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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je ne suis pas du sud. Je viens du nord. C'est pourquoi, chaque fois que j'échoue quelques semaines à la latitude de Bordeaux ou un peu en dessous, je suis toujours fascinée par le chant des cigales. Avez-vous déjà essayé de localiser des cigales dans un bois de chênes ? Moi oui. Souvent.

Plus d'une fois j'ai fait chou blanc. On les entend mais on ne les voit jamais. Presque à chaque fois que j'en ai découvert une avec certitude, c'était une fausse. Un restant de tégument creux, une image, rien qu'une mue oubliée sur une écorce. J'ai lu L'Étranger une fois. Il y a longtemps. Plus de dix ans je crois, peut-être quinze, je ne sais plus, cela n'a pas d'importance. Je n'ai pas aimé. Je n'ai pas aimé parce que j'ai trouvé que ça me faisait penser à une mue de cigale. Un truc creux, désincarné, pas vivant.

Un peu comme une prothèse de jambe. Vous avez déjà touché une prothèse de jambe ? Moi oui, quelquefois. Ça fait tout comme une jambe, ça monte, ça descend, ça plie là où il faut. Quand on met un bon vêtement dessus on ne la voit pas et on ne devine même pas que ce n'est pas une vraie jambe. Par contre, l'été, c'est moins facile. Déjà, avec un short, ça se voit et en plus, comme ça se voit, les gens ont envie de toucher… ou de tourner la tête, c'est selon. Moi j'ai touché. C'est vrai que ça fait comme une jambe sauf qu'en fait c'est froid.

Je crois que ce qui caractérise une jambe, c'est bien moins la fonction que la chaleur. Les jambes d'un paralytique, pas de doute, on sait que ce sont des jambes. Par contre une prothèse fonctionnelle, ce n'est pas une jambe. La différence est là. du moins je crois, mais ce n'est pas grave cela n'a pas d'importance.

Je lisais L'Étranger, donc, il y a bien longtemps de cela et je m'y ennuyais ferme de bout en bout bien que le livre fût court. C'est là que j'ai repensé à la prothèse de jambe. En fait, pour moi, ce livre était comme une mue de cigale ou une prothèse de jambe.

Beaucoup de gens, beaucoup d'entre-vous même m'avaient dit : « Nastasia, tu es une ignare ! Tu ne sais pas ce qui est bien. » Je ne sais pas. Peut-être avaient-ils raison et moi tort ou bien l'inverse. Peu importe cela n'a pas d'importance.

Alors, une lectrice me conseilla la version audio du livre, lue par Albert Camus lui-même. Je me suis alors dit que ça n'engageait pas à grand-chose, que c'était toujours bien d'entendre parler les morts, surtout quand ils sont aussi des auteurs réputés et que, peut-être, ma vision du livre allait changer par l'audition (si vous me pardonnez cette pirouette).

J'ai donc écouté le livre comme on dévore un paquet de pop-corn. Après j'ai ressenti une petite faim. « Je me suis fait cuire des oeufs et je les ai mangés à même le plat, sans pain parce que je n'en avais plus et que je ne voulais pas descendre pour en acheter. Après le déjeuner, je me suis ennuyé un peu et j'ai erré dans l'appartement. Je me suis aussi lavé les mains et, pour finir, je me suis mis au balcon. »

Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai mis des guillemets à ces trois dernières phrases ? Parce qu'elles ne sont pas de moi. Elles proviennent tout droit du livre. du moins je crois, je ne sais plus, cela n'a pas d'importance.

(Ouf ! Je respire, j'arrête cet exercice de désincarnation totale et absolue.)
Je trouve qu'elles sont un puissant reflet de la GRRAAANNNDDDEEE flamboyance de style de Camus dans ce roman, tout au moins, dans la première partie. Non mais franchement, vous voyez comme c'est chiant ce style ! À peu de chose près, on dirait une rédaction de mes élèves de CM1 les moins imaginatifs. C'est tout juste s'il ne nous dit pas qu'il est allé aux toilettes, qu'il a péniblement démoulé sa terrine et que pour se torcher il n'a utilisé que trois feuilles parce que le rouleau était fini.

