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3,71

sur 1435 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nicolas part en classe de neige pour deux semaines et dès le début de ce roman on sent que quelque chose va mal se passer pour lui. Alors que le transport est organisé en car, son père a tenu à l'amener en voiture ce qui le singularise par rapport aux autres élèves. Nicolas est un enfant replié sur lui-même qui fait des cauchemars la nuit et imagine des scénarios inquiétants le jour. D'où viendra la violence ? de Nicolas lui-même, d'un camarade de classe, d'une famille dont on comprend que son fonctionnement n'est pas épanouissant ou de l'extérieur ? Au départ toutes les possibilités sont ouvertes et c'est l'habileté d'Emmanuel Carrère de faire planer comme une menace sur la lecture.

En même temps il y a l'intervention de Patrick, le moniteur de la classe de neige, qui fait entrevoir à Nicolas ce que pourrait être une enfance insouciante et apporte au lecteur une note d'espoir et des petits moments de respiration. Mais le malaise progresse quand même. Cela tient en haleine jusqu'à la fin dont on ne suspecte le dénouement qu'assez tardivement.
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Nicolas est un enfant solitaire dont la tête est remplie de peurs, de doutes et de maladresses. Enfant timide, il a du mal à s'intégrer et ses parents ne sont pas là pour le rassurer. Il part avec son école en classe de neige mais dès son arrivée, les choses commencent à déraper.
Nicolas n'a pas pris le bus comme ses camarades car son père souhaite contrôler ses déplacements, on ne sait jamais le bus scolaire pourrait avoir un accident. de plus il a oublié son sac de vêtements dans le coffre et en plus il a peur de faire pipi au lit. de peurs en angoisses, Nicolas se crée une histoire où il deviendrait le héros loin de son père vendeur de prothèses, de sa mère angoissée, de ses fausses crises de somnambulisme.
Un court roman où la tension monte de pages en pages quand les secrets deviennent palpables et l'imagination galope encore trop loin des réalités sombres.
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J'ai aimé ce roman d'Emmanuel Carrère, mais même après avoir lu les commentaires babélio et regardé le film, des zones d'ombres restent sur ce roman :
-> pourquoi voyait-il son père faire un accident ?
-> plusieurs fois, il le voyait mourir et cela avait l'air de le réconforter ;
-> je me pose la question : est-ce qu'il savait que son père en était un (je ne dis rien pour ceux qui n'aurait pas encore lu ce roman).
Et puis j'essaye de me mettre dans la peau de ce jeune garçon, moi qui ai dans ma jeunesse fait beaucoup de colos. Cela débute bien mal ... le fait d'être conduit par son père alors que tous les autres y allaient en autocar, cela devait être super humiliant !
J'adore les livres qui amène une intrigue, développe le mystère qui l'entoure et se termine par un dénouement explicite (bon ou mauvais, tant que l'auteur nous en présente sa fin). Mais ici, la fiction rejoint tellement le réel que cela en donne la chaire de poule.
Comme j'ai lu dans les commentaires précédents, je pense à tous ces René, et aux survivants qui doivent porter un fardeau tout comme les enfants du belge Dutroux, ces Nicolas . Et je me dis qu'heureusement qu'il existe des Patrick, des Marie-Ange et des HodKann ... les prénoms sont bien entendus empruntés du livre.

Je recommande grandement ce livre et le visionnage du film juste après est un +.

