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3,71

sur 1435 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir dévoré "D'autres vies que la mienne" et "L'adversaire", j'ai voulu retenté l'expérience avec La classe de neige.
Même si j'ai, là encore, dévoré le livre, je n'ai pas ressenti tout à fait le même engouement.
Au départ, j'ai du mal à me mettre dans l'histoire, à m'attacher aux personnages et je trouve certains passages long... En bref, je ressens comme une gêne.
Puis, très vite je comprends que c'est ce que souhaite l'auteur, nous mettre mal à l'aise. Et le pari est réussi.
Au fil de ma lecture, je me prends au jeu et essaie de comprendre cet enfant intelligent, sensible, mystérieux et plein d'imagination.
Et voilà que je passe par de nombreux sentiments face à ce protagoniste pas tout à fait comme les autres. A tel point que je finis par ressentir une forme d'attachement pour lui, bien que mon sentiment de gêne persiste.
Puis, plus j'avance dans ma lecture plus je m'aperçois que cette gêne est en partie liée une image : la peur persistante de cet enfant.
Ce petit bonhomme est sans cesse partagé entre son "expérience" et son désir de découvrir, entre l'envie/le besoin d'être aimé/apprécié et la crainte d'être rejeté, moqué voire peut-être même mal traité, préférant même l'isolement. Ce même isolement qui lui permet de connaître et d'appréhender la douceur et la bienveillance, contrastant avec ce qu'il semble connaître.
En bref, un récit haletant où l'auteur nous démontre à sa manière que les secrets ne sont pas sans conséquences sur les enfants.
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« Les folies et l'horreur ont obsédé ma vie » : c'est signé Carrère, dans l'époustouflant « roman russe » dont il est l'auteur et qui raconte un bout du chemin de l'être exécrable qu'il peut-être, mais si pétri de talent et de génie. Je suis fasciné par ce personnage, et par sa littérature, je suis fasciné par ces obsessions, et je me devais de lire l'exhaustivité de son oeuvre. C'est le pourquoi de ma lecture cette semaine de « la classe de neige », Prix Fémina 1995, et adapté au cinéma quelques années plus tard par Claude Miller. Bien entendu, je n'étais pas certain d'apprécier le livre, d'autant plus que j'en étais resté à la page 99 de l'amie du Jaguar, son premier roman, dont je n'ai pas encore compris le sens. Mais, « La Moustache », « l'adversaire » et en effet « un roman russe » font partie indiscutablement de ma bibliothèque fétiche. « La Classe de neige » la rejoindra t-elle ?

Nicolas a 9 ans. Il doit participer à une classe de neige pendant 13 jours avec ses camarades de classe. Mais ce n'est pas un garçon comme les autres - c'est un enfant inquiet,fragile, angoissé d'autant plus qu'il va perdre pendant plus d'une semaine la protection de parents omniprésents. Pour preuve, le père décide d'aller conduire son fils lui même au chalet, malgré les 400 kilomètres, contre l'avis des instituteurs soucieux d'une bonne intégration, et ce par crainte des accidents d'autobus ! Malheureusement, en le laissant, il oublie de lui remettre son sac et Nicolas se retrouve avec rien d'autre que les vêtements qu'il porte. Et les heures et les jours passent sans que le père ne rapporte le sac oublié dans la voiture. Nicolas commence à comprendre qu'il se passe quelque chose de bizarre et nous fait partager ses terribles angoisses. Peu à peu, Carrère nous transmet le malaise grandissant du gamin qui nous font penser que le pire n'est pas loin. L'ambiance, est, comme souvent avec Carrère très lourde, pesante, voire malsaine, et on sait que le drame est au bout du roman. On ne peut s'empêcher d'avancer vite, de savoir si ce qu'on a deviné est vrai. Et on a mal , on angoisse également, on s'attendrit, on est terrrifiés, on prend pour pitié pour Nicolas…

Et c'est à nouveau formidablement écrit. On partage les angoisses de Nicolas, comme si on était avec lui, dans ce chalet, comme si on le suivait, dans ses escapades nocturnes, comme si on l'accompagnait sur son chemin..
Carrère parvient, insidieusement, à nous persuader de l'imminence d'un danger. On ressent la menace comme si elle planait sur nous ; C'est du grand art.