C'est vrai, je ne vous cache pas qu'à cette deuxième lecture, j'ai toujours autant de mal que la première fois à trouver cela génial. Peut-être, même est-ce pire, dans le fond, car la première fois je n'avais pas du tout aimé, j'étais déçue. Aujourd'hui, c'est de l'indifférence que je ressens. Indifférence totale.

Il n'y a rien de pire quand, comme moi, on aime que ça palpite au creux des pages, que cela frétille entre les paragraphes et que cela flamboie, qu'on en prenne plein les mirettes à force de voir des phrases sculptées avec goût et délicatesse, avec force et lyrisme, au besoin, avec grandiloquence et verve. Ici, plouf ! rien, une mue de cigale, je vous dis.

Pourquoi est-ce que je déteste autant ce non style ? Selon moi, les ornements, c'est la vie ! Quelle est la première chose que l'on fait quand on prend possession d'un nouvel appartement, d'une nouvelle chambre ou d'un nouveau logement en général ? On y met sa petite touche à soi, ce petit tableau, cette petite déco, cette petite chose futile mais qui est précieuse, car elle est le témoin de la vie qui l'a fait naître.

Pour moi, le dépouillement, le dénuement stylistique, c'est la mort et rien que la mort. Or, personnellement, j'attends d'un auteur qu'il insuffle la vie dans ses personnages. La mort se charge bien assez elle-même de nous rappeler qu'elle existe. Voilà mon désamour pour le non style, pour l'absence d'ornementation.

Je note tout de même une réelle différence d'intérêt entre la première et la deuxième partie. Je trouve la première soporifique et ennuyeuse à souhait, totalement descriptive et désincarnée où le narrateur relate les faits comme il lirait le mode d'emploi d'une yaourtière.

La seconde partie m'a semblé plus intéressante car le fait d'être " extérieur à sa propre vie " est plus crédible dans le cas d'une mise en examen et d'un procès. Les événements se succédant sans qu'on ait de prise sur aucun d'eux, la machine judiciaire avançant, presque indépendamment des accusés eux-mêmes.

Donc, voilà, Albert Camus souhaite nous parler de la justice des hommes, de la faculté de juger, de la peine de mort et, pour ce faire, il veut inscrire son roman dans la ligne du courant de conscience.

La gageure consiste à nous faire ressentir, à développer de l'empathie, précisément vis-à-vis de quelqu'un qui ne ressent pas grand-chose d'un point de vue émotionnel et qui est presque au degré zéro de l'empathie. Ses réactions sont bizarres, dissonantes, inattendues par rapport à celles du commun des hommes.

Ce n'est pourtant pas un malade mental au sens où on l'entend généralement. C'est juste une personne très fortement insensible émotionnellement. Mais là où je trouve que cela sonne toujours un peu faux, ce courant de conscience, c'est que je me dis : « Qu'est-ce qu'il en sait, lui, Albert Camus, ce qu'éprouverait un homme totalement insensible, car lui justement est doué d'une sensibilité à fleur de peau, donc, il nous parle de ce qu'il ne connaît pas, ce n'est qu'une magouille formelle où il essaie de nous embarquer. »

J'en veux pour preuve le fameux « Aujourd'hui, maman est morte. » qui, comme magouille formelle se pose là, puisque d'un simple point de vue du respect de la narration et des temps verbaux, il aurait dû écrire « C'était le jour où maman était morte. » ou bien « C'était le jour où maman mourut. » mais comme la formule était moins percutante, l'écrivain a choisi cette pirouette marquante mais qui ne se justifie en rien au vu du reste de la narration car seuls les deux premiers paragraphes sont à ce temps. Preuve qu'il avait besoin de ce temps verbal pour créer un impact initial et c'est tout. Ce présent est un artifice, peut-être comme tout le reste, d'ailleurs.

L'auteur essaie de nous faire toucher du doigt l'impossibilité d'émettre un jugement selon nos critères à nous face à une personne pour lesquels les critères sont différents. Ce livre va évidemment à l'encontre de la peine de mort, et même, de façon plus vaste, s'oppose au jugement des actes et des attitudes par des tiers comme, par exemple, dès la première scène de veillée funèbre où les pensionnaires « jugent » le fils de la défunte.

