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EAN : 9782226447944
192 pages
Albin Michel (02/01/2020)
3.68/5   88 notes
Résumé :
"Enfant, lorsqu’il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le soir, pour observer le ciel. Aujourd’hui, depuis son carré d’herbe étanche à la lumière, il a beau plisser les yeux, il ne peut plus rien voir."

Jusqu’il y a peu, Alexis était vivant. A présent, il ne sait plus. Il perçoit encore la vie alentour, le bruissement des feuilles, le pas des visiteurs, et celui, sautillant, de sa petite sœur qui vient le visiter en cachette.
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 88 notes
Alexis n'a que vingt ans quand il choisit la mort plutôt que la vie. Il laisse derrière lui une mère éplorée plongée dans le vide abyssal laissé par son fils éteint. Il laisse une petite soeur Noémie qui ne comprend pas grand chose à la mort et continue d'aller parler à son frère sur sa tombe. Il y a aussi Pierre, le père mais bizarrement très absent.

Puis il y a Alexis qui attend six pieds sous terre que l'ange vienne le chercher. Il ne semble pas se rappeler pourquoi il est là, entouré d'autres morts. Il sent l'odeur de la terre, de l'herbe plus loin, il entend sa soeur, il voit les âmes aux alentours voler autour de lui.

Je retiens une très jolie plume dans ce petit livre. La tristesse de la mère, Madeleine est très vive, touchante, à fleur de peau. Un peu d'humour par ci par là rend le récit plus supportable.

Les jours passent et le film des derniers jours d'Alexis se laisse entrevoir. Pour deviner le pourquoi de son geste.
C'est à partir de ce moment-là que j'ai décroché à cette histoire qui change de style, qui devient plus clinique tout en restant très voire trop mystérieuse. L'humour est derrière, Madeleine et Noémie aussi.
Si j'ai bien aimé le début du livre, je reste mitigée sur la fin où au final, je n'ai pas eu la concentration nécessaire ni le talent pour cerner les subtilités et passer du côté obscur. Peut-être n'avais-je pas à coeur d'y passer justement d'où ce rendez-vous manqué.
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Alexis avait vingt ans et était étudiant. Il avait toute la vie devant lui, et pourtant il s'est suicidé. Tandis que sa petite soeur de cinq ans vient lui rendre visite en cachette au cimetière, sur cette tombe où sa présence s'attarde, sa mère rongée par la culpabilité ne parvient pas à se détacher de ses questionnements obsessionnels et sans réponse.


Il est terrible de constater comment l'on peut parfois passer à côté des ressentis intimes de ses proches et ne pas s'apercevoir qu'ils vont mal. Avec tout son amour de mère et malgré sa quête désespérée d'explications, Madeleine ne saisira pas ce que l'auteur nous donnera discrètement à comprendre. Car le récit, pétri d'une pudeur infinie, ne procède que par suggestions, développant avec délicatesse le cheminement psychologique de ses personnages. le résultat est incroyablement léger étant donnée la morbidité du sujet, le lecteur baignant dans une sorte de tristesse un peu détachée, poétique même, que jamais une larme ne vient brouiller.


Les personnages sonnent toujours juste et s'avèrent étonnamment crédibles. Jamais le texte ne juge ni ne commente, l'auteur ne s'attachant qu'à donner à comprendre un processus que les parties prenantes ne peuvent et ne pourront appréhender. le lecteur y acquiert presque le regard d'un thérapeute, seul capable du recul nécessaire pour percevoir et assembler les indices, réduit à un rôle de témoin compréhensif et bienveillant, même si totalement impuissant.


Et puis après tant de pages passées à se frôler sans véritablement se comprendre malgré quelques intuitions fugitives et un amour tâtonnant mais omniprésent, chacun va devoir poursuivre sa route au final bien solitaire, trouvant comme il peut la résilience au bout du douloureux et très personnel travail de deuil.


Ce premier roman s'avère un bien joli texte, tout en pudeur et poésie pour un sujet pourtant on ne peut plus macabre. Il aura néanmoins eu sur moi un effet probablement un petit peu trop distanciant, conférant à mon regard un côté presque clinique qui, s'il a contribué à alléger cette lecture, en a aussi peut-être imperceptiblement gâché l'émotion.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Alexis a vingt ans quand il décide de mettre fin à ces jours. Pour sa famille, ses parents, sa petite soeur de cinq ans, sa petite amie également, c'est un séisme. Comme souvent dans de pareils cas, les proches n'ont rien vu venir et ne comprennent pas son geste. Chacun d'entre eux va vivre ce deuil de manière très différente, et comme il le peut.

