas. Il retrouve aussi son travail qu'il exerce sans ambition particulière puis rencontre Raymond Sintès, son voisin de palier qui l'invite à la plage. Il a frappé sa maîtresse Mauresque et craint des représailles.
Sur la plage, alors qu'ils se promènent, une bagarre les oppose à deux Arabes, dont l'un est le frère de la maîtresse Mauresque. Raymond est blessé au couteau. Plus tard, par hasard, Meursault retourne sur la plage et tire sur l'un des Arabes qui le menace d'un couteau, avec le révolver que lui a confié Raymond. Il fait une chaleur étouffante. Il est aveuglé par le soleil. Il tire une première fois puis quatre coups supplémentaires alors que l'homme est à terre. Il est alors arrêté et interrogé. On nomme pour lui un avocat d'office, puis il est jugé et condamné à mort au nom du peuple français. A aucun moment, au cours de l'instruction et du procès il ne cherche à mentir. Seul compte pour lui la vérité qu'il livre platement, sans regret et sans émotion particulière. Il est indifférent à ce qui se passe, étranger à ce procès, son sort se règle sans qu'on prenne son avis et il laisse son avocat se substituer à lui. A l'issue du verdict, il s'interroge sur le fonctionnement de la guillotine, sur son pourvoi, sur l'éventualité d'une grâce. Mais le roman se termine comme un couperet.
Ce roman en deux parties est très simple, le style est sobre et neutre, il est écrit à la manière d'un journal intime et l'absurdité interpelle le lecteur à chaque paragraphe. L'absurdité de ce geste, de cette rencontre sur la plage, l'absurdité de l'ultime défense de Meursault qui dit avoir tué à cause du soleil, l'absurdité de ce qui lui est réellement reproché, son attitude lors de l'enterrement de sa mère. La vie, la mort n'ont pas de sens. Ce livre est exceptionnel.
2010 marque le cinquantenaire de la mort d'
Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957. Ce roman a paru en 1942 et a été adapté au cinéma par Lucchino Visconti en 1967, après sa mort. le roman a également inspiré Robert Smith des Cure dans la chanson intitulée "Killing an arab".
Lien :
http://pragmatisme.over-blog..