Citations sur Les chroniques d'Alvin le Faiseur, tome 1 : Le Septième.. (44)
Un récit prenant, enivrant. Un style précis, des personnages complexes. Superbe oeuvre littéraire.
Alvin ne bougeait pas, il attendait.
« Alvin Miller, crois-tu en un Dieu indivisible, sans corps ni passions ? Le grand Créateur non créé, dont le centre est partout mais la circonférence nulle part ? »
L’enfant parut y réfléchir un instant avant de répondre : « J’trouve que ç’a aucun sens.
— Ça n’est pas supposé avoir du sens pour un esprit charnel, dit Thrower. Je te demande seulement si tu crois dans Celui qui siège au sommet d’un trône sans sommet ; l’Être qui existe par Lui-même, si grand qu’Il emplit l’univers mais si pénétrant qu’Il vit dans ton cœur.
— Comment il peut s’asseoir au sommet de quelque chose qu’a pas de sommet ? Comment quelque chose d’aussi grand peut tenir dans mon cœur ? »
"L'ensemble de l'univers est constitué de quatre éléments seulement, 'tite Peggy, et chacun d'eux veut prendre le d'ssus." Peggy songea aux quatre couleurs qu'elle voyait quand brillaient les flammes de vie, et elle sut de quels éléments il s'agissait au moment même où grandpapa les nommait. "Le feu chauffe, éclaire et réduit en cendres. L'air rafraîchit et s'infiltre partout. La terre consolide et fortifie, pour que les affaires durent. Mais l'eau, elle l'emporte et l'entraîne vers la mer. Si l'eau prenait l'dessus, le monde serait tout lisse, y aurait qu'un grand océan et rien pourrait y échapper. Tout lisse et mort."
(p. 40)
- Tu dois sûr'ment être prophète, fit Alvin junior, par rapport que j'ai rien compris à c'que t'as dit.
On suppose toujours les autres aussi vertueux que soi-même.
Mais le vide total de son esprit laissait apparaître autre chose qui ne serait plus jamais visible. Les milliards et milliards de routes de son existence s’ouvraient devant lui, dans l’attente de ses premiers choix, des premiers changements dans son environnement, pour éliminer un million de futurs toutes les secondes. (p44)
"Révérend, faut que j'vous dise quelque chose que j'aurais pas pensé dire un jour à personne. Un bon chrétien bannit ce genre de pratiques de sa vie parce qu'y a quune façon correcte d'accepter des pouvoirs occultes, c'est par la prière et la grâce de notre Seigneur Jésus. C'est pas par rapport que ca marche pas." [...]
C'était une chose de se passer de la sorcellerie parce qu'on la tenait pour une absurdité, et une autre d'y croire et de s'en passer parce qu'on la jugeait impie. Thrower s'avisa que cette dernière position était en réalité plus noble : pour Thrower, mépriser la sorcellerie tombait sous le sens commun, tandis que pour Armure et Aliénor, il s'agissait d'un gros sacrifice.
Il essayerait d'être Dieu, s'il croyait qu'la place est libre. (p.226)
Tout ce qu'il est possible de croire est une image de la vérité. Si ça me paraît vrai, alors c'est que ça l'est en partie ; sans doute pas complètement, mais en partie. (p.198)
Il m'arrive de croire que ça n'existe pas, que toutes relations, parentés, analogies et similitudes sont le produit de l'esprit et ne possèdent aucune consistance. (p.143)