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EAN : 9782874895906
387 pages
Weyrich (02/03/2020)
3.91/5   22 notes
Résumé :
New York, 24 janvier 1990.
Anton, avocat réputé, contemple les cercueils de ses parents, posés à même le sol, indifférent à la foule qui se presse dans la cathédrale Saint-Patrick.
Renval en Ardenne, 9 septembre 1944.
Des maquisards attaquent deux chars allemands.
Entre les deux événements : un cahier orange dont la lecture va bouleverser la vie d’Anton et l’entraîner vers sa part d’ombre.
Olga, sais-tu qui tu aimes ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Janvier 1990. L'avocat new-yorkais réputé Anton Scarzini assiste aux obsèques de ses parents dans la cathédrale Saint-Patrick. Chez ses parents, il va retrouver, bien caché, un cahier orange dans lequel sa mère relate ce qu'elle a vécu en Belgique pendant l'Occupation allemande. Pour Anton, c'est la stupéfaction, et il va vouloir mener l'enquête sur les révélations du cahier. ● Je vais une fois encore aller à contre-courant des critiques très élogieuses des autres lecteurs Babelio. ● J'ai trouvé le récit très mal ficelé, mal écrit, mal raconté et même… mal orthographié ! Rien n'y sonne juste. Tout est très maladroit, et aurait mérité une réécriture complète – si l'éditeur avait fait son travail. ● le va-et-vient entre les deux époques, tarte à la crème des romans contemporains, est particulièrement mal exécuté. ● Les personnages n'ont aucune ampleur, pas de consistance, ce sont des stéréotypes sur pattes. ● On a déjà lu tout ça des dizaines de fois beaucoup mieux écrit et raconté. ● le côté fleur bleue de l'histoire d'amour pendant la guerre est malvenu. ● Je lis que l'auteur se serait inspiré d'une histoire réelle, il est regrettable que sa mise en forme narrative soit aussi ratée !
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Dans la cathédrale Saint-Patrick, Anton contemple les cercueils de ses parents morts tous les deux, à Anchorage, leur avion ayant percuté une déneigeuse. Son chagrin est tel qu'il a asséché ses larmes.
C'est la grande foule. Ses parents n'ont-ils pas bâti un empire qui s'étale sur tous les continents ? Beaucoup d'artistes sont présents. Après tout, ne doivent-ils pas tout, ou presque aux Scarzini ?

Ah, les Scarzini ! Une famille née dans une pauvreté absolue ! Ils en ont fait du chemin !

Anton a la réputation d'être un très grand avocat : créatif, déterminé, nanti d'une bonne dose de mauvaise foi, défendant ses clients avec acharnement.


Critique :

Dès la première page, je suis emporté par l'écriture de Bernard Caprasse. Il n'a guère fallu de temps pour lier connaissance avec Anton Scarzini, sa douleur, sa perte, son attitude d'homme collectionnant les femmes, les aimant avec passion avant de les rejeter sitôt que leurs qualités se transforment en défauts à ses yeux.
Et puis, on remonte le temps et on change de continent pour faire la connaissance d'une splendide jeune femme belge, Olga. Elle est la fille d'un cordonnier réputé, mais près de ses sous, j'oserais même le taxer d'avare. Un beau jour, le major de la Feldgendarmerie, Kurt Molte, pénètre dans la boutique de son père et lui demande s'il accepterait d'entretenir les chaussures de ses hommes, contre monnaies sonnantes et trébuchantes. Bon ! D'accord ! le client est un boche ! Un occupant au service du pouvoir nazi, mais peut-il s'exposer à la colère d'un envahisseur vexé par un refus ? Et puis, c'est la guerre ! Il faut bien vivre. Cet argent peut-il se permettre de le refuser ?
L'accord est passé et c'est Olga qui, à vélo, doit aller chercher et déposer les godillots à la Kommandantur. Pactiser avec l'ennemi est assez mal vu, on peut le comprendre. Prendre soin de leurs petits panards c'est de la trahison au regard de certains…
Mais le pire, c'est qu'Olga va tomber amoureuse de Kurt Molte… Comment ? Qui c'est ? Mais le fringant major de Feldgendarmerie. … Un barbare ? … Mais pas du tout ! Un homme raffiné, élégant, respectueux, très cultivé, un homme qui prend le temps de l'écouter, qui lui accorde beaucoup d'attention… Un homme très attiré par Olga… Il l'invite au restaurant à Liège, et pas n'importe lequel !

