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EAN : 9782373050202
300 pages
Aux forges de Vulcain (18/05/2017)
3.84/5   16 notes
Résumé :
Sara Kaplan, journaliste au New-York Times, reçoit la confession d'un ancien soldat, Barnes, vétéran de la guerre d'Irak. Barnes revendique le meurtre d'une tzigane de 17 ans. Meurtre pour lequel un Indien a été condamné cinq ans auparavant à la peine capitale. Sara Kaplan publie la lettre. L'affaire occupe d'un coup le paysage médiatique et divise l'Amérique. Sara est hantée depuis l'enfance par le suicide de son père, vétéran du Vietnam. En s'acharnant à vouloir m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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D'une caisse de livres assemblés en vrac, j'ai extrait ce polar étrange qui n'a fait l'objet d'aucune publicité tapageuse, me semble-t-il, à sa sortie, dont la quatrième de couverture vend assez bien l'argument .

Une histoire d'erreur judiciaire, deux coupables pour un même meurtre, la promesse d'un contexte sociohistorique complexe , une enquête journalistique et le questionnement sur le rôle de la presse dans tout ça .

Me voilà partie sur les pas de la narratrice Sara Kaplan, grand reporter au très prestigieux New York Times qui reçoit la lettre d'un vétéran de la guerre d'Irak qui s'accuse du meurtre d'une jeune fille, alors qu'un autre homme attend son exécution pour le même meurtre dans le couloir de la mort.

Je découvre alors une histoire bien écrite et une enquête passionnante qui met en valeur les contradictions des différents protagonistes, des personnages complexes et inquiétants d'une région marécageuse au climat moite et lourd de chaleur et de malheurs accumulés.

Le destin tragique du vétéran percute violemment la mémoire blessée de Sara , fille d'un militant de gauche brisé par la guerre du Vietnam. La journaliste ne risque -t-elle pas de plaquer ses opinions ou de vieux schémas sur une situation nouvelle qui semble la laisser perplexe ?

On plonge alors dans les conséquences humaines des conflits de l'Amérique qui ne se mesurent pas seulement au nombre de tombes alignées au cordeau dans les cimetières militaires aux pelouses impeccables. Il y a aussi ces engagés sur fond de chômage , des estropiés , des suicidés, des traumatisés à vie ...la réalité des combats et des horreurs vécues, la face cachée beaucoup moins héroïque de la version officielle.

J'ai beaucoup aimé ce roman, pas simpliste pour trois sous, bien écrit, bien documenté, à l'architecture classique. En effet, on suit la démarche chronologique et la progression de notre héroïne. Je commençais à ne plus supporter les romans « chorale », avec chapitres en italique, ça tombait bien. La fin est inattendue, pas du tout convenue, et ça c'est absolument génial, j'aime bien qu'on me surprenne avec un propos intelligent !

L'auteur , après nous avoir baladé partout dans les ressorts possibles de la responsabilité individuelle ou collective, nous dit beaucoup sur les risques de chercher des explications faciles à des comportements humains criminels et sur l'absence de neutralité de la presse, mais ça c'est une réalité scientifique, n'est-ce pas ? La chose observée est toujours modifiée par son observateur , et la presse n'échappe guère à cette réalité.
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Je remercie les éditions AUX FORGES DE VULCAIN et le site Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique.

Sara Kaplan est journaliste au New-York Times, elle a une belle carrière et un petit ami avec qui elle commence à avoir des projets de vies communes et de famille. Cette routine à laquelle elle commençait tout juste à s'habituer va être chamboulée par l'arrivée d'une lettre qui lui est adressée. Dans cette lettre, Barnes, un ancien militaire revendique un meurtre vieux de plus de cinq pour lequel un autre homme est condamné à la peine capitale. Cette lettre va tout faire exploser que cela soit au niveau de la vie personnelle de Sara mais va également diviser l'opinion aux Etats-Unis.

Bien qu'il traite de sujets fort intéressants (retour à la vie civile de soldats traumatisés, la dureté de la guerre, le racisme…), j'avoue être restée plutôt extérieur au récit. J'ai trouvé que Les Rumeurs du Mississippi restait beaucoup trop en surface que cela soit au niveau de son intrigue mais également de ses personnages. Sara Kaplan est un personnage plutôt froid et qui manque de profondeur, on a du mal également à croire que c'est une vraie journaliste tant elle manque de personnalité et d'intuition. Cette lettre va faire ressurgir des choses de son passé, notamment au niveau de son histoire familiale, j'ai trouvé que cette partie du roman était très mal incorporée à l'intrigue de départ, dommage. le roman est lent, manque de rythme et sans réel suspense. On ne comprend pas du tout où l'auteur veut nous emmener.

