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Citations sur Il est avantageux d'avoir où aller (35)

Nous vivons, en France, sous le règne de l'humour et du second degré obligatoires. Il n'est pas un échange qui n'y soit soumis.

à 330
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Je rêvasse, j'en parle autour de moi. Catherine Deneuve désire me rencontrer : je n'ai pas un tempérament de groupie mais quand même, le roi n'est cette semaine pas mon cousin.
p 301
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[...] les conditions de détention sont rudes, il avait tout de même pas loin de soixante ans mais je le crois quand il dit sans sourciller que la prison, il a adoré ça. [...] Pour un homme amoureux comme lui de son destin, un homme qui croit que la vie est faite pour qu'on expérimengte tout, c'était une aubaine, une occasion rêvée de mesurer ses forces. Elles ne lui ont pas manqué. Il est fier d'avoir forcé le respect des criminels de droit commun qui l'entouraient et qui, à sa levée d'écrou, se sont disputé avec les gardiens l'honneur de porter sa valise jusqu'à la sortie. À Lefortovo, la promenade quotidienne sur le toit a lieu à 7 heures du matin, et en hiver, quand il fait moins 25, la plupart des déternus préféraient dormir encore un peu. Pas Limonov qui, souvent seul, sortait, courait, boxait l'air glacé, faisait des pompes et des abdos. Il a trouvé moyen, dans une minuscule cellule pour trois, d'écrire six ou sept livres et d'en sortir la tête haute, en pleine forme, satisfait de l'expérience.

p 290-291
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[...] je lis la correspondance de Kierkegaard [...]. Le clou de cette correspondance, c'est l'histoire de Régine, cette jeune fille avec qui le philosophe s'est fiancé avant de rompre ces fiançailles, peut-être parce qu'il estimait que sa mélancolie l'empêcherait d'être un bon époux, peut-être pour une autre raison, il ne l'a jamais dit et nul ne le saura jamais. Ce qu'on sait en revanche, c'est qu'il était passionnément épris d'elle, qu'il l'est resté jusqu'à la fin de ses jours mais qu'un beau matin, sans un mot d'explication, il a coupé les ponts. Il a pris soin dès lors de se conduire de la façon la plus odieuse possible, à la fois pour que la bonne société de Copenhague l'accuse et plaigne Régine et pour que Régine, de son côté, ait de bonnes raisons de le haïr. Il pensait que la haine et le mépris qu'elle ressentirait pour lui feraient d'elle une femme accomplie et qu'en la maltraitant ainsi il était, en secret, son bienfaiteur.

p 190
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la littérature peut procurer toutes sortes de jouissances, très différentes. je ne sais pas si celle-là est la plus haute mais pour un certain type de lecteurs, dont je suis, c'est une des plus intenses. Par ailleurs, quand le lecteur est également auteur, c'est une de celles qui lui inspirent le plus de jalousie : il rêve, moi en tout cas je rêve, d'être capable de ça. Mettre mat le lecteur.

p 144
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[...] l'idée du type qui à partir d'un détail infime prend conscience que "quelque chose ne va pas", que la réalité n'est pas la réalité. [...]il pressentait que cette appréciation ne rendait qu'incomplètement compte de la réalité : qu'en réalité, et à son propre insu, il faisait tout autre chose. Autre chose, oui, mais quoi ?

Au fil des années il [Philip K. Dick] s'est fait là-dessus toutes sortes d'idées. comme il était, à sa façon brouillonne, très cultivé, il connaissait et citait avec pédanterie les versions antérieures de l'intuition qu'il dévelo^pait de livre en livre : la caverne de Platon; les cosmologies des gnostiques alexandrins ; le songe de Tchouang-tseu qui, quatre siècles avant notre ère, se demanda s'il était un philosophe chinois rêvant qu'il était un papillon ou un papillon rêvant qu'il était un philosophe chinois ; et la version plus menaçante de cette question posée en 1641 par René Descartes : "Comment sais-je que je ne suis pas en train de me faire tromper par un démon maléfique infiniment puissant qui veut me pousser à croire en l'existence du monde externe - et de mon corps ?".

p 135
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Pour rendre plus crédible un personnage de fiction, il arrive qu'on le compare à un personnage réel. Balzac le fait souvent, mais ce qu'il considère comme des personnages réels, ce sont les personnages de "La Comédie humaine".

p 128
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Céline était un précieux enragé, De Foe un journaliste bidonner : il a fallu que la vérité, ce que la littérature peut nous dire de vrai sur la vie et le destin des hommes, passe par ces types patibulaires, ce qui soit dit en passant est bien décourageant pour nous, jeunes gens convenables et bien intentionnés que les parents de la littérature, si elle en avait, considéreraient sans doute comme des gendres idéaux.

p 68-69
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Tandis que je vagabondais en Bukovine, mû par le sûr instinct qui m'a toujours fait manquer les évèneme,nts de quelque importance collective auxquels j'aurais pu me retrouver mêlé, Bucarest affrontait des spectres nettement moins évasifs.

p 60
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Après deux jours à Timisoara, effaré, ne comprenant rien, curieux en même temps de savoir jusqu'où irait son incompréhension, son impression d'être tombé dans un trou noir, un concentré de toutes les perversions mentales et pathologies politiques, un Disneyland de l'Unheimliche, il est rentré une semaine à Washington, le temps d'arracher à son éditeur une avance sur un livre de voyage en Roumanie post-révolutionnaire, et depuis traîne ses guêtres dans le pays, au hasard des rencontres et de l'humeur.

p 52
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