Mais c'est surtout autour de la mère et du fils que l'histoire s'attarde, sur cette maman complètement anéantie, qui culpabilise de ne pas avoir détecté le mal-être de son fils et cherche désespérément « ce qu'il a voulu cacher à en mourir » et sur ce fils, qui ne parvient pas à quitter ce monde.

Alors que je craignais une lecture difficile et douloureuse, elle a été paradoxalement agréable et même plaisante. Caroline Valentiny a une belle écriture, délicate et pudique, tout en effleurement, mais cela a dû également un peu trop lisser mes émotions car je suis restée tout du long étrangement en marge de l'histoire. le seul personnage qui m'ait véritablement émue, c'est celui de la petite soeur.

L'approche un peu particulière par laquelle le lecteur découvre Alexis a très certainement aussi contribué à ce détachement. Alexis n'est en effet ni vivant ni mort, lui aussi est en marge… du monde. Il perçoit ce qui se passe autour de sa tombe sans pouvoir interférer, continue de ressentir certaines choses et penser, bien qu'il ne parvienne pas à se souvenir comment il en est arrivé là. Lui aussi aimerait bien comprendre. Il y a d'ailleurs de très beaux passages sur ses impressions en communion avec la nature au-delà de sa tombe. Un angle de vue intéressant qui a visiblement créé chez moi une certaine distance.

Quoi qu'il en soit, ce livre aborde les thèmes du deuil, de la mort, de la culpabilité, de la résilience, de l'amour aussi, avec beaucoup de sensibilité, de douceur et même de poésie. Cela résonne parfois presque comme un bruissement de feuilles, là où j'aurais plutôt attendu que l'arbre ploie.
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«  Ah, si Madeleine avait pu voir la douceur lissant l'âme soucieuse sur les traits de son fils. Elle aurait aimé ce retour de l'enfance sur la figure de son grand garçon qui avait si rapidement troqué l'innocence pour la marque de l'inquiétude .
Mais elle ne pouvait pas, trop occupée à sa détresse » ...
«  Son coeur ne battait plus. le souffle de son désir s'échappait dans les graves. Ses yeux ne cherchaient plus. le monde battait encore , mais en-dehors de lui. En lui , petit à petit , montait le silence » ....
Deux Extraits de ce livre si touchant que l'on lit la gorge serrée tellement la douleur nous étreint , et ternit quelque peu l'incroyable beauté de ses mots à la fois douloureux , aériens , si pudiques et bienveillants !

J'ai failli arrêter ma lecture car j'ai vécu de près ces faits choquants , fulgurants , une impuissance intolérable . ....des questions infinies sans aucune réponse. ....

Jusqu'à il y a peu , Alexis , vingt ans , étudiant brillant était vivant .

À présent , puisqu'il a décidé de mettre fin à ses jours, il est entre deux , dans le cimetière de son village natal , son corps termine en silence , dans un espace minuscule , prisonnier de son corps mort.....il est en marge, ni vivant ni mort puisqu'il parle au lecteur.

L'auteure nous oblige à réfléchir à propos de ce sujet macabre , s'il en est mais l'écriture douce, pudique, poétique joue un rôle clinique .

Pour ses parents , sa petite soeur Noémie , cinq ans , c'est un séisme !
Pour sa maman, un déchirement douloureux, un anéantissement palpable à tel point qu'elle néglige sa petite fille !
Les mots légers , aériens résonnent comme un léger bruit, un effleurement, un frôlement dans les feuilles , depuis le carré d'herbe étanche à la lumière .
Les thèmes du deuil , de la culpabilité , de la mort , de la résilience , de l'amour accompagnent une très jolie plume , une écriture absolument magnifique , d'une douceur subtile , impressionnante, quête d'une mère submergée par le chagrin inouï, fulgurant, à fleur de peau , hypersensible !