L'idée du roman était intéressante mais j'ai trouvé le tout beaucoup trop brouillon et je n'ai à aucun moment réussi à m'intéresser à ce qu'il se passait.
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Voilà un roman qui, du haut de ses 294 pages, pèse pourtant très lourd, le poids des mots (sans le choc des photos) imprimés à l'intérieur lui donnant cette densité énorme.

Ce roman est l'un de ceux que l'on dévore en prenant son temps car l'encre est gluante de toutes ces vérités que l'on connait et qui ne sont pas toujours bonnes à dire, qui ne sont pas souvent dite…

Lors de la lecture, mon esprit a pris son temps afin de ne rien rater par une lecture trop précipitée qui aurait gâché ce morceau de choix.

Que les amateurs de rythme effréné comprennent bien qu'ici l'enquête de la journaliste Sarah Kaplan prend son temps et que nous ne sommes pas dans un thriller où toutes les fins de pages sont en clifhanger mais je peux vous garantir qu'il n'y a pas besoin de courses poursuites pour être happé par ce récit.

Dans cette histoire, l'auteur, au travers de son personnage de Sarah Kaplan, journaliste au très célèbre New-Yokk Times, va vous entrainer dans ce que l'on pourrait nommer l'Amérique profonde, celle qui est raciste par habitude, parce qu'on les a éduqué ainsi et parce qu'à leur âge, on ne les changera plus.

L'auteur va aussi nous plonger dans les affres post-guerre d'Irak et du Vietnam, au travers des parcours de deux vétérans, l'un étant son père (mort) et l'autre étant Niko Barnes qui a écrit au journal pour s'accuser d'un meurtre.

Comme je le disais, l'enquête menée par Kaplan afin de démêler le vrai du faux se déroule sur un rythme lent, mais petit à petit, on empile les faits et les infos comme des briques, les personnages jouant le rôle du ciment.

Et dans un brouillard qui se lève, le bâtiment commence à prendre forme sous nos yeux qui n'en peuvent plus de lire ce que nous suspections déjà (du moins ceux qui ont un cerveau et qui l'utilise pour réfléchir) sur l'Armée, les guerres, la Justice et sur l'Amérique elle-même.

Quand tout est terminé, on reste groggy de tout ce qu'on a lu, de tout ce qui nous a fait mal au bide et que l'auteur nous a dévoilé avec le talent de ceux qui peuvent nous apprendre des choses que nous soupçonnions déjà depuis longtemps.

À la fin du roman, il nous manquera quelques pièces que nous devrons sculpter nous-même car dans la réalité, on ne sait pas tout et il est des mystères dont nous saurons jamais le fin mot.

Un superbe roman coup de poing, une plume qui était belle, trempée ainsi dans l'encrier où flottait quelques gouttes de venin qui donnera des sueurs froides à certains qui pensent que ne pas réfléchir est la bonne solution, et même à ceux qui réfléchissent déjà…

Un roman boueux comme le Mississippi qui déborde, emportant tout sur son passage, et aussi tortueux que tous ses méandres.

Pour le coup, je remercie les éditions Aux Forges de Vulcain pour la publication d'un tel roman, son auteure pour avoir pris le temps de nous mitonner un tel roman aux petits oignons et à Babelio d'avoir fait suivre.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Beaucoup de promesses engageantes annoncées en quatrième de couverture, qui promettaient un bon roman. L' idée de base est effectivement très intéressante, de dénoncer les responsabilités de l'armée, que la guerre fait des victimes dans tous les rangs, de tous côtés, et qu'on peut relier les traumatisés d'une guerre à ceux d'une autre sans que rien ne change.
Beaucoup de promesses... pour pas grand chose au final, malheureusement.