D'autres critiques sur http://lesbottesrouges.hautetfort.com

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Dès le départ, l'auteur installe une atmosphère lourde, étouffante. L'oppression du lecteur ira croissante, à mesure qu'un étau impalpable, mêlé de peur et de tension, se resserre.
Aussi glauque et glaçante que puisse être l'atmosphère (qui tient presque du thriller psychologique) de ce court roman, cette lecture est en fait bien plaisante et saisissante, car le sujet parfaitement maîtrisé. Bref, de la bonne littérature !
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Le petit Nicolas en classe de neige!
Un récit court qui produit une impression durable. Dès le début on sait que quelque chose de terrible va se passer et on imagine toutes sortes de scénario. On suit le chétif, rêveur et délicat Nicolas, qui grandit étouffé par ses parents, ce qui l'empêche de se lier d'amitié avec les autres enfants, mais aussi nourrit son imaginaire d'angoisses et de peur. Les réactions de l'enfance sont très bien retranscrites. C'est un récit où la tension monte graduellement jusqu'à la fin, brutale et amère, qu'on comprend plus qu'elle n'est expliquée. L'enfance est terminée pour Nicolas.
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J'ai dut lire ce livre pour le collège.
Je m'attendais à un livre assez lourd et pénible à lire, et bien je me suis planté.
Je viens de le finir et il était plutôt pas mal.
L'histoire est émouvante.
Il y a certaines choses que je n'ai pas compris mais je le conseille si vous aimez les livres émotionnelles et "ancien".
Je précise que parfois il y a des choses un peu dégoûtante j'ai trouvé.
Voilà pourquoi je met 3 étoiles et demi.
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Un court roman à l'ambiance oppressante. L'histoire du jeune Nicolas et de sa classe de neige cauchemardesque m'a intrigué tout autant qu'elle m'a repoussé. Un double sentiment qui m'a tenu durant toute la lecture.
J'étais resté sur "Limonov" par le même auteur qui m'a véritablement emporté. le changement de style et de genre m'a un peu déçu. Au final, lecture intéressante mais pas inoubliable.
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Dans ce livre, presque aucun dialogue ne vient perturber la lente introspection de ce gamin, qui s'imagine les situations les plus folles et s'inventent des mondes pour pallier la réalité douloureuse du sien. Qui ne l'a jamais fait ? Tout semble tellement plus excitant à la lumière des « films », -aussi morbides soient-ils-, que l'on tourne dans sa tête.
Mais son imagination sera loin d'atteindre la réalité des faits... Faits que le lecteur appréhende par bribes et n'entendra jamais crûment, tout comme Nicolas, qui lui, ne comprendra que viscéralement jusqu'où la monstruosité humaine peut aller.
Et quand on referme le livre, on sait que l'on détesterait être à la place de Nicolas. Personnellement, je me suis trouvée très mal à l'aise tout au long de la lecture : difficulté d'appréhension du thème abordé tout d'abord, et puis surtout, style de l'auteur qui amplifie sans conteste l'émotion violente et intense de l'histoire.

Terminé le 10 avril 2006.
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Lu en 2018. Ce roman jeunesse (recommandé en 3e) m'avait marqué par son ambiance particulière et par la plume très ciselée et cinématographique de l'auteur.
Un récit percutant sur le pouvoir de l'inconscient chez l'enfant, sur la force de l'intuition, de l'imaginaire et du fantasme, sur ce que les secrets peuvent engendrer de nocif, psychologiquement parlant : insécurité affective, affabulation, traumatisme et culpabilité.
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Emmanuel Carrère réussit le défi de nous dérouler un roman court, très court, mais noir, très noir, à l'opposé du blanc des sommets où se situe l'histoire. Sans hémoglobine, sans serial killer, juste la cruauté des hommes et les peurs des enfants... à moins que ce soit l'inverse?
Pour tout vous dire je me suis spoilée en lisant une revue sur un blog, donc la fin je la connaissais. Mais je lui ai donné sa chance et j'ai quand même beaucoup apprécié ma lecture. La plume de l'auteur n'y est pas pour rien, j'ai trouvé cela vraiment bien écrit, j'ai retrouvé des souvenirs et des sensations de l'enfance décrits de manière très pertinente.
Je me suis fait surprendre par ce livre, on souhaiterait qu'il continue sur quelques pages, mais je pense que ce que Carrère nous donne se suffit à lui-même.
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Plus tard, longtemps, jusqu'à maintenant, Nicolas essaya de se rappeler les dernières paroles que lui avait adressées son père."

Le jeune Nicolas arrive en classe de neige dans la voiture de son père, qui craint l'accident de car. le séjour démarre mal pour l'enfant qui a oublié sa valise dans le coffre de la voiture. Nicolas attend désespérément que son père lui rapporte sa valise et se met à imaginer le pire, voyant qu'il ne donne pas signe de vie (le téléphone portable n'existe pas à la période où se passe l'histoire).

L'enfant ne s'intègre pas dans la vie du groupe et fugue pendant la nuit. On le retrouve frigorifié dans une voiture. L'équipe encadrante l'installe dans une pièce à part pour qu'il reprenne des forces. Dans le même temps, un enfant du village disparait et l'évènement crée, on s'en doute, beaucoup d'émoi au centre de vacances. Nicolas prend l'histoire un peu plus à coeur que les autres, pourquoi ?

Emmanuel Carrère nous fait vivre les évènements tels que ressentis par Nicolas. Au fil du séjour, l'enfant se montre de plus en plus perturbé. Il pressent inconsciemment que sa vie est en train de basculer. L'ambiance de la classe de neige est de plus en plus oppressante. La fin, que je n'avais pas devinée, est glaçante. En y réfléchissant, quelques indices peuvent mettre la puce à l'oreille. Je n'ai sans doute pas voulu les voir parce qu'un tel dénouement dépasse l'entendement quand on se place à hauteur d'enfant.

J'ai bien aimé "la classe de neige" mais je n'ai pas retrouvé l'écriture addictive que j'aime chez Emmanuel Carrère. Je me suis même un peu ennuyée dans la première partie du roman. Je reconnais toutefois que le roman décrit fort bien façon dont les enfants peuvent ressentir et interpréter certains évènements quand ils n'ont pas les clés pour les comprendre. C'est par ailleurs un roman qui traite des répercussions de l'environnement familial sur la capacité d'un enfant à s'intégrer dans une collectivité.

Emmanuel Carrère est un auteur que je suis depuis plusieurs années et dont j'achète systématiquement les publications à leur sortie. La classe de neige n'est pas une oeuvre récente. Elle a été publiée en 1995 et je ne lisais pas encore l'écrivain. Depuis, il a abandonné le roman pour le genre non-fictionnel.

J'ai aimé mais pas autant que je l'imaginais.
Lien : http://www.sylire.com/2021/0..
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