Ma note : 7/10
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Roman où la quatrième de couverture fait qu'on s'attend à quelque chose. On s'attend à un truc du genre Les désarrois de l'élève Törless ou des trucs comme y en a dans Notre prison est un royaume. Pour prendre deux comparaisons supra classes (c'est le cas de le dire) à mes yeux. Musil et Cesbron, ah... Ici on s'attend à un truc donc, il arrive à un moment, mais c'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais... du coup je ne sais pas si je suis bien, si j'apprécie. Parce que oui un rien glauque mais pas vraiment beaucoup de description du vécu, du relationnel entre enfants. Hormis entre le "héros" et le mec dominant. Plus la relation d'un enfant avec des adultes maternels et paternels parfois, négligents aussi, enfin pas tellement. Les ressentis, que voulez-vous ça ne s'explique pas... Bref, les personnages sont bien campés, pas de souci. On lit ça bien, c'est prenant. Que celui qui n'a pas été en classe de neige et qui ne s'identifie pas peu ou prou à l'un ou l'autre des éléments vivants de ce livre me crève l'oeil droit avec une spatule de ski ou je sais pas le bâton si vous préférez. Soit. Carrère c'est me semble-t-il toujours bien ? Point d'interrogation. En tout cas cette classe de neige.. ah oui, c'est pas non plus Shining des gens coincés dans un hôtel pendant une tempête, mais c'est pas complètement pas Shining non plus. Mais sans action décrite. On reste loin. Ou on est plus à l'intérieur des têtes. Je ne sais pas si cette critique peut vous aider, mais c'est la mienne.
Presque 4 étoiles.
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La classe de neige sera un tournant dans la vie de Nicolas. Cet enfant de 13 ans, solitaire et rêveur invente mille aventures issues de ses lectures. Pour tenter de gagner l'amitié d'un camarade de classe, il imagine une histoire sordide concernant la disparition mystérieuse d'un enfant du village. Mais la réalité dépasse la fiction. La pression monte au fil des pages car dès le début, on comprend que Nicolas n'a pas une enfance normale. A lire pour son intense suspense psychologique.
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Terrifiant
Emmanuel Carrère est dans l'actualité avec son nouveau roman Yoga. J'ai très envie de le lire ! Mais en attendant, j'ai lu un ancien roman La classe de neige.
Nicolas conduit par son père, retrouve sa classe à la montagne. le père repart en oubliant de lui donner son sac. le début d'une semaine éprouvante pour le fils. Ce petit livre est dense et angoissant. Tout au long du récit, on sent une tension. Je l'ai lu en plusieurs fois pour arriver à respirer. J'etais mal à l'aise comme coincée dans une voiture sous 2 mètres de neige. Ce livre a reçu le prix Femina 1995. Je le recommande mais sensible s'abstenir. Je ne regarderai pas le film.
Vous l'avez lu et aimé ?
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Nicolas rejoint la classe de neige plus tard que les autres, et dans le véhicule de son père : ses parents, inquiets par un récent accident en voyage scolaire n'ont pas confiance. Ils ont tout juste accepté qu'il parte avec la classe, d'ailleurs. Par ce retard, et plus encore par l'oubli de sa valise dans le coffre de voiture de son père, Nicolas se sent coupable, marginalisé... Et la vie de dortoir... N'y a-t-il pas quelque chose à craindre de ce grand élève, Hodkann qui se montre gentil, mais qui tient parfois des propos inquiétants ?