Dès le départ, on regrette que toutes les informations pour lancer l'intrigue proprement dite nous soient fournies d'un bloc en « tell » et non pas en « show », on nous les dits froidement, avec distance, plutôt que de nous les montrer, nous les faire vivre, ce qui aurait été bien plus passionnant à lire et bien plus immersif que ce compte-rendu distancié des faits.
Puis au bout d'une dizaine de pages, on se rend compte que ça coule quand même mieux, l'intrigue est désormais lancée, c'est fluide et assez bien écrit, on est embarqué avec la journaliste dans son investigation même si, à quelques rares occasions, on a l'impression que l'auteur en fait un poil trop au niveau du style, « pour faire jolie », et sacrifie du coup le naturel que peut dégager le texte.
Le lecteur reprend alors espoir. Et déchante de nouveau.
Très vite, l'autrice a tendance à retomber dans ses mauvais travers : trop de « tell », un style en dents de scie, des personnages faiblards, mais surtout, et c'est là le plus gros point noir de ce livre, des dialogues absolument pas naturels ni crédible. Personne ne parle comme ça ! Ce qui est loin d'être une bonne chose quand le récit se construit principalement sous forme d'entretiens, au point que certains en deviennent particulièrement agaçants ou font décrocher de l'histoire.
Le tout n'est pas aidé par la présence de coquilles encore présentes, notamment typographiques (combinées avec des oublis du même ordre) et qui s'avèrent légion dans les dialogues. Comme s'il y avait besoin d'en rajouter...

Les personnages ne réservent pas de meilleures surprises. Sara Kaplan, censée être une grande journaliste aguerrie, ne semble avoir aucune technique, aucune méthode, aucun flair. Pire, on a l'impression que son stagiaire se montre bien plus efficace depuis les bureaux du NYT, que ce sont ses informations qui font avancer véritablement l'enquête en étant au plus près de Niko Barnes.
Sam (l'amant/copain membre du FBI) se comporte comme un ado, et leurs dialogues, dès qu'ils touchent à leur relation, ne sont pas crédibles un seul instant et font systématiquement lever les yeux au ciel.
Le personnage torturé de Niko Barnes, qui s'annonçait comme le plus intéressant de prime abord, avec ses traumatismes de guerre, ses différentes facettes ne convainc pas plus : on ne le rencontre jamais, et l'exercice de le découvrir à travers les témoignages des autres n'est pas des plus réussis ici.
De même, le parallèle entre Niko et le père de Sara aurait pu être vraiment intéressant si plus développé et avec un impact important sur la journaliste, mais l'autrice a beau nous répéter que c'est le cas, on ne nous le montre jamais véritablement, les similitudes sont évoquées mais jamais creusées, l'obsession de Sara pour l'enquête est elle aussi mentionnée mais jamais montrée.

Le tout fait qu'on a vite tendance à se désintéresser complètement des personnages, de l'histoire ; à vouloir l'abréger au plus vite.
Et au final, l'auteur elle-même semble délaisser son histoire, passant en vitesse la conclusion de l'investigation à laquelle on n'assiste même pas. Pour se concentrer certes sur une quête au Vietnam qui aurait mérité un roman à elle-seule, mais expédiée en 10 pages et encore une fois concluant à côté.

