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Pour scolariser Bobby, ses parents ont quitté la ferme familiale sur les contreforts des Alleghanys (Virginie Occidentale). Ainsi un triste matin, le coeur brisé, le jeune garçon a dit adieu à la maison de son enfance et à ses grands-parents qu'il aimait. " On ne se donna jamais la peine de retourner là-bas ... mais peut-être qu'un jour, avant de mourir, j'y retournerai y vivre. "

En quelques pages, Truman Capote nous émeut en profondeur. Arraché brutalement de ses racines et sans retour, son jeune héros connaît (pour lui, un traumatisme indélébile) ce que nous mettons souvent des années à vivre ; pour beaucoup, la fin de l'enfance heureuse et insouciante dont faisaient partie des maisons familiales et nos chers grands-parents.

Issu du passé, l'héritage constitutif et fondateur de notre être qui ne peut disparaître. Tel le secret du grand-père de Bobby : " Vivre, laisser vivre et prendre plaisir à la vie, tout cela faisait partie du " secret " de grand-père ; recevoir l'amour et le partager. "

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Tourner une page dans le cours de sa Vie n'est pas si anodin !
Truman Capote décrit avec justesse, pudeur et beaucoup de nostalgie ce passage douloureux à travers l'enfance de Bobby, le narrateur. Quitter ses grands-parents parce que l'herbe est plus verte ailleurs, parce que ses parents en ont décidé ainsi ! De l'attachement à… l'arrachement.
C'est pour toi Bobby, pour ton Avenir !
Troquer la chaîne de l'héritage contre le rêve américain. Vivre cet instant comme un déchirement et des années plus tard…se retourner sur ce passé. Comme des boules de billards qui heurtent les rebords de notre âme et finissent par atteindre l'abîme de nos regrets !
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Un été indien est ma première incursion dans l'univers de Truman Capote. Il s'agit d'une nouvelle qui raconte au travers des yeux d'un enfant, Bobby, comment celui-ci dut quitter la maison de son enfance en Virginie-Occidentale, sur les contreforts des Alleghanys, au fin fond de la campagne, laissant derrière lui ses grands-parents à jamais.
Ce départ était contraint et forcé, quitter la maison transmise pourtant de génération en génération, mais le père disait qu'il n'y avait pas le choix, c'était comme cela il fallait chercher du travail ailleurs. Ici ce n'était plus possible. Et puis Bobby était désormais en âge d'aller à l'école...
Partir de l'autre côté des montagnes, malgré le chagrin de la grand-mère, malgré les larmes de l'enfant, malgré le silence douloureux du grand-père qui voudrait confier à son petit-fils un ultime secret, comme un sortilège posé au bord du monde...
Un été indien est un voyage sans retour, sans retour vers le pays de l'enfance derrière les montagnes, un pays d'où l'on ne revient jamais.
En cinquante-trois pages, l'auteur dit cette émotion contenue dans les yeux humides d'un enfant qui regarde dans le rétroviseur un monde se refermer pour jamais dans le silence des souvenirs.
Ce sont les mots d'un enfant qui nous touchent secrètement, car derrière ces montagnes il y a les paysages, les êtres chers que nous avons laissés derrière nous.
Si les parents savaient la cruauté et le chagrin que les départs déversent dans le coeur des enfants, continueraient-ils toujours de partir vers quelque chimère improbable ?
Il suffit d'une photo pour réveiller un songe, se souvenir du chant d'un ruisseau où un grand-père les pieds nus dans l'eau s'apprêtait à révéler à l'enfant un secret qui pouvait éviter le désastre du monde.
Longtemps après, le secret apparaîtra comme une évidence...
J'ai été touché par ce récit épris de pudeur et de justesse, un texte qui résonne comme une petite musique belle et emplie de nostalgie.
Lecture à savourer les pieds nus au bord d'un ruisseau...
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De nombreuses années séparent Bobby de la ferme de son enfance en Virginie Occidentale. Mais les moments de ce départ teinté d'une profonde tristesse, alors qu'il n'était qu'un petit garçon se préparant à rentrer à l'école, lui reviennent et emplissent les quelques pages de cette nouvelle.

Les lignes simples et limpides de Truman Capote laissent entrevoir la peine d'un grand-père qui mesure tout le vide que laissera derrière lui l'absence de son petit-fils qui va partir de l'autre côté de la montagne. Il demande alors au petit Bobby de rester dans ses souvenirs et l'implore de revenir le voir pour partager un secret. Les larmes et le regard triste émergent des pages.
Le père a décidé d'offrir à son fils la liberté, une vie meilleure que celle tirée de cette terre familiale. Un départ caché qui précipite les deux derniers jours de partage entre le grand-père et Bobby. La grand-mère était aussi dans l'ignorance mais comment peut-on ne pas ressentir ce vide imminent qui va les assaillir ?
C'est au bord d'un ruisseau où les roseaux s'agitent que Bobby allait vider son trop plein de chagrin et c'est donc là qu'il retrouve son grand-père qui lui fait promettre de lui envoyer un petit mot chaque semaine.

Une photo sur la commode, des yeux rougis, une main qui esquisse un au revoir. Tout le dépouillement de ce texte très bref renforce la douleur des départs, la fin d'une page de l'enfance, la distance qui sépare la famille, une terre qui ne sera plus pour la future génération, le vieillissement prématuré face à l'absence.