Olga est sur un petit nuage, nimbé de brouillard, et ne se rend pas vite compte que l'atmosphère change autour d'elle. Ses bonjours joyeux ne reçoivent guère d'écho. Son amie, Léa, sa confidente à l'époque du lycée, lui tourne le dos lorsqu'elle la voit arriver pour ne pas avoir à lui parler. Un jour, le doute n'est plus permis, tout le village est au courant de sa relation avec Kurt lorsqu'elle se fait agripper par sa voisine Eugénie, vous savez, celle qui pue de la gueule ! La seule femme à laquelle les femmes du village ne redoutent pas de voir leurs hommes parler !

Olga est donc devenue une vilaine collabo aux yeux des villageois… La maîtresse du sale boche ! Un crime impardonnable aux yeux des villageois… Et surtout des villageoises ! Imaginez celles dont le mari, le frère, le fils, est prisonnier de ces saletés de nazis… Quand il n'a pas déjà été tué… Imaginez les sentiments qu'elles pourraient éprouver pour l'une des leurs, super jolie de surcroît, qui couche avec une saloperie d'Allemand !

Pourtant, c'est Olga qui héberge dans sa cave des résistants de tous les bords, des réfractaires au Service du Travail obligatoire, des pilotes abattus, des prisonniers évadés… C'est encore elle qui fournit à la résistance des renseignements sur les opérations en cours puisqu'elle traverse plusieurs pièces de la Kommandantur pour aller déposer les godasses des feldgendarmes, et comme elle n'a pas ses yeux dans sa poche…
Et Kurt, son Kurt, n'aime guère le régime nazi. Il va même se compromettre pour elle…

L'ennui avec ce roman, c'est qu'il est basé sur une histoire bien réelle. En sa qualité de gouverneur de la province de Luxembourg, Bernard Caprasse a essayé de réhabiliter cette femme… Mais encore de nos jours, les rancunes, aussi injustes soient-elles, ont la vie dure et persistent alors même que la plupart des protagonistes sont décédés.

Entendez-moi bien : lorsque j'utilise le mot « ennui » dans le paragraphe précédent, il n'a strictement rien à voir avec ce que l'on éprouve à la lecture de ce roman. C'est tout l'opposé : un plaisir d'avancer dans l'histoire, tout en se demandant quel lien il pourrait bien y avoir entre Olga et Anton. Je voudrais bien vous le dire, mais vu mon grand âge, il se pourrait bien que j'aie oublié…

Ce livre est en lice en Belgique pour deux prix, dont le prix des lycéens, un prix prestigieux puisque décerné par plus de 3000 jeunes qui auront lu les cinq romans choisis par un groupe de professionnels…

Quel dommage que lorsqu'un livre est publié par un éditeur belge, les distributeurs français ne se donnent guère la peine de leur offrir une petite chance alors même que ces livres pourraient intéresser un très large public… Et pas que français ! L'histoire rapportée dans « le cahier orange » est un récit universel.

Une page d'histoire, une étude de moeurs, un amour authentique… A lire absolument !
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❤ Gros coup de coeur ❤

Je découvre l'auteur, dont c'est le premier roman, publié le 02 mars 2020 aux éditions Weyrich (Belgique).

Avant cela, Bernard Caprasse a eu un parcours professionnel riche après des études de droit à l'Université de Louvain. Avocat tout d'abord, puis politicien, se hissant au sommet de la Province de Luxembourg comme Gouverneur, de 1997 à 2017.

