Les analystes de l'organisation des transports sont de plus en plus nombreux à remettre en question la propriété individuelle de l'automobile. Celle-ci a profondément modifié l'environnement humain, très souvent au détriment des déplacements piétonniers rendus dangereux dans les espaces dédiés à la voiture comme les autoroutes. La généralisation des déplacements automobiles a fait des accidents de la route un enjeu de santé public majeur car ils sont une des premières causes de mortalité et de handicap lourd. Ces véhicules sont des consommateurs effrénés d'énergies fossiles ; chaque année des mesures sont prises par la puissance publique pour réduire les émissions de gaz lorsque des pics de pollution sont enregistrés dans l'atmosphère des grandes villes. le surnombre des automobiles englue celles-ci dans des embouteillages qui réduisent à néant les performances qu'on attend d'elles ; au lieu d'un déplacement rapide pour un coût énergétique faible, l'automobiliste citadin s'empêtre dans un déplacement lent et énergétiquement coûteux. Voilà autant de bonne raisons pour que l'on réfléchisse à une alternative à la voiture individuelle. La pratique croissante du covoiturage facilitée par Internet n'est pas qu'un effet de mode. La société Google est en train de prendre ces problématiques en main. Au fait, Pourquoi Google s'intéresse-t-elle autant à l'automobile ?
Pour quelle raison, cet emblème de l'économie de l'Internet (et de ce monde improprement appelé virtuel), par quel détour Google veut-il intervenir dans le « réel » avec pour objectif d'en finir avec la voiture comme propriété individuelle ? de plus quel est ce projet fou de généraliser l'usage de voitures autonomes sans conducteur ? La firme de Mountain View a beaucoup investi dans le secteur automobile. Ses ingénieurs ont développé une version de son OS phare Android qui est spécialement dédiée à la voiture (Android Auto). Google entend bien en équiper majoritairement le parc automobile mondial ; dans un premier temps pour gérer des véhicules avec conducteur puis des véhicules mixtes et enfin des voitures automates. Pour l'instant, les constructeurs ont de puissants motifs pour renoncer aux contrats faustiens proposés par Google. Ils se verraient en effet rapidement dépossédés de leurs informations client puisque celles-ci seraient captées par Android Auto. Avec leurs systèmes maisons, les constructeurs gardent une certaine maîtrise de leur connaissance du marché. Mais ces considérations ne tiennent pas compte de l'énorme puissance de rachat de brevets et d'entreprises de Google…
Avec de tels objectifs, Google sort-il de son champ de compétence? Et pour quelles raisons cette sortie? En fait, nous ne nous posons cette question que du fait de nous concevons l'économie selon des termes qui datent de la Révolution Industrielle. En effet, pour un constructeur automobile, le produit est la voiture. Or pour Google, le produit c'est la donnée que vous produisez en vous déplaçant. Et c'est toute la différence entre l'industrie de production et la société de l'information. Pour mieux comprendre la démarche Google, cet ouvrage de
Franck Cazenave, spécialiste de l'industrie automobile, vous éclairera sur ce qui est (peut-être) une grande révolution en marche. Cet ouvrage constitue une mise en garde. Si l'auteur y décrit le déploiement de la puissance de Google dans un domaine de l'industrie qui lui est a priori étranger, ce n'est vraiment pas sur le mode apologétique. La mise en garde vise moins l'idée de véhicule autonome – à laquelle l'auteur semble plutôt favorable – que les pratiques monopolistiques de Google qui mettent en danger nos données personnelles et la notion de vie privée. le dossier est parfaitement documenté, étayé par de nombreuses références (et pas seulement au projet de Google qui n'a pas inventé le concept de véhicule autonome).
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