La poésie est fugace, fugitive et comme dans un dessin de
Escher, le sens de la vie comme de l'espace où s'exprime la vie, s'échappe.
Simona Popescu écrit dans le poème qui donne son titre au recueil :
"je suis un dessin de
Escher dont je ne sors plus
je me sépare sans cesse de moi-même et me rencontre à nouveau
j'entre dans ma peau je me dépasse je regarde derrière moi".
Ileana Malancioiu invente les "mots au vitriol d'une femme que l'hiver a rendue folle".
Virgil Mazilescu parle d'une " vieille quiétude un asticot du présent" et de "la satisfaction cette écharde dans la chair".
Ion Muresan "chante la puissance noire de ma tête", une puissance comme le soleil noir de Dürer ou comme la bile noire de la mélancolie, un poème qui me fait penser non plus à
Escher mais à la Chute de la Maison Usher.
Marta Petreu confesse ses "petits caprices liquéfiés comme un cerveau mort" parce que "je demeure en moi je m'habite avec quelque indifférence".
"Dans cet espace l'imagination se décompose comme une maçonnerie" sous l'effet du " Laudanum Sydenheim". Il y a
Mariana Marin qui écrit dans "Thérapie à l'époque de la peste brune" que le sort est de "disparaître un jour dans sa propre ordure, être oubliée et cachée comme une maladie honteuse, mourir dans son propre orgueil". Danuel Banulesco annonce : "Je m'en vais quelque part raconter un peu de sang" (titre d'un poème que j'ai particulièrement apprécié et que je retranscris dans les citations) mais ce recueil m'aura surtout permis d'acquérir quelques morceaux poétiques de
Mircea Cartarescu - c'est d'ailleurs " le pohème de l'évier" retranscrit par Tandarica qui m'a donné envie de lire ce recueil de poèmes - mais aussi de découvrir
Simona Popescu