L'Alligator : Dis-moi que tu ne veux pas mourir

Après avoir adapté l'un de ses romans ("Arrivederci amore") en bande dessinée, l'auteur de romans policiers Massimo Carlotto écrit ici un scénario directement pour la BD. le personnage principal de cette aventure est l'héros récurrent des polars du romancier : "l'Alligator" !

Tout débute par une fiche descriptive des 3 héros de ce one-shot : l'Alligator, Max-la-Mémoire et Beniamino Rossini. Trois ex-taulards respectant quelques principes mais très peu de lois. Une introduction qui permet à l'auteur italien de se concentrer sur l'essentiel de l'histoire par la suite, sans devoir se lancer dans des digressions sur le passé commun des trois protagonistes.

L'intrigue est classique, les personnages n'ont pas de côté surprenant et collent donc parfaitement à l'image inculquée par les nombreuses références du genre, et les rebondissements sont très rares dans ce récit au rythme paisible et agréable. Et pourtant, grâce à une ambiance parfaitement rendue et ces héros justes dans tous les sens du terme, l'aventure s'avère efficace et le résultat probant.

L'approche graphique sobre aux tons bleutés du dessinateur italien Igor Tuveri ("Fats Wallers") sied parfaitement au côté intimiste de cette collection «Ecritures» de Casterman, tout en créant une ambiance légèrement rétro qui colle parfaitement à l'univers créé par Massimo Carlotto.

Ce roman graphique pourrait être un simple polar qui rassemble tous les ingrédients: détectives, mafia, une belle et vénéneuse femme, des meutres et une atmosphère pesante. Tout y est en effet mais dans une atmosphère sépia bleue qui donne une dimension poétique supplémentaire à cette univers implacable. L'alligator est un détective un peu perdu et un peu romantique même s'il ne cesse de perdre ses illusions. le scénariste et le dessinateur nous immerge dans un univers violent où il règne une étrange mélancolie...