À ce propos, on peut lire aussi, très succinctement, mais tout de même, une réflexion sur le thème de la vieillesse, des personnes âgées délaissées et auxquelles on refuse de s'identifier.

En résumé, mon sentiment est que, dans la première partie, Camus bâtit un cas limite, absolument pas naturel, même en psychiatrie. J'en veux pour preuve le soin qu'il prend avec un tas de petites magouilles formelles pour rendre le discours de Meursault totalement déshumanisé, jusqu'à la caricature.

L'objectif de Camus est sans doute sa deuxième partie, c'est-à-dire de montrer que face à un individu hors norme, le système se montre incapable de souplesse et brutal, sans compassion aucune, pire même que le sujet qu'il juge.

Ok, mais ça ne me convainc guère. À mon sens, il n'est pas du tout question de réfléchir sur l'humanité ou non de Meursault, Camus s'en contre fiche, ce n'est pas son propos, ce qu'il veut plaider, c'est l'inhumanité du système judiciaire, c'est ça qui me semble être réellement sa cible.

On pourrait encore dire deux ou trois choses à propos de cet ouvrage, mais je persiste et signe, même lu par Albert Camus lui-même, je trouve que ce livre ne casse toujours pas des barres, que ce thème du personnage " handicapé de la sensibilité " a été abordé ailleurs et avec franchement plus de brio, par exemple — s'il faut choisir un exemple — par John Steinbeck dans le personnage de Kate d'À L'Est D'Éden.

Il est vrai que je suis toujours très frileuse et souvent même assez réticente avec cette technique littéraire du courant de conscience et qu'à chaque fois que je l'ai rencontrée, je n'ai pas trop adhéré. Je reste donc globalement assez d'accord avec l'avis ancien (peut-être avec un léger mieux car je ne m'attendais à rien de très bon et que je n'ai donc pas eu à subir la première déception) que j'avais à propos de ce roman et que j'avais exprimé à l'époque comme ceci :

Ce livre est considéré par beaucoup comme un chef-d'oeuvre. Ceux qui prétendent le contraire se font régulièrement huer. J'ai donc décidé, envers et contre tous, de prétendre le contraire (car j'ai bien écouté les conseils de Monsieur Corneille, mais, bien loin d'être une nouvelle Rodrigue, je sais qu'il n'y aura pour moi ni victoire ni triomphe ni gloire, tout au plus, peut-être, une once de péril.)

Je ne peux pas dire que ce livre soit sans intérêt, mais cela signifie-t-il chef-d'oeuvre pour autant ? cela signifie-t-il monument de la littérature française pour autant ? Là, permettez-moi de m'interroger. Sans être du calibre d'un vrai bouquin qui questionne du genre L'homme sans qualités de Musil (peut-être faut-il un peu remettre Camus à sa place ?), l'ouvrage a le mérite de soulever, cahin-caha, deux ou trois questions qu'il peut être intéressant de méditer ou de rediscuter autour d'un verre entre amis, d'où mes deux étoiles et non une seule.

Cependant, lors de cette lecture, j'ai passé mon temps à attendre que quelque chose décolle, et rien n'a jamais décollé. Je fus donc horriblement déçue par ce livre vis-à-vis duquel, aux dires des critiques, j'avais nourri de nombreux et fructueux espoirs. le style, ou plutôt l'absence de style (je sais, c'est ça le « génie », faire comme si on n'avait pas de style alors qu'on en est pétri et qu'on en a plein ses poches, OK je veux bien, si vous le dites, mais je n'en crois rien) de cet écrit en font une oeuvre aride qui pourra apparaître à certains (j'en fais partie) comme insipide, voire vaine.

Ceux qui veulent trouver des qualités à ce livre en trouveront. Selon mon fort misérable avis, c'était une espèce de curiosité, un objet peu esthétique comme ces machins dont on ne sait pas trop quoi faire et qu'on n'ose pas non plus jeter car ce sont des soi-disant oeuvres d'art et donc qu'on pose dans un recoin peu éclairé, faute de mieux. Bref, j'en étais conduite à me demander « Imposture ou chef-d'oeuvre? that is the question ».

