Gilgamesh maîtrise l'art du pugilat. Il en possède toutes les astuces. Plus fin que son adversaire, il esquive, économise sa force et frappe à bon escient. Enkidou, lui, ne connaît pas la ruse. Il ne feinte pas, ne recule pas, ne se protège pas. Il encaisse et cogne, bélier obstiné, contre le rempart qu'il veut abattre.
Evariste Galois fait partie de ces êtres qui ne s'apprivoisent pas. Mathématicien de génie, provocateur irrésistible, républicain militant, il a traversé le début du XIXe siècle telle une comète. Flamboyant, éphémère. Mort à vingt ans pour une querelle de pacotille, il aura malgré tout eu le temps de d'être arrêté deux fois, jugé, incarcéré en prison pour crime politique, et, bien sûr, de marquer l'histoire des mathématiques. Evariste a mené, à cent à l'heure, une vie digne d'un roman. Jacques Cassabois nous livre ici le récit de ses dernières années, dont il nous lit le premier chapitre.