C'était lors d'un été indien qui prenait fin en laissant place à un air glacial puis à la neige.
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Comme beaucoup, ma connaissance de Truman Capote se limitait à "De sang-froid", journalistique et glaçant. Je n'aurais jamais imaginé que l'auteur donnait également dans le registre de la pure émotion...
"Le jour où je dus quitter la maison de mon enfance en Virginie-Occidentale, sur les contreforts des Alleghanys, fut l'un des plus tristes de mon existence."
Ainsi commence cette nouvelle.
C'est que le narrateur ne quitte pas seulement une maison : le déménagement voulu par ses parents l'éloigne aussi de son environnement familier, là où, toute son enfance, il a pêché dans la rivière et s'est baladé à travers champs.
Et puis surtout, il est séparé de son grand-père.
Cette nouvelle d'une cinquantaine de pages est avant tout le portrait d'un grand-père, de la relation pudique mais forte entre lui et son petit-fils, du déchirement du départ qui fait quitter l'enfance.
L'échange de lettres entre l'enfant qui sait tout juste écrire, et ce vieil homme discret, taiseux, est particulièrement poignant.
Et terrible.
À peine cinquante pages, et tout est dit sur la très grande solitude de la vieillesse.
Traduit par Patrice Repusseau.
Challenge USA : un livre, un État (Virginie-Occidentale)
LC thématique juin 2023 : "L'auteur est un homme"
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Bref roman ou nouvelle, la définition n'est plus claire à mes yeux, ce livre, premier de Truman Capote que je lis, ne me laisse pas une idée précise de ce que peut être le style de l'auteur.

L'écriture est facile et agréable à lire. Le récit semble autobiographique et, est-ce dû à cela, mais le tout reste à ce point pudique que l'on ne comprend pas bien l'échange entre l'enfant, qui quitte avec ses parents la maison familiale en y laissant ses grands-parents, un peu par sa faute, puisque c'est pour lui permettre d'aller à l'école ailleurs, et le grand-père qui lui demande de ne pas l'oublier.

Il faudra sans doute que je saute le pas et me plonge dans un des livres cultes de l'auteur pour me forger une véritable opinion.
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Cette nouvelle débute dans les années '30 en Virginie occidentale où le narrateur, un jeune garçon de 6 pu 7 ans, est contraint de quitter ses parents et ses grands-parents afin de rejoindre les bancs de l'école. Cet arrachement aux sources et à cette maison qu'il aime tant est une volonté de son père qui souhaite offrir à son fils une éducation digne de ce nom. Mais le narrateur, lui, n'est pas du même avis. Pourquoi apprendrait-il plus en allant à l'école que dans cette demeure, en plein coeur de la nature avec ses grands-parents qui lui sont si chers ? Mais la volonté paternelle est telle que le jeune garçon et ses parents quittent bientôt cette demeure que le jeune narrateur aime tant dans cet environnement aux mille couleurs enchanteresses.
Magnifique ouvrage de Truman Capote où l'auteur nous parle de ses profondes blessures, celles de l'arrachement au foyer familial et de l'abandon. Une pure merveille !
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Nouvelle inédite retrouvée après la mort de Truman Capote "Un été indien" est écrit à hauteur d'enfant.
Bobby, le jeune narrateur raconte avec beaucoup de nostalgie le départ de la maison familiale en Virginie Occidentale. Il y vivait avec ses parents et ses grands-parents mais le père impose un déménagement pour une meilleure situation professionnelle. La séparation sera terrible pour le petit garçon qui partageait un secret avec son grand-père. Il est triste mais obligé d'obéir à ses parents.
J'ai remarqué que les souvenirs d'enfance étaient souvent liés aux saisons alors je ne suis pas surprise du titre de cette nouvelle traduite par Patrice Repusseau. L'été indien est une période ensoleillée et aux températures douces pour la saison, belle métaphore des temps heureux de la petite enfance. Elle va s'opposer à la neige qui s'impose dans le nouveau paysage, belle image de la solitude et du sentiment d'abandon ressentit par Bobby.


Challenge Riquiqui 2022
Challenge XXème siècle 2022
Challenge ABC 2022-2023
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Juste pour me faire plaisir : passer un moment avec l'écriture de Truman Capote. Je ne m'en lasserai jamais.

Petit livre, la taille d'une nouvelle mais que laisse tant de mélancolie, tant de tristesse partagée face à un choix de vie imposé par le père de famille.
En même temps, récit si descriptif du paysage qui environne les personnages qu'on referme le livre, persuadé qu'en levant les yeux, c'est certain, il neige dehors.
Il neige comme dans le récit, comme dans le coeur du grand-père, comme dans celui de l'enfant.


Mais il reste un secret à partager...


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Tu sais, j'avais pas gardé un souvenir aussi fantastique que ça de Petit déjeuner chez Tiffany, un peu genre « ah c'est ça la légende ? », j'avais même limite préféré le film - fasciné par l'icono d'Audrey Hepburn j'imagine - mais du coup j'avais repoussé Truman Capote un peu loin dans mes auteurs phares à découvrir.

Ayant reçu cette nouvelle pour mon anniversaire, j'ai profité d'un entre deux pour m'y mettre, et je dois dire que ça a changé toute la donne.

Capote arrive à saisir ces derniers instants de l'enfance, celui où les adultes sont sensés nous accompagner à devenir grands mais malgré tout inquiets quant aux désillusions qu'on s'apprête à se prendre sur le coin de la tronche (pour les plus bienveillants d'entre-eux, et incarnés ici par les grands-parents).

Planté dans un décor qui fleure bon les souvenirs qu'on a jamais eu (grandir dans une ferme, s'instruire grâce à la famille et aux livres), tout est fait pour que cet Été indien s'étire le plus possible, qu'on puisse en profiter avec l'enfant (et Capote par extension).

Une chouette nouvelle, très courte et qui s'imbrique totalement dans les couleurs orangées qui explosent dans chaque arbre qu'on croise en cette saison.
Old is gold + réconciliation avec Truman Capote : je valide !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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