Passionné de théâtre, montant sur les planches encore actuellement, c'est une pièce de théâtre qu'il a écrite avant ce premier roman.

* Ce roman * commence avec le décès accidentel des parents d'Anton et Carlo Scarzini et la découverte, par Anton, d'un cahier orange, couvert de l'écriture de sa mère. Cela ressemble à un roman se déroulant durant la seconde guerre mondiale. Il met en scène une jeune femme prénommée Olga. L'écriture de ce roman semble s'arrêter de manière abrupte, ce qui aiguise la curiosité d'Anton.

C'est ainsi que ce dernier, avocat de renommée mondiale, établi à New York, va mettre au travail les meilleurs enquêteurs de son cabinet. Ceux-ci ne tarderont pas à démontrer que les personnages de l'histoire ont réellement existé. Anton les poussera très loin dans leurs recherches.

J'aime beaucoup la mise en lumière des faits et gestes des différents personnages durant la seconde guerre mondiale. Parce qu'on ne peut classifier les gens de façon manichéenne en "bons" et en "méchants". La résistance n'est pas faite que d'actes de bravoure, mais aussi d'actions beaucoup moins glorieuses, tandis que l'occupant n'est pas toujours un tortionnaire, mais peut se comporter en gentleman, respectueux d'autrui.

L'histoire ancienne et l'enquête qui se déroule 50 ans plus tard sont palpitantes. L'auteur nous tient en haleine d'un bout à l'autre du roman. Même si la dernière partie nécessite une attention particulière avec toutes les explications fournies, je vous promets que vous vous délecterez jusqu'au bout.

Les personnages de cette histoire sont attachants (Olga de bout en bout, Anton par la suite), d'autres repoussants de médiocrité. Il y a donc ceux aux côtés desquels on aurait voulu rester encore un peu, auquel on aspire que justice soit rendue... et les autres... C'est un roman de réhabilitation aussi.

La façon dont l'histoire se termine pourrait faire espérer aux plus romantiques d'entre nous une suite à cette histoire. Mais pour être à la hauteur de ce très beau roman aux valeurs si profondes, il faudrait que l'histoire avec un "h" minuscule puisse s'inscrire de manière harmonieuse dans L Histoire avec un grand "H", comme c'est le cas avec "Le cahier orange".

Le deuxième roman de Bernard Caprasse vient de paraître. Il s'appelle "La dérive des sentiments". Il est totalement indépendant de celui-ci. Je me réjouis déjà de le découvrir.
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Le cahier orange était dans le coffre-fort de sa mère. Anton l'avait fait ouvrir après l'enterrement de celle-ci, morte brutalement dans un accident d'avion. Il reconnut son écriture élégante et découvrit de sa main une forme de roman inachevé.

Anton s'interroge alors sur la raison d'être de pareil document dont cette dernière avait gardé le secret. Pourquoi n'a-t-il pas abouti ? Qui sont les personnages qui peuplent ces pages ? La tournure et le contenu l'intriguent. Il décide d'initier une enquête afin d'éclaircir cette part d'ombre du passé de celle qu'il chérissait par dessus tout.

Ses recherches le conduisent dans la Belgique occupée pendant la seconde guerre mondiale. Il fait connaissance avec l'histoire d'une femme déchirée par un sombre dilemme, que des assoiffés de gloire ont spoliée à leur profit à l'heure de la libération. Une femme dont il convient de réhabiliter l'honneur bafoué. Parce que son rôle dans la Résistance avait été occulté. Parce que ses sentiments sincères ignoraient les clivages.

Que fait la guerre du coeur des hommes ? Peut-on aimer celui que la raison d'état a désigné à son corps défendant comme un ennemi ? Quel statut espérer dans l'un ou l'autre camp, tous deux meurtris par tant d'atrocités, une fois la paix revenue ? Autant de questions que soulève l'auteur quand le devoir dicte à celui qui voudrait aimer d'agir contre ses sentiments.