À ce stade, me direz-vous, de deux choses l'une : soit je suis passée totalement à côté de ce livre, ce qui n'est pas impossible, soit ce livre n'est pas aussi fantastique qu'on veut bien le prétendre, ce qui n'est pas impossible non plus. Cependant, étant d'un naturel réfractaire à toute forme de manichéisme, de dichotomie ou d'avis bêtement tranchés et inconciliables, je pense qu'il existe une troisième voie : celle du chemin.

Sur le chemin qui conduit un lecteur à une oeuvre, il peut y avoir mille embûches, détours ou passages infranchissables qui font que l'oeuvre demeurera inaccessible ou qu'au contraire, au prix d'un effort (qui peut être de différents ordres) le lecteur pourra s'avancer sur le chemin, jusqu'à atteindre l'oeuvre.

J'ai honnêtement essayé de m'avancer sur ce chemin, mais c'était trop loin de moi, trop « étranger » si j'ose écrire, et je ne pense pas jamais atteindre l'orée de ce qui pourrait m'en rapprocher. Alors, je vous regarderai de l'autre rive monsieur Camus, sans bien comprendre tout ce remue-ménage autour de vous, et m'en retournerai toute penaude sur mon chemin, si étranger au vôtre.

Une fois de plus, (et plus que jamais), ceci n'est que mon avis, un parmi quelques milliards d'autres, autant dire, pas grand-chose.
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Meursault a perdu sa mère, mais cela ne lui fait ni chaud ni froid. Il poursuit sa vie, sans réellement ressentir grand chose, jusqu'à ce qu'il commette un crime pour lequel il n'éprouve aucun regret...

Ça y est, j'ai lu le deuxième livre de littérature française le plus lu. Ça y est, j'ai rectifié une carence culturelle. Mais je n'ai pas compris l'engouement pour ce livre. Ou plutôt, pour satisfaire les inconditionnels, dirons-nous que je suis passée à côté.
L'écriture froide qui consiste à narrer des actions mais quasi aucune pensée (dans un effet de décortication quasi maladive), contrairement à ce qu'annoncent les critiques, ne m'a pas permis de me rapprocher du narrateur. Je n'ai pas forcément vu d'absurde, mais encore selon les critiques, visiblement je n'ai rien compris.
De mon côté, cette expérience m'a laissée indifférente. le style est gênant, assez déplaisant. Quant à l'enfermement de Meursault et ses (enfin !) réflexions sur la condition du condamné, j'ai pour ma part bien mieux apprécié la profondeur du texte de Victor Hugo "Le Dernier jour d'un condamné". Faut-il être sponsorisé par Sartre pour que son texte soit considéré ?
J'ai finalement découvert, solvant par là même mes a priori, que ce roman n'avait rien à voir, dans le fond, avec les thèmes de la diversité et de l'intégration ; qu'en réalité il développe celui de la marginalisation dans une société bien formatée. Sans doute cela a-t-il biaisé ma lecture.
A nommer la victime du meurtre "l'Arabe" sans jamais lui donner d'identité, tandis que l'action se déroule dans l'Algérie colonisée, voilà, à mes yeux, ce qui est troublant. Or ce roman ayant été écrit bien avant la décolonisation, l'oeil de l'auteur n'était assurément pas concentré sur un problème qui pour lui n'en était pas un à l'époque. Ce qui génère, en tout cas chez moi, un trop gros décalage entre le propos du livre et ce qu'il dégage dans notre société contemporaine, où l'identité et la discrimination sont des thèmes d'actualité.
Passer à côté parce que le temps a passé ? Passer à côté parce que ce n'est pas l'histoire escomptée ? Sûrement un peu des deux...
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Je viens de lire ce roman de Camus pour la première fois afin de soutenir ma fille qui est en 1ère L, pour l'aider éventuellement à la compréhension du texte pour son exposé.
J'ai vraiment trouvé que ce livre à mon sens est plat, monotone, ennuyeux... Et cela ne me motive guère pour lire d'autres oeuvres de cet auteur que je n'avais jamais lu.
Alors oui il nous démontre que dans un monde où tout semble devoir être fait comme dans un moule, son héros (limite fataliste) sans sentiments particuliers ni émotions dévoilées physiquement se retrouve malgré lui condamné par cette société. Mais que de longueurs, de détails inutiles, d'ennuis pour arriver au terme de ce roman qui heureusement est court.
Il n'aura pas été une belle découverte pour moi.
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Dur moment que celui d'écrire ma critique de L'Etranger... En effet, Camus a beau être un grand écrivain, j'ai beau avoir adoré La peste, je suis bien obligée de dire que je n'ai pas du tout accroché à ce roman-ci.