Avec son amour de mère et son torrent d'explications , ces questions sans réponse , les pas sautillants de sa petite soeur , échappée de l'école qui vient le visiter en cachette !
Le texte ne juge pas, laisse entendre , sous- entend, effleure , le lecteur joue le rôle d'un témoin attentif , compréhensif même s'il est impuissant !
Un très joli récit tout en retenue et pudeur !
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Alexis, 20 ans se suicide. Ce soir je suis en deuil d'un enfant qui n'est pas le mien.... J'ai lu ce livre suite à une recommandation d'une lectrice à une maman qui venait de perdre un enfant. Mais moi, je ne suis pas sûre...
Je ne suis pas sûre de pouvoir vous raconter à quel point cette lecture a tout remué en moi.
Je ne suis pas sûre que la maman hypersensible que je suis soit la lectrice rêvée pour ce livre.
Je ne suis pas sûre de pouvoir vous décrire à quel point mes poils se sont hérissés et la nausée ne m'a pas quittée.
Mais je suis sûre que jamais je ne recommanderai ce roman à une maman qui vient de perdre un enfant.
Et ce dont je suis sûre c'est qu'il m'a marquée et que je ne pourrai jamais l'oublier.
Pire, je suis désolée de vous dire que je l'ai détesté de m'avoir tant touchée.
2 étoiles pour la poésie et la jolie plume
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
C’était un bel après-midi de printemps. Les feuilles des arbres bruissaient légèrement sous la brise et le soleil accrochait ses rayons sur les pierres tombales comme si tout devait durer toujours. Il vint à peine à l’esprit de Madeleine qu’un tel endroit puisse recéler tant de beauté. Elle abandonna le prêtre à ses étranges paroles et laissa son esprit la porter jusqu’aux cimes des arbres. Là, il se pouvait que son fils ne fût pas mort. Elle s’appuya un peu plus fort sur le bras de son mari. D’une légère pression de la main il lui fit savoir qu’il la soutenait. Mais depuis quelques jours plus rien ne soutenait Madeleine.
Elle regarda distraitement la première pelletée de terre s’éparpiller sur le bois du cercueil. Elle songea à s’allonger près d’Alexis et à laisser la terre la recouvrir à son tour. Dieu sait pourquoi elle ne le fit pas. Sans doute ne raisonnait-elle plus très juste. Car il n’est pas juste qu’une mère continue à se promener à la surface du monde quand son fils dort dessous.

[Chapitre 1]
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Évaluation de fin d’année, en maternelle. Qu’est-ce que c’était encore que cette invention-là. Qu’évaluait-on à cinq ans? La précision du picotage, lard du non-dépassage ? Il fallait que chaque enfant soit dans les temps, en avance sur le temps même, qu’il n’aille pas manquer une étape, celle des lacets par exemple, celle du pipi, celle de l’intégration sociale, de la capacité d’abstraction, de la première révolte, de… Cela valait bien la peine de se presser, si c’était pour finir dans une tombe à vingt ans.
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Il expirait sans fin. Doucement il se posait. Comme un baiser peut être, comme la note la plus basse que peut gémir un violoncelle. Son cœur ne battait plus. Le souffle de son désir s’échappait dans les graves. Ses yeux ne cherchaient plus. Le monde battait encore, mais en dehors de lui. Il l’entendait, alentour, sans plus rien dire, sans rien faire. En lui, petit à petit, montait le silence.

[Chapitre 2]
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Madeleine prit une craie et écrivit au tableau d’un trait grinçant et appuyé: « La mort, c’est un peu comme la connerie. Le mort, lui, ne sait pas qu’il est mort… Ce sont les autres qui sont tristes. Le con, c’est pareil… »
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Jamais dans le passé il ne s’est trouvé sans voix devant l’élégance des tournures d’esprit d’un étudiant imberbe. Une telle clairvoyance surprend chez un garçon qui semble pendu à un cintre.

[Chapitre 2]
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Videos de Caroline Valentiny (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline Valentiny
Il fait bleu sous les tombes Caroline Valentiny Éditions Albin Michel
Alexis, un jeune homme de 20 ans, vient de mourir. Enterré dans un cimetière de campagne, il perçoit encore la vie autour de lui et guette la visite de ses proches. Pour tenter d'apaiser son chagrin, sa mère retrace le parcours de son fils et retrouve son mentor, un professeur d'université trouble et charismatique. Premier roman. ©Electre 2020
https://www.laprocure.com/fait-bleu-sous-tombes-caroline-valentiny/9782226447944.html
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