Merci tout de même à l'éditeur et à Babelio pour l'envoi du livre à l'occasion de cette Masse Critique.
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Parfois le lecteur, la lectrice ont besoin de rassembler leur ressenti et plus généralement leur vécu de lecture (ne pas prendre cette expression en un sens pompeux, rien ne serait plus éloigné de mon propos). Il y a dans ce désir l'écho de questions renouvelées de soi à soi, dans le fil soyeux et solide d'une histoire, une vraie. Je vais vous parler du roman de Louise Caron "Les Rumeurs du Mississipi" dans cet état d'esprit.
Le titre, d'abord : que recèle ce Mississipi large comme une mer intérieure, avec ses bayous, ses bateaux à aube (désormais touristiques mais qui surgissent comme dans un rêve) et ce flot opaque roulant aussi bien des armes que des meubles et des morts ? II est aussi un nid à rumeurs, donc à mémoires tues, revenant çà et là au détour d'un geste, d'une suspension du temps actif de la vie, ou, pourquoi pas, d'un événement qui vous arrive au ras des yeux.
Oui, mais voilà, ce roman vous emporte dans un tourbillon de défis à l'objectivité, et alors, remonte la subjectivité, avec le passé enfoui mais présent, les espoirs tus mais vivants. Telle est la ligne de fond de ce roman, c'est une ligne de force.
Sara Kaplan, célèbre journaliste new-yorkaise quadragénaire, semble avoir tout sacrifié à sa carrière. Elle a réussi, en imposant dans le journalisme d'investigation la célèbre méthode Kaplan fondée sur les faits, rien que les faits mais tous les faits, le plus possible, et l'objectivité dans leur traitement (agencement, interprétation). Parfois, oui, elle doit saisir les moments de fragilité subjective des interviewés pour les amener à leur meilleur témoignage, le plus juste et le plus précis.
Quant à elle, les flux et reflux de sa mémoire portent dans leurs plis son père, qui fut soldat au Viet-Nam ; et son désir d'enfant, non encore satisfait, et sans doute pas près de l'être, puisqu'elle sacrifie un week-end avec son fiancé à une interview importante – à son métier, donc.
Le roman se noue lorsque Sara K. apprend qu'un soldat d'Irak (la sale guerre de G. W. Bush, cf. la précédent roman de Louise Caron) qu'elle a connu, est accusé de meurtre. Comment est-ce possible que ce soit lui, cela ne correspond pas à l'homme qu'elle a connu et interviewé. Et voilà l'armée, à nouveau : les grands événements, les déclencheurs majeurs d'une existence ne seraient-ils que des redites ?
Sara Kaplan va faire son chemin vers la vérité, mais aussi vers sa vie de femme et la fidélité aux origines : derrière le Mississipi danse le Mékong aux mille bras, et ces mangroves pleines d'ombres et de secrets où naviguent de longues pirogues plates qu'a connues le père de Sara Kaplan.
Alors, y retourner ? Et pour quoi faire ? le passé n'est rien s'il n'est pas métamorphosé en projet. Mais comment laisser condamner ce jeune soldat blessé qui apparaît de plus en plus à Sara K comme une victime davantage qu'un bourreau ?
L'idéal, c'est de faire le nécessaire, même dans le désordre et dans le pot-au-noir des émotions. Ainsi fera Sara Kaplan, jusqu'à boucler son enquête avec chacun des protagonistes. Pour sa mémoire familiale et son avenir de femme, je vous laisse découvrir les choix de Sara K. Soyez sûrs qu'ils conjuguent objectivité et subjectivité, comme toute vie, et comme le roman.
Non, je ne raconterai pas ce roman, il faut s'y engager les yeux nus pour en ressortir les mains pleines.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L’écriture, disait-il, est une mise à sac. Il se comparait à un barbare qui s’accaparait des mots déjà utilisés des millions de fois. « L’important, si on ne veut pas rester un putain de pilleur, disait-il, est de les remettre, ces mots, en circulation dans une nouvelle histoire, encore plus belle. »
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— [...] Plus les gens sont en bas de l'échelle plus ils ont besoin d'entendre qu'on prendra en compte leurs intérêts spécifiques. Ils veulent relever la tête, êtres fiers d'appartenir à la classe populaire. Ils choisissent un homme providentiel qui se dira plus vertueux que les élites actuelles, qui démolira la presse, les étrangers, et leur promettra de travailler pour eux d'abord, avec honnêteté. Amercia First. Il les attrapera avec des slogans sur la grandeur de l'Amérique comme on attire des guêpes avec du miel. Ils céderont aux sirènes de patriotisme. Ce sera un vote identitaire, que vous le vouliez ou non.
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— Savez-vous ce qu'il a déclaré après le 11 septembre ? "La stratégie militaire doit désormais être pensée en fonction de la couverture télévisuelle car si l'opinion publique est avec vous, rien ne peut vous résister ; sans elle, le pouvoir est impuissant". Qu'en pensez-vous ?
— C'est vrai que Deaver est passé maître dans la manipulation de l'opinion.
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La version officielle pour justifier l'intervention Américaine est qu'il faut empêcher la gangrène communiste de s'étendre. Un manière élégante d’accommoder un mauvais plat.

Mon père, lui, pense comme une partie des jeunes Américains de l'époque, que cette guerre n'a pas d'autre but que de soumettre l'Asie du Sud-Est à la domination des États-Unis.
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— Il me semble qu'une des sociétés industrielles incriminées, Monsanto, si j'ai bonne mémoire, présenta aux juges des résultats scientifiques truqués. La conclusion des scientifiques était qu'il n'y avait pas de lien entre l'exposition à la dioxine et les affectations dont souffraient les vétérans. Le tour était habile.
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Videos de Louise Caron (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Caron
Interview de Louise Caron par jean-Paul pascal sur RGO à propos d'Hôtel Eden, la dernière nuit de Rosa Luxemburg, eds Complices
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