Meursault traverse tous les évènements de sa vie avec un détachement déconcertant : la mort de sa mère, la demande en mariage de Marie, le fait de tuer un homme. Il est là sans être là, il vit sans réellement vivre, il se laisse porter, tout semble lui être égal.
J'en suis même venue à me demander si cette indifférence n'était pas un moyen de supporter sa grande "lâcheté" face à son existence. Se dire que toute situation vaut les autres, n'est-ce pas un moyen de se contenter d'une vie médiocre? Peut-être que je me trompe mais ce personnage m'a souvent fait cet effet-là.
Cet homme ne montre aucun sentiment, rien, rien du tout. Or c'est cela que je cherche, quand je lis : vivre une autre vie au travers des personnages. C'est évidemment impossible avec quelqu'un qui se fiche de tout, ou presque ; c'est sans doute pour cela que ce roman ne m'a pas plu.
Camus voulait décrire l'absurde, eh bien, c'est réussi !
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La lecture de l'Etranger me laisse une impression étrange et mitigée : j'ai l'impression d'avoir lu un chef d'oeuvre doublé d'une histoire ennuyeuse à mourir, la force de ce livre étant de gagner en intensité à chaque page.

Le personnage principal, cet "étranger" me désarçonne. C'est un être pensant, doué d'une faculté d'analyse et de clairvoyance que beaucoup d'hommes n'ont pas. Il reste néanmoins "handicapé du coeur", incapable de sentiment humain (l'amour, la compassion, la haine, le remord), il vit submergé par ses émotions corporelles qui, souvent expriment des besoins primordiaux (manger, dormir, faire l'amour...). A l'image d'un animal, il ne s'inscrit pas dans le temps : le passé et le futur n'occupent que peu de place dans sa pensée, il s'inscrit résolument dans le présent, souvent spectateur de sa propre vie.

Et c'est proprement cette personnalité ambivalente que la société va lui reprocher en le condamnant à mort.

J'inscrirais le personnage à mi-chemin entre Raskolnikov et celui du Dernier jour d'un condamné : mal situé entre un repentir qui a du mal à s'exprimer, un caractère animal, en marge de la société et une capacité néanmoins réelle à penser et à analyser ses propres actes.

Bref, une lecture qu'il faut, je pense, "digérer" avant de se prononcer à son sujet, qui demande la maturité d'un fruit avant d'être consommé, qui réclame volonté et patience pour être compris.
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La première phrase du livre « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas », l'une des plus célèbres de la littérature française – voire LA plus célèbre – interpelle et surprend le lecteur. Qui est donc ce Meursault, sur lequel Camus ne nous livre presque aucun détail ? La lecture commence de façon surprenante, déroutante même…

Et, dès les premières pages, la justesse de la plume ne peut que séduire ! L'exercice est extrêment réussi – en même temps, c'est Camus me direz-vous ! -.

Mais… car il y a un « mais », un immense « mais » même ! C'est d'un plat, comme l'attitude de Meursault. Il y a trop de descriptions pour ma part, j'ai très vite ressenti une grande lassitude ! L'histoire n'est ni bonne et ni mauvaise, elle parait surtout désincarnée.

En revanche, la réflexion de fond sur la peine de mort, qui contraint à se poser des questions, permet de comprendre pourquoi c'est pratiquement un incontournable dans les collèges… même si cela revient, au final, à écoeurer des générations de lecteurs potentiels !

Bref trop de spleen, de nonchalance. Moi, cela me laisse sur le bord du chemin !
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Énormément de choses ont été dites et écrites sur cet incontournable de la littérature française. Je me devais de le lire. Pour autant, je ne me sens pas légitime d'en faire une analyse. Je me contenterai donc de livrer mes sensations à sa lecture.

Ce roman présente un personnage principal, Meursault, extrêmement "froid". Il semble presque étranger à lui-même, on dirait qu'il ne ressent aucune émotion. Pour moi qui suis très empathique et qui ai besoin de vivre un peu l'histoire au travers du personnage, cela s'est avéré un véritable mur entre le livre et moi.
L'écriture de Camus, hyper factuelle, presque scientifique, sans effet waouwww dans le style, à largement participé à cette Non-rencontre.

Je comprends ce que ce roman peut présenter d'exceptionnel dans ce style qui matche terriblement avec ce pesonnage. Mais je le comprends avec le cerveau et pas avec mon émotion de lectrice. Alors je suis restée complètement à côté. Dommage.
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Certainement une de mes plus grosses déception en lecture.
Un classique dont tout le monde a entendu parlé, un des romans français les plus lu dans le monde et pourtant….
Alors OK nous sommes sur un roman qui porte sur l'absurdité de la condition humaine et l'auteur a voulu mettre en avant le fait d'accepter tout ce qui se produit dans la vie sans y apporter aucune opposition mais quand même…

Même si on fait abstraction du comportement totalement détaché du personnage principal à tout ce qui lui arrive. Je trouve que tout est plat, sans aucune vie dans ce texte.
Ce personnage de Meursault est insipide, il fait plus penser à un individu retardé mentalement qu'à quelqu'un de fataliste sur ce qui lui arrive.

L'histoire n'a que peu d'intérêt car aucun aspect n'est vraiment travaillé. J'ai eu l'impression de lire un “Crime et châtiment” version Wish…. D'ailleurs l'expression “Crime et châtiment” est employée vers la fin du livre, est ce voulu pour faire un petit clin d'oeil à cette oeuvre de Dostoïevski, je ne saurais le dire mais en tout cas j'ai largement préféré ce classique russe.

La seule chose que j'ai trouvé intéressante dans ce livre c'est le dynamisme de l'écriture, avec des phrases souvent courtes et accrocheuses.

Je suis très certainement passé à côté de l'aspect “philosophique” de ce livre mais en tout cas ce n'est vraiment pas une lecture que j'ai appréciée. Je l'ai lu juste pour me dire que j'ai lu un classique de la littérature française.
Lien : https://thrilleraddict.com/2..
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Je suis très fière de pouvoir dire "je l'ai lu !". Bon évidemment je n'ai pas tout saisi et suis passée complètement à côté du style si encensé (voire carrément sur un autre continent). Mais voilà, de nos jours, ça fait bien de dire "oui oui j'ai lu Camus", alors je me cantonne à cette déclaration. Ca donne l'impression que je suis intelligente et cultivée. Détrompez-vous ! Je réessayerais peut-être… sous la torture.

En plus, cette affreuse couverture abstraite me donnait envie de vomir plutôt que l'eau à la bouche (ça n'a franchement pas aidé pour la graphiste que je suis, pauvre de moi).
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Albert Camus nous raconte l'histoire d'un homme étranger à la vie et à son propre destin, confronté à sa propre mort programmée par la justice. Hormis dans les trente dernières pages, je n'ai trouvé aucune force dans cette histoire. A l'image du personnage, la mise en place de l'histoire est taciturne comme dans un roman de Marguerite Duras ou certains livres de Raymond Queneau. On s'agite un peu pendant la phase judiciaire mais sans grande conviction. Il faut le face à face final de l'homme avec sa propre fin pour que la langue de l'auteur trouve de l'écho sur les murs de la cellule du prisonnier. On en retient l'angoisse du condamné et le dégoût de la peine capitale. Sans la force de conviction d'un Victor Hugo.
Et puis ... D'accord je suis du Nord, je ne suis pas une spécialiste de la colonisation française en Algérie mais ... C'est une histoire d'Européens sur le sol algérien ! Hormis être les victimes (la femme battue et le frère assassinée) qui s'en soucie des Arabes ? Ils n'ont pas la parole. Jamais. Je ne sais pas comment concilier ce livre avec les positions d'Albert Camus sur la coexistence des peuples au moment de l'indépendance de l'Algérie. Je suis curieuse de lire Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud qui présente le point de vue du frère de la victime.
Je crains d'être restée moi-même étrangère au sort de Meursault.
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