Bernard Caprasse nous adresse un très beau roman organisé en six parties titrées, d'une écriture moderne et alerte, un roman nourri de dialogues vivants et réalistes pour nous dire que l'amour se moque de la politique et des frontières. Surtout quand la politique est fondée sur une idéologie de haine qui précipite les hommes les uns contre les autres. Un très agréable moment de lecture dont la souplesse du style n'enlève rien à la gravité du sujet traité, au drame qu'ont vécu les victimes de la justice expéditive de la libération. Elle était forcément partiale, non instruite et non contre dite donc illégitime.

Je remercie Babelio et les éditions Weyrich de m'avoir gratifié de cet agréable moment de lecture.

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Ce roman raconte comment Anton Scarzini, riche avocat new yorkais, va découvrir un petit cahier orange à la suite de la mort de ses parents. La lecture du texte contenu dans ce cahier lui révèle une histoire datant de la seconde guerre mondiale, histoire qui s'interrompt brusquement à la libération. Anton va se lancer dans un une enquête pour comprendre l'origine de ce cahier.
Ce roman m'a enchantée autant par la forme que par le fond.
L'écriture est fluide, les chapitres souvent très courts s'enchainent sans temps mort. Les passages d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, sont clairs et ajoutent de l'intensité à la lecture. La couverture est très belle : cette jeune femme insouciante, encore ignorante de ce qui l'attend sous ce fond orange comme le Cahier.
L'auteur à travers cette histoire, pleine d'émotions, aborde avec justesse un certain nombre de thèmes intemporels : La place des femmes dans la société, la justice celle des avocats et celle expéditive à la libération mais aussi lors de la vengeance, les limites qu'un homme peut ou ne peut pas franchir pour venger sa mère, le pardon, la bêtise et la cruauté de la guerre, le role de la presse régionale, …
L'intérêt de ce livre réside aussi dans la description des personnages, nombreux, mais tous décrits avec finesse et beaucoup d'attention. Ils sont terriblement humains avec leurs doutes et leurs questions, Anton le premier, mais beaucoup d'autres aussi.
Ce livre m'a passionnée, émue. Je l'ai fermé les larmes aux yeux sur une dernière image très forte. Je vous le conseille.
Mille mercis à Babélio et aux éditions Weyrich pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la masse critique de septembre, sans laquelle je n'aurais probablement pas découvert ce roman passionnant.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Cet Allemand était donc capable de sentiments. Mais comment prêter des sentiments à l'ennemi lorsqu'il s'agit de le haïr? Comment le combattre sans se nourrir de cette haine sourde?
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Le hasard, ce faiseur de circonstances, m’avait ouvert le chemin de la Résistance. Il ne me força pas à l’emprunter. Je venais de m’y engager par deux fois, consciente et déterminée, en femme libre.

(page 86)
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Si la justice est impuissante à punir les coupables, que reste-t-il aux humiliés ? La vengeance peut-être...
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Il venait d'obtenir l'acquittement au bénéfice du doute d'un client accusé du viol d'une jeune femme handicapée mentale. La vérité judiciaire n'est que judiciaire. il le savait et ne tirait de ce succès d'autres satisfactions que celle du travail correctement accompli.
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Etre amoureux sans raison, oui... c'est sublime. Mais il vaut parfois mieux trouver des raisons d'aimer. Tu vois, moi, je crois que c'est le plus sûr moyen de bâtir quelque chose de fort, quelque chose qui dure.
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Video de Bernard Caprasse (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Caprasse
Au lendemain de la Grande Guerre, Jean de Sterpigny fit la rencontre d'une splendide comtesse désargentée ayant fui son pays tombé entre les mains des Bolchéviques. Le coup de foudre agit dans les deux sens. La comtesse Valesky sut immédiatement conquérir le coeur des villageois et villageoises habitant sur les terres de Jean. Un an plus tard, elle mourut en donnant naissance à une petite fille... handicapée !
Bernard Caprasse nous présente son dernier roman que je ne puis que vous inviter à lire "La dérive des sentiments", publié chez Weyrich, un éditeur qui a le nez creux pour dénicher des perles.
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