Sur fond de sortie de l'innocence enfantine, Emmanuel Carrère signe un bref roman policier incroyablement maîtrisé : on sait dès le début que Nicolas ne sera plus jamais le même, que le monde ne sera plus jamais le même pour lui, on soupçonne même par quels personnages la tragédie va s'accomplir, mais on ne commence à entrevoir ce dont il s'agira que très loin dans la lecture. L'analyse du coeur d'un pré-ado est magistrale.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Méfions-nous des souvenirs d'enfance qui ne fondent pas au soleil !... Dans ce roman Emmanuel Carrère, écrivain et cinéaste tout à la fois nous fait entrer dans un monde d'images où le récit multifacetté nous promène dans l'imaginaire d'un enfant, Nicolas, le personnage principal de l'histoire, entre rêve et réalité ; entre folie et analyse... Où finit le réel ? Où commence la fiction ?... Les éternelles questions auxquelles Emmanuel Carrère refuse d'apporter une question tranchée, persuadé qu'elles se nourrissent d'autant mieux l'une de l'autre...
L'intrigue se déroule sur six jours entre l'arrivée et le départ de Nicolas, ce qui permet de concentrer l'action, de décupler son effet dramatique. Les premiers chapitres du roman décrivent le trajet en voiture de Nicolas et de son père vers le chalet en haute montagne. le narrateur nous fait entrer dans l'univers mental du garçon timide et taciturne qui compense par une capacité d'invention extraordinaire. L'arrivée au chalet marque la rencontre avec Patrick, personnage qui fait figure de père idéal, souriant, dynamique et gentil, laissant à Nicolas la possibilité de s'exprimer. La maîtresse également se présente comme une mère de substitution bien plus protectrice et compréhensive que sa propre mère. On découvre l'existence d'un petit frère au chapitre 6, que le père ne souhaite pas laisser seul à la fête foraine et qui empêche ainsi Nicolas de monter sur la chenille... le portrait du père esquissé au chapitre 7 rappelle physiquement celui d'un ogre qui se révèle au fil des pages, jusqu'au dernier chapitre 31, être moralement celui d'un monstre que Nicolas tue inconsciemment au chapitre 9 en l'imaginant victime d'un accident de voiture...
À partir du chapitre 19, les gendarmes apparaissent et l'histoire s'enfonce dans le récit policier. Un enfant, le petit René, a disparu, suscitant l'émoi de la classe de neige et de Nicolas qui commence à mener l'enquête dans sa tête en réactivant des souvenirs de lecture de romans policiers : "Le Club des Cinq" et "Le Clan des Sept"... Il imagine ainsi devant Hodkann, le camarade chef de bande tant redouté au début et finalement rallié de son côté, des malfaiteurs responsables de la disparition de René ; son père lui-même métamorphosé en justicier solitaire et son petit frère victime de trafiquants d'organes... Et c'est précisément l'invention de Nicolas qui va faire jaillir la vérité !...
J'ai trouvé ce roman très prenant, pour ne pas dire haletant avec ce sentiment de la menace d'une catastrophe qui pèse constamment dans l'esprit du héros comme dans celui du lecteur... Je reste un peu déçue malgré tout par la fin qui reste dans le non-dit, que l'auteur laisse entendre entre les lignes. Enfin, ce texte reste une très belle réussite dans la compréhension de ce qui se joue à l'adolescence où chaque individu doit pour se construire affronter une famille qu'il n'a pas choisie pour mieux s'en libérer...
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Un petit garçon hyper protégé est donc très angoissé. Son père l'accompagne lui même à sa classe de neige. Mais il oublie de sortir le sac de l'enfant de sa voiture. Et on comprend que des faits se produisent, l'ambiance est trouble. On reçoit l'angoisse extrème. Un livre très dérangeant
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La classe de neige », récompensé du Prix Femina 1995, est le dernier roman d'Emanuel Carrère qui s'est depuis détourné du genre fiction stricto sensu. Ce court récit (147 pages) a acquis en une vingtaine d'années le statut de petit classique de la littérature française. Est-ce mérité ?

Nicolas, un jeune garçon extrêmement solitaire et craintif, assailli d'angoisses et pensées morbides, est envoyé en classe de neige.

Coupé de sa famille, mais entièrement sous l'emprise de son père, Nicolas ne cesse de cauchemarder chaque nuit. Pour garder l'intérêt d'un de ses camarades, Hodkann, il va se mettre à inventer des histoires de vols d'organes, maladivement obsédé par l'agencement et les dysfonctionnements du corps humain. Au final, la réalité se révèle plus éprouvante que ses fantasmes les plus cruels.

Toute le talent d'Emmanuel Carrère tient dans sa capacité à plonger son lecteur dans la tête d'un enfant de dix ans. Un petit garçon encore qui, tout au long de cette semaine loin de chez lui, va utiliser tous les moyens possibles pour se rassurer et éviter à tout prix de se faire submerger par ses angoisses.

Des peurs classiques et habituelles, liées à la difficulté pour un enfant de cet âge de se confronter aux autres, et au monde extérieur. Mais surtout, des peurs anormales, nées d'un mystère - le père - et d'un drame - la disparition d'un autre enfant - qui vont se révéler beaucoup plus concrètes qu'un simple cauchemar.

Il plane donc sur le récit une impression permanente d'angoisse. À l'image de Nicolas, le lecteur s'attend à tout moment à ce qu'une catastrophe survienne. Sa personnalité, ses peurs, le rendent en effet trop vulnérable pour que l'on puisse imaginer une issue heureuse. « La classe de neige » est ainsi un roman à la fois oppressant et palpitant.

Une jolie réussite que ce roman, écrit dans un style sobre et précis. Grâce à une narration maîtrisée de bout en bout, Emmanuel Carrère retranscrit avec grand talent la psychologie d'un enfant angoissé, en recherche de reconnaissance, livré à lui-même, seul face au groupe qu'il croit d'emblée hostile. En lui, une confusion certaine entre la peur et le désir, le cauchemar et le rêve, la réalité et la fiction. En définitive, un récit percutant sur le pouvoir de l'inconscient chez l'enfant, sur la force de l'intuition, de l'imaginaire